Ninni Schulman

Après la gym , pour prendre la douche , j'avais d'abord attendu que tous les autres aient fini avant d'y entrer et juste quand j'était en train de me laver les cheveux , la porte de l'autre vestiaire s'est ouverte et trois nanas étaient là à me dévisager .Je suis resté planté comme un imbécile.

Parce que si je voulais vraiment , vraiment me suicider , je ne serais pas ici , voyez-vous. J'irais me noyer , tout simplement.

Le temps quelquefois s'arrête un moment
et l'inattendu arrive.
Chaque jour le monde change
pour parfois ne jamais redevenir comme avant.

De nos jours, ça n’existe plus, les différences de classe. Mettre en avant ses origines modestes était stupide... Comme si un ouvrier travaillant à l’usine sidérurgique était une personne imaginaire qui n’existait que sur le papier.

Comment je m’appelle ? J’ai oublié mon nom.Le temps n’existe plus, seulement l’obscurité et les nuits. Je ne sais ni où ça commence, ni où ça s’arrête.

Munther regarda autour de lui pour avoir du soutien, peut-être par pur empressement, mais personne autour de la table n’avait grand-chose à ajouter. - Allez, concentrons-nous, dit-il. « Tu ne l’entends pas quand j’arrête de pleurer ». Qu’est-ce que ça veut dire, bon sang? Et surtout, d’où vient cet énoncé? Remuez-vous les méninges! Pour l’expéditeur, ça a un sens fondamental. Petra relut la phrase. - Une réplique de cinéma célèbre? proposa-t-elle. - Ou un poème, dit Christer. Mais dans ce cas, ça devrait donner un résultat sur Internet. Même chose si c’étaient les paroles d’une chanson. - Ça peut être une traduction, dit Folke. À partir d’une phrase en anglais par exemple. Ou un texte inédit. Munther, qui avait écouté attentivement les interventions des uns et des autres, hocha la tête. - Réplique de film, poème, paroles de chanson traduites, dit-il. C’est forcément un truc comme ça, mais la question est de savoir quoi. Et surtout quel est le lien de cette satanée phrase avec le motif [de cet incendie criminel]?

Comment s’est passée la semaine? - Pas terrible. - Raconte moi. - Des angoisses, surtout. [...] J’ai l’impression de devenir dingue. - Je ne sais pas si tu en as entendu parler, mais il existe une méthode qui aide à calmer les crises d’angoisse. La « respiration au carré », tu connais? - Non. - Ça consiste à respirer en position assise. D’abord on aspire en regardant en haut à gauche, puis on expire en déplaçant le regard à droite. À l’inspiration suivante, on regarde en bas, dans l’angle à droite, puis on expire dans l’angle à gauche. Tu comprends? - Oui, je pense. - Tu as l’air un peu sceptique, mais beaucoup de gens me disent que cet exercice leur fait du bien. Ça vaut la peine d’essayer, en tout cas. - D’accord.

Il ne faut pas accorder trop d’importance à cette disparition, à mon avis. Souviens-toi de la fille qui était introuvable il y a deux mois. Elle était juste partie à Kil rejoindre son petit ami dont tout le monde ignorait l’existence pour vivre des moments intenses.

Les gosses se croient si malins, mais ils pensent tous de la même façon.

Et l’idée de voir la photo de sa fille exposée dans les journaux et à la télévision le rendait malade. Depuis son tout jeune âge, il détestait être l’objet de compassion. À présent, tout le monde allait le plaindre, secouer la tête d’un air grave, tenter de le consoler. La pitié. Des parents irresponsables, voilà ce qu’on dirait d’eux.

Je préfère écrire sur ce qui touche les gens dans leur vie de tous les jours plutôt que des conneries sur les stars d’Hollywood ou les derniers gadgets à la mode.

Quand on pense au gros niais qu’il était avant ! Tu le verrais maintenant, Magda. Il roule en BMW et, l’été dernier, il a fait construire une gigantesque piscine couverte sur son terrain à Uddeholm. Il a dû gagner super bien sa vie en Amérique.

Revenir à la réalité lui avait demandé un effort surhumain, presque comme après une anesthésie.

On connaît quand même suffisamment ses enfants pour sentir quand ça ne va pas ?

Coucher avec quelqu’un n’est pas un crime.Et il me semble que rompre ou blesser des sentiments n’est pas puni par la loi non plus.

Petits enfants, petits soucis, grands enfants…

Il ne faut pas accorder trop d’importance à cette disparition, à mon avis. Souviens-toi de la fille qui était introuvable il y a deux mois. Elle était juste partie à Kil rejoindre son petit ami dont tout le monde ignorait l’existence pour vivre des moments intenses.

Et l’idée de voir la photo de sa fille exposée dans les journaux et à la télévision le rendait malade. Depuis son tout jeune âge, il détestait être l’objet de compassion. À présent, tout le monde allait le plaindre, secouer la tête d’un air grave, tenter de le consoler.La pitié.Des parents irresponsables, voilà ce qu’on dirait d’eux.

Les gosses se croient si malins, mais ils pensent tous de la même façon.

On n’est pas aussi attentif avec les siens qu’avec ses patients…