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Critiques de P. Djèlí Clark (218)
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Les tambours du dieu noir

De la magie, des divinités, des créatures surnaturelles. Et tout cela dans une Louisiane ou dans une Égypte aux légers accents de steampunk. Bienvenue dans le monde haut en couleurs de Phenderson Djèlí Clark ! Deux novellas permettent aux lecteurs français de découvrir l’imagination fertile de cet auteur américain, qui plonge ses racines dans de nombreuses régions et leurs croyances, donnant naissance à des mondes au charme puissant.



Un nouvel auteur

L’Atalante m’a donc permis de découvrir un auteur dont je n’avais jamais entendu parler (je rappelle que, à la différence de plusieurs possesseurs de blogs dédiés à la SFFF, je ne lis pas en anglais, donc ne me tiens au courant que de ce qui se passe en V.F.). Et c’est vraiment une bonne surprise.

Les deux novellas ont été publiées, pour la première fois en 2018 et 2016. Donc c’est un auteur assez récent. D’après la fiche biographique fournie par l’éditeur, Phenderson Djèlí Clark est né à New York, aux États-Unis, en 1971 et a vécu au Texas. Mais il a passé une grande partie de sa jeunesse à Trinité-et-Tobago. Est-ce cette « double appartenance » qui lui a donné l’idée d’un tel métissage des influences ? En tout cas, c’est une réussite. Il a su, dans ses courts textes, s’inspirer de l’histoire et la tordre pour créer des répliques pleines de cris et de fureur, de personnages si forts qu’on a l’impression de les entendre respirer juste derrière notre épaule.



Les Tambours du dieu noir

Le premier texte nous mène dans la Louisiane des années 1880. Elle ressemble beaucoup à celle que l’on connaît par son décor et son climat. Mais l’histoire n’est pas la même que dans notre monde. Ici, les habitants de la Nouvelle-Orléans ont réussi, grâce à une aide surnaturelle, à se libérer et à conserver, pour un temps, leur indépendance. Mais le climat politique est tendu et de multiples forces se disputent, se battent, cernent la ville, prêtes à lui fondre dessus. Et au milieu de cette agitation, la jeune « la Vrille », voleuse talentueuse, essaie de survivre tant bien que mal. Tout en gardant une oreille attentive aux nouvelles. Ce qui lui permet d’obtenir une information d’importance à propos des tambours du dieu noir. Un nom qui éveille de bien mauvais souvenirs. Souvenirs de destruction, de morts.

En quelques dizaines de pages, Phenderson Djèlí Clark nous envoûte. Entre son décor, d’une profondeur impressionnante, et le parler plus vrai que nature, différent selon les interlocuteurs (mention spéciale pour la traductrice, Mathilde Montier, qui a eu bien du travail pour transmettre en français cette impression : lire le texte en V.O., dans ce cas-là, me démange), plus une intrigue qui tient vraiment la route, quelle force ! Quelle richesse ! J’ai été embarqué, vraiment. En plus, le moyen de déplacement est à base de dirigeables. Et ça aussi, cela me plaît. Sans compter, comme je le disais plus haut, la présence d’entités tirées du folklore local. Un mélange détonant et hautement addictif.



L’étrange affaire du djinn du Caire

Changement total de décor avec cette deuxième novella, bien plus courte que la précédente. Nous voilà en Égypte. Mais une Égypte libérée de la tutelle anglaise grâce l’intervention d’un certain al-Jahiz, savant étrange, qui a permis aux djinns et autres créatures inspirées de l’imaginaire moyen-oriental de passer dans notre monde. Et de progresser techniquement. À tel point que le Caire peut rivaliser avec Londres ou Paris. Et que les Égyptiens sont maitres de leur destin.

Mais avec l’irruption de tels êtres surviennent des cas étranges. D’où la création du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles, chargé de résoudre ces affaires, originales pour le moins. Une des plus talentueuses enquêtrices de ce département est la surprenante Fatma el-Sha’arawi. Celle-ci, outre son intelligence supérieure et sa culture de l’occulte impressionnante, dénote par son apparence, puisqu’elle s’habille à la garçonne dans un pays plutôt traditionaliste. L’auteur n’hésite pas à interroger les relations homme-femme et à se permettre d’agréables anachronismes (il crée sa propre uchronie, il a le droit!). Tout en menant une enquête, là encore assez dense pour faire travailler les méninges, et rythmée pour ne pas ennuyer. Et, pour moi qui ne suis pas versé dans les cultures de cette région, quel dépaysement !



Découverte enthousiasmante, Les tambours du dieu noir m’a donné une envie folle de continuer à creuser le sillon et de découvrir le reste de l’œuvre de Phenderson Djèlí Clark, défenseur des opprimés (il a du boulot). Et l’Atalante exauce mon vœu ! Car un deuxième ouvrage est paru récemment (Le Mystère du tramway hanté). Et une autre traduction est annoncé pour la fin de l’année, celle de Ring Shout (Cantique rituel), paru en V.O. en 2020. Et, autre bonne nouvelle, l’auteur a publié cette année un autre texte prenant place dans la série du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles, A Master of djinn. De quoi voir venir avec le sourire.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Les tambours du dieu noir

Si vous en avez marre de l’urban fantasy de hall de gare, fleur bleue et gnan-gnan, embarquez sur le dirigeable de P Djeli Clark.

Deux novellas un peu courtes l’une à la nouvelle Orléans pendant une guerre de sécession uchronique, et l’autre dans une Égypte steampunk peuplée de Djinns et d’Anges.

Les histoires sont un peu courtes et téléguidées mais indéniablement originales. Elles reposent sur une mythologie africaine et donc sortent de l’ordinaire.

