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4.38/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-André-de-Cubzac , le 180/03/1906
Mort(e) à : Paris , le 17 / 12 / 1958
Biographie :

Pierre-Antoine Cousteau, né le 18 mars 1906, à Saint-André-de-Cubzac et mort le 17 décembre 1958 à Paris, est un polémiste et un journaliste collaborationniste français.
Il est le frère aîné de Jacques-Yves (le célèbre commandant Cousteau).
Il est condamné à mort, puis gracié par Vincent Auriol. Pierre-Antoine Cousteau est libéré en 1953.

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Pierre-Antoine Cousteau
« Tout compte fait, il n'est pas étonnant que j'aie été “de gauche” jusqu'à mes vingt-cinq printemps et donnant dans toutes les zozoteries pleurnichardes de la Conscience Universelle. J'étais accablé d'un complexe d'infériorité, j'étais timide avec les femmes, avec les patrons, avec les sergents de ville, et convaincu que j'étais un raté, que je ne ferais, comme on dit, jamais rien dans la vie. Ce sont là des dispositions idéales pour se sentir à son aise dans la démocratie, qui est faite, si merveilleusement, à la mesure des médiocres et des abrutis. »
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Pierre-Antoine Cousteau
Je pense surtout à mon ami Jacques Perret qui est vraiment l'homme le plus estimable, le plus respectable que l'on puisse imaginer. Perret, « caporal épinglé », s'est évadé quatre fois de son stalag. Pas seulement pour retrouver sa famille. Pour reprendre le combat. Il voulait à tout prix bouter le Boche hors de France. Il s'interdisait de voir, au-delà de ce point de départ, ce que nous, nous apercevions clairement : la démocratie, le bolchevisme. Mais c'était son idée. Je ne la discuterai pas. Dès qu'il eut enfin réussi à fausser compagnie à ses gardiens, Perret gagna aussitôt un maquis où l'on ne se contentait pas de tondre des femmes et de piller les bureaux de tabac, où l'on se battait vraiment. Tout cela me paraît autrement honorable que le découpage des tickets de métro en V qui fut, dans la plupart des cas, la plus grande des audaces que se sont autorisées ceux qui nous infligent aujourd'hui des leçons de patriotisme. Plus honorable que la résistance de M. Sartre qui donnait la comédie aux Allemands. Plus honorable que la résistance de M. Cayatte qui fabriquait des scénarios pour l'hitlérienne « Continental ».
Et la preuve que la résistance de Jacques Perret fut vraiment tout à fait honorable et d'une irréprochable authenticité, c'est que le « caporal épinglé » a terminé la campagne avec le grade de sergent.
Sergent ! Vous vous rendez compte ! Alors qu'il lui suffisait de dévaliser, comme tout le monde, une boutique de passementerie pour devenir colonel.
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Pierre-Antoine Cousteau
Le 23 novembre 1946 un grand monsieur glabre, revêtu d’une ravissante robe rouge agrémentée de lapin blanc m’annonça assez sèchement que j’étais condamné à mort.
C’était déplaisant, mais c’était sérieux. Très sérieux. Je ne connais rien de plus sérieux que des canons de fusil convenablement orientés.
Cinq mois plus tard, un petit monsieur glabre — mais sans robe, celui-là — vint m’informer dans ma cellule que, tout bien réfléchi, la République ferait l’économie de ses douze balles et que ma peine était commuée en travaux forcés à perpétuité.
C’était plaisant. Mais ça n’était pas sérieux. Plus sérieux du tout. Avec cette « grâce », on retombait lourdement dans les fariboles. Le langage de mes tourmenteurs avait cessé d’être plausible. Je pouvais croire à la réalité du peloton d’exécution. Je ne pouvais pas croire à ma « perpétuité » : à moins d’endosser la bure à un âge très avancé, on finit bien par sortir du bagne. Et généralement, lorsqu’on en sort, on ne dégouline pas de miséricorde.

