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Citations de Pascal-Henri Poiget (13)


J’ai toujours senti que j’étais différent. Différent des autres. Différent du troupeau. Avec l’envie insupportable de ressembler aux autres. De se fondre dans le cheptel. D’être passe-partout. Ce serait si simple. On envie les clones comme on envie les cerveaux mesurés, les corps domptés, les affects maîtrisés, les émotions contrôlées.
J’ai compris assez tôt que j’étais différent, donc. Atypique, comme on dit. Oh, ça ne veut pas dire plus intelligent, meilleur que d’autres. Non. Au contraire. On a l’impression d’être un animal à part, un zèbre, comme on le qualifie souvent. Le zèbre a des rayures blanches et noires. Ce n’est pas un cheval. Ce n’est pas un âne. C’est un zèbre. Est-ce mieux ? Est-ce moins bien ? C’est différent, tout simplement. Singulier, au mieux.
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On pense souvent à « l'envers du décor ». Quitte à en oublier l'endroit. On ne compte plus ces expressions qui s’intéressent au-dedans ou au-dehors. Moi, je suis différent, ce qui m’intéresse, ce n’est ni l’endroit, ni l’envers, mais le côté du décor. Car, de ce point de vue-là, on voit à la fois ce qui est devant le décor et derrière le décor. La scène et les coulisses. En étant à côté, sur le côté. Et, dans ce cas, peu importe qu’on soit côté cour ou côté jardin. Le principal c’est de n’être ni devant, ni derrière, mais côté tranche.
Pourquoi a-t-on toujours envie, au spectacle, de voir l'envers du décor, de vouloir toujours comprendre, là où l'on ferait mieux de regarder, se laisser envahir par l'émotion ?
Il y a ceux qui analysent, qui expliquent, qui ratiocinent, qui décortiquent. Et ceux qui sentent, qui vivent, sans chercher à savoir ou comprendre.
Deux univers qui s'affrontent. L’imaginaire et la réalité. Sauf qu'au théâtre tout est inversé. L'endroit c'est l'imaginaire, l'envers c’est la réalité.
Ce qui m’intéresse, avec une insatiable curiosité toujours inassouvie, c’est de découvrir les autres. Autrement. Ni de face, ni à l’envers, mais de côté. En crabe. À ma manière.
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Dans ce désordre verbal, dans cet échange rapide, incohérent, fait de coq-à-l'âne et de réponses à l’emporte-pièce, pour le commun des mortels et les gens sensés et bien dans leur tête, dans ce fatras sans logique et sans objectif, nous nous retrouvions dans une formule qui reflétait nos postures, nos sensations et notre ressenti. Nous avions eu et nous avions, au-delà de l’instant et du moment présents : « Une communication dans les limbes. »
Nous nous sommes rapidement mutuellement dit que nous nous rencontrions dans des périodes les pires pour chacun de nous. Tu repartais en tournée deux jours après, pour de longues semaines. Jusqu’au mois de novembre. Toujours ce chiffre Onze. J’entamais de mon côté ma semaine de folie. Nous nous sommes quittés là-dessus.
J’avais la sensation que j’avais fait une rencontre étrange, en dehors de tout repère, de toute réalité. Tout était atypique, tout semblait aussi écrit, dicté, en-dehors de toute raison : « Ce n’était pas de la résonance, c’était de la reconnaissance. »
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Je me suis dit : Attendre ?
Le venin, goutte à goutte.

Car t’attendre est mon droit :
La voie gérée par toi,
Pour me fixer ton choix,
Entre l’autre et puis moi.

Je me suis dit : Comprendre ?
Vais-je accepter la joute…

Car contre quoi se battre,
Contre qui ? Quoi débattre ?
Mes émois ? Feux de l’âtre !
Mon ego ? Rien à battre !
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La deuxième fois, c’est la fois première.
Car la première fois,
C’est un échange à blanc,
Car la première fois,
Ça compte pour du flan,
C’est le point zéro ou la marche arrière.

