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Critiques de Pascal Janovjak (40)
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Le voyage du Salem

Le voyage du Salem porte bien son titre. C'est à un voyage que nous convie Pascal Janovjak. Oh pas un voyage comme on l'entend d'habitude. Cela ne ressemble pas à des vacances , les cocotiers ne sont pas là et cela ne sent pas le sable chaud comme l'a dit Gainsbourg. Pourtant le côté légionnaire n'est pas très loin.

Ecoutez cela : Au début des années 1980 le Salem est un cargo portant haut ses 200 000 tonnes à la jauge Avant de s'appeler Salem il s'est appelé Sea Sovereign dans les années 1970 et était la fierté de la flotte commerciale suédoise.

Mais les années 1980 sont aussi l'époque des bateaux poubelles et des pavillons de complaisance.

Ce fut le sort du Sea Sovereign. Il devint le Salem, pavillon du Libéria, armateur grec, financier américain et équipage tunisien.

En cette fin de 1979, il est à quai au Koweit et on le remplit de 200 000 tonnes de pétrole brut, direction Gênes.

On le retrouvera entrain de couler le 19 janvier 1980 au large des côtes du Sénégal. L'équipage a eu le temps de monter à bord des canots de sauvetage. Le Salem s'enfoncera dans le fond de l'Océan sans provoquer de marée noire. Mystère.

C'est dans ce voyage de quelques semaines qui nous entraîne Pascal Janovjak.

Voyage au long cours avec des éclairages différents . L'éclairage de l'enquête mise en place par les assureurs et la police maritime. L'éclairage romanesque d'un membre d'équipage tunisien.

Enfin l'éclairage de l'auteur lui -même au prise avec se roman et le confinement qu'il vit entre suisse et Italie.

La réussite du livre tient à ce mélange entre véridique et vraisemblable. Le roman donne la part belle à la force du récit et ce voyage maritime confère à la nostalgie et la mélancolie. Reste une atmosphère telles les brumes et les brouillards océaniques.

Au raz des vagues le voyage du Salem s'estompe , l'équipage sur des canots de sauvetage nous rappelle que des esquifs traversent la Méditerranée....








Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Le zoo de Rome

En 1911, un parc zoologique de dix-sept hectares a vu le jour en plein coeur de la ville de Rome. Et c'est autour de ce lieu extravagant que Pascal Janovjak bâtit son roman. Il y aura bien sûr d'illustres visiteurs comme La Pape, Salman Rushdie, Mussolini, Salvador Dali...et bien évidemment une foule de curieux, amoureux des animaux ou bien simplement avides de sensations. L'histoire du zoo, nous la suivons jusqu'à nos jours, avec les naissances, les maladies, les morts de ses pensionnaires. Giovanna, directrice des lieux va aussi rencontrer un architecte, Chahine, étrange amoureux du lieu. Mais c'est surtout une analyse des défaillances de notre système face à l'accueil et à "l'adaptation" de l'espèce animale à la captivité. Un tamanoir, ultime survivant de son espèce, attirera les foules dans cet étonnant décor, faune et flore revisitées par l'homme, avec les interrogations que cela peut susciter.
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Le zoo de Rome

Une promenade au zoo ça vous dit encore à l'époque où le regard sur les animaux enfermés change radicalement ? Non ? Pas attiré par ces flamants roses attrayants placés juste à l'entrée pour leur couleur aussi apaisante qu'attirante ( et aux ailes coupées pour ne pas qu'ils s'envolent ...mais chut, cela ne se dit pas) ? On peut comprendre. Mais par contre, une certitude, la splendide couverture de ce roman de Pascal Janovjak doit vous inciter à découvrir ce qu'elle cache : un récit qu'on ne lâche pas !

Le roman fait un va-et-vient entre l'historique de ce zoo que tout touriste zappe allègrement tellement obnubilé par les fontaines, piazzas diverses et papauté enrobée, et un dernier rebondissement dans son existence chaotique, fable contemporaine placée à la fin des années 2000. Ou comment une variété de tamanoir en voie d'extinction va enflammer la foule, les réseaux sociaux et même Salman Rushdie !