Prometteur mais il faut que l’auteur affine sa plume.
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Les tambours du dieu noir

Coucou mes Mystigris 😉



J'ai lu Les tambours du dieu noir suivi de L'étrange affaire du djinn du Caire de @pdjeliclark aux éditions @latalante



🅲🅷🆁🅾🅽🅸🆀🆄🅴 Dans ces romans il est question de deux nouvelles dans un monde uchronique. L'une se passe en Louisiane dans les années 1980 et l'autre au Caire en 1912. À la Nouvelle Orléans il est question d'une arme destructrice Les tambours du dieu noir. Grâce à l'entêtement d'une jeune fille, peut-être éviteront-ils le pire... Au Caire, cinquante ans que les djinns vivent parmi les humains. L'agente Fatma du ministère de l'alchimie, des enchantements et des entités surnaturelles est chargée de l'enquête sur un djinn retrouvé mort. Meurtre ? Suicide ? Fatma va devoir clarifier cette histoire.



🄼🄾🄽 🄰🅅🄸🅂 J'ai adoré ces deux nouvelles ! L'auteur sait nous mettre dans l'ambiance. À la Nouvelle Orléans dans une atmosphère mystérieuse et marécageuse, nous sommes plongés dans le dialecte créole (un temps d'adaptation pour s'y habituer) qui rend l'histoire vivante et pleine de relief. Puis nous partons en Égypte où la chaleur est étouffante, j'ai aimé l'enquête mais aussi toute cette politique sur le droit de vote des femmes, c'était très intéressant. Tous ces personnages principaux que l'on rencontre sont uniques et atypiques, ce qui les rend attachants.



🄲🄾🄽🄲🄻🅄🅂🄸🄾🄽 Je me suis régalée avec ces deux nouvelles très différentes l'une de l'autre et dans des atmosphères divergentes.
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Les tambours du dieu noir

C’est parti pour un univers plutôt original dans la littérature de l’imaginaire.

Avec ce recueil de deux nouvelles, P. Djèli Clark nous entraîne à La Nouvelle Orléans et Au Caire l’aube du XXe siècle. Mais l’Histoire ne s’est pas déroulée de la même manière que pour nous.

Dans la Première nouvelle, Les tambours du dieu noir, la guerre de sécession n’a pas cessé. Le Sud et le Nord sont toujours en conflit et certaines parties des États-Unis sont devenues indépendantes, comme La nouvelle Orléans.

Dans la deuxième, L’étrange affaire du djinn du Caire, un savant égyptien irresponsable a réussi, près de cinquante ans plus tôt à ouvrir un portail vers un monde parallèle peuplé de créatures surnaturelles : djinns, goules, anges… Cet événement a permis à l’Égypte de se débarrasser de la présence anglaise et de devenir une des premières puissances du monde.

A ces uchronies originales, l’auteur rajoute d’importants éléments steampunk dans la première nouvelle surtout avec ces dirigeables géants qui remplacent les navires et ces machines à vapeur omniprésentes. Mais plus intéressant encore, il fait intervenir des éléments de fantasy avec ces dieux africains de la première nouvelle qui peuvent envoûter les humains et en faire des êtres augmentés en quelques sortes, genre super héros magiques. Dans la deuxième nouvelle, c’est l’essence même de la divergence uchronique qui apporte cette touche fantasy avec cette immersion des êtres issus du folklore moyen-oriental (les djinns sont les génies que nous retrouvons dans l’histoire d’Aladin par exemple).

Ce mélange uchronie-steampunk-gaslamp cajun ou oriental, comme l’a proposé BazaR dans sa critique, même si ce n’est pas totalement original, apporte un peu de fraîcheur dans la production actuelle.

Dans ces mondes construits avec intelligence, l’auteur nous embarque dans deux intrigues assez dynamiques de 90 et de 40 pages.

Les tambours du dieu noir flirte avec le roman d’apprentissage mâtiné d’espionnage et d’aventure exotique. Jacqueline La Vrille, gamine des rues de La Nouvelle Orléans est embringuée dans un complot à base d’arme terrifiante que les Nordistes ou les Sudistes veulent acquérir afin de remporter enfin cette satanée guerre de Sécession. Mais cette arme pourrait aussi détruire la Nouvelle Orléans et La Vrille, aidée de plusieurs autres femmes hautes en couleur, en lien avec une divinité africaine ancestrale qui la hante et qui peut influencer le climat (bonjour la référence à Tornade des X-Men) va tout faire pour sauver sa ville.

La nouvelle commence doucement afin de laisser le lecteur s’immerger dans ce monde nouveau pour lui et en comprendre les rouages et les mécanismes. Puis l’action s’accélère jusqu’à donner un peu le tournis à la fin. Les personnages principaux sont quasiment exclusivement féminins (là aussi, cela apporte une fraîcheur bienvenue) alors que les ennemis sont presque tous des hommes. Les unes veulent sauver quand les autres veulent détruire.

Le style est plutôt agréable mais la lecture est ralentie par l’utilisation du créole (ou du cajun) dans les dialogues. Et il faut lire de façon un peu plus concentrée pour bien comprendre tout ce qu’ils se disent. Cela fait plus « réaliste » mais je comprend que cela puisse rebuter certains lecteurs.

L’étrange affaire du Djinn du Caire est un récit plus lumineux et l’humour léger se mêle à une intrigue policière. Fatma el-Sha’arawi, agente du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles enquête sur le supposé suicide d’un djinn. Plus que l’intrigue policière, l’intérêt de cette deuxième nouvelle est dans l’ambiance de cette Égypte incroyable et des personnages rencontrés. Toutefois, là encore l’action va crescendo et là encore une machination est mise à jour.

Une lecture très agréable au final. Une petite préférence personnelle pour la deuxième histoire et cela tombe bien car l’auteur a décidé de remettre le couvert dans une autre nouvelle que je vais commencer pas plus tard que tout de suite.
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Les tambours du dieu noir

Ne ressemble à rien de ce que j'ai déjà lu, j'ai beaucoup aimé. Les deux nouvelles sont très différentes l'une de l'autre, mais riches et complètes. À mi-chemin entre la fantasy et la Science fiction (uchronie/steampunk) les deux textes m'ont surpris par leur densité. On reconnaît bien la profession d'historien de l'auteur dans la maîtrise des sujets qu'il aborde et dans la justesse de ses propos.



