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Citations de Norbert Merjagnan (14)


-Putain, l'interrompt Raks, ça m'rappelle les histoires d'mon grand-père sur la onzième hebdomade. Le vieux en parlait comme s'il les avait faites, ces guerres. (...) J'imagine pas comme ça a dû être pour qu'le souvenir se plante comme ça, aussi vif, dans la tête de gens qui les ont pas vécues. Sans parler de ceux qu'étaient même pas nés. Mais ils en causaient comme si c'est la guerre qui était vivante
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" Pas étonnant que tu me colle si bien , lui dit-elle , nous sommes faites pareil toutes les deux , toi en tissu moi en chair . Au boulot , ma belle ! Quel nom vais-je t'offrir ? Méandre , comme la coulée sinueuse dont les eaux se cachent du soleil ? Non , averse de Méandre , parce que tu es somptueuse et rare comme une pluie "
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"Car la colère vient rarement seule. Elle charrie la fange qui repose sous les eaux calmes de la mémoire et dont elle fait son ordinaire."
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° Moi je dis ceci : l'oubli nous rend disponibles au monde, présent ici et maintenant. Aptes à vivre plutôt qu'à dévivre, qu'à revivre sans cesse ce qui n'a pas été vraiment vécu puisque nous étions surtout soucieux de l'enregistrer... de peur de le perdre ! Mais ce qui n'a pas été vraiment vécu est perdu pour toujours, captez-le. Aucun stockage sécurisé, aucun archivage sensoriel haute fidélité, fût-il crypté dans l'eau lourde d'une centrale aquadigitale, ne vous le restituera jamais à ce degré de fraîcheur, d'intensité fissile que le présent qui traverse un corps vivant offre - en passant. Et parce qu'il...passe. Vous, vous n'en avez jamais fini avec votre passé. Vous croyez sauver le plus précieux de vos existences bien ce que vous enregistrez ne soit toujours que cette faillite, indéfiniment répétée, de celui qui sent que l'intensité lui échappe puisqu'il n'a jamais su vivre chaque instant qui compte comme si c'était le dernier, comme si c'était le premier. Alors il le stocke, sous forme de vidéo, parce qu'il lui échappe, parce qu'il n'en saisit rien de profond, sous forme de meméo - afin d'y revenir, qui sait, de la rééprouver dans le futur, comme si la puissance unique de l'instant n'était pas déjà un cadavre qu'il a lui-même tué en l'archivant pendant qu'il pouvait le vivre...

(P428) Alain Damasio "Le Chamois des Alpes bondit"
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-Je préfère marcher.
-Comme il vous plaira, monsieur Castagnet.
-Je préfère que vous m'appeliez Jérôme.
-Comme il vous plaira, Jérôme.
-Et tant qu'à faire, tutoyez moi.
-Comme il te plaira, Jérôme.
-Et transmets cette instruction à tous les processeurs de l'exploitation.
-Instruction transmise, Jérôme.
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J'aimerais vous dire que les clichés qu'on vous a dits sur Marseille sont faux. Laissez-moi vous convaincre: tout les clichés sont vrais. L'accent, la folie, la pauvreté et le putride. Oh, je sais ce que vous pensez, derrière ces page bien imprimées: on le voit venir, Calvo, à nous raconter des bobards. On est bien dans une anthologie de science-fiction régionale, il va nous faire gober ses sardines grillées, son aïoli avé l'accent, il exagère.
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La Faille est une gorge naturelle en pleine ville. En taille, c’est le plus important des quartiers de Samarante, plus grand que la Corne, Kometicon, les Loges, Six-Tours ou Contrefort. Mais ça ne compte pas. La réalité, c’est que la cité ne descend pas jusque-là, au fond de cette cuvette géologique bourrée de cartons, de cris et de tiques. En bas, les gens de la Faille. En haut, ceux de Samarante. Trois cents mètres de dénivelé social.
La rue qui sort de la Faille est étroite et raide. Elle s’agrippe à des reliefs coupés aux ciseaux dans une paroi de schiste gris. Triple A enjambe les dalles, les yeux cramponnés aux milliers de petits trous de la pierre malade, rongée par des siècles de soleil. En une heure de marche, il ne croise qu’un chat roux pouilleux et balafré qui l’observe, goguenard, vautré à l’ombre de trois pierres qui pourraient être un mur.
La rue ne sert plus à personne. D’énormes ascenseurs sillonnent la paroi et le trajet ne coûte pas une cope. On monte dedans et on poireaute, accaparé par des tonnes d’holos déments. Un cadeau de l’Inc, la marque du Commerce. Il y a des jours où les cabines d’ascenseur se couvrent des lèvres pourpres de Jasmine, la plus drôle et la plus radicale des Parleuses. Par séquence de vingt secondes. Il est arrivé à Triple A d’enchaîner les allers-retours uniquement pour avoir une chance de l’entendre. Il y a JJ’Orus, aussi, bien sûr. D’après les clients de l’épicier, JJ’Orus ne parle pas pour les gens, mais direct aux dieux. Comme une antenne. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas une nana qui ne connaisse pas ses messages par cœur. Et elles répètent tout, les mots, les intonations, le souffle, les blancs. Pour TripleA, JJ’Orus, c’est juste fort, comme un coup de poing dans l’épaule tandis que Jasmine, ce serait plutôt se faire tordre les couilles par surprise. Les filles ne sont pas équipées pour sentir la différence.
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On veut nous prendre notre bien le plus cher, c'est la Bonne mère qu'on vise. Vous voulez qu'on se fasse envahir ? C'est comme tous ces étrangers, qui veulent pas respecter comment on vit, on va laisser des rats nous prendre la Foir'Fouille ?
Mosba, il a regardé Rudi d'un drôle d'air. Je réalisais soudain que Rudi était peut-être un peu raciste.