Evitant avec talent tout didactisme, mais distillant au fil d'une narration enjouée et fleurant bon l'humour, la partie que l'on peut appeler "historique" passionne autant qu'elle informe. Bourrée d'anecdotes, sans doute vraies ( vérifier sur Wikipédia reste impossible, la fiche sur le zoo de Rome brille par sa concision, on ne pourra donc pas accuser cet auteur de copier l'encyclopédie en ligne comme tant d'autres!) , on se laisse entraîner dans ce décor diablement romanesque qui vit au gré des aléas de l'histoire, des guerres, des politiques, des modes et des idées. En filigrane, on ressent bien combien en plus d'un siècle notre regard a pu évoluer, et continue de changer face à ces animaux encagés.

La partie contemporaine qui alterne avec ce passé que rien n'efface vraiment, réussit l'amalgame d'une fable sociologique plutôt drolatique avec une histoire d'amour dont un des protagonistes, personnage mystérieux et attachant ( un poil modianesque), donne au récit une empreinte à la saveur nostalgique d'un très bel effet.

Pascal Janovjak nous prouve qu'habiter Rome permet vraiment de trouver l'inspiration ( Ah! la villa Médicis!). Mettre en avant ce zoo qui n'a jamais brillé dans le firmament des parcs animaliers européens, peut passer pour une prouesse tellement le sujet apparaît peu vendeur. Mais dès que le lecteur se plonge dans les pages que couvre ce magnifique flamant rose, il est happé, non pas par un tigre affamé parce qu'imprudemment il a voulu passer une main pour le caresser, mais par les récits hautement romanesques d'un auteur à la plume aussi habile qu'inspirée. Un régal pour lire cet été !
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Le zoo de Rome

Mais non je le jure, je n'ai pas choisi ce roman seulement à cause du flamant rose... C'est un flamant rose publié chez Actes Sud.

Depuis toujours, les zoos intriguent. Prisons pour animaux dépressifs ou refuge des espèces. Outil commercial ou ressource pédagogique. Sans doute un peu de tout. Surtout quand leur histoire s'insère dans un contexte économico-politique compliqué et que les allées sont les témoins de petites histoires individuelles.

Et le voilà, «Le zoo de Rome» qui nait sous la plume de Pascal Janovjak entre sa construction et ses mésaventures, entre autres fascistes, et aujourd'hui où Giovanna et Chahine se croisent sous l'ombre du dernier tamandin, fourmillier quasi éteint et nouvelle star du zoo, et les yeux de Guido et Salvatore, employés aux regards si différents aux envies pourtant proches.

Un roman tendre et profond sur les animaux et surtout une espèce mal connue: l'homme.
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À toi

Cet ouvrage est bien plus qu’une » conversation « , c’est un véritable échange au rythme soutenu ( d’octobre à décembre ) comme une urgence de se lire, de se dire, un partage de mots, de souvenirs fondateurs qui se croisent, de rencontres et d’expériences qui nourrissent une réflexion, un rapport au monde; une intimité et une résonance qui dévoilent bien plus que les auteurs de ces messages mais aussi ce monde qu’ils ont traversé.



Pascal Janovjak à Ramallah en Palestine et Kim Thuy de retour au Québec évoquent les frontières et les murs, leurs exils et leur métissage. Ils se racontent et témoignent. Pure émotion, délicate, sincère, profonde.



J’y ai lu certains propos que Kim Thuy avait racontés lors de la rencontre en librairie parisienne en mai à l’occasion de la parution en France de son second roman Mãn. Lus, éclairés autrement. D’itinérance en itinéraires, Pascal et Kim (se ) parlent de différences et d’équilibre, d’enfances et de filiations, des sons et du sens des mots…



Plus qu’une correspondance, des correspondances.
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À toi

Dans À toi, deux écrivains s'apprivoisent. Ils se sont rencontrés à Monaco, ont senti tout de suite qu'une complicité pouvait se développer entre eux, et ont décidé de se connaître à travers ce qu'ils maîtrisent le mieux: les mots. Il y sera question de souvenirs d'enfance, de déracinement, d'amours perdues, de celles qu'on protège, de maternité assumée et de paternité à venir, de patries perdues, de terres d'accueil, d'écriture, du temps qui passe.