En très peu de pages P. Djèlí Clark réussi à installer un univers crédible et foisonnant. Je ne possède aucune connaissance de référence pour ce qui concerne les différentes mythologies abordées, donc je ne peux pas juger le degré d'invention. Mais ce que je peux en dire, c'est que la place qu'elles occupent dans l'une ou l'autre de ces deux histoires est bien travaillée et en résulte une œuvre intéressante capable de vous envoûter en quelques pages !



Les protagonistes sont aussi un point fort de ces deux nouvelles : des personnages féminins forts - sans tomber dans la caricature ou le cliché - qui évoluent dans un milieu que l'on voit facilement attribué aux hommes dans la plupart des autres récits appartenant à ce genre.



Bref, je recommande en tout point cette introduction à l'univers de l'auteur.
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Les tambours du dieu noir

Voici un petit recueil de deux nouvelles que je voulais absolument lire avant de me plonger dans Maître des Djinns.



Les tambours du Dieu noir, qui est le nom de la première histoire nous emmène à la Nouvelle Orléans, territoire neutre dans un pays où la guerre de Sécession se poursuit. Nous allons y suivre "La vrille" une jeune pickpocket qui a vent d'un complot visant à kidnapper un scientifique. Elle va tenter de revendre l'information et par la même occasion d'embarquer dans un aéronef. Elle a soif d'aventure et va se retrouver a empêcher un désastre !



Une uchronie où se mêle magie vaudou, divinités africaines, bayou et steampunk. Une novella plutôt sympa, même si je n'ai pas totalement accrochée à l'intrigue pourtant bien menée. J'ai eu beaucoup de mal avec les dialogues qui m'ont frustrés et ralentit durant ma lecture. Le vocabulaire et les retranscriptions des accents des personnages (Haïtien et créole), m'ont franchement piqués les yeux 🤣. Cependant, c'est cohérent avec le contexte !



La seconde, intitulée L'étrange affaire du Djinn du Caire est celle que j'ai préféré. Nous allons suivre Fatma qui enquête sur la mort suspecte d'un djinn complètement vidé de son sang. Meurtre ou suicide, c'est ce qu'elle va devoir découvrir ! J'ai adoré cette novella qui laisse entrevoir un worldbuilding riche et captivant. Toujours ancrée dans une ambiance steampunk, elle ouvre ses portes sur un décor où entités surnaturelles côtoyent les humains : djinn, anges, goules... L'enquête tient en haleine et l'action est au rendez-vous mais l'auteur n'en délaisse pas pour autant les descriptions qui m'ont totalement embarquée au Caire.



Deux histoires dépaysantes qui plairont aux amateurs de steampunk et de surnaturel !



Je vous parlerais bientôt du Mystère du tramway hanté que j'ai terminé il y a quelques temps et que j'ai adoré !
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Les tambours du dieu noir

Une lecture sympathique, mais loin de l’engouement qu’on m’avait vendu.



Le problème avec les nouvelles, c’est que c’est un format très court, trop court pour que je m’attache aux personnes ou au cadre de l’histoire.

En revanche, j’ai beaucoup apprécié le contexte mythologique des deux nouvelles.



Dans les Tambours du dieu noir, on découvre une petite partie des mythes africains que je ne connaissais pas du tout. Si le créole a été un véritable challenge, j’ai apprécié d’en apprendre plus sur Oya et Oshun. La mythologie égyptienne, en revanche, je la connais un peu mieux, et c’est toujours un plaisir. Par contre, ça manquait parfois de notes de bas de page. Je ne connaissais pas tous les mots utilisés, et j’ai parfois dû m’interrompre pour chercher leur signification.



J’ai préféré L’Etrange Affaire du djinn du Caire, bien qu’elle soit plus courte. J’étais plus intéressée par l’enquête, et si les deux uchronies sont bien gérées, je trouve celle d’Egypte plus exotique, plus attrayante.



En bref, c’était une découverte/redécouverte intéressante des mythologies égyptienne et africaines, mais je suis restée sur ma faim, c’était trop court pour moi.
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Les tambours du dieu noir

Quel pied, un seul livre pour deux histoires différentes. La novella Les Tambours du dieu noir est suivie de la nouvelle L’Étrange Affaire du djinn du Caire. En plus ici on nous souhaite la bienvenue.

Bienvenue dans la première publication française d’un nouveau maître de l’uchronie et du surnaturel. Bienvenue dans les mondes mirifiques criants de réalisme, foisonnants de couleurs, de sons et de parfums, de Phenderson Djèli Clark.

Et franchement l’éditeur ne nous trompe pas sur la marchandise car nous sommes bien là dans deux récits de steampunk uchroniques. Enfin c’est comme cela que je les décrirais car si j’aime les littératures de l’imaginaire, je ne suis pas une spécialiste.

Car ici on retrouve toutes les caractéristique de l’univers steampunk. Nos histoires, surtout la première est composé d’éléments inspirés des machines à vapeur du 19ème siècle et des codes esthétiques caractéristiques de l’époque Victorienne avec des découvertes futuristes. On y vois également des savants fous, des inventions en tout genre, des outils surréalistes, des inventeurs loufoques. Bref notre auteurs nous entraine dans des mondes étonnants, fabuleux, extraordinaires… Et on se laisse prendre au jeu.

Mais alors que nous raconte « les Tambours du dieu noir »

La Nouvelle-Orléans est un territoire neutre, une cité libre cerné par une guerre de Sécession interminable. Jacqueline dit « LaVrille », jeune pickpocket, embarque à bord de l’aéronef de la capitaine Ann-Marie St Augustine pour une mission périlleuse, récupérer les tambours du dieu noir, une arme redoutable aux mains des confédérés.

Nous sommes là dans une uchronie qui mêle magie vaudoue et mythologie africaine, une uchronie car c’est bien un récit d’évènements fictifs que nous conte P. Djèli Clark, mais des évènement qui ont comme point de départ un fait historique ayant existé. Ici la guerre de sécession, mais notre auteur tort l’Histoire et du coup en découle tout un tas événements divergents qui va nous faire vivre des aventures extraordinaires.

