Citations de Philippe Mignaval (43)
A quelques chopes
malheur est bon.
Si le moteur a des ratés, le pilote de l'avion tapote la jauge de carburant car on ne sait jamais.
Paru dans La Nouvelle République du Centre-Ouest :
Il a été enterré dans le caniveau de famille à Bordeaux.
La fibre textile trouvée dans la voiture de l'assassin proviendra d'un porte-jarretelles artisanal fabriqué dans une petite ville du Tennessee et non pas made in Taïwan à cinq cent mille exemplaires.
L'arrivée de la météorite géante sera repérée à l'aide d'un téléscope en plastique ( genre gadget de Pif ) par un gamin de 9 ans qui a une cabane dans un arbre.
Dans les films catastrophe, les chiens sont immortels, surtout en présence d'enfants pour qui le trépas du chien serait insupportable ( contrairement aux films d'horreur où le clebs meurt le premier à cause de la loi du crescendo).
J'adresse au dieu des athées une prière pleine de gratitude.
Le flic héros est désabusé, débraillé, rebelle, ingérable et parfois alcoolique.
Un chien sait toujours qui est le méchant et aboie dès qu'il apparaît.
L'absence diminue les médiocres passions et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies et allume le feu.
L'Andalouse déplie sa serviette. Avec volubilité, elle entreprend de nous narrer les aléas routiers de Châteauroux. Fausse Espagnole a priori car elle n'a aucun accent, mais son décolleté est une vraie publicité pour le canyoning dans la Sierra Nevada.
En cas de poursuite, plutôt que de fuir l’immeuble, on se précipitera dans les étages en prévisions de la scène finale sur le toit.
Quand se déclenche derrière lui une explosion qu’il a provoquée, le héros ne plongera pas à terre et ne se retournera même pas pour voir le résultat. Il continuera sa route en sifflotant.
Si le héros se retournait en direction de l’explosion, on ne verrait pas son beau visage résolu sur fond de fournaise.
Si on lui dit au téléphone : « Une serveuse blonde de 21 ans nommée Debbie a été retrouvée en petits morceux au bord d’une autoroute dans le Maryland », le héros dit simplement : « OK, j’arrive. » Il sait où c’est.
Même putréfié au point de tomber en lambeaux, un mort-vivant rattrape en marchant tranquillement une fille qui court ventre à terre.
Un film de fantasy est horriblement long et, en plus, il fera l'objet d'une suite.
Pour étrangler quelqu'un, il suffit de lui serrer le cou pendant cinq secondes et il meurt sans même se débattre.
Pour l'étouffer avec un oreiller, cinq secondes suffisent aussi.
Je rumine le courrier anonyme. Bête. Egorger. Destin. Parmi ces trois mots, "destin" n'est pas le plus menaçant, mais le plus trouble. Le rédacteur de ce courrier croit-il comme l'église autrefois en une logique punitive de la bête ? Croit-il ainsi qu'une cohorte d'esprits irrationnels et torves, à la prédestination des êtres ? Ou bien alors le mot "destin" ne sert-il qu'à brouiller la piste de la banale rancoeur et de la frustration. Le Minotaure ne se nourrissait pas de vieux tromblons mais de créature du genre de Margeride. Margeride n'est pas vierge mais elle est virginale. Elle a ce côté Sainte Blandine, ce côté rosissant qui excite les monstres. Malgré la magie protectrice qu'elle dégage, elle ferait une proie idéale.
Entre coups de chaleur et giboulées tardives, le printemps, cette année, est plus capricieux qu'une adolescente mal réglée.
Comme nous sommes à la cave, le champagne est sur place. Des flûtes en cristal surgissent. Pour m'euphoriser, j'avale sans modération. La fièvre de l'or a, par ailleurs, gagné les zones érogènes de la baronne. Je me retrouve plaqué au mur moite du souterrain et, peu après, sur le lit à baldaquin où Marguerite de Valois s'est jadis esbaudie en compagnie d'un ou plusieurs écuyers.