On plonge en quelques instants dans ces pages, happé par la vie qui bat, tout simplement, revenant sur quelques tournures de phrase habiles, laissant la douceur d'une émotion se prolonger encore un instant juste parce que, conscient que les deux complices n'ont pas tant partagé de façon impudique une correspondance qu'ils ont érigé une œuvre littéraire à part entière, qui se savoure par fragments, comme ces souvenirs que l'on accumule en secret, qui nous soutiennent dans les moments où tout chavire.
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L'invisible

Cette nouvelle version vibre par sa modernité, « à moins d’être aveugle, parce que la lumière des choses est absorbée par la rétine, et que sans l’opacité de celle-ci, nulle vision n’est possible « p.291, les deux tiers du roman sont agréables, je reste toutefois sur ma faim,



le final est un peu ..insipide… alors que je l’attendais disons plus… flamboyant.
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À toi

La même écriture légère et douce que RU, mais cette correspondance à quatre mains, très poétique certes, n'est pas très entraînante... Dommage.

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Le zoo de Rome

A travers un siècle d'existence du zoo de Rome, Pascal Janovjak raconte l'évolution de notre rapport aux animaux. Il nous entraîne dans les allées d'un lieu désormais controversé, qui reste un lieu d'émerveillement pour les enfants, mais dérangeant pour les adultes. Il met en scène avec une douce ironie et une vraie tendresse, une galerie de personnages tous liés au zoo pour le meilleur et le pire.
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À toi

C'est toujours un plaisir de lire cette auteure. Je découvre à chaque fois une perception nouvelle du monde qui agrandit mes horizons. J'ai beaucoup aimé ce partage de confidences entre deux amoureux des mots. Pascal Janovjak a cette écriture poétique pleine de réflexions qui me fascine tant chez Kim Thuy. Merci pour cette belle découverte!
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L'invisible

Résumé : Dans la riche et proprette contrée du Luxembourg, il est un homme, comme tant d'autres, qui perd sa vie à courir après l'argent, à vivre seul sans relations amicales, fraternelles, familiales. Avocat d'affaires sans ambition, il vit sans conviction, évitant ses collègues pendant les pauses, regrettant de faire ce métier qu'il n'aime pas. Un jour, alors qu'il prend sa douche, son corps se dématérialise soudainement : il devient invisible. Mais il est toujours vivant. Plus vivant que jamais même. Il se faufile, observe ses contemporains, voyage librement, assouvit même ses désirs sensuels. Cette expérience le libère de ses peurs, lui donnant des pouvoirs inhabituels, lui permettant de nombreuses folies. Insaisissable, il se retrouve en Sardaigne, puis traverse la Méditerranée...





Critique : Ce roman est une véritable belle surprise, un livre magistral, très riche.

D'abord et très vite, il y a le style de Janovjak, une plume espiègle, poétique, séduisante.

Ensuite il y a cette histoire loufoque. Devenir invisible. Mais l'auteur a étudié les conséquences possibles, et dans ce cas, il y a seulement la lumière qui traverse ce corps, mais son corps n'a pas disparu, son métabolisme ne s'est pas tu : il transpire, il digère, il se salit et se couvre de poussière, se dessine sous la pluie, il est consistant, peut provoquer des chocs, renverser les objets, se trahir par les bruits provoqués. Alors notre héros, invisibilité pour invisibilité, veut passer le plus possible inaperçu, ne jamais être détecté pour pouvoir être entièrement libre. Il faut faire attention à se déplacer exclusivement nu, sans clé ni aucun accessoire, éviter de sortir sous la pluie, s'empêcher de lâcher des paroles qui feraient sursauter l'entourage....

Monsieur s'accorde quelques bons moments, se délace sur la côte sarde. Et puis un jour, un homme sur la plage retient son attention. Et il le suivra très loin.

C'est aussi un livre qui marque par sa poésie, son côté fabuleux (de fable) et la mise en cause d'une société qui rend des hommes transparents, sur lesquels le regard des autres ne fait que glisser. Et là, pour le coup, la véritable invisibilité l'a rendu tout puissant.... mais seul, bien évidemment.

Pascal Janovjak a tenu le pari jusqu'au bout et la fin n'est pas ratée. Pour un premier roman, c'est plus que prometteur !


Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Le voyage du Salem

Un roman d'errance, errance en mer d'un supertanker mysterieusement coulé au large du Sénégal, et errance plus personnelle d'un écrivain, 50 ans plus tard, confiné, qui cherche lui, à réécrire l'histoire. D'une histoire, il en fait deux, qui s'entremêlent, se répondent à merveille, des histoires d'hommes confinés - par un virus ou sur un bateau, éprouvés par une attente...

L'écrivain nous raconte sa quête, cherchant à ancrer son récit dans une réalité dont il ne parvient jamais vraiment à se satisfaire. Un magnifique témoignage du lent processus d'écriture, de cet équilibre fragile où se mêlent fiction et réalité.