Ce que j’ai particulièrement aimé aussi ici, outre le décor coloré et l’atmosphère moite et crasseuse, se sont les héroïnes, car oui les femmes sont à l’honneur dans cette novella. Elles sont courageuse, elles ont des caractères bien trempés, elles mènent la danse.

J’ai apprécié que ce récit soit raconté à la première personne. J’ai trouvé très malin que l’auteur mêle à ses dialogues des mots et des expression cajun, puisque nous sommes en Louisiane en terre acadienne, et d’autres créoles car ici c’est l’Afrique , les anciens esclaves et les dieux africains qui parlent.

Mais si j’ai aimé ce premier texte, je crois que le second m’a encore plus emporté. Peut-être parce que nous étions là en plus dans un univers plus fantaisiste. Et qu’en plus, nous avons ici une véritable intrigue policière.

Ici on va suivre Fatma el-Sha’arawi. Elle bosse au ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles. Nous sommes en Egypte et les britannique n’ont jamais eu le temps de prendre le pouvoir, l’Egypte est un pays rayonnant et indépendant. Le Caire est une capitale qui compte au même titre que Paris ou London. En cette année 1912, voilà près 50 ans que la terre d’Egypte a vu revenir quantité de créatures surnaturelles. D’où le ministère où travaille Fatma. Il faut réguler ces êtres venus tout droit des légendes et de la mythologie moyenne orientale? Et en plus un Djinn a été assassiné.

Là aussi j’ai aimé le décor envoutant de cette Egypte fantasmée. Et j’ai surtout adoré notre détective de l’étrange. Fatma el-Sha’arawi est à l’instar de Thursday Next, une jeune femme passionnée, érudite et attachante.

Et ce qui est incroyable aussi, c’est que notre auteur ait su m’emporter si loin en si peu de page (137 je crois pour ces deux histoires incroyables).

Bref je me suis régalée avec ces deux récits fantastiques. Et ça tombe bien j’en ai d’autres de P. Djèli Clark dans ma PAL.
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Les tambours du dieu noir

Premiers textes traduits en français de l’auteur Phenderson Djeli Clark, « Les tambours du dieu noir » et « L’étrange affaire du djinn du Caire » ont récemment été édités par l’Atalante dans un petit recueil d’à peine plus de cent pages et ne regroupant que ces deux seules nouvelles. Un format court intéressant, qui fait un peu penser à ce que peut proposer Le Bélial dans sa collection Une Heure Lumière et qui permet de se familiariser avec les écrits d’un auteur pour l’heure inconnu chez nous. Les deux textes ont ceci en commun qu’ils sont des uchronies : le premier se déroule dans une Louisiane de la fin du XIXe devenue indépendante et où l’esclavage a d’ores et déjà été aboli ; le second en 1912 dans une Égypte devenue une grande puissance mondiale et peuplée de djinns, goules et autres créatures surnaturelles. Autre point commun : le choix de mettre en avant des protagonistes essentiellement féminins. On fait ainsi la connaissance dans « Les tambours du dieu noir » d’une jeune vagabonde, Jacqueline (qui préfère toutefois qu’on l’appelle « La Vrille »), qui assiste par hasard à une conversation laissant entendre qu’un complot serait en préparation contre la ville de la Nouvelle-Orléans. L’héroïne décide alors de se rapprocher d’une célèbre contrebandière pour monnayer les informations qu’elle est parvenue à glaner, et ainsi s’assurer d’un moyen sûr pour quitter enfin cette ville dans laquelle elle étouffe. La seconde nouvelle met en scène Fatma el-Sha’arawi, une enquêtrice cairote spécialisée dans la résolution de mystères liés aux entités surnaturelles et confrontée à la mort inexplicable et spectaculaire d’un djinn dans un quartier huppé de la capitale égyptienne. Très vite, d’autres événements étranges surviennent et font craindre à l’investigatrice l’existence d’un vaste complot menaçant la ville du Caire, voire bien plus.



Le premier texte est bien ficelé et met en scène une période et un décor qui dépayseront sans mal le lecteur d’ordinaire plus habitué aux uchronies européano-centrées. Le récit insiste en effet essentiellement sur la situation des Antilles à la fin du XIXe et imagine un Napoléon défait par Toussaint Louverture, et non l’inverse. Un renversement qui a pour principale conséquence l’émergence d’îles libres dans les Caraïbes mais aussi un renforcement général de la volonté émancipatrice des esclaves en Amérique, d’où la situation particulière de la Nouvelle-Orléans. Les personnages mis en scène sont évidemment le reflet de cette histoire revisitée et leur profil rend compte de la diversité qui règne dans la cité depuis l’obtention de son statut de ville libre. L’abolition anticipée de l’esclavage dans cette région n’est d’ailleurs pas du goût de tout le monde, et le spectre de la Guerre de Sécession, bien plus longue et quelque peu différente de celle que l’on connaît, plane sur la ville et vient ajouter à la tension ambiante. Le surnaturel vient également pimenter l’uchronie puisque la défaite de Napoléon est ici due en partie à l’utilisation par les populations locales « des tambours du dieu noir », une arme dévastatrice et incontrôlable reposant sur la puissance de divinités africaines dont le culte a traversé l’Atlantique en même temps que les millions d’esclaves arrachés à leurs terres pour travailler sur les plantations américaines. L’influence exercée par ces divinités africaines (avec lesquelles certains personnages, dont l’héroïne, sont même étroitement en contact) n’est d’ailleurs par le seul aspect de la novella faisant référence aux origines plurielles de la quasi totalité de la population de la Nouvelle-Orléans. L’auteur a ainsi fait le choix de rendre audible par le lecteur les différences d’intonations entre des personnages issus d’horizons divers, ce qui demande dans un premier temps une légère adaptation. Cela donne en effet lieu à des dialogues un peu longs à déchiffrer, à base de « tanzantan » de « épisétou » ou encore de « vous vini avec mwen » : loin d’être désagréable, cette volonté de retranscrire les accents des différents personnages permet de renforcer l’immersion du lecteur dans ce décor finalement assez peu employé en fantasy. A la qualité de l’immersion s’ajoute également une intrigue bien construite, avec des rebondissements permanents, le tout porté par un duo féminin détonnant.



