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Citation de Oliv


Un joli monsieur qu'il aurait pour gendre ! Ivrogne, débauché, prodigue, républicain, cela va sans dire, comme sont les ouvriers des usines. Ah ! cela lui promettait de l'agrément ! D'ailleurs, n'avait-il pas des moustaches, ce François Béhu ? Et, les moustaches, tout était là ! De même que les paysans de sa race, adorateurs des habitudes anciennes, gardiens sévères des traditions, Dugué haïssait les gens, cultivateurs et ouvriers, qui portaient des moustaches. La moustache, pour lui, représentait la révolte, la paresse, le partage social, toutes les aspirations sacrilèges qui soufflent des grandes villes sur les campagnes, tout un ordre de choses effroyables et nouvelles, auxquelles il ne pouvait penser sans que ses cheveux se dressassent d'horreur sur sa tête dure et carrée. Le vice, le crime, les révolutions, ce qui l'inquiétait, quand il avait le temps de songer, lui apparaissaient sous la forme symbolique de moustaches hérissées terriblement. Et c'était juste, car depuis qu'il existait, ce qu'il avait vu, à Freulemont et ailleurs, d'insoumis à la terre, de mauvais sujets, de braconniers dangereux, de voleurs, et d'hommes vivant en concubinage, tous avaient des moustaches, comme François Béhu.
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