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Critiques de Océane Perona (31)
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Océane Perona s'inspire de sa propre expérience pour raconter la vie d'une brigade policière en charge des affaires de viols et d'agressions sexuelles, avec notamment Héloïse, policière qui recueille les plaintes et enquête, et Ophélie, jeune sociologue faisant sa thèse au sein de ce service.

L'autrice, ayant elle-même étudié la sociologie et travaillé sur les enquêtes policières dans les affaires de violences sexuelles, sait de quoi elle parle. Et cela se ressent à chaque page !

Elle ne raconte pas seulement les ressentis des plaignants et des suspects entre peur, détermination et surprise, dont les témoignages se présentent intelligemment sous forme de procès-verbaux. Elle décrypte avant tout la vie d'un service, le ressenti des policiers confrontés au quotidien aux pires atrocités, aux lourdeurs administratives, aux barrières morales, etc.

Livre social et psychologique, plus que roman policier, il n'est pas toujours facile à lire, donnant une image plus que péjorative de l'humanité, mais est une lecture essentielle.

Ce livre n'est pas sans me rappeler dans sa forme La jeune fille et le feu de Claire Raphaël, abordant pour sa part les maltraitances familiales et l'injustice sociale.

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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

[Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2024]



Tous les chapitres de Celles qui peuvent encore marcher et sourire sauf le dernier, le huitième, sont construits de la même façon. D'abord « tu » parle à Héloïse. Par cet artifice, on entend les pensées d'Héloïse, ses peurs, ses certitudes et ses doutes, ses regrets, les reproches qu'elle se fait, etc. Elle s'avoue souvent les déconvenues de son boulot de flic. Elle travaille au groupe Violences et, quand elle n'est pas sur le terrain pour enquêter, elle recueille les témoignages de victimes qui ont subi agressions sexuelles ou viols. Un travail exigeant, difficile et parfois déprimant pour elle, la seule femme de l'équipe, comme pour ses collègues masculins. La deuxième narratrice est un « je », Ophélie, doctorante en sociologie, qui fait un stage de trois mois dans ce service afin de recueillir des données pour sa thèse. Elle joue le rôle de la profane, celle à qui on explique comment ça se passe, ce qu'elle doit savoir pour comprendre la situation. Ces éléments lui serviront pour sa thèse et le lecteur profite de ces mises au point, bien sûr. La dernière narratrice, « vous », est une victime qui explique dès le premier chapitre ce qui lui est arrivé. On connaîtra son identité au dernier chapitre seulement. Chaque chapitre est titré du nom d'un agresseur : X pour le premier puisqu'on ne sait pas qui il est, suivi de Dylan, Babacar, etc. le dernier chapitre est intitulé « Vous ». Si ce n'était ce travail sur la narration, on pourrait croire qu'on lit un documentaire sur les violences faites aux femmes…

***

Le regard que posent Héloïse et Ophélie sur le travail du groupe diffère souvent. Héloïse vit les difficultés de l'intérieur. Elle connaît les faiblesses et les forces de ses collègues. Ophélie découvre ce milieu : si les hommes du groupe Violences sont sensibilisés aux horreurs que subissent les femmes, ce n'est pas le cas des autres groupes, par exemple les CRS ou la BAC avec leurs indécrottables machos, « surtout les vieux » lui confie Héloïse. C'est l'occasion pour Océane Perona de réutiliser certains des aspects de sa propre thèse de sociologie qui portait sur « la place du consentement dans les enquêtes policières pour violences sexuelles ». Elle est donc parfaitement au fait de ce qu'elle met en scène. Son roman nous plonge avec réalisme dans ces moments particulièrement délicats, incroyablement difficiles à aborder qu'elle traite avec une grande sensibilité tout en collant au plus près à la réalité : elle a sans doute assisté à certaines de ces rencontres et, bien qu'elle prenne la peine de signaler que « Toute ressemblance avec… » etc., on comprend que c'est du vécu. le fictionnel n'est pas absent de ce récit. L'autrice embarque le lecteur dans plusieurs quêtes : l'identité du « vous », celle du X du premier chapitre, et puis l'explication du départ d'Anaïs, l'autre femme du groupe qui est partie du jour au lendemain sans que quiconque parmi les policiers qu'Ophélie côtoie n'ait envie de lui expliquer pourquoi… J'ai bien aimé ce texte dont les deux aspects, documentaire et fiction, sont très maîtrisés, ce qui s'avère d'autant plus remarquable qu'il s'agit d'un premier roman.

