Interview Philippe Kleinmann et Sigolène Vinson
Demain, nous pourrons certainement prendre un ticket pour hier. Et après-demain, le trouver à moitié prix.
Le milieu transsexuel parisien était un microcosme. L’existence d’une structure aidant la prise en charge de la transformation chirurgicale des patients porteurs du syndrome de Benjamin lui fut vite confirmée. Il avait appris que les virements de Caméléon servaient à payer les hormones, les cures d’épilation laser, les consultations psy et les coûts de la chirurgie. Il s’agissait d’une véritable sécurité sociale ou plutôt sexuelle. Cet argent, au dire de ses bénéficiaires, permettait d’assumer leur différence. Les versements étaient effectués sans prise en compte du niveau socioculturel des « assurés ». L’égalité et la fraternité étaient les mots d’ordre des patients atteints du syndrome de Benjamin ! Romain avait également appris que les changements de sexe n’étaient pas monnaie courante.
Les chirurgiens militaires en poste étaient connus pour être des cadors. Savez-vous, capitaine, que l’on peut être très délicat dans l’art de manier le bistouri ou l’aiguille et être dans ses rapports avec les autres un véritable ours ?
Comment ces simples bulles pouvaient-elles mettre un gars par terre ? Mais il n’y avait pas que des bulles, il y avait aussi des taches noires ! Juste de la poussière des villes, des gaz d’échappement. Seul le monde rural conserve son poumon rose de nouveau-né. Quant à ces bulles, oui, elles sont néfastes. Il suffit qu’elles se rompent pour que le poumon se décolle.
L’infection grave avec septicémie entraîne très rapidement des troubles de conscience. Ces troubles sont la définition même du coma. Le patient a d’abord perdu la notion du temps et de l’espace, et enfin la conscience. Nous n’arrivions pas à le réveiller. L’avantage du coma, c’est que le patient ne souffre plus.
“Probable ou improbable, cela ne veut rien dire dans ma situation. Le hasard n’existe pas. [….] Samuel, je ne suis pas mort le 14 Avril 2007 mais bien plus tard ou bien plus tôt. [….] Rends-toi au rendez-vous que te donneras le Cabinet Ricci, tu en sauras plus et le jeu de piste pourra commencer.”
Huit grammes par jour de paracétamol associés à de l’alcool agissent comme un poison sur les cellules du foie de certains sujets prédisposés. La destruction est alors très rapide. Quelques heures suffisent. La greffe est indispensable, sinon c’est direct à la morgue !
On bosse, je t'assure, fit Cush en s'asseyant. Le problème, c'est que l'enquête part dans tous les sens. Nous sommes en même temps sur des règlements de comptes entre dealers et la disparition de Zemmour, de putes et de clochards. (p.119)
“Si tes yeux se portent sur cette lettre, ce qui semble peu probable, et si de surcroît nous sommes un 23 Juin, ce qui semble encore plus improbable, je te souhaite un bon anniversaire. Probable ou improbable, cela ne veut rien dire dans ma situation. Le hasard n’existe pas. [….] Samuel, je ne suis pas mort le 14 Avril 2007 mais bien plus tard ou bien plus tôt. [….] Rends-toi au rendez-vous que te donneras le Cabinet Ricci, tu en sauras plus et le jeu de piste pourra commencer.
Il cherchait une machine à café. Un peu de caféine lui remettrait les idées en place et lui rappellerait le commissariat, son cocon. Il avait remarqué que les interrogatoires se menaient plus facilement dans les volutes du café que sous la lumière blanche.