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Citations de Pascal Janovjak (16)


Il régnait entre eux une bienveillante méfiance, ils formaient un vieux couple où l'un vérifiait sans cesse la présence de l'autre, sans jamais la rechercher.
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[...] une girafe qui meurt, c'est un peu comme un arbre qu'on abat.
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Giovanna s'efforçait de traduire à Chahine le truculent récit, et l'Algérien l'écoutait avec atttention. Il aimait son accent. Elle roulait les "r", arrondissait les "u", ce n'est pas que ce soit particulièrement mélodieux, un accent, mais ça vous projette directement dans l'anatomie des sons, l'incurvé d'une langue qui caresse un palais, l'avancée un peu forcée des lèvres, le ressac de la salive - c'est cela que l'on aime chez les gens qui ont un accent : on entend leurs corps.
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L'ours amuse énormément les soldats: quand on lui montre une sucrerie, la grande bête se dresse et tend le bras- C'est tellement drôle qu'on n'en finit pas de répéter l'opération, jusqu'à ce que l'animal s'écroule, gorgé de friandises.
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C'était le syndrome d'une époque où l'actualité et sa représentation se superposaient. L'être humain de ce début de siècle ne construisait plus grand chose, il se contentait de réagir : en cela, il se rapprochait un peu plus des autres animaux.
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"Mes sens étaient constamment en alerte, plus affûtés peut-être, comme pour compenser mon manque d'opacité. Jamais je n'avais prêté tant d'attention aux parfums, que je pouvais dorénavant respirer à même les nuques. Il y en avait qui m'enivraient comme des alcools trop forts, d'autres qui excitaient mon désir, des chauds, des mielleux, des écoeurants, des alchimies complexes, subtilement mêlées à la peau, d'autres posés comme à la truelle. Des femmes qui sentent l'animal, d'autres qui ne sentent rien, les pires. Un soir je fus surpris par l'odeur de ma propre sueur, aigre, répugnante. Mon corps était bien là, je pouvais le toucher. Il fallait juste que j'y pense, parfois, que je n'oublie pas de me laver, de me brosser les dents, de me curer les oreilles, en faisant confiance à mon toucher. C'était peu cher payé pour les plaisirs qui m'attendaient."
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En 1930, le zoo compte plus de trois mille bêtes et leur nombre ne cesse de croître. Ce sont des années fertiles, le printemps de l'Empire, le régime encourage fermement l'amour : on célèbre avec fierté la naissance de grands kangourous gris, de lémuriens bruns et de mandrills sphinx, de tigres sibériens et de lions marins - et l'on rédige de longs communiqués pour annoncer quelques premières mondiales, la portée des léopards d'Amur, la naissance de l'orang-outang Victoria ou celle du chimpanzé Pippo. Même les fameux ours polaire de Tripoli n'en finissent pas de copuler. Mais la une des quotidiens est réservée à la lionne Italia, qui a accouché de trois petits. On veut les baptiser Nizza, Savoia et Tunisi, mais la France s'insurge à l'évocation de ses territoires, cela laisse présager quelques heurts et il est encore trop tôt pour cela. On soumet alors le cas au vote populaire, les maîtresses d'école ramassent quantité de petits billets pliés, les familles écrivent aux journaux et le résultat est aussi inattendu qu'unanime. Dans un de ces élans d'intelligence collective qui caractérisent les nations libres, le peuple surnomme les trois lionceaux Bebe, Nini et Toto.
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Salvatore Leonardi en est convaincu maintenant: alors que ses ancêtres s'efforçaient de dresser les bêtes, lui-même pense que c'est les humains qu'il faut éduquer.
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"Ce que nous faisions vraiment, c'était juste faire glisser des fortunes colossales sur les rails élastiques de la loi internationale, vite installés, vite effacés, souples et silencieux comme la morale, une discrète contrebande et des milliards s'échappaient, volant de compte en compte, légers comme l'air, ils filaient comme les nuages, loin au-dessus des pauvres hères qui vivaient encore dans le réel, qui payaient leur bière comptant, et leurs impôts, avec leurs trois gouttes de sueur." (p 34).
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Il n’est pas tellement difficile de faire couler un navire. Cela parait ambitieux, lorsqu’il occupe le volume d’un gratte-ciel, mais c’est sans compter sur une alliée autrement plus massive, autrement plus puissante. La mer sans relâche désire le bateau, le berce de ses caresses avides, elle n’a besoin que d’un coup de pouce, de quelques minutes pour l’avaler, pour le ramener en son sein, emporter toute cette matière patiemment ouvragée dans sa propre éternité. Elle n’attend que cela, cela fait des millénaires qu’elle attend.
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Toutes parties se coucher, se noyer dans la solitude de leuujours le même scénario, il y a là une belle, vous jouez des coudes pour l'approcher, vous n'osez pas, et puis vous osez quand même, vous faites des pieds et des mains et des sourires et des yeux, et elle ne vous voit pas__elle vous répond à peine et son regard vous traverse, se perd par-dessus votre épaule, dans la direction d'un autre, un autre déjà bien entouré-, alors vous approchez la suivante, un peu moins attirante mais quand même, et puis une troisième, et il ne vous reste même plus les laides, parce qu'elles sont déjà dans leurs draps roses.p.23
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"On persiste encore à gâcher du papier pour des informations qui seront obsolètes le lendemain, quand, de toute façon les seules qui ont vraiment du poids sont celles qui ne sont pas encore publiées. Celles-là valent de l'or, alors même qu'il ne s'agit que de quelques mots sur un message électronique, une phrase inachevée dans une conversation." (p 20-21)
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"Il esquissa d'abord un portrait de Rome, cette ville-iceberg enfouie et millénaire, il retraça sa visite du temple de Mithra, loin sous la basilique San Clemente, sa contemplation des immortelles sculptures du Bernin, à la Villa Borghèse, et puis il en arriva à sa rencontre inattendue avec un être de chair et de sang, une chose sans passé ni futur, dont les grands médias avaient encore parlé."
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»J’avais juste franchi un pas de plus dans l’anonymat, ma disparition n’affecterait personne.Il est tellement facile de se couper des autres, il suffit de se laisser porter par la spirale de la solitude, la tentation de l’autarcie-combien de fantômes croisez-vous chaque matin, qui hantent les rues des grandes villes, combien d’âmes errantes, sans attaches, sans visage? » p.55
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Il y avait eu une éclipse, dans ma petite vie,une mauvaise lune était passée devant le soleil,et je m étais retrouvé dans les ténèbres d'une illusion, de l autre côté de la peur.p291
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Nous étions au bord de quelque chose de nouveau, de la science fiction la plus débridée-demain nous aurions des existences artificielles, demain la matière ne serait plus, personne ne s'en rendait vraiment compte, sinon une poignée d'ingénieurs terrés en Californie, qui commençaient à toucher du doigt des vérités qui dépassaient l'entendement. ( p 34).
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