Son héros, "matelot de papier", raconte une autre réalité sensible, et nous donne à voir l'endroit du roman, une fiction nourrie de réel.

Le style est à la fois poétique, mélancolique et empreint d'humanité. L'écriture est précise, soignée, comme si chaque mot avait été finement pesé.



Une belle découverte ! Je vais chercher d'autres livres de cet auteur !



Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud !
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Le zoo de Rome

Il y a des jours plus propices que d'autres pour se lancer dans une chronique et ce jour est l'un de ceux-là. A l'heure où je referme - enfin - l'oeuvre de Pascal Janovjak, une panthère joue au funambule sur les toits d'Armentières. Fait divers qui a forcément appuyé la réflexion que l'auteur développe ici.



Le pari du livre est audacieux : raconter le Zoo de Rome pendant près d'un siècle, son avènement, ses victoires et ses déclins.

L'angle d'attaque choisi est pour le moins singulier. On salue les chapitres consacrés à son histoire faisant bien souvent de ce monument un témoin silencieux, une fenêtre sur la Grande Histoire du pays; quand on pourrait déplorer la romance soporifique qui s'étire indéfiniment tout au long de notre lecture entre les deux autres protagonistes, Giovanna, une jeune femme élégante et semble-t-il ambitieuse, gentiment remerciée pour ses bons et loyaux services par la Politique et parachutée dans cet univers en friche, et Chahine, un architecte algérien, espèce d'âme errante dont on ne discerne que très mal les intentions.



J'ai eu la plus grande difficulté à saisir l'ambition cachée de l'auteur concernant la partie contemporaine, cette rencontre en sourdine, à tâtons, qui n'apporte rien à l'intrigue et ne fait qu'en alourdir le rythme jusqu'à en faire échapper le sens. L'ambiance feutrée devient rapidement mortifère et les personnages, apathiques.

Je trouve regrettable que le volet historique, les réflexions pertinentes et sous-jacentes développées, le destin de ce joyau devenu verrue sous le joug des excentricités et lubies des grands de ce monde se voient ainsi étouffés.



Je ne garde presque rien de cette lecture que j'ai eu tant de mal à achever à part la sensation, à l'instar du fauve en captivité plongé dans une torpeur sans précédent, de tourner en rond.
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L'invisible



N°401 – Mars 2010

L' INVISIBLE – Pascal JANOVJAK – Éditions Buchet – Chastel.



C'est un peu notre histoire à tous, au moins au début. Tous nous aurions voulu faire autre autre chose, être quelqu'un d'autre... Et puis il y a les hasards de la vie qui vous donnent parfois à penser que vous n'avez pas forcément fait le bon choix...

Le narrateur est avocat au Luxembourg, trente cinq ans et travaille dans un cabinet important. Sur sa situation professionnelle, il n'y a rien à dire, son salaire est très acceptable et il est compétent. On peut donc penser qu'il a réussi, malgré un âge relativement jeune. Pourtant il aurait voulu être artiste-peintre, mais c'était plus hasardeux, le droit c'était plus simple et il avait hâte de quitter Paris pour la tranquillité du Grand-Duché.

En réalité, il manque d'ambition et, côté personnel, c'est un solitaire, un timide, un malchanceux et le résultat de tout cela n'est guère brillant : pas d'amis, pas d'amour, malgré son attirance pour les femmes en général et pour son assistante en particulier, seulement quelques passades rapidement passées, un embonpoint naissant, pas mal de spleen, les mains moites et la prise de conscience de sa médiocrité, de son anonymat! C'est vraiment le désert dans sa vie.

A cause de cela sans doute et à l'occasion d'un voyage d'affaires un peu laborieux, il se rend compte qu'il est invisible. Là, cela devient intéressant et le personnage prend un côté original qui le différencie du commun des mortels auquel il ressemblait si bien. Et pourtant, chacun d'entre nous est un fantôme, perdu dans la foule, mais lui, sans avoir souhaité ce nouvel état, connaissait enfin ce qui lui avait toujours été interdit avant : il était heureux et surtout libre, transparent, un véritable courant d'air!



