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L'ABC - Les actualités de Bertrand Chameroy
Noël en danger ?
Défaite de Xavier Bertrand, salut l'artiste !
Tweet de Philippe Bilger
Beatbox avec François Asselineau
Jean-Marie le Pen
le nouveau chanteur de Noël préféré de Bertrand
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Ils savent que la peine de mort n'existe plus, mais ils perçoivent avec intuition qu'il est mille manières de l'infliger. Par le silence imposé ou l'humiliation, par la dérision, le mépris ou la condescendance, par l'attention creuse et formelle, par un semblant d'humanisme à chaque seconde contredit, par une sanction absurde et implacable, par l'innocence bafouée.
Nous allons trop vite. Je me sens maintenant moi-même parvenue à la fin de mon propre voyage. Je ne résiste plus à chaque virage mal négocié. Lorsque, soudainement, nous nous retrouvons à gauche de la chaussée, je le laisse nous emmener vers notre destin.
Le cavalier des lettres tente soudain de reprendre le contrôle de sa vie. Il a encore tant de livres à écrire. Il est peut-être un peu tôt pour rejoindre Drieu, Brasillach, Stiévenart et Mosseri. Blondin et ses copains l'attendent pour déboucher un bon vin. En vain, car je le laisse aller tout droit et ne réponds plus lorsqu'il me demande de l'aider à freiner...
Je râle de douleur quelques instants, puis, mon puissant moteur de DB4 s'éteint, rejoignant le silence de la nuit mortelle qui enveloppe maintenant la Celle Saint Cloud. Seuls mes phares éclairent encore quelques temps le parapet avant de s'effacer à leur tour.
A l'intérieur de moi, je ne sens plus la vie. Le Hussard bleu est entré pour toujours dans le noir. (Edmond Tran)
J'ai entendu un immense brouhaha et quelqu'un a crié : "Elle s'est jetée !" Un autre : "On l'a poussée !" Une cohue indescriptible d'affolement et de curiosité malsaine, beaucoup montaient, d'autres descendaient de la terrasse. Au milieu de ce désordre, il était évidemment impossible de savoir qui avait fait quoi et où se trouvait chacun lors de la chute de Marie, le tumulte ayant fondu tout le monde dans un anonymat protecteur.
C’est pourtant le plus difficile, démontrer une innocence, parce que d’abord, établir qu’on a rien accompli et rendre manifeste une inaction, c’est une tâche presque impossible. Ensuite, et surtout, au fond de nous, il y a ce soupçon qui traîne et qui nous persuade que chacun est toujours un peu coupable, qu’il n’y a pas de fumée sans feu et de crime sans des responsabilité diffuses.
Le témoignage d'une mère en cour d'assises, c'est une pelleté de mots sur un cadavre cher, après la pelleté de terre sur le cercueil.
Baiser est vraiment la seule activité qui soit à la hauteur pour compenser la dépression qui suit inéluctablement le procès. p 220
Parce que je n'aurais pas requis la peine de mort contre Brasillach. parce que je n'aurais pas tout mis en oeuvre pour qu'il soit condamné à mort. Parce que j'aurais accueilli son recours en grâce. Parce que je n'aurais pas, si j'avais été Brasillach, désiré serrer la main de l'accusateur Reboul.
Parce que, quoi que j'aie fait, je serais mort indigné.
J'ai rencontré Roger Nimier pour la première fois dans la maison de campagne de mon grand-père à Pressagny l'Orgueilleux. Il était assis dans le couloir du premier étage entre Roger Vailland et Jean Freustié. Tous trois avaient le teint jauni et la peau un peu fripée ; je ne les aurais jamais imaginé si vieux. Ces valeureux auteurs ne sortaient déjà plus beaucoup à cette époque et passaient le plus clair de leurs journées collés les uns aux autres, tournant le dos aux invités dans une attitude à la fois hautaine et silencieuse. Parmi eux : André Fraigneau, Michel Déon, Antoine Blondin et quelques anciens tels que Valéry Larbaud, Honoré de Balzac, Miguel de Cervantès ou encore le vénérable Homère qui n'avait pas encore pris le patronyme de Simpson.. Il s'agissait de la première collection Folio créée en 1972 et qui décrit assez bien , selon moi, le goût de l'époque. (Thibault de Montaigu)
L'abolition de la vraie, de la terrible peine de mort n'a pas fait disparaître cet étrange climat où on espère vulgairement qu'un être va se déliter sous les questions et les regards, sous le poids, parfois, de sa honte, écouté et moqué par un public friand de désastres.
J'avoue que je suis, en même temps, fasciné et angoissé par ce clivage qui, dans un être, le tient à distance du meilleur qui l'a habité pour le soumettre au pire qu'il ne questionne plus.