Un des facteurs expliquant l'essor de la peinture à Anvers pendant la première décennie du XVIIe siècle a été l'éclatement des Pays-Bas. Les sept provinces du Nord se sont réunies sous l'hégémonie de la Hollande en la république calviniste des Provinces-Unies ; le Sud, avec les Flandres et le Brabant comme province principale, fut placé sous l'autorité du roi espagnol et de l'Eglise catholique. Celle-ci commença une offensive contre le protestantisme, célèbre sous le nom de Contre-Réforme. Les conséquences en furent importantes pour l'art. Moins d'un mois après la conquête espagnole d'Anvers en 1585, les guildes et artisans commencèrent à recréer dans les cathédrales les retables détruits lors de la vague iconoclaste de 1566. Pendant la première décennie du XVIIe siècle, de nombreux monastères et églises furent édifiés et décorés par la suite. Aussi bien les maîtres d'ouvrages que les artistes devaient tenir compte des règlements décrétés par le Concile de Trente (1563). (p.19)
Rubens et les siens, le rôle de l'église.
Une des preuves les plus convaincantes démontrant la force du génie de Rubens, est certainement le fait qu'il a produit des élèves plus grands et en plus grand nombre que nul autre artiste, à part Raphaël qui sur ce point pourrait se mesurer à lui, même si, après comparaison, Rubens dépassait le peintre italien. Et non seulement les élèves qui sous ses yeux se formaient dans son atelier suivirent son chemin, mais aussi ses contemporains qui n'étaient pas en contact direct avec lui. Même ses aînés, qui avaient déjà fait preuve de talent étaient entraînés, lorsqu'il se présentait, par son attirance irrésistible et devenaient ses disciples et ses assistants. Cornelis De Vos et Jacob Jordaens, les,plus originaux de ses contemporains, subirent son influence, ainsi que Geeraard Zegers, dont le propre style s'approchait de plus en plus de Rubens. (p.32) - in "Histoire de l'école anversoise", Max Rooses, 1880.
Rubens et les siens, une anthologie
Après un séjour réussi de huit ans en Italie, Rubens est rentré à Anvers en 1608. Quelques mois plus tard, au début de la trêve de douze ans, il a pu rapidement cueillir les fruits d'un climat économique plus avantageux, d'un nouveau sentiment de confiance dans l'avenir, et d'une renaissance religieuse. A ce moment là, Rubens était déjà célèbre et devint peintre attitré de l'archiduc Albert et de l'infante Isabelle, qui résidaient à Bruxelles. Il reçut l'autorisation de vivre et travailler à Anvers. Il obtint de nombreuses commandes d'oeuvres religieuses, toujours dans le cadre du programme de décoration de la Contre-Réforme. Il a réalisé une série de retables éblouissants pour les églises d'Anvers, comme L'Erection de la Croix, pour l'église Saint-Walburge, aujourd'hui la cathédrale Notre-Dame d'Anvers, et la Descente de Croix pour cette même église, mais aussi pour les églises et monastères dans d'autres villes des Pays-Bas du Sud. (p.22)
Rubens et les siens, le rôle de Rubens.