Nous, nous nous racontons des histoires pour enseigner une leçon, pour faire rire ou faire partager un frisson. Mais quelque forme qu'elles prennent, elles possèdent une constante spécifique. Elles se résolvent toujours. Parce qu'elles ont été conçues pour rassurer - pour contenir le noyau réconfortant d'une réponse. N'importe quelle réponse, pourvu qu'il en ait une.
Ceci est une histoire de monstres.
Les vrais. Pas ceux des contes pour enfants.
Un mot à propos des dragons. Tout le monde a entendu parler de leur avidité pour l'or, mais nul ne semble en connaître l'origine. Certains les disent cupides. Ce ne sont là qu'humains qui fuient leurs fautes en les accolant à d'autres créatures - pour invraisemblables que ce soit, étant donné la droiture de celles-là.
Les souvenirs s'étaient mués en chants. Les chants étaient devenus contes. Les contes, légendes.
Sa voix ne connaît que mensonge.
Son regard ne voit qu'hommes perdus.
Ses ailes voelent toujours vers la fin.
Bête sans coeur,
Feu sans lueur,
Prenez garde à l'Huissier de la nuit !
Voici l'histoire de l'énorme oiseau noir qui tenta d'avaler la lune. Sauf que la lune restait coincée dans son bec et refusait de descendre. L'oiseau était trop têtu pour le recracher, et elle trop grosse pour qu'on l'avale. A mesure que la faim de l'oiseau noir grandissait, il enflait lui aussi, tant et si bien qu'il finit par emplir le ciel et par devenir la nuit, en recouvrant le monde de ses plumes noires. Quand les étoiles scintillaient, c'était que l'oiseau et la lune luttaient.
Je suis oiseau, ne le suis pas.
Je suis feu et feu ne suis.
La mort me connait. Elle me craint.
Je ne crains rien. La peur me comble.
Aucun corps ne m'échappe, nul esprit ne me sait.
Aucune pierre ne me leste, aucun vent ne m'ébranle.
Pas un eau ne m'avale, pas une flamme ne me touche.
Jamais nuit ne m'emplit, lumière ne me déniche,
temps ne me dénombre, miroir ne me contient.
Je suis victoire. Je suis pouvoir.
Je suis la faim. Je suis parfait.
Je m'appelle Tomen.
Saviez-vous qu'il n'existe que trois sortes de fins ? Celles qui arrêtent, celles qui interrompent, et celles qui commencent.
Saviez-vous qu'il n'existe que trois sortes de fin ? Celles qui arrêtent, celles qui interrompent, et celles qui commencent.
Avant de combattre, les guerriers échangent leurs noms. Mais ils ne les expliquent qu'aux êtres qu'ils aiment.