Dès lors, une nouvelle vie s'offre à lui et il endosse une nouvelle personnalité. Son nouveau pouvoir lui révèle des possibilités insoupçonnées, des audaces dont, dans sa vie antérieure il n'aurait pas eu le début du commencement d'une intention. Il en profite même pour régler quelques comptes, devenir voyeur, espiègle, coquin et même un peu voleur. Son regard sur les femmes, jadis timide et hésitant, devient sensuel et parfois inquisiteur. Tout cela l’entraîne dans un voyage improbable, peut-être initiatique dont le lecteur se demande s'il a réellement eu lieu, mais après nous sommes dans une fiction! Finalement les choses reviennent à leur vraie place et reprennent leur cours. Pas exactement cependant et cette période entre parenthèses lui permet une réflexion salutaire, un nouveau regard sur les choses et les gens, sur la société avec tous les travers que nous lui connaissons.



C'est vrai qu'on ne peut pas ne pas songer à H.G. Wells et à Marcel Aymé.

Le roman est bien écrit, avec un humour qui sait s'attacher le lecteur. Le style est léger, presque primesautier. J'ai lu ce récit jusqu'à la fin avec plaisir, mais j'ai été un peu déçu par l'épilogue, je m'attendais à autre chose. Qu'importe! Mais j'ai bien aimé la réalité évoquée à une époque où seule compte la réussite professionnelle, les apparences et où chacun s'attache à faire prévaloir le paraître sur l'être, l'égoïsme, l'artifice, le plaisir immédiat. Sa volonté initiale de devenir peintre trouve, à la fin, une heureuse issue.

© Hervé GAUTIER – Mars 2010.




















Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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L'invisible

Avocat d'affaires au Luxembourg, le narrateur (il se nomme Griffin, mais son nom n'est cité qu'une fois) mène une vie solitaire et morne. "Trente-cinq ans, un salaire mirobolant et une femme de ménage que je ne voyais jamais."

"Je ne vais pas vous décrire le Luxembourg, c'est comme vous l'imaginez - et si vous n'imaginez rien, c'est encore mieux, c'est tout à fait ça."



Plus de petite amie, pas d'amis. Ses collègues lui font sentir son infériorité, pire, ils l'ignorent.

Il découvre un jour qu'il est devenu réellement invisible.



Au tout début il se lâche carrément, joue des farces, vit sans payer, se venge de deux de ses collègues, et puis il part en voyage en Sardaigne.

"Mon pouvoir m'offrait ce que la vie m'avait jusqu'alors refusé : le droit à l'improvisation." "L'invisiblité me conférait une puissance inouïe."

"Toutes ces vies entrelacées,que j'avais si consciencieusement ignorées, pendant tellement longtemps, toutes ces existences secrètes qui palpitaient , derrière les salutations anonymes, derrière les sourires de circonstance, j'entrevoyais à présent l'inextricable réseau de leurs désirs, les abimes de leurs passions inavouables, de leurs peurs enfouies. "



Il décide brusquement de suivre un homme, parce qu'il en a envie, et se retrouve en Israël.

Là son invisibilité commence à lui peser...

"Privé de corps j'étais privé de parole, je ne pouvais compter que sur moi, seul dans la foule indifférente, spéléologue oublié dans une caverne..."



D'autres auteurs ont déjà écrit sur le thème de l'invisibilité, H.G. Wells par exemple, ou bien Westlake dans Smoke.

Dans cette fable moderne, glacée et désabusée, Pascal Janovjak a adroitement exploré les conséquences de l'invisibilité chez un "héros" assez peu sympathique et préalablement sans densité particulière. On le suit sans désemparer et sans effort, mais sans empathie.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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L'invisible

Un avocat luxembourgeois constate avec amertume la médiocrité de son existence. Il se trouve insignifiant, presque transparent. Un soir, dans sa chambre d'hôtel parisienne, la métamorphose de produit: il devient parfaitement invisible. Bien décidé à profiter de son nouveau statut, il vit en roi, se délectant de sa toute-puissance sur l'humanité. Plus rien ne l'empêche de voler impunément, d'entrer chez les gens, de regarder les femmes. Mais il lui en faut plus. Il décide de suivre dans la rue un inconnu, qui l'entraînera jusqu'à Tel-Aviv. Là, perdu, sans aucun recours, l'invisible découvre le revers de la médaille.

Ce que j'ai tout d'abord adoré dans ce roman, c'est ce ton cynique, cet anti-héros qui cache son dégoût de lui-même en crachant son venin sur les autres et sur tout ce qui l'entoure: "Je ne vais pas vous décrire le Luxembourg, c'est comme vous l'imaginez - et si vous n'imaginez rien, c'est encore mieux, c'est tout à fait ça". [...]

