![]() |
Roger Fenton et la guerre de Crimée de Nicole Garnier-Pelle
LA GUERRE DE CRIMÉE ET LA PHOTOGRAPHIE Une quinzaine d'années après son invention en 1839, la photographie intervient pour la première fois dans le domaine militaire, accompagnant d'autres nouvelles technologies comme le télégraphe, la marine à vapeur et un armement plus perfectionné. La technique de la photographie n'est pourtant pas adaptée à ce domaine nouveau : les appareils sont lourds, la chimie complexe à gérer sur le terrain, les temps de pose trop longs ne permettent pas de rendre compte des combats. Il faut utiliser un laboratoire ambulant pour développer rapidement les clichés, et être assisté : l’Anglais Roger Fenton travaille avec Marcus Sparling (…). Surtout, les conditions météorologiques sont difficiles en Crimée : fortes chaleurs l’été, froid et intempéries l’hiver. Si la photographie est censée par nature transcrire fidèlement la réalité, la technologie rudimentaire et la météorologie exécrable ne permettent de donner qu’une image partielle de la guerre. Or, les photographes de la guerre de Crimée montrent une guerre propre : on ne voit ni blessés, ni malades, ni morts, à la fois pour des raisons éthiques, mais aussi pour des motifs politiques. Fenton pour l'Angleterre, le colonel Langlols pour la France doivent donner à une opinion publique très hostile au conflit une image positive de la guerre que l’aspect incontestable de la photographie doit conforter. + Lire la suite |