Écris entre les lignes, entre les caractères gras, écris ce que tu veux mais écris, dans la marge, sur la table, entre le sol et les drapeaux, écris sans majuscule, oublie les virgules, les points et les dictionnaires, espace les rencontres pour en préserver la beauté, fuis les cadences, les faux rythmes et vois les flammes qui grignotent le jour, regarde droit avec force le soleil qui s’efface, ce jour est ta vie entière.
S’il ne reste qu’un filet d’air, alors ce sera ce souffle qu’il faudra chercher partout éperdument : c’est dans ces petits intervalles que se logent de grands espaces.
Et quand au soir de ton parcours, tu verras le vent dans les arbres au clair de lune décrocher les feuilles une à une, tu fermeras les yeux comme on dort dans le berceau du monde, attendant de nouveaux printemps.
Regarde droit dans les yeux, les yeux des gens, les yeux du monde, toujours, comme si c’était un dernier au revoir
Si tu arrives à saisir dans un simple trait la beauté qui t’entoure, et vois la vie entière s’y dérouler simplement, alors tu ne manqueras de rien, il dansera devant toi le mouvement permanent ancré du silence.
Les embruns ne reviennent jamais sur les mêmes
rivages…
Où sont les absinthes, les yeux noirs et les fous, chacun sur sa barricade, le regard haut dessus ?
La terre avalait la terre et toutes constructions, donnant un cycle aux civilisations jusqu'à l'ignorance d'un lent mouvement du temps, recouvrant et découvrant les turpitudes humaines qu'un peu de sable efface…