La seconde nouvelle, « L’étrange affaire du djinn du Caire », est un peu plus classique, moins dans le choix de son décor que dans celui du cadre surnaturel dans lequel se déroule l’intrigue (c’est loin d’être la première fois qu’on nous fait le coup de l’enquêteur/enquêtrice exerçant parmi une population comptant aussi bien des humains ordinaires que des créatures surnaturelles…). Le postulat uchronique choisi est cela dit intéressant puisqu’il met en avant une Égypte du début du XXe propulsée au rang de puissance mondiale et profondément transformée par les innovations techniques permises par l’intrusion de la magie dans notre univers. L’enquête reprend elle aussi pas mal de codes typiques de ce genre de récit mais reste néanmoins agréable à suivre, notamment grâce à la personnalité de l’héroïne. Là encore ce sont les femmes qui sont mises à l’honneur, et la jeune femme mise en scène ici n’a aucun mal à convaincre le lecteur de son talent ni de ses antécédents. Il est également appréciable de rencontrer des créatures surnaturelles un peu plus exotiques que ce dont on a l’habitude dans d’autres récits du même acabit et qui mettent peu ou prou en scène le même bestiaire. Ici, les djinns côtoient les esprits élémentaires, les anges ou encore les membres du clergé d’Hator ainsi que d’autres divinités égyptiennes dont le culte a retrouvé une seconde jeunesse grâce à la résurgence de la magie. A noter qu’un second ouvrage de l’auteur a été édité par l’Atalante (« Le mystère du tramway hanté ») et qu’il reprend lui aussi le contexte de « L’étrange affaire du djinn du Caire » ainsi que des membres de la brigade du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles.



Avec « Les tambours du dieu noir » et « L’étrange affaire du djinn du Caire », P. Djeli Clark fait une entrée remarquée sur la scène de l’imaginaire et séduit aussi bien par la qualité de sa plume et de ses personnages que par sa volonté d’exploiter le passé et la culture de territoires trop peu évoqués en fantasy ou en SF. Le format court pour lequel a opté l’éditeur est quant à lui une bonne idée puisqu’il permet de se familiariser à peu de frais avec les textes d’un auteur encore inconnu chez nous.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Les tambours du dieu noir

Quel que soit le nombre de pages que s’accorde l’auteur pour son bon plaisir, et le nôtre, la réussite paraît décidément au rendez-vous.
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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Les tambours du dieu noir

Les éditions l’Atalante ont fait une entrée réussie dans la publication de format court avec la série de novellas : Journal d’un AssaSynth de Martha Wells, puis le magnifique Apprendre, si par bonheur de Becky chambers et continue sur cette belle lancée avec un nouveau titre percutant : Les tambours du dieu noir de P.Djèli Clark qui sera suivi quelques mois plus tard par Le mystère du tramway hanté du même auteur.



Ce recueil est composé de deux nouvelles : Les tambours du dieu noir et L’étrange affaire du djinn du Caire. Dans un style uchonique et steampunk voire urban fantasy, les deux nouvelles pourraient se dérouler dans le même univers, ou pas… chaque lecteur pouvant se faire sa propre opinion.



La nouvelle éponyme du recueil se déroule à la Nouvelle-Orléans à la fin du XIXe siècle où la ville entourée de murs gigantesques pour la protéger des ouragans est indépendante alors que la guerre de sécession n’a pas pris fin et que Napoléon a tenté de traverser l’Atlantique pour prendre pied en Amérique. C’est dans une Nouvelle-Orléans cosmopolite que nous rencontrons LaVrille, ado débrouillarde et rêvant d’arpenter le monde. Alors que la magie ancestrale des dieux africains parcourt les rues de la ville, LaVrille va se retrouver liée à un complot visant à voler une arme effroyable : les tambours du dieu noir.



La Nouvelle-Orléans, vivante, séduisante et magique se découvre avec la plume de P. Djèli Clark. Libre et cosmopolite, elle est devenu un carrefour entre les caraïbes et ce qui aurait dû être les États-Unis. C’est une équipe hétéroclite de femmes déterminées qui va mener l’action jusqu’au dénouement final. Le format court est bien mené par l’auteur, l’utilisation du créole est une touche supplémentaire pour un récit immersif dans un univers que l’on a envie de voir approfondir. D’ailleurs, une mention particulière à la traductrice Mathilde Montier pour sa traduction des passages en créole. C’est déroutant au début mais cela apporte beaucoup au texte. Une nouvelle menée tambours battants (hum hum) dans un mélange des genres réussi et très intriguant. On en demande plus !



D’ailleurs cette édition nous propose une seconde nouvelle de l’auteur (peut être est-ce le même univers, ou pas…) et dont l’action se passe au Caire : L’étrange affaire du djinn du Caire. Toujours dans un mélange d’uchronie / urban fantasy / steampunk avec une touche de cape et d’épées, nous suivons Fatma El-Sha’arawi, agente spéciale du ministère égyptien de l’alchimie, des enchantements et des Entités surnaturelles dans une de ses enquêtes suite au décès d’un Ancien djinn. Encore une fois, des personnages riches, un récit plein d’action et de magie. J’ai trouvé l’ambiance du Caire encore plus inspirante que celle de La Nouvelle-Orléans. La plume de l’auteur réussie très bien à construire un univers foisonnant et très intriguant. Je suis très curieuse de lire d’autres récits de P. Djèli Clark au format court ou pas.Au final, un recueil construit idéalement pour découvrir un nouvel auteur de SFFF dont le(s) univers inclusif(s) sont terriblement attirants et intégrant(s) les composantes de plusieurs styles de SF de manière très imaginative. Bref, une belle découverte et un auteur que je vais continuer à lire.
Lien : https://chutmamanlit.fr/2021..
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Les tambours du dieu noir

Quel régal que cette première traduction de Phenderson Djèli Clark !



Prenez "Le moteur à effluent" de NK Jemisin et ajoutez-y une touche fantastique à la Akwaeke Emezi et vous aurez un aperçu des "Tambours du dieu noir", première des deux nouvelles du livre.