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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Immersion au sein d'un service de police dédié au groupe Violences, un groupe qui se concentre sur les violences faites aux femmes. On y croise Héloïse, une dure à cuire, la seule femme de l'équipe, et puis Julien, Manuel, Gregory, ses collègues. C'est Océane, une thésarde en sociologie qui tient lieu de témoin à ces scènes d'audition mais aussi de la vie de ce groupe.

On y croise des faits sordides, mais glaçants de réalité. Des femmes laissées chez elles pour morte après avoir été violées et lacérées de coups de couteaux, des étudiantes violées alors qu'elles sont inconscientes après avoir trop bu.

C'est à la fois fascinant et glaçant. Lecture courte mais marquante.

Merci à Julliard et Netgalley pour cette lecture.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Je ne l’aurais personnellement pas classé en polar mais plutôt en essai-témoignage, mais il est vrai qu’il y a enquêtes, donc …



Un texte fort et dur qui explore sous un angle à peine différent ce que nous savons déjà : la domination, le viol, la blessure et le peu d’écoute … Pour suivre en tant que psychologue des femmes victimes de violence, je me sens d’autant plus concernée. On est loin ici des actrices sur le retour qui cherchent à avoir à nouveau la lumière des tapis rouges, ici, on est dans la réalité sordide du quotidien.

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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Une couverture jaune lumineuse pour un thème grave : "Celles qui peuvent encore marcher et sourire", ce sont les femmes qu'Héloïse reçoit chaque jour au sein de son bureau du groupe Violences. Des femmes brisées par une agression sexuelle, pour lesquelles, Héloïse le sait, la plainte sera, le plus souvent, classée sans suite. Mais lorsqu'une jeune fille est sauvagement agressée et laissée pour morte, Héloïse vacille, sous le regard compatissant d' Ophélie, sa thésarde en sociologie, mais aussi seul visage féminin dans cette brigade.

Ce premier roman est une vraie réussite car Océane Perona réussit à mêler la fiction à la réalité, en alternant les narrations entre Ophélie et Héloïse. J'en suis malgré tout ressortie fourbue devant un tel enchainement de violence mais si peu de considération.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Cet ouvrage étant inspiré de l'expérience de l'autrice, doctorante en sociologie, je n'ai pas pu m'empêcher de régulièrement me demander à quel point celle-ci avait puisé dans des anecdotes réelles. L'écriture est également originale, puisque l'autrice alterne les chapitres avec une écriture en "vous", et de très longues phrases, telles des apnées, pour Héloïse, et un style plus classique pour les chapitres concernant la stagiaire Ophélie.

Sans être un énorme coup de cœur, ce livre m'a touchée, parfois même indignée, vu les thématiques difficiles qui y sont abordées.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Livre lu dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio, que je remercie - avec les éditions Julliard - pour l’envoi :)



Quelle claque ! La couverture m’a tout de suite attirée en plus du sujet. Et j’ai été agréablement séduite par la plume originale d’Océane Perona.



Bienvenue au groupe violence de la police qui accueille et traite essentiellement les affaires d’agressions sexuelles.

De nombreux livres existent sur le sujet sauf que cette fois, le récit se préoccupe plutôt de ces violences au sein de la police directement. Ici l’auteure se démène pour retranscrire - avec force - ces comportements infects, comme les commentaires déplacés, le manque de bienveillance envers les victimes…



L’histoire est vraiment prenante, les points de vues alternent entre Héloïse, OPJ au sein de ce groupe et Ophélie, stagiaire en étude de sociologie dans le cadre de sa thèse. Le roman en ressort brillamment construit. Plusieurs affaires sont retranscrites et analysées par l’étudiante en étant pourtant à chaque fois toutes profondément différentes et terrifiantes.



J’ai énormément aimé ce premier livre d’Océane Perona, il est audacieux et m’a bouleversé par ses révélations.



L’auteure réussit à mettre en perspective les défis et problématiques de la justice face aux victimes mais également les nombreux dysfonctionnement qui résultent d’un manque d’empathie total envers ces femmes. Pourtant, - à mon sens c’est là que se trouve toute la finesse du roman - on ne ressort pas de cette lecture déprimé par la justice : il y a des personnes qui aiment leurs métiers, qui sont patientes et qui écoutent - entendent - les victimes.



