AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Patrick Porizi (23)


Ben, quelle différence entre un canon et un tuyau d'orgue?Ben, l orgue envoie des notes, pas des obus et les premières s'envolent en faisant de la musique alors que les obus retombent en faisant du bruit. Le jour où les hommes construiront des orgues avec des canons, peut-être qu'ils appelleront ça des orgues de barbarie.

Chacun son steel p66
Commenter  J’apprécie          40
Je me suis juré de ramener un jour une poupée gonflable sous le bras, juste pour imaginer l’œil de la veuve collé au judas comme un doigt sur la glace. Je parie même que si, un quart d’heure plus tard, je m’amuse à faire grincer mon lit en cadence, la Vitreux baissera le son de sa télé. Voilà les gamineries qui peuvent traverser la tête d’un directeur général à la fin d’une journée de boulot. Nous sommes loin du CAC 40 et des valeurs boursières. Je fais partie de ces gens qui entraînent leur cerveau à faire le grand écart, histoire de lui conserver sa souplesse.Pour l’heure, j’ai pris place dans un RER bondé. Quand je ne suis pas en déplacement dans nos implantations de province, c’est, avec le métro, le moyen de déplacement que j’utilise le plus.
Commenter  J’apprécie          10
J’observe les visages des cadres qui se lèvent et quittent la pièce. Certains sont dubitatifs, mais la plupart paraissent confiants. Les pessimistes ont entendu une harangue, les optimistes ont écouté une fable. Je quitte le ring avec le sentiment du devoir accompli. Prévoir, décider, entraîner les hommes et les femmes derrière moi, voilà résumé l’essentiel de mon action. J’adore ce métier.
Commenter  J’apprécie          00
Une embauche c’est une famille en vie, c’est une grande responsabilité et aussi une fierté que j’ai appris à dissimuler. Mais je ne suis pas naïf, je sais que c’est en sacrifiant de bons petits troufions que l’entreprise sauve sa peau. Je suis soldat de métier au service de l’entreprise, alors j’obéis.
Commenter  J’apprécie          00
J’insuffle la confiance à grands coups de tirades et de scénarios favorables. Je défonce le pessimisme, pan ! Un direct dans les dents, paf ! Un uppercut sous le menton. J’occupe le ring, je sautille, je bondis, je suis offensif, intraitable. Je cogne avec des chiffres, des formules. Dans l’assistance, je vois les épaules retomber, les mâchoires se détendre. La peur s’éloigne. Je suis un battant.
Commenter  J’apprécie          00
J’ai entendu mon assistante arriver. Elle frappe à la porte du bureau et entre sans attendre la réponse. Élodie a quarante et un ans, soit quatre ans de moins que moi, et un joli corps. Elle a un mari ennuyeux, deux enfants et un abonnement à la salle de gym. Ses cheveux teints de brune encadrent un visage harmonieux. Depuis mon divorce, j’ai l’impression qu’elle se montre plus attentionnée à mon égard. Il m’est arrivé de lui confier quelques détails sur ma vie privée. J’aurais pu tenter ma chance, mais quelque chose m’a retenu.
Commenter  J’apprécie          00
Les groupes martèlent la dalle, les quidams croisent des inconnus, les corps se frôlent ou ne se touchent que pour se séparer. C’est une danse sans âme, sans joie, sans violons, une danse de bagnards à boulets attendant une remise de peine. Pourtant, j’ai de la tendresse pour ces pauvres bougres. Sans doute parce que je suis l’un d’eux.
Commenter  J’apprécie          00
Trop préoccupé par ma carrière, coureur – je n’ai eu qu’une relation extraconjugale en quatorze ans de mariage, une de trop, c’est vrai –, orgueilleux, cassant, vénal… J’ai tout entendu. Je me console en pensant qu’Anaïs aurait davantage souffert de nos disputes de couple si nous avions prolongé cette cohabitation. En fait, je ne veux pas m’avouer que, sous ses yeux, la statue de marbre du père conquérant s’est transformée en terre cuite. Je me dresse toujours devant ses yeux, mais elle ne me regarde plus comme avant.
Commenter  J’apprécie          00
Seule la vérité blesse, n’est-ce pas ? Je ne souris que sous la pression des circonstances, c’est-à-dire plus souvent que je ne le souhaite. Suis-je un bon directeur général ? Suis-je aimé de mon personnel ? J’ai toujours eu du mal à répondre aux questions fermées. J’aime argumenter, peser le pour et le contre, me rapprocher de la vérité qu’elle soit belle ou laide. Je crois que le vrai précède le juste.Je suis propriétaire d’un appartement traversant au deuxième étage d’un bel immeuble de la rue de Marignan. 120 m², un bureau, un salon, une salle à manger, deux salles de bains et trois chambres, dont deux inoccupées. Ma femme et moi sommes séparés depuis seize mois. Je voulais deux enfants.
Commenter  J’apprécie          00
Cette cravate sera ma colonne vertébrale pendant mon discours. Elle renforcera ma crédibilité, ma verticalité, me maintiendra debout pendant cet exercice difficile. Je me suis forcé à avaler mon petit déjeuner habituel, comme si cette journée ressemblait à toutes les autres.
Commenter  J’apprécie          00