Dans une Nouvelle-Orléans indépendante de la fin du XIXe, vous suivrez les aventures d'une petite voleuse, la Vrille, qui va se retrouver embarquée dans une machination mettant en péril sa chère ville. Voire plus.

Une galerie de savoureux personnages parsèment l'histoire, qui se révèle extrêmement prenante. Ce monde uchronique, plein d'innovations technologiques côtoyant des divinités embarquées dans les cales négrières et ayant survécues, est une totale réussite.

Les clins d'œils aux personnalités historiques comme Harriet Tubman ou Toussaint Louverture rajoutent une dernière couche de plaisir intellectuel à la lecture.



La traductrice, Mathilde Montier, a restitué dans un français artificiel à la graphie créolisée les accents des personnages caribéens. Ce n'est pas du créole, c'est compréhensible pour des francophones sans difficultés avec l'écrit. Et je ne doute pas que cela correspond à ce que Clark a fait dans son texte. Mais c'est à signaler.



Direction ensuite le Caire, début XXe cette fois-ci, pour "L'Étrange Affaire du djinn du Caire".

Ici, l'héroïne est une agente du ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles - rien que ça. Fatma, c'est son prénom, doit résoudre une mystérieuse affaire : un djinn mort. Accompagnée, plus qu'aidée, par un inspecteur de police pas emballé par son profil (femme et jeune), elle se lance dans ce qui va s'avérer être une course contre la montre, au cœur de la nuit cairote. Les questions s'empilent à mesure que les interactions s'accumulent. Jusqu'à découvrir l'ampleur du péril. Et se ruer pour tenter de l'empêcher.

L'univers est extrêmement emballant et l'auteur a déjà écrit d'autres aventures y prenant place. Dont "Le Mystère du tramway hanté" à paraître également chez l'Atalante, le mois prochain.



Seule déception, qui empêche la note maximale et qui est commune aux deux histoires : la naïveté passagère des héroïnes dans les deux séquences d'action finales. Cela donne un goût un peu étrange et ne restitue, à mon goût, que de manière bancale l'urgence absolue de chacune des situations.



Merci, al-Jahiz. Et merci, M. Clark.



Vivement la suite des traductions ! Merci à l'Atalante pour cette formidable initiative.

Phenderson Djèli Clark place la barre très haut.
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Les tambours du dieu noir

137 pages, pas une de plus et en 137 pages, l’auteur arrive à produire deux novellas d’excellente facture, à m’emporter dans une Nouvelle-Orléans steampunk et puis à me transporter au Caire, tout aussi steampunk, les djinns en plus.



Sans avoir besoin d’en faire trop ou d’en rajouter, l’auteur arrive sans mal à donner la contenance qu’il faut à ses personnages, à ses univers et produire deux scénarios bien mystérieux et addictifs.



Le premier récit uchronique, se déroulant à La Nouvelle-Orléans, nous met face à une Guerre de Sécession qui n’a pas cessé, mais où l’esclavage a déjà été aboli dans cette ville indépendante.



L’héroïne, une jeune fille d’à peine 13 ans (Jacqueline, surnommée "LaVrille"), avait assez d’épaisseur pour prendre la plus grande partie de l’histoire sur ses épaules, n’en déléguant que peu à La Capitaine avec laquelle elle va vivre une histoire qui ne sera pas banale.



C’est un univers riche, peuplé de dieux, de magie vaudou, de confédérés dans la brume et de parlé créole. Celui-ci, écrit de manière phonétique, est parfois à lire à voix basse pour être mieux compris. Lorsque la capitaine parle de "dèd", il faut y lire "dead". Rassurez-vous, pas besoin du dictionnaire Djadja (Aya Nakamura) pour comprendre.



Et dans cette Uchronie, c’est Napoléon qui a perdu face à Toussaint Louverture. Les Caraïbes sont des îles libres. Mais elles ont payé un lourd tribu suite à l’utilisation des Tambours du Dieu Noir.



En peu de pages, je me suis attachée à cette gamine débrouillarde qui vit avec la présence d’une déesse dans sa tête et qui bénéficie de ses visions. C’est une uchronie remplie de suspense, de mystère et d’une enquête dans la ville des Morts… J’ai adoré et le final n’est pas expédié, au moins.



La seconde, tout aussi uchronique, m’a envoyé sous la chaleur sèche du Caire, en compagnie de l’enquêtrice Fatma el-Sha’arawi, une agente du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles (sur une carte de visite, ça en jette).



Dans une ville musulmane, une femme qui s’habille comme les colons anglais (pantalon, chapeau melon et canne en métal) fait naître toute sorte de commentaires de la part d’une société patriarcale à fond. "Du temps de mon grand-père… " comme lui rappelle souvent son collègue. Mais on n’y est plus, du temps de ton papy, vieux coincé.



Face à la mort inexplicable et spectaculaire d’un djinn dans un quartier huppé de la capitale égyptienne, notre enquêtrice va devoir faire travailler son cerveau et bien s’entourer, si elle veut comprendre les morts tout aussi inexplicables qui vont suivre et la recrudescence des goules dans certains quartiers pauvres.



Ce que j’ai apprécié, dans ces univers uchroniques, c’est que ce sont les femmes qui sont les héroïnes, elles qui sont mises à l’honneur. Sans être des Tomb Raider sous anabolisants ou autres stéroïdes, elles utilisent leur cerveau, leurs connaissances, leur potentiel, n’hésitant pas à travailler en équipe.



L’univers de l’auteur est riche, malgré le peu de pages et on n’a aucun mal à y adhérer. Gaffe ensuite à ne pas se tromper et à penser que Napoléon a bien quitté les Caraïbes à grand renfort de coups de pieds dans le cul !



Deux novellas uchronique que j’ai pris plaisir à découvrir, tant le scénario, l’univers, les personnages, étaient bien étoffés, sans pour autant que l’auteur ait besoin d’en faire trop. En plus, il met bien les femmes en valeur, ce qui ne gâche rien !