C’est un livre très fort et intéressant, ravie de l’avoir découvert et je ne l’oublierais pas de sitôt ! Je me répète mais j’ai été très sensible à la fin de ce roman, même si c’est de la fiction, cela est malheureusement la vérité de beaucoup trop de femmes, alors courage à toutes celle qui peuvent encore marcher et sourire malgré les drames vécus.

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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Ce livre nous envoie en pleine immersion dans la section "Agression Sexuelles" d'une brigade criminelle de la Police.

Avec Heloïse, brigadier fraîchement débarquée au sein du groupe, et Ophélie, stagiaire dans le cadre de sa thèse de sociologie, nous assistons aux entretiens des victimes qui déposent plainte pour différents types de viols : conjugaux, sous emprise de l'alcool ou drogue, par des inconnus ...



C'est un sujet délicat et fort, pas facile à traiter. L'auteure , dans ce premier roman, a choisi d'en parler avec audace, sans retenue mais avec une certaine sensibilité.

Elle pointe aussi du doigt les failles et dysfonctionnements de la justice, la difficile intégration des femmes dans un milieu professionnel majoritairement masculin.

C'est un bon roman mais il m'a manqué de l'émotionnel.

Je déplore aussi un texte pas assez aéré.

Mais pour un premier livre c'est réussi.



Merci à NetGalleyFrance et aux Éditions Julliard pour ce Service Presse



Instagram : visionbykri
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

La libération de la parole des femmes concernant les violences sexuelles avance, mais souvent, on ne les entends pas. Ou trop peu. Ou mal. Alors si on ne peut pas écouter, lisons-là.

Ce récit au sein d'une brigade de police qui traite justement de ces violences sexuelles est brillament réalisé, et donne à voir un monde moins manichéen qu'on pourrait l'imaginer. Les hommes sont plus ou moins des porcs, peut-être, mais pas tous. Et les femmes sont souvent des alliées, peut-être, mais pas toutes. Dans ce récit, personne n'est tellement parfait qu'on ne peut s'y reconnaître, chacun a ses failles, et chacune aussi.



Pour autant, il dit. Clairement. L'autrice met le doigt sur beaucoup de "travers", sur les mots trop dits, trop pensés dans le cadre d'une agression, ou d'un viol. Les mots qu'on sait ne pas devoir dire et pourtant. Les idées qu'on sait ne pas devoir avoir et pourtant.



Je crois que ce récit est une réussite sur le plan de l'explication de ce monde actuel. Pour autant je mets un petit bémol sur l'écriture parfois trop plate, et d'autres fois faussement émotionnelle. Mais bon, pour un premier livre d'une autrice qui vient de l'écriture académique, il vaut le coup. Réellement.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Ce titre, que l'on doit à la grande prêtresse du roman policier, Agatha Christie, donne le ton. Celles qui, blessées, un couteau dans le coeur, font comme si tout allait bien. Toutes celles qui violées, bafouées, brutalisées , se relèvent, marchent et sourient, vont se retrouver dans le roman d'Océane Perona. Parce qu'elles vont passer dans le bureau d'un commissariat de police.



Et c'est toute la force et le charme du roman, cette immersion au cœur d'une brigade. C'est Ophélie, doctorante en sociologie, qui en pousse la porte. Et on se retrouve comme dans Polisse de Maïwenn. C'est cru, ça vit fort, c'est finalement un lieu de travail comme un autre, le café dégueulasse, les blagues des collègues, les fous rires malgré la dureté du quotidien. Les flics aussi doivent apprendre à marcher et sourire.

Pour autant, si cette brigade est intéressante et crédible, je ne me suis pas attachée aux protagonistes. Quelque chose dans le style qui me laisse un peu à côté. Quand bien même j'avais envie de connaître l'identité du violeur je restais à distance. Sûrement l'utilisation de la deuxième personne dans les chapitres consacrés à Héloïse.



Et puis il y a quelque chose qui m'a gêné dans le discours porté par l'autrice autour de la consommation d'alcool des jeunes filles. A trop vouloir dénoncer les réactions culpabilisantes des enquêteurs, on n'entend que cette voix. Alors, à la fin, on comprend bien que l'autrice ne se place pas du côté des moralisateurs. Pour autant, on frôle parfois le discours de prévention. Et il est toujours bon de rappeler que ce n'est pas l'alcool le problème, mais bien les hommes qui profitent de l'ivresse des femmes pour les abuser.