X=1/2 gt². J’essaie d’extraire la racine carrée. Je m’embrouille. Je recommence. Le résultat m’apparaît soudain, effrayant. Deux secondes ! Deux secondes pour passer de la vie à la mort ? Le temps d’un soupir ou d’une étincelle. Comment puis-je relever le plus grand défi de mon existence en un délai si court ? Je ne suis pas prêt ! Je ne veux pas mourir ! Pourquoi ? Mais parce que je n’ai pas eu le temps de boucler le dossier !
Commenter  J’apprécie          00
La peur a enclenché le pilote automatique. Je suis devenu un passager sur ses gardes, guettant le décrochage de mon propre corps. […] Mais moi, je veux vivre ! Le monde des vivants, c’est ma patrie. Le néant est une terre d’exil qui m’épouvante. Et puis, je veux bien monter au ciel, mais pas tomber dans la mer. Le vide est là, derrière mon épaule. De la plante de mes pieds jusqu’à mon crâne, le sang glacé du vertige court dans mes veines. Mes jambes fléchissent. Je vais tomber. Je fais un effort désespéré pour réactiver mon cortex.
Commenter  J’apprécie          00
Derrière moi, le sol descend doucement vers cette interface verticale entre l’air et la roche qui s’appelle une falaise. C’est un endroit où l’attraction de la pesanteur exerce ses talents avec passion. Plus que quelques pas à reculons avant de lui tomber dans les bras. Mon corps se penche en arrière. Le vide m’aspire déjà.Je me dis qu’il ne me reste que quelques secondes pour faire le deuil de ma vie. Les pensées fusent dans ma tête. Non, en fait l’enjeu c’est de mourir sans regret. Et des regrets, j’en ai plein le ventre. Les plus beaux d’entre eux s’appellent Anaïs et Vicki. À la pensée de ne plus les revoir, mes tripes font des nœuds.[…] Je recule toujours. Si j’accepte mon sort, ça fera moins mal. Maîtriser la peur, voilà mon objectif immédiat.
Commenter  J’apprécie          00
D’ordinaire, il avait affaire à des femmes percluses de doutes, fragilisées par des craintes qui faisaient trembler leur menton. Il avait beau jeu de les rassurer. Il agitait alors quelques statistiques sur l’infidélité en milieu urbain, comme des hochets censés détourner l’attention d’un enfant pleurnichard. Mais cette fois, il se garda bien d’agir de la sorte.
Commenter  J’apprécie          00
C’est un roman… un thriller, en fait. On devine que l’intrigue prend racine en France, pendant la 2e guerre mondiale. Mais l’histoire est développée au cours de la génération suivante. J’ai lu le manuscrit de bout en bout et j’ai éprouvé un choc quand j’ai cru y reconnaître des analogies troublantes.
Commenter  J’apprécie          00
Tous les soldats de l’infanterie de ligne présents ce jour là possédaient leurs propres cartouches à blanc… sauf l’un d’eux qui a ajouté une bille de plomb à la charge de poudre. Le corps de mon frère a été retrouvé des heures plus tard, masqué par les épis au fond d’un fossé. Personne, au camp des Français, ne s’était inquiété de son absence. Il faisait pourtant partie d’un club de passionnés d’histoire napoléonienne.
Commenter  J’apprécie          00
Il avait conservé son port d’arme mais, depuis l’ouverture de son cabinet, il n’avait jamais eu besoin d’y faire appel lors de ses interventions. Ses armes les plus utiles étaient le caméscope, le téléphone portable et l’appareil photo. Il rêvait d’enquêtes sur des disparitions ou des meurtres non élucidés mais la réalité du marché l’avait rattrapé. Son fond de commerce, c’était les faux arrêts maladie et surtout, l’adultère. Il traquait les effleurements de doigts à la terrasse des cafés, le baiser furtif à la sortie des restaurants, la main aux fesses devant l’entrée des hôtels, et parfois, le coït planifié dans des chambres qui avaient vu passer plus d’éjaculateurs précoces que d’acariens.
Commenter  J’apprécie          00
La vie serait indéfinissable ? Immatérielle ? Ce serait une propriété impalpable de la matière ? Non ! La vie était née dans l’eau. La vie était liquide ! Et pouvait prendre différentes couleurs. Le sperme qui fécondait, le lait maternel qui nourrissait étaient blancs.
Commenter  J’apprécie          00
Si j’étais cynique, je dirais que la philanthropie est l’art de faire parler de soi, en faisant aux autres le bien qu’ils ne peuvent se payer.
Commenter  J’apprécie          00
Elle avait décidé de reprendre une activité physique pour redonner à son corps, non sa plasticité, mais au moins sa tonicité. Ce n’est pas le regard des hommes, mais bien le miroir de sa salle de bains qui avait fait entrer Eva dans la catégorie « femme mûre ». Elle voyait, mois après mois, l’acidité du temps creuser des sillons dans sa peau et altérer la chair de la belle femme qu’elle était encore. Elle savait qu’elle plaisait toujours aux hommes. Surtout à ceux qui avaient dix ans de plus qu’elle.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Patrick Porizi (34)Voir plus

Quiz Voir plus

Vendredi ou La Vie sauvage, Michel Tournier

L'aventure de Robinson et Vendredi se déroule:

Au XVIe siècle
Au XVIIIe siècle
Au XIXe siècle

20 questions
3498 lecteurs ont répondu
Thème : Vendredi ou La Vie sauvage de Michel TournierCréer un quiz sur cet auteur

{* *}