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3.36/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Patrice Montagu-Williams a d'abord travaillé dans l'informatique et le commerce international. Après avoir fait faillite, il se lance dans l'écriture et travaille occasionnellement comme consultant pour la cour du royaume d’Arabie Saoudite et l’Emirat du Qatar.
Ayant longtemps vécu au Brésil, il s'inspire de ce pays pour l'écriture de ses romans.
Aujourd'hui Patrice Montagu-Williams vit quasiement toute l’année sur une île grecque.

Source : Babelio
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http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=47066 LA GUERRE DE L'ONCE ET DU SERPENT Nordeste Brésilien 1939 Patrice Montagu-Williams Romans historiques LITTÉRATURE ROMAN HISTORIQUE ROMANS, NOUVELLES AMÉRIQUE LATINE AMÉRIQUES Brésil Cette histoire se déroule le long du fleuve São Francisco, dans le Nordeste brésilien, sur une terre de légende et de superstitions, pauvre et aride, peuplée de bandits, de saints et de prophètes : le sertão. Nous sommes à la veille de la seconde guerre mondiale et le Brésil - dirigé par une main de fer par Getúlio Vargas qui a institué dès 1937 un Etat fort, l'Estado Novo - n'a pas encore choisi son camp. Broché ISBN : 978-2-343-06231-0 ? mai 2015 ? 226 pages Prix éditeur : 20 ? 19,00 ?

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Rien ne vaut la peur pour susciter le respect, pense le Vieux qui demande alors, avec un sourire fin comme la lame d’un couteau :
– Dis-moi : quel nom de scène as-tu choisi pour ton spectacle ?
– J’ai choisi Lo, Oncle Tau.
– Tu as bien fait. Je suis sûr que ça plaira. Peut-être ne le sais-tu pas, mais, dans le poème de Song Yu, Lo est le nom d’une rivière sur laquelle apparaît une belle fée qui veut visiter le roi Houei. Et puis, Lo, c’est un nom qui est facile à retenir : les Français pourront se le rappeler, quand tu seras célèbre. Tu devrais me remercier de t’avoir laissée te produire sur scène comme ça, Bai Yun.
– On ne devient pas célèbre, dans ce genre de spectacle, Oncle Tau, ose-t-elle répliquer en baissant les yeux, avant d’ajouter, d’une voix à peine audible : et Lan Tian, comment va-t-il ?
– Ton fils est en parfaite santé, Bai Yun. Mais c’est fragile, la santé d’un tout petit. En attendant, il est en de bonnes mains, ne t’inquiète pas. Le passé est oublié. Je sais que je peux compter sur toi et que, jamais plus, tu ne décevras l’Oncle Tau.
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Il n’y avait pas de tout-à-l’égout, me dit Jorge [Jorge Mario Jáuregui, l’architecte argentin qui a construit le téléphérique à Rio de Janeiro]. Ni d’eau potable, bien sûr. L’électricité, il fallait la détourner en implantant des dérivations clandestines sur les transformateurs. On appelait ça des papagayos, des perroquets. Quant aux titres de propriétés, personne n’en possédait. Les résidents ne payaient pas d’impôts à l’État ou à la municipalité. Mais, en contre partie, ils n’avaient droit à rien : ni école, ni dispensaire, ni poste de police. En plus, les bandes taxaient tout ce qui leur tombait sous la main. Même le droit d’aller se servir à la fontaine, un kilomètre plus bas. Sans compter qu’on pouvait être expulsé par quiconque se prétendait propriétaire du taudis où l’on vivait.
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Et qu’est-ce que tu vends ? La même chose que toi : des rêves. Que peut-on vendre d’autre à des miséreux ? Et crois-tu qu’il y ait la place pour deux marchands de rêves dans ce village ? Sans doute pas. »
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Un peu avant que le jour ne se lève, la fille émerge de l’entrée des artistes, un passage étroit parfumé à l’urine, aux vomissures et aux ordures ménagères, qui donne sur la Cité Véron. La porte de la Mercedes Pullman aux vitres fumées s’ouvre et elle se glisse à l’intérieur de la voiture.