Des bémols donc, que j'attribue bien volontiers au fait que ce soit un premier roman. Mais bémols qui ne m'empêchent pas de considérer ce texte comme prometteur et bien plus mesuré et pertinent qu'un bon nombre de romans policiers. Je le recommande bien volontiers aux amateurs de polar, comme à ceux qui ne le sont pas. On est à la frontière entre littérature noire et littérature blanche. Et ça donne une nuance intéressante.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Plongée dans les coulisses sombres de la brigade criminelle avec "Celles qui peuvent encore marcher et sourire", le premier roman d'Océane Pérona.



Ce thriller policier nous présente Héloïse, une enquêtrice hyper impliquée, et Ophélie, stagiaire et étudiante en sociologie, qui naviguent dans les eaux troubles des affaires d'agressions sexuelles.

À travers le quotidien d'Héloïse, nous sommes témoins de la dure réalité des victimes de viol qui viennent témoigner, espérant justice, mais voient trop souvent leurs plaintes classées sans suite. L'affaire de Laura, violée et laissée pour morte, devient le point de bascule qui enflamme Héloïse. Sous l'œil adjoint d'Ophélie, cette enquête se transforme en une quête acharnée pour la vérité.



Ce roman noir, à la fois actuel et féministe, brille par son réalisme et ses personnages principalement féminins. Il offre une rare incursion dans un milieu policier souvent perçu comme machiste et majoritairement masculin, où les voix féminines luttent pour se faire entendre.



La plume d'Océane Pérona est sensible, incisive et navigue avec finesse dans cet univers que l’autrice connait manifestement bien. Elle utilise son expertise pour enrichir le récit de façon solide et souvent percutante. Cette approche apporte au livre une authenticité renforcée par des descriptions minutieuses et des dialogues qui résonnent de façon très réelle.



C’est un voyage troublant, mais nécessaire, dans les méandres de la justice et de l'injustice.



"Celles qui peuvent encore marcher et sourire" est bien plus qu'un thriller, il reflète notre société et ses luttes souvent invisibles des femmes cherchant justice.



J’ai eu la chance d’écouter Océane Pérona lors d'une conférence à Quais du Polar à Lyon. Elle est maitresse de conférences en sociologie. Sa thèse, consacrée à la place du consentement dans les enquêtes policières pour violences sexuelles a été récompensée par le prix Gabriel Tarde du ministère de la Justice donc autant vous dire qu'elle connait très bien le sujet et cela se sent à travers les pages de son roman.

C'est un 1er roman qui, j'espère, en annonce d'autres !
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire



Un premier roman réussi pour cette autrice. Une immersion totale au cœur d'un service de police spécialisé dans les violences faites aux femmes.



Au travers des yeux et des oreilles d'Ophelie, jeune sociologue stagiaire dans le groupe, nous suivons Héloise, enquêtrice passionnée mais surmenée et qui a l'impression de dépenser son énergie au travail pour pas grand chose...des affaires trop vite classées sans suite et surtout sans avoir retrouvé le coupable.



Ophélie, telle une petite souris, enquête sur ce groupe et s'aperçoit que quelque chose ne va pas, comme un secret ou une omission plane dans ce groupe, ce qu'elle va découvrir va s'avérer surprenant...



Une bonne lecture pour moi, très immersive, avec une fin qui m'a plu mais que j'ai vu venir un peu trop rapidement peut être.



Sinon...Tic tac tic tac...les votes sont clos pour le Grand Prix des Lectrices ELLE 2024.....



Hâte de connaître les résultats !!!



Un prix que j'ai beaucoup aimé, des lectures qui m'ont beaucoup plu, et d'autres que je n'aurai jamais découverte sans ce prix! Une très belle aventure !
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Mais quelle claque que je viens de recevoir, heureusement que j'ai le cœur bien accroché !



Avec un style précis où l'intériorité s'exprime Océane Pérona donne la parole aux femmes. Ces femmes qui sont "victimes"; celles qui les écoutent; et surtout celles qui continuent à vivre malgré tout.