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Les tambours du dieu noir

Les éditions L’Atalante ont tapé dans le mille en publiant Les tambours du dieu noir de Phenderson Djèlí Clark, en tout cas dans le mille de ma cible.



Le livre comporte deux courts récits qui pourraient très bien relever du même univers, ou pas. L’auteur y développe une ambiance uchronie-gaslamp-steampunk, un truc du genre – je laisse les spécialistes décider – terriblement parfumée et exotique.



La première novella, éponyme du livre, nous dépose en 1880 dans une Nouvelle-Orléans qui est une cité libre, alors que le conflit entre Nord et Sud reste larvé et que les îles des Caraïbes ont depuis longtemps conquis leur indépendance en renvoyant Napoléon chez lui avec un coup de pied aux fesses. La technologie a fait un bond ; les dirigeables fleurissent les airs et la fumée des cheminées d’usines encrasse hommes et choses. Et comme si ça ne suffisait pas, les dieux africains qui ont accompagné les esclaves en Amérique n’hésitent pas à se manifester.

Dans ce cadre, des femmes forts différentes unissent leurs forces pour éviter l’enlèvement d’un savant qui détient le secret d’une arme irrésistible. Clark parvient à construire leur psychologie avec finesse en peu de pages. Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas pu m’empêcher de les rapprocher du juge Fulton, lord Brett Sinclair et Danny Wilde d’Amicalement Vôtre. Rien à voir pourtant.

Action et exotisme à tous les étages. Mention spéciale à la traductrice Mathilde Montier qui a dû reproduire par écrit des accents des îles plutôt costauds.



La deuxième nouvelle – L’étrange affaire du djinn du Caire – nous déplace en 1912… au Caire donc. Il s’agit pour une détective du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles – une sorte de BPRD, créé lui par Mike Mignola pour Hellboy – de comprendre comment un djinn a pu mourir. Car dans cette Égypte des êtres surnaturels (djinns mais pas que) ont fait leur entrée, permettant le progrès technologique et mettant là aussi les envahisseurs Anglais à la porte. L’auteur nous fait découvrir des sociétés secrète organisées autour d’anciens dieux égyptiens, nous parle de livres mystiques existant réellement tels que le Takwin ou le Kitab al-Kimya et nous fiche la trouille avec des êtres à l’ADN lovecraftien.



Clark met en valeur la minorité dans la minorité, car ses héros sont des héroïnes d’origine africaine. Et au moins dans la deuxième nouvelle la détective est encore en butte aux préjugés des mâles musulmans qui grommèlent devant son étrange tenue « à l’occidentale ». Mais peu leur chaud. Le combat pour l’égalité n’est pas le propos ici. Elles l’ont de fait et le prouvent par leurs actes.



D’autres petits livres de Clark vont paraître avec de nouvelles aventures dans le même univers. Je prends d’ores et déjà mon ticket d’entrée.

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Les tambours du dieu noir

Première lecture de cet auteur dans le cadre du challenge SF de @celinelecture . Autant je ne suis pas roman d'anticipation, spatial, ..., autant j'adore les uchronies. J'ai passé un excellent moment de lecture avec ces deux nouvelles.

🧞‍♂️

La première nous entraine dans une Louisiane revisitée où technologie et divinités se côtoient. J'ai mis beaucoup de temps à le lire car la Capitaine parle créole. Il m'a fallu un peu plus de concentration pour comprendre ces paroles.

🧞‍♂️

La seconde nouvelle nous emmène au Caire cette fois pour suivre une enquêtrice sur le meurtre d'un Djinn. Des deux textes, j'ai préféré celui ci. L'auteur manie à merveille le côté fantastique de ces êtres mythologiques et la logique policière pour déjouer un crime d'une plus grande ampleur.

🧞‍♂️

Dans les deux cas, les personnages sont extrêmement bien construits. On s'accroche de suite à leurs histoires et on a envie de les suivre.
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Les tambours du dieu noir

Habituellement je trouve que les romans courts et les nouvelles sont soit trop courts, si j'ai apprécié ma lecture, soit trop longs, si je ne l'ai pas appréciée.

Ici ce n'est pas le cas. Je trouve les deux histoires très bien dosée, on en sait assez pour rentrer pleinement dans l'univers et l'intrigue, sans en savoir trop et se retrouver perdu et frustré quand l'histoire se termine.

L'auteur parvient en quelques dizaines de pages à créer des univers très riches, mélangeant uchronie et fantastique, et des personnages avec beaucoup de personnalités. Le tout avec une intrigue bien ficelée, qui ne se conclut pas de manière précipitée sans pour autant trainer en longueur.

Une très bonne découverte. Je compte bien lire d'autres oeuvres de cet auteur
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Les tambours du dieu noir

Entre la Nouvelle-Orléans et le Caire, P. Djéli Clark nous fait voyager dans ses premiers textes traduits en français. Regroupant deux nouvelles bien différentes, ce recueil nous transporte dans la découverte d'une uchronie où Djinns, anges mécaniques et zeppelins sont de la partie.



Dans Tambours des dieux noir, nouvelle éponyme du recueil, nous découvrons les rues de la plus célèbre ville de Louisiane. Bien que déroutante par ses dialogues où accents créoles, africains, etc. ressortent, elle nous plonge directement dans l'ambiance de la ville, sa chaleur, sa population, proposant ici une forme d'inclusivité. Car oui, que ce soit dans ces nouvelles ou même son roman, l'auteur met un point d'honneur à transmettre des valeurs égalitaires. J'ai tout de même était pas mal freiné dans le début de ma lecture à cause de ce choix de narration à double tranchant : servant mais nuisant aussi le récit.



Dans cette premiere nouvelle, l'intrigue est assez basique avec une pointe de politique. La protagoniste se trouve mêlée à une affaire dans laquelle une arme redoutable risque de se déchaîner sur sa ville natale. On y découvre un univers où les dieux peuvent se mêler à la vie des humains de manière très originale et où les machines à vapeurs dépeignent un background steampunk.



Sa deuxième nouvelle est ma préféré grâce à son intrigue ou sa narration plus basique. J'ai pu réellement appréhender la plume de l'auteur sans m'arrêter sur chaque dialogue.