– Maan ngon, bonsoir, Bai Yun, dit en cantonais le vieil homme tout ratatiné assis à l’arrière de l’auto. Il se tient raide, les mains jointes posées sur les genoux, comme un empereur de la dynastie des Zhou, ceux que l’on appelait « Les Fils du Ciel ».
– Bonsoir, Oncle Tau, réplique la fille, d’une voix sans timbre.
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Le bateau avançait lentement. Un léger vent de sud-ouest s’était levé.
– On est trop chargés, dit un grand homme aux joues creuses assis à côté d’Ayaan. Ces types n’y connaissent rien. Ce ne sont pas des marins. Ce sont des gens comme toi qui veulent fuir en Europe. On leur a confié ce bateau pourri contre un passage gratuit.
L’homme était un ancien commandant de la marine de guerre libyenne.
– Ma frégate s’appelait Al Ghardabia, avait-il expliqué à Ayaan. Ce sont les Français qui l’ont détruite, en 2011. Je connais ce vent. On l’appelle le libeccio. C’est un vent dangereux : il peut se transformer à tout moment en libecciata, une véritable tempête de mer…
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C’est au moment où ils apercevaient au loin les lumières d’une ville, qui devait être La Valette, lui dit le Libyen, que le navire s’était mis à tanguer dangereusement. Les réfugiés s’accrochaient les uns aux autres, terrorisés. Beaucoup avaient embarqué sur un bateau pour la première fois de leur vie et vomissaient. L’odeur d’urine était plus forte que l’air chargé de sel. Soudain, une femme perdit l’équilibre et tomba à l’eau. Son enfant était accroché derrière son dos, enroulé dans une couverture en coton. Tous se mirent à crier mais ceux qui les gardaient tirèrent en l’air, à la kalachnikov, en leur ordonnant de ne surtout pas bouger.
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Soudain, une femme perdit l’équilibre et tomba à l’eau. Son enfant était accroché derrière son dos, enroulé dans une couverture en coton. Tous se mirent à crier mais ceux qui les gardaient tirèrent en l’air, à la kalachnikov, en leur ordonnant de ne surtout pas bouger.
La femme se débattit un peu et disparut presque aussitôt, laissant la couverture blanche flotter sur les eaux noires. Certains commencèrent à prier. Ayaan et Zohra se tenaient par la main.
Quand une vague gigantesque déferla à bâbord, noyant le pont, les réfugiés se précipitèrent tous à tribord et le bateau chavira.
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– Tu n’es pas comme tous ces gens d’ici, Bai Yun : toi, tu sais que toute personne qui ne respecte pas la piété filiale vaut moins qu’un chien !
La Chinoise s’incline légèrement.
– À bientôt, fait le Vieux.
Au moment précis où elle ouvre la portière pour sortir, le jour se lève.
– Selon la légende, c’est la mère de l’empereur Won, de la dynastie des Han, qui aurait donné naissance au soleil, lui dit Lung Tau en la retenant un instant par le bras. Veille à ne jamais oublier nos traditions, Bai Yun, ajoute-t-il en faisant signe au chauffeur de démarrer.
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Le Vieux reste un moment silencieux à regarder par la vitre de l’auto un clochard qui pisse contre un lampadaire.
– Regarde où ils sont tombés, dit-il : avant, ici, habitaient des poètes. Maintenant, on ne trouve plus que des ivrognes et des fainéants réduits à la misère par des millions de travailleurs chinois. L’avenir nous appartient, Bai Yun. Mais, en attendant, il faut combattre ! La tactique du non agir, qui est celle du sage, comme le disait Lao-Tseu, notre maître à tous, ce sera pour plus tard !
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L’inspecteur, avec ses informateurs, c’est un peu comme un entraîneur avec ses pur-sangs arabes : même si certains tiennent plus du parfait bourrin que de l’étalon, il les bichonne et les caresse tous les jours dans le sens du poil.
Si Montoya les aime bien, ces cousins, comme on dit dans la maréchaussée, c’est que, ces gars là, c’est la mémoire du quartier. Et une mémoire qui crache tout ce qu’elle a stocké dans ses circuits imprimés, sitôt qu’on met le contact, pour un flic, ça n’a pas de prix.
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