Dans cette fiction, on entre les deux pieds joints dans le quotidien -scabreux et nauséeux - d'une unité policière dédiée aux "violences sexuelles". On y côtoie Héloïse, l'enquêtrice insomniaque, entourée de ses collègues masculins. Il y a aussi Ophélie, la stagiaire en sociologie -le premier métier de l'auteure- et toutes ces femmes -et aussi ces hommes- qui se sont, un jour, retrouvés assis dans le bureau du policier.



Ce même enquêteur qu'on n'est pas toujours content de voir, et qui devra ensuite "faire parler son 6ième sens", et parfois subir les classifications 71-21-11-41-42.



Chaque affaire est unique -on le découvre en tournant les pages- et reflète tantôt une mémoire traumatique, tantôt un agression imbibée, ou encore un débordement à prouver car ici, c'est "parole contre parole".



Une plongée vertigineuse dans les bas-fonds de notre humanité -perdue- qui impulsivement à dévié.



Attention, rien dans cette fiction "réaliste" ne nous est épargné; cependant le style employé nous permet de ne pas être trop impliqué.



C'EST POUR TOI SI : Tu ne vomis pas la dégénérescence humaine. Tu veux croire que ça existe encore des personnes bien parmi nous.



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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Encore un roman qui s’est lu très rapidement.

Oui, en ce moment j’enchaîne les lectures.

J’ai passé un bon moment de lecture. Il y a tout de même certaines choses qui m’ont un peu chiffonné, mais je crois que je suis tatillonne sur certaines choses.

La narration est assez particulière, je ne veut pas trop vous dire pourquoi mais ça ne m’a pas trop perturbé, juste un peu surprise. Malgré cette narration, je n’ai pas eu beaucoup d’empathie envers les personnages. Il y a aussi certains passages où les phrases sont très longues, mais c’est justifiable. Ensuite, j’ai trouvé que l’on était beaucoup plus du côté policier que du côté victimes. Ayant déjà lu pas mal de romans qui évoquent ce genre de violences, je pense que ça a pu jouer en sa défaveur un tout petit peu.

C’était tout de même une bonne lecture, je l’ai lu très rapidement, en moins d’une journée et c’était très entraînant comme récit.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

L’actualité nous montre que beaucoup de femmes qui portent plainte pour viols sont une part infime de réelle de victimes. On dit aussi que souvent les victimes sont peu ou pas entendues, qu’il y a finalement peu de cas où les auteurs de ces faits sont arrêtés, pour faute de preuve ou autres.



Dans ce roman, l’autrice nous amène au sein d’un commissariat dans le service où sont traités les plaintes et où sont entendus les victimes et les suspects. Et là, on est dans le dur, on est dans la réalité. Pas de sentiments, d’émotions, tout est purement administratif, il faut prendre du recul pour pouvoir entendre chacun d’entre eux, sans parti pris.



L’autrice nous présente plusieurs affaires ou en tout cas, plusieurs cas où ces victimes et suspects sont entendus : en les écoutant tour à tour, je reconnais qu’il est difficile de savoir qui dit vrai, qui dit faux. La parole de chacun doit être écouté, autant de la victime que du suspect. On ne peut pas généraliser : tous les hommes ne sont pas des violeurs ou des agresseurs.

Ce service a la particularité de n’avoir qu’une seule femme : les autres intervenants sont des hommes. J’avoue qu’en lisant ce livre, cela ne m’a pas choqué plus que ça mais en réalité, Héloïse, la seule enquêtrice femme, intervient pour écouter la victime, sauf quand les femmes veulent être écouté par un homme (et a priori, ça arrive). Elle est une figure forte du service, dans le sens où elle dit ce qu’elle pense à ses collègues, même s’ils ne sont pas d’accord avec elle.



L’autrice alterne chapitre après chapitre des histoires parallèles : les auditions au commissariat, le mal-être de Héloïse et une histoire d’une femme qui a été victime de viols. Le premier chapitre est d’ailleurs assez perturbant car il s’agit de la vie quotidienne de Héloïse : l’écriture est surprenante car les phrases sont longues, comme débitées, comme parlées. Le mystère du mal-être de Héloïse nous est donné, là encore, de manière brute. Ce mal-être qu’elle ne semble avoir que dans sa vie privée et non au travail, comme s’il s’agissait pour elle d’une échappatoire.



Le roman se lit très vite. Une fois prise dedans, les témoignages m’ont emportée et je l’ai terminé en 2 jours à peine. C’est un livre marquant pour ce sujet très sensible, c’est un roman coup de poing, dont on ne peut que se souvenir.



