Patricia Finaly

J'entre dans la sixième année de mon abandon. Voici le sixième été durant lequel je devrai assumer soleil et solitude. Seule. (p.154)

Ce qui m'était insupportable, c'est que Labarthe me cachait tout de sa vie. J'étais une poupée à qui on dit des mots, des mots à n'en plus finir et c'était tout. L'abandonnite m'étouffait physiquement. (une petite parenthèse: je croyais avoir inventé le mot " abandonnite" mais il paraît que le père Freud m'a devancée) (p.24)

Et c'était le printemps, ma saison détestée. Les copains partaient. enfin, disons que Labarthe partait en week-end. Pour les gens déprimés, le printemps est une période où la vie s'arrête parce qu'elle réjouit les "sans-problèmes" .( p.87)

Si Labarthe était mon père, il m'emmènerait avec lui. (...)
Mais c'était une chose impossible. Un impossible que je voulais rendre possible. J'y pensais à devenir cinglée pour de bon. J'aurais voulu être son bras, son corps, sa tête pour qu'il soit obligé de me trimbaler avec lui. Pour tout dire, j'aurais voulu qu'il me mange. En même temps, un tel amour me terrorisait. Je savais que je ne m'en sortirais plus jamais. (p.22)