« Sa main se posa soudain sur ma joue et ses yeux plongèrent dans les miens. J’eus l’impression que le monde s’arrêtait. Un sourire attendrissant se dessina progressivement sur son visage tandis que son pouce errait délicatement sur ma pommette. Mon coeur cogna tellement fort contre mes côtes que j’eus du mal à respirer. Son regard descendit sur ma bouche. Il ferma les yeux, comme pour lutter contre lui-même. Sa mâchoire se crispa. J’étais paralysée. Quand il reporta son attention sur moi, la lueur au fond de ses yeux accéléra encore les battements de mon coeur.
Il effleura mes lèvres. Il y eut comme une explosion au creux de mon ventre. Une de ses mains glissa sur ma nuque, l’autre descendit le long de mon débardeur. Ma tête se mit à tourner et ma peau se couvrit de chair de poule. »
« Qu’est-ce que j’ai fait ?
Une lueur dangereuse brillait dans son regard bleu acier lorsqu’il agrippa mes cheveux avec brutalité. Il me fixa un instant puis écrasa sa bouche contre la mienne avec une telle force que ça me fit mal. Je gémis et me débattis sauvagement, mais ma nausée reprit le dessus. Je réussis à lui griffer la joue et il s’écarta un peu... juste avant que je lui vomisse dessus. Sursautant, il s’éloigna d’un bond, sans réussir à éviter totalement le contenu de mon estomac. Sa surprise disparue, il fulmina de rage et me dévisagea avec insistance, mais sa brève réflexion, aussi inquiétante soit-elle, me permit de me ressaisir légèrement, sans toutefois réussir à dissiper ma nausée. »

« Sa main se posa soudain sur ma joue et ses yeux plongèrent dans les miens. J’eus l’impression que le monde s’arrêtait. Un sourire attendrissant se dessina progressivement sur son visage tandis que son pouce errait délicatement sur ma pommette. Mon coeur cogna tellement fort contre mes côtes que j’eus du mal à respirer. Son regard descendit sur ma bouche. Il ferma les yeux, comme pour lutter contre lui-même. Sa mâchoire se crispa. J’étais paralysée. Quand il reporta son attention sur moi, la lueur au fond de ses yeux accéléra encore les battements de mon coeur.
Il effleura mes lèvres. Il y eut comme une explosion au creux de mon ventre. Une de ses mains glissa sur ma nuque, l’autre descendit le long de mon débardeur. Ma tête se mit à tourner et ma peau se couvrit de chair de poule. Sa langue plongea dans ma bouche. Mes jambes se irent à trembler. Il souleva le tissu soyeux, plaqua sa paume contre ma peau. Ses doigts se crispèrent sur ma taille et son baiser se fit plus ardent.
Un raclement de gorge me fit sursauter.»
Nathan ne réagit pas, toujours inerte contre moi. Mes larmes coulèrent à flots, mon angoisse redoubla et ma concentration m'échappa de plus belle.
Je dois y arriver ! Je dois le sauver...
Faisant mon possible pour oublier l'horreur de la situation, je me retranchai dans la partie calme et magique de mon cerveau. Ma respiration s'apaisa, au même titre que la douleur et les larmes. Enfin, je réussis à me focaliser sur notre réalité.
Ses yeux étaient rivés sur la route et son corps semblait crispé à l'extrême. Je ne savais pas si c'était en rapport avec moi ou non.
- Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? demandai-je au bout d'un moment.
Elle serra les dents.
- Écoute, Melinda, j'ai beau adorer Nathan et Alex, ça ne m'oblige pas à t'aimer, lâcha-t-elle froidement.
Cette réplique me fit l'effet d'une douche froide et m'ôta toute répartie.

Il éclata de rire et son hilarité me submergea, malgré moi.
La poisse ! De toute évidence, il gère beaucoup mieux l’empathie que moi. Ou peut-être pas, justement…
Dans un effort laborieux, je tentai de calmer le gloussement insupportable qui s’échappait de ma bouche et le toisai avec colère.
- Ce petit jeu a assez duré. Ramène-moi, maintenant !
Il cessa de rire, disparut encore une fois… et réapparut pour m’attraper dans une solide étreinte. Avant que je ne puisse esquisser le moindre geste, tout devint flou autour de moi.
Quand nous atterrîmes en plein milieu de mon salon, je pris conscience de ses mains posées dans le creux de mes reins. Mes sens s’enflammèrent aussitôt. Je fis mon possible pour réfréner cette pulsion presque insoutenable de me jeter sur lui.
Je m’écartai avec empressement lorsque je fus stabilisée, puis adoptai un air fâché, même si je me doutais qu’il ressentait mes émotions avec une précision déconcertante.
- J'en ai averti le conseil et ils m'ont affecté à ta protection..., j'ai mieux fait de me taire !
- À ma protection ? répétai-je en rigolant nerveusement.
- Ouais, rat crevé, on va passer pas mal de temps ensemble.
Ce surnom commençait clairement à m'agacer et je faillis péter un câble, mais je fis de mon mieux pour garder mon calme.
- Ils doivent être punis pour ce qu'ils ont fait, peu importe ce qu'Alex représente pour moi. Je devais le faire, je n'ai pas eu le choix...
- On a toujours le choix...
Elle me toisa avec mépris.
- Vous ne pouvez pas comprendre...
Elle garda le silence un moment, sans cesser de me dévisager.
« -D’après ce que j’ai lu.. il est possible que Melinda vienne d’une autre réalité. Cela expliquerait l’incohérence de ses souvenirs.
-Une autre réalité ? Répétais je dubitative alors que Nathan me regardait avec intensité.
-Oui. Il existe plusieurs réalités dans notre monde. Voyez cela comme des sortes de miroirs. Il y en a à l’infini. Je ne sais pas comment vous avez pu quitter la vôtre, mais cela pourrait avoir de très graves conséquences.
-Quel genre ? Demandai je, abasourdie.
-Si vous êtes bien ce que je crois, vous représentez un artefact. Une sorte de bug qui finira par être détruit. Mais je suppose qu’étant donné que la Melinda de ce monde est morte, le processus est plus lent. Si cela n’avait pas été le cas, votre décès aurait été pratiquement immédiat.
Ma tête se mit subitement a tourner. »
Encore une fois, mon amour pour Nathan m'anéantissait. Et cette fois, je savais qu'il n'y avait plus aucun espoir. Si l'amour est un sentiment magnifique, la perte de l'être aimé est une véritable torture. Un enfer qui contraste allègrement le bonheur d'être heureux avec la personne que l'on aime.