Je remercie les éditions Julliard et Netgalley pour cette lecture.



#Cellesquipeuventencoremarcheretsourire #NetGalleyFrance

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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Survivantes.



Au sein du groupe Violences les journées s'enchainent. Entre auditions et procès-verbaux de victimes de viols, Héloïse se sent inutile. En effet, la plupart de ses enquêtes sont classées sans suite.



Polar social ? Polar sociologique ? Ce n’est pas clair. Polar atypique ? Oui cela correspond. Océane Perona signe avec ce premier roman une plongée dans un service de police. Pas n’importe lequel. Le groupe Violences, qui se charge particulièrement de celles concernant les femmes.



Pas d’euphémisme ici, la réalité s’impose au lecteur. Entre plaintes pour violences conjugales et auditions de victimes de viols, le quotidien de la brigade est difficile.



Le roman alterne entre trois narrateurs. Le premier est à la deuxième personne du singulier et s’adresse à Héloïse la seule policière du groupe. La deuxième est Ophélie, doctorante en sociologie, que l’on devine double de l’auteure. Enfin, le troisième s’exprime à la deuxième personne du pluriel à une femme victime dont l’identité ne sera connue qu’à la fin.



Je n’ai jamais lu de polar comme celui-ci. Il ne faut pas chercher de suspense, de rebondissement ici, c’est une vision presque sociologique d’une brigade de police. Cela pourrait être ennuyeux, cela s’avère passionnant. D’autant plus que, vision réaliste oblige, l’auteure ne tombe pas dans le manichéisme. Les relations femmes-hommes s’exposent dans toute leur complexité. Rien n’est blanc, rien n’est noir, le gris domine.



Bref, un premier roman qui sort des sentiers battus. Je suivrai cette autrice avec attention.



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2024.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Nous sommes dans un commissariat, pendant une semaine, au sein du groupe Violences, chargé d'enquêter sur les agressions sexuelles et les viols. Héloïse, 31 ans, est la seule femme du groupe mise à part Ophélie, qui est en stage pour trois mois, afin de préparer sa thèse en sociologie. Héloïse se sent particulièrement concernée par le cas de Laura, violée et laissée pour morte.

Ce primo-roman est remarquable à bien des égards. Catégorisé polar, il se présente plus comme une sorte d'enquête journalistique que comme un roman. Nous sommes immergés au milieu des policiers, des victimes et des présumés agresseurs. Nous entendons tous les points de vue, sans filtre.

Personne n'est idéalisé, c'est la réalité brute et sordide des agressions sexuelles mais aussi des policiers, pour certains blasés, écœurés, misogynes, compatissants. L'auteure nous offre une variété de situations violentes pour montrer qu'il n'y a pas qu'un type clairement identifié de viols. D'ailleurs, l'auteure fait poser aux agresseurs par les policiers et indirectement nous fait poser à nous lecteurs/trices la question : "qu'est-ce qu'un viol?" et les réponses prêtent à réflexion. A travers la multitude de ses personnages, elle nous fait prendre conscience qu'il n'y a pas non plus un type de victimes (épouse violée par son mari, étudiante violée par un copain d'université, femme jeune seule dans la rue, femme plus âgée dans un bar...).

Ce roman est également remarquable par sa construction narrative qui est un peu déstabilisante au début mais qui nous happe très vite : un "tu" qui s'adresse à Héloïse, le "je" d'Ophélie qui raconte ce qu'elle découvre avec son œil extérieur et un "vous" qui s'intercale à intervalles réguliers sans que l'on sache à qui il s'adresse (on ne le découvrira qu'à la fin).

Remarquable par les thèmes abordés, sans sensationnalisme, sans voyeurisme, sans langue de bois, avec franchise : les violences faites aux femmes bien sûr mais également le nombre très élevé de plaintes classées sans suite, la place des femmes dans la police, les réflexions racistes ou misogynes de certains policiers, le manque criant de moyens (fuite dans les WC, ascenseur en panne, des ordinateurs antédiluviens, un logiciel spécifique qui "plante" en permanence).

Remarquable enfin par le style brut, cash, parfois orduriers de tous les acteurs, victimes, agresseurs, policiers et par cette ironie mordante, cette sorte d'humour noir qui irriguent tout le roman; le rythme est tendu, vif comme doit l'être probablement la vie dans un "comico".