----Le cul du loup- David CALVO ----
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Marseille, c'est compliqué. On a essayé de comprendre pourquoi RIEN NE MARCHE. C'est simple, Marseille, c'est une panne par grand cagnard.


---- Le cul du loup- David CALVO ----
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Cinabre rend en riant son clin d’œil à l’image, reconnaissant le signal que l’organisateur transmet clandestinement aux convives des Salons de nuit. Il ne reste plus, maintenant, qu’à ouvrir le paquet crypté pour en sortir l’adresse. Frissonnant d’impatience, Cinabre fait glisser sur la toile du parchemin un bijou en forme de croissant de lune, serti de diamants de synthèse : son codeur personnel. Une vraie petite boîte à malice ! Elle porte avec douceur le bijou à ses lèvres. Celui-ci prend au contact de la peau une marque du biogène. Il en extrait un nombre aléatoire d’intervalles codants qu’il réassemble aussitôt en une tige virale. Une clé : PM2I3, Parfait-Maléfice-pour-Main-Indélicate version 3. C’est le genre de sur-mesure artisanal qu’elle bricolait l’année de son éveil dans le laboratoire minuscule où elle menait alors des études de biogénie.
Le bijou codeur, inerte pendant quelques instants, émet un bref scintillement. PM2I3 a reconnu Cinabre, ou quelque chose comme Cinabre, enrichissant la mémoire qu’il conserve de la jeune femme de quelques mutations bénignes. Pour PM2I3, Cinabre vient de passer à sa huit cent quarante-septième version.
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En quittant la caverne, les hommes se tassent. Ce n’est pas tant la consigne mais l’air vif qui leur coupe le souffle. Ils avancent en file indienne, prenant garde de ne pas glisser. La nuit a déposé un film de glace sur le sol, lustrant les reliefs escarpés qui se perdent dans la brume du ravin. Tous les cinq cents mètres, Krisnov marque un arrêt, scrutant les aspérités à la recherche du moindre signe. Il ne craint pas les guerriers H’Fzull qui ont été repérés par un de ses éclaireurs, hier, à plusieurs vallées de là. Mais comment savoir si l’ennemi n’a pas dressé un piège, disséminé des drones autour du camp ? Il se prend à espérer. Le peloton est trop faiblement équipé pour affronter des machines de guerre. Il serait alors dans l’obligation de donner un ordre de repli, d’abandonner cette mission pourrie qu’un offisup a concoctée dans les bureaux bleutés de Krus, la cité-forteresse. Mais malgré l’attention redoublée du commandant, la montagne déploie à chaque arrêt une virginité impeccable. À la dernière halte, Krisnov réunit ses officiers, précise une nouvelle fois ses objectifs. Il faudra faire vite, être efficace, tout de suite, au moins que ça ne dure pas, qu’ils crèvent tous en moins d’un quart d’heure. C’est faisable. Il lance l’assaut d’un simple geste. En bon ordre, ses hommes disparaissent derrière les rochers.
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La vie se brise l'année du cinq.
Les lois sont parfois très étranges.
La première fois que c'est arrivé, Joti était âgée de cinq ans.
Quinze maintenant ; anniversaire en série. Deux enfances coup sur coup et deux coups dans le sable.
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Au final, le plus grave ne furent pas ses blessures, à Sayo, c'était les souvenirs qui l'avaient transpercée à haute vélocité - des souvenirs vides, de neige pure et de souvenirs humains trop intenses, trop rapide pour être fixés - et qui l'avaient laissée le cerveau en archipel, incapable de continuité, de reconnecter vraiment au monde, à moi.

(P421) Alain Damasio "Le Chamois des Alpes bondit"
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