La deuxième fois, c’est la fois première.
Car le commencement,
C’est un vrai coup pour rien,
Car le commencement,
C’est pour la fois qui vient,
C’est le vrai départ, la fois coutumière.
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Je sais seulement une chose, grâce à Toi : si l’on cherche, on peut voir un ciel avec deux soleils.
J’aimerais juste que tu me prêtes cette image, un instant, pour que nous la partagions. Et que je te la rende.
Nous aurons ainsi partagé deux soleils, l’espace d’un instant.
Rien que pour ça, ça valait la peine.
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J’ai pleuré. Longtemps. Et encore pleuré. Puis j’ai appelé une personne que je connais, qui est psychologue. Elle m’a immédiatement prise en consultation téléphonique. En urgence. M’a dit qu’elle voulait me voir dès le lendemain. Qu’elle avait une hypothèse, mais qu’elle ne voulait rien me dire à ce stade. Qu’elle voulait valider ce qu’elle pressentait, ne voulant en aucun cas faire un diagnostic à la sauvage.
Nous nous sommes donc vues longuement. Plusieurs fois de suite. Son premier constat :
- Vous faites une dépression nerveuse sévère.
Elle m’a posé la question suivante :
- Pensez-vous que votre ami soit un manipulateur ?
J’ai répondu immédiatement :
- Non, pas du tout. Je pense qu’il n’est absolument pas responsable de ce qu’il fait, qu’il n’en a aucune conscience, qu’il s’agit d’un homme qui souffre de son passé et qui réagit en fonction de ça.
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… et elle lui dit :
« Poser le point final, c’est tirer un trait, rompre le présent et oser l’horizon. »
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Quand je t’ai rencontrée, j’ai su immédiatement que c’était le début de la fin.
Immédiatement n’est pas tout à fait exact, puisque je t’ai rencontrée avant de t’avoir vue. C’est quand je t’ai vue que j’ai su.
Puis quand je t’ai quittée.
Pourtant, comme le chante Bruel, « je ne m’attendais pas à toi ».
Toi non plus d’ailleurs.
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Elle lui sourit à nouveau :
- Voilà. C’est ça, le jeu de Marienbad.
- Le jeu ? Je croyais que c’était un film ?
- Ce que je viens de vous lire, c’est un passage du script. Ou plutôt du ciné-roman. Vous savez, tout se joue entre le structuré, le déstructuré ; l’ordre et le désordre ; les règles et le hasard…
Les jeux sont très présents dans ce film, symbolisant les hasards du destin (dominos) mais aussi le bluff (poker). Mais le jeu le plus caractéristique est une sorte de jeu de Nim, qui sera connu ensuite, grâce au film, sous le nom même de jeu de Marienbad.
Un des personnages - en fait le supposé mari de la femme à qui le personnage principal du film essaie de remémorer une liaison passée - joue partie sur partie avec détermination et froideur, et ne perd jamais. Il joue avec des cartes, des dominos ou des allumettes. Il prononce même cette phrase « Je peux perdre, mais je gagne toujours… ».
Tout le film est en trompe-l'œil, y compris jusque dans le fait que la narration, qui cite maintes fois le lieu, n'indique jamais que l'action se passe à Marienbad. Qui plus est, le film n'y a pas été tourné, mais dans trois châteaux allemands différents, dont celui de Nymphenburg à Munich.
Je vous signale que ces dernières phrases, c’est à nouveau du Wikipédia. Et je peux vous certifier que tout est vrai. D’ailleurs, pour vous le prouver, nous allons y jouer.
- Mais comment ? Jouer à quoi ? Je ne vais pas…
- Je vais vous guider, par des exemples. Je vais prendre sept exemples, comme les sept cartes de la première ligne. Sept exemples de rupture.
- De rupture ?
- De rupture.
- Et je gagne quoi ? J’y gagne quoi ?
- L’enjeu du jeu ? Vous peut-être… Ou peut-être moi. C’est à vous de jouer.
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Tout en correspondant avec Natalie de Noailles, Chateaubriand, au beau milieu d'un voyage qu'il effectuait en Bretagne avec Céleste, rejoignit Delphine de Custine quinze jours à Fervaques.
François-René, malgré madame Récamier, filait un parfait amour avec Cordélia de Castellane.
Deux exemples sans ambigüité. Lorsque nous comprenons qu'il trompa les femmes les unes après les autres, qu'il eut plusieurs maîtresses au même moment durant un mariage qui n'en était un que par le nom, lorsque nous apprenons, enfin, qu'il ne celait rien de ses multiples aventures au point de les rendre publiques, nous pouvons à juste titre nous demander comment il a pu obtenir un tel succès auprès des femmes, trompées l'une après l'autre, délaissées ou utilisées à des fins politiques ou littéraires.
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Avec les femmes, puisque c'est cela dont il s'agit, il utilisa en effet toute la gamme des sentiments et des sensations : de l'amitié pure à la tendresse profonde, de la passion effective à l'affection fidèle, de l'amour fou à l'attachement de convenance, de la reconnaissance pour la mère nourricière à l'amour fraternel, il exploita toute la palette des sentiments dans ses relations avec le sexe féminin.
Or, comment ne pas s'apercevoir que Chateaubriand a volontairement jeté un voile sur ses aventures et ses rapports avec les femmes en général, conférant ainsi au récit de sa vie un mystère et une poésie remarquables ? En effet, c'est de son plein gré qu'il a soigneusement délimité les zones qu'il voulait laisser dans l'ombre.
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Trouvant que les musiciens ne contribuaient pas suffisamment aux courants d'avant-garde, qu'ils se bornaient à répéter inlassablement des modèles quasiment dépassés (comme César Franck ou même Richard Wagner), Debussy préférait nettement les milieux de peintres ou de poètes.
Aussi fréquenta-t-il la "Librairie de l'art indépendant", sise rue de la Chaussée d'Antin, lieu de rencontre privilégié des poètes symbolistes, tels que Mallarmé ou Villiers de l'Isle Adam, et de jeunes écrivains : Gide, Claudel, Pierre Louÿs, Henri de Régnier.
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