L'auteure est sociologue et a rédigé une thèse, en 2017, sur la place du consentement dans les enquêtes policières ce qui explique probablement que ce roman soit d'une vérité criante.

Un primo-roman remarquable, singulier et très maîtrisé, sortant des sentiers battus. Bravo à Océane Pérona que je ne manquerai pas de suivre si elle continue dans cette voie.



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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

En immersion dans le service Violences de la police pendant trois mois, Ophélie, doctorante en sociologie va devoir affronter bien pire que des démons ! Chaque jour, les collègues se relaient pour auditionner et recueillir les mots de femmes qui ont été violées dans des procès-verbaux. Pour Héloïse, dernière arrivée à la brigade Violences, difficile de rester stoïque face à la détresse de ses femmes et au calvaire qu'elles ont subi, surtout quand elle sait que la plupart des plaintes seront classées sans suite. Héloïse est la seule femme présente dans la brigade. Son poste est crucial puisque les femmes sont susceptibles de se confier à une figure féminine plutôt que masculine. Elle doit, par la suite, faire les redescentes à ses collègues. Et on peut dire que le service est animé ...



La force du roman réside dans cette pluralité des voix et ce "tu" accrocheur. L'auteur nous interpelle, nous alpague, nous scotche avec ce "tu" intimiste et à la fois malaisant. Il place le lecteur comme potentiel équipier de brigade ou victime potentielle. C'est à la fois déstabilisant à la lecture et à la fois, novateur et captivant. Ce premier roman ne laisse pas de glace. Des paragraphes entiers qui se suivent comme débitées, comme une urgence à coucher les mots. Un sentiment que le lecteur perçoit par ses longues phrases et ce rythme soutenu.

Une hésitation quand à la classification du roman qui oscille entre le témoignage d'une immersion au sein d'un service policier et l'enquête policière. Une auteure à suivre de près !
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

De prime abord, je n'aurais pas forcément acheté ce livre. Je préfère les romans d'amour de base... Mais j'ai accompagné ma tante au Quai du Polar, l'auteure m'a interpellée et m'a présentée son premier ouvrage. J'ai tout de suite été intéressée par le thème abordé : les violences faites aux femmes. Et je remercie l'auteure de m'avoir donné la chance de découvrir son premier roman.

Nous suivons Ophélie, une doctorante en sociologie qui prépare sa thèse grâce à un stage au sein d'un service de la police.. ce service s'occupe des violences faites aux femmes...

En plus de suivre plusieurs affaires de violences, de viols et de meurtres, nous suivons les membres de l'équipe de police.. les caractères et les réactions de chacun et de chacune! J'ai vraiment beaucoup aimé découvrir cet univers et ces personnages. D'autant que, l'auteure, Océane Perona, a elle aussi étudié la sociologie... On se rend vraiment compte que chaque personnage est vrai !

Je recommande et j'espère lire très bientôt un prochain roman!
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Ce récit nous plonge au cœur d'une brigade policière consacrée exclusivement aux enquêtes sur les affaires de viol.



Le thème est posé d'emblée : Celles qui peuvent encore marcher et sourire nous parle de faits de violence sexuelle. Nous recueillerons la parole des victimes aux côtés d'Héloïse, l'unique femme de cette brigade. Le regard aiguisé d'Ophélie, doctorante en sociologie et stagiaire au sein de l'équipe, nous apportera une perspective extérieure éclairante. Ce duo mettra en lumière le constat effarant qu'une infime partie seulement des affaires de viol n'est pas classée sans suite et portée devant la justice.



Les défaillances du système sont criantes. L'accueil des victimes laisse encore à désirer, frôlant parfois l'absurde lorsqu'on leur demande des preuves de leur innocence ou des justifications de leur comportement lors des faits. Les préjugés pullulent et la misogynie est omniprésente.



Ce récit dérange et donne envie de hurler. Il est grand temps de le reconnaître : il y a encore un long chemin à parcourir. Même si l'autrice précise qu'il s'agit d'une fiction, on ressent indéniablement l'inspiration de faits réels. L'autrice ayant elle-même travaillé sur les enquêtes policières dans les affaires de violence sexuelle en France, son récit sonne juste et frappe fort.



À lire absolument, ce livre fait une mise au point cinglante, affligeante mais nécessaire.
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