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4.33/5 (sur 26 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Boston, Massachusetts , 1965
Biographie :

Né dans une famille cosmopolite ayant quitté l'Argentine au début des années soixante, Pablo Mehler a passé la majeure partie de sa vie en France.

Après des études à Sciences Po, il a travaillé plus de vingt ans dans l'audiovisuel et la production cinématographique.

"Derrière les grilles du Luxembourg" (2013), son premier recueil de nouvelles, a obtenu le Prix Ozoir’elles 2014.

Il vit à Paris.

Source : www.noosfere.org
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Derrière les grilles du Luxembourg, de Pablo Mehler


Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Les premiers coups de sifflet ont mis en mouvement une poignée de promeneurs disciplinés mais, telle une règle immuable, de longs rappels sont nécessaires pour que les plus récalcitrants se décident à quitter le Jardin. Insensible à l'agitation des badauds qui passent, je contemple l'imposante façade du Palais où des taches bleu et rose se reflètent sur les fenêtres. Le jour où je l'ai aperçue pour la première fois de là-haut, au premier étage, elle était assise à l'endroit même où je suis installé à présent. Bien qu'il m'arrive parfois de douter que cette histoire ait vraiment eu lieu, je continue à revenir ici pour ne pas oublier.
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" La mort de tout homme me diminue, parce que j'appartiens au genre humain, aussi n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c'est pour toi qu'il sonne."
Ernst Hemingway
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De la Bucovine, où il était né, à l'Autriche, où les actes antisémites étaient devenus aussi banals qu'un simple « Bonjour », puis la France, où il avait tenté sa chance avant que les prémices de la guerre ne le décident à trouver quelque avenir ailleurs, avec femme et enfant, sa vie n'avait été qu'un long exil. Exil qui, incidemment, lui avait sauvé la vie, contrairement aux membres de sa famille, moins heureux dans leur tentative de fuite. Certains étaient partis trop tard, d'autres avaient mal choisi leur route, ou trop optimistes quant à la tournure des événements pour se décider à partir en laissant tout derrière eux. Sans aucun doute, cela forge le caractère. Il se disputait avec les gens pour un oui ou pour un non, la qualité d'un tissu, le prix d'une marchandise ou l'incompétence qu'il décelait à tort ou à raison chez nombre de ses interlocuteurs, il ne pas s'en empêcher. C'était, je devais le comprendre plus tard, sa façon d'exprimer sa colère et de déclarer aux uns et aux autres, comme par défi, qu’en ce bas monde, personne n'aurait sa peau. Combien de fois en assistant à certains de ses esclandres ai-je rêvé de disparaître pour ne pas être associé à cet homme dont l'accent se renforçait avec la colère et qui, soudainement, me semblait aussi vulgaire que détestable .
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" Le lendemain, sans doute agacée par les réflexions de Myriam, ma mère m'a emmené faire des courses. Bien entendu, ça n'a pas été une partie de plaisir. Tout était soit trop cher, soit de mauvaise qualité, soit mal coupé, et le plus souvent les trois à la fois, ce qu'elle ne se privait pas de faire savoir haut et fort aux vendeurs. Se rendait-elle compte qu'elle se conduisait exactement comme l'aurait fait son propre père ? Je lui ai dit que je préférais me passer de nouveaux vêtements que de devoir supporter plus longtemps des situations aussi embarrassantes et elle m'a répondu que je n'étais qu'un enfants gâté. Il était inutile de résister. Sur le chemin du retour, elle m'a parlé de New-York, elle voulait que je vienne la voir plus souvent. Mais je n'étais plus l'enfant à qui on pouvait raconter n'importe quoi. Je lui ai rappelé qu'il était impossible de la joindre, impossible d'organiser quoi que ce soit. Elle a semblé sincèrement navrée et m'a proposé, si j'avais des difficultés à la contacter à l'avenir, de passer par Bob. Il était facilement joignable, puisqu'il travaillait chez lui et il ne manquerait pas de lui faire la commission. Sa suggestion m'a plu, mais ma mère ne se souvenait pas de son numéro et elle n'avait pas pris son répertoire. Elle m'a promis de me le communiquer, dès qu'elle serait de retour à New-York. Des mois plus tard, lorsqu'à l'occasion d'un de ses rares coups de fil je lui ai rappelé cet engagement, elle m'a répondu que Bob avait déménagé et que, tout compte fait, le plus simple, si je souhaitais la joindre, était que je l'appelle chez elle. "
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C’est en allant à l’école que j’ai réellement pris conscience que quelque chose clochait chez nous. C’était tellement évident : ne serait-ce que la façon dont mes camarades et les parents interagissaient entre eux à la sortie des classes. Des gestes, des mots, des expressions qui exprimaient sinon l’amour du moins l’affection. Chez nous, outre une gravité constante que rien, pas même un événement heureux comme un anniversaire, ne semblait alléger, il y avait cette colère sourde qui régnait en permanence. Cette colère, je l’ai compris des années plus tard, était la résonance la plus discernable d’un passé tu (…) pourquoi notre famille exilée et décimée ressemblait si peu à une vraie famille ? Pourquoi Myriam a été saisie régulièrement d'une mélancolie dévastatrice ? Pourquoi les questions les plus anodines sur le passé des uns et des autres créent systématiquement un malaise ? (…) Ma mère ne parlait pas plus du passé d'ailleurs. Nul récit, nulle photo, nul lustrait un avant, hormis sur la commode de sa chambre, un portrait de sa mère, ma grand-mère, une femme belle et distinguée qu'elle évoquait parfois à la seule fin de souligner qu'elle était intelligente et instruite, contrairement à Myriam. La famille Altman se conjuguait au présent, parfois au futur, jamais au passé.
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Aujourd'hui, je franchis les grilles peu avant huit heures et la luminosité est celle d'une belle matinée de début d'automne. Les rayons oranges et obliques du soleil se projettent sur les feuilles brunies des marronniers leur donnant une teinte violacée. Le lieu à un côté irréel qui fait penser à la dernière séquance d0un film de science-fiction quand il est question de fin du monde.
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"Ce n’est que le lendemain, alors que j’étais sur le point de partir à l’université pour animer mon atelier d’écritture bihebdomadaire, que j’ai remarqué, sur la moquette qu’éclairait un soleil matinal, ce qui ressemblait à une tache sombre mais qui, en réalité, était une photo d’identité. Elle avait dû s’échapper à mon insu d’un livre feuilleté la veille. J’étais en retard, comme d’habitude, et mon esprit déjà occupé à savoir quel trajet emprunter pour espérer arriver à l’heure. Je l’ai ramassée et m’apprêtais à la laisser sur mon bureau sans m’y attarder, quand mes yeux ont rencontré le visage jeune et jovial de ma mère figé sur le tirage. Un jeune homme posait avec elle dans une sorte de communion joyeuse."
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Pablo Mehler
Ma fille a fait un stage dans sa société de production. Il commandait des tickets restaurant au nom des stagiaires mais ne leur donnait pas et les gardait pour lui...
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