En revanche, j'ai eu beaucoup plus de mal à suivre la seconde partie: lorsque notre passe-muraille décide de suivre l'Arabe: pourquoi lui? qui est-il? pouquoi Tel Aviv, ce n'est tout de même pas neutre comme destination![...]

Il s'agit également d'un roman initiatique: c'est vers sa propre disparition que court le narrateur, ce dont il ne se rend compte qu'une fois perdu dans cette ville inconnu, après un cheminement destructeur et absurde, puisqu'il se rend compte que si personne ne peut le voir, personne ne se doute de son existence. C'est bien le rapport aux autres et à soi qui est mis en fable fort plaisante dans ce roman.[...]

Retrouvez l'intrégralité de ma critique et toutes mes lectures sur mon blog.
Lien : http://mabouquinerie.canalbl..
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Le voyage du Salem

En 1979-80, un marin raconte dans son journal la vie à bord d'un pétrolier, le Salem de manière assez laconique. Ce bateau part les soutes chargées du Kowëit à destination de l'Europe. Il n'y arrivera jamais...

En 2020-21, un écrivain confiné chez lui en Italie à cause du covid laisse son esprit et sa plume s'évader vers l'histoire de ce pétrolier.

Ce roman est intéressant car il m'a fait découvrir l'histoire de ce bateau, avec les petits et gros arrangements des armateurs, propriétaires et équipages de l'époque. L'écriture est plaisante et se lit bien. Par contre je n'ai pas vraiment adhéré à l'histoire qui est sans suspens. Il y a beaucoup de descriptions, je trouve que le personnage de l'écrivain part dans des divagations qui n'apportent rien à l'histoire. J'aurai aimé lire l'enquête menée par le personnage principal, de l'action, des émotions quand il reçoit de informations et pas seulement les conclusion du rapport des assureurs...
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À toi

Je connaissais déjà Kim Thuy pour avoir lu presque tous ses romans. Ce ne fut donc pas une surprise d’avoir pris beaucoup de plaisir à lire ce roman épistolaire.



Par contre, je ne connaissais pas du tout la plume de Pascal Janovjak. Et comment dire, wow. J’ai beaucoup aimé sa façon d’écrire. Ce qui est sure, c’est que je vais essayer de me procurer d’autres œuvres de lui. Une très belle découverte grâce à ce livre.



Comme souvent avec Kim Thuy, on se retrouve baladé entre le Vietnam et le Québec, on y retrouve les différences culturelles. Mais j’ignorais que Pascal Janovjak était aussi un globe-trotteur, avec, encore d’autres cultures à nous montrer.

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Le zoo de Rome

Le Zoo de Rome, de Pascal Janovjak : l'histoire du Zoo de Rome sur une centaine d'années, avec en coulisse l'Histoire de l'Italie et sur le devant de la scène une histoire d'amour. Un roman tout en alternance, qu'on croirait sorti d'un atelier d'écriture, mais qui, au final, se révèle dans une belle suite d'histoires, aussi divertissantes que passionnantes.
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Le zoo de Rome

Une histoire fabriquée de morceaux de casse-tête : visiteurs de marque, époques, anecdotes, courts récits, faits historiques et événements sociaux, témoignages, personnages fictifs, etc. L’auteur entraîne le lecteur dans le dédale de l’histoire presque rocambolesque du zoo de Rome, de sa création à aujourd’hui, à travers les hauts et les bas d’une aventure particulière. À partir de faits historiques, Janovjak reconstitue les grands pans de l’évolution, également de la répression, du zoo; ce n’est pas un traité documentaire, mais bien un pamphlet sur l’aventure fictive d’une entreprise comme celle d’un zoo : rapports des bêtes et des humains, conditions de vie des animaux en cage, etc. Pour tisser les pièces du casse-tête, l’auteur camp des personnages qui se démarquent : un architecte original, une jeune directrice des communications, un gardien triste, un tamandin (*) vedette, un vétérinaire presque sans scrupules, etc.



Oeuvre bien ficelée où l’imaginaire se substitue souvent au réel, agencement astucieux des intrigues juxtaposées les unes aux autres de façon harmonieuse, temporalité ou chronicité versatiles, description sommaire des personnages au service du récit. Voilà autant de caractéristiques de ce roman plein de fraîcheur.



(*) Le tamandin est un croisement entre un tapir et un fourmilier; c’est un animal inventé par Janovjak.
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