L'intrigue encore une fois assez commune est en revanche ponctuée de la découverte d'une Égypte où le surnaturelle prend le pas sur la technologie puisqu'on y découvre le début du ministère égyptien de l'alchimie des enchantements et des entités surnaturelles s'occupant d'enquêter sur différents faits relevant du fantastique. Ici il est question du meurtre d'un djinn qui va devoir être élucidé.



Les protagonistes sont attachants, dégageant un forme de féminisme. Certains de ces personnages se retrouveront d'ailleurs dans Maître des djinns.



Pour conclure, j'ai tout d'abord était sceptique par ma lecture de ce recueil, espérant de tout cœur que ces accents, bien qu'apportant exotisme à l'histoire, ne soient pas présent dans tous les romans de l'auteur. Les intrigues peuvent paraître assez banales, où action et suspense sont de mises mais j'ai surtout adoré suivre les personnages dans des pays ou régions que l'on voit assez peu. J'ai aimé l'esthétisme steampunk en parallèle de celui d'une Égypte antique / jazz et nouvelle Orléans. Si il y a bien une raison pour lesquels je vous conseillerai de découvrir l'auteur et ses livres c'est pour en avoir plein les yeux comme moi. J'ai vraiment été émerveillée à chaque description et surtout, j'ai adoré les messages véhiculés par l'auteur qui, on le sent, est très engagé.
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Les tambours du dieu noir

Les Tambours du dieu noir est un recueil qui regroupe deux récits de P. Djèlí Clark qui se situent dans des univers de Fantasy uchroniques qui mêlent magie et technologie, au sein de deux villes marquées par le surnaturel, la Nouvelle Orléans et le Caire, dont les populations non-blanches se sont libérées du joug des esclavagistes et des colonisateurs au cours des XIXème et XXème siècle.

À travers le regard de deux personnages féminins forts qui affrontent des confédérés et des horreurs cosmiques, l’auteur met en scène des univers originaux et modernes, dans tous les sens du terme !

Si vous aimez les uchronies et la Fantasy, je vous recommande la lecture des Tambours du dieu noir !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Les tambours du dieu noir

Les Tambours du dieu noir est ainsi un recueil de deux nouvelles de P. Djèlí Clark se déroulant dans des mondes atypiques mais présentant des points communs. Les univers développés par l’auteur sont un savoureux mélange de magie, de surnaturel et de technologie. Les deux textes présentent des personnages féminins forts et indépendants offrant modernité à ces deux nouvelles. On a très envie de retourner dans ces deux univers et de retrouver ces protagonistes.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Les tambours du dieu noir

Auteur finaliste et/ou lauréat des prix les plus prestigieux consacrés à la Science-fiction (Hugo, Locus et Nebula notamment), j'avais très envie de découvrir la plume de P. Djèli Clark : quel régal !



Les éditions L'Atalante nous proposent ici de découvrir deux nouvelles de l'auteur, deux intrigues très différentes mais passionnantes l'une comme l'autre. Deux histoires qui démontrent déjà le talent de conteur de cet auteur, deux histoires qui nous immergent immédiatement dans un autre univers et dont on ressort avec admiration. En effet le genre de la nouvelle est difficile à maitriser: il faut réussir à capter l'attention du lecteur dès les premières lignes et il faut aussi qu'il ressorte convaincu et satisfait de sa lecture alors que nous sommes en présence d'un format court. Avec ces deux nouvelles, l'écrivain P. Djèli Clark s'inscrit dans la lignée des grands noms de la Science-fiction !



Dans la première nouvelle, "Les Tambours du dieu noir", le lecteur plonge au cœur de La Nouvelle-Orléans. Ici l'Histoire a bifurqué, nous sommes dans une uchronie, j'ai été impressionnée par le tour de force de l'auteur qui a réussi à nous dépeindre son nouvel univers tout en faisant avancer son intrigue de façon rythmée.



La grande qualité de cette nouvelle repose sur sa narration très originale. L'histoire est conté du point de vue de la jeune Jacqueline (dite "LaVrille"), une jeune fille courageuse et qui fait tout pour survivre. Sa voix est réellement unique et je salue donc d'autant plus le travail de traduction de Mathilde Montier qui a retranscrit avec talent les pensées de l'héroïne.



Entre magie ancestrale et avancées industrielles, cette intrigue offre de nombreuses péripéties autour du danger que représente l'arme prénommée "Les Tambours du dieu noir". Je peux vous dire qu'en moins de 100 pages, l'auteur arrive parfaitement à mettre en place le cadre spatio-temporel, tout en approfondissant la personnalité de ses personnages et nous offre un très beau dénouement.



Ensuite il y a la seconde nouvelle de ce recueil "L'Étrange Affaire du djinn du Caire" (ma nouvelle préférée).



Ici nous sommes au Caire, encore une fois l'Histoire a changé et les hommes vivent au milieu de créatures fantastiques. L'auteur nous présente une histoire plus resserrée, plus addictive avec une enquête qui tourne autour de la mort suspecte d'un djinn. Ce n'est pas tant l'intrigue policière que j'ai aimé mais plutôt le contexte, le cadre proposé par l'auteur. Il y a un petit côté à la Adèle Blanc-Sec mais avec plus d'originalité et la construction d'un monde réellement fascinant.



J'ai trouvé que cette nouvelle était une pépite aussi en raison du personnage principal. Fatma est l'agente du ministère en charge de l'enquête, c'est une femme indépendante, intrépide et très intelligente. J'ai eu réellement un coup de cœur pour ce personnage !

Je suis d'autant plus heureuse de voir que cette première enquête ne sera pas la dernière puisque le Ministère égyptien de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles a encore de nombreux secrets à nous dévoiler. On voit tout de suite que cet univers a énormément de potentiel et pourrait faire l'objet de nombreux recueils et romans si l'auteur le souhaite.



En définitive, j'ai adoré ces deux nouvelles, la première est complète, riche et très originale dans la narration et la seconde est addictive, fascinante et met en lumière un personnage central très charismatique.
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