(Après le déluge).
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Restait à trouver un éditeur pour le rapport de police. Ce fut extrêmement facile. La firme Fayard se rua sur l'aubaine. Comme tout le monde, elle avait un petit peu besoin, elle aussi, d'afficher son esprit de résistance, de faire oublier la publication en zone sud d'un "Candide" très orthodoxement maréchaliste. Et les directeurs de cette firme qui ne se consolaient point d'avoir jadis créé "Je Suis Partout", n'étaient sans doute pas mécontents de contribuer ainsi à faire quelque peu fusiller les rédacteurs de cette feuille insupportablement fidèle.
Battant pavillon Fayard, le rapport de police parut donc sous le titre pimpant de « Première Page, Cinquième Colonne ».
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Du côté des grands penseurs de la Résistance intellectuelle, c'est encore plus consternant. Voyez comment M. Jean Paulhan a déculotté ses ex-camarades de réseau dans sa « Lettre aux Directeurs de la Résistance ». Voyez avec quelle assurance le maréchal Juin a expliqué en pleine Académie que M. François Mauriac était un voyou. Voyez comment avant de se réconcilier avec lui, l'Huma a traité M. Sartre « d'intellectuel-flic ». Et comment M. Sartre a traité M. Camus de pauvre idiot.
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Et puisque, aujourd'hui, les Américains trouvent tellement scandaleux que nous soyons dans des territoires d'outre-mer où, bien sûr, on peut nous reprocher de ne pas avoir réglé le problème indigène avec une rigueur aussi scientifique que les puritains bibliques de la Nouvelle-Angleterre, ils ne vont point tarder, par simple honnêteté intellectuelle, à trouver également scandaleux d'être eux-mêmes à Chicago et à Détroit. De cette constatation de fait, la notion de restitution découle tout naturellement.
Or, cette restitution est possible. Quel qu'ait été le zèle méthodique des exterminateurs, il reste encore au fond de lointaines « réserves » quelques Iroquois, quelques Hurons, quelques Mohicans rescapés qui demeurent, aux yeux de la Conscience Humaine, les seuls propriétaires légitimes du pays.
Que ces rescapés soient peu nombreux n'importe guère. Ne survivrait-il qu'un seul Peau-Rouge qu'il serait le seul propriétaire de l'Amérique. Or, il y en a plus d'un ; au cours d'une randonnée autour des États-Unis, j'en ai vu, pour ma part, au moins une demi-douzaine.
C'est à eux que l'on doit accorder sans tarder l'autonomie interne, première étape avant l'indépendance totale et l'éviction complète des visages pâles.
Et dès que les Américains auront quitté l'Amérique, nous commencerons — c'est promis, c'est juré — à prendre leurs sermons au sérieux et à plier bagages en Afrique du Nord.
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Aujourd'hui, on l'a oublié, on ne veut plus le savoir. Une bonne fois pour toutes, il est entendu que la collaboration intellectuelle, ce fut seulement Brasillach, Bonnard, Rebatet, Suarez, Georges Claude (flanqués de plumitifs un peu moins reluisants), qu'elle fut en somme l'apanage de gens qui eurent le tort d'être sans équivoque dans leurs écrits ou le tort plus impardonnable encore de n'avoir pas retourné leur veste, d'être restés jusqu'au bout, absurdement fidèles à leur idéal.
Mais la collaboration intellectuelle, ce fut aussi — je cite au hasard d'après le rapport de police de M. Quéval — Colette, Claude Farrère, Jean Cocteau, LéonPaul Fargue, Paul Fort, Sacha Guitry, Jean Anouilh, Audiberti, Marcel Carné, Montherlant, Jean Sarment, Octave Aubry, Pierre Benoit, André Bellessort, Jacques Boulenger, Robert Desnos, Charles Dullin, Léon Frapié, Céline, Marcel Lherbier, La Varende, Paul Morand, Pierre Mac Orlan, Victor Margueritte, Henri Poulaille, Maurice Rostand, Georges Simenon, Henri Troyat, Maurice Yvain, Marcel Aymé, Marcel Berger, René Barjavel, Félicien Challaye, Luc Durtain, Bernard Grasset, Pierre Hamp, Gabriel Hanotaux, Henri Jeanson, La Fourchardière, Titayna, Alfred Fabre-Luce, Louis-Charles Royer, Pierre Mille, H.R. Lenormand, Bertrand de Jouvenel, Jacques Roujon, Émile Roche, J.H. Rosny jeune, André Salmon, Alphonse Séché, Francis Delaisi, Pierre Varenne, etc.,etc..
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Je viens de lire un roman -existentialiste- écrit par la propre

femme de l’héroïque M. J. Sartre (Simone de Beauvoir). Ou plutôt

j'en ai lu 200 pages et n'ai pu aller jusqu'à la 400e et

dernière. Comment qu'ils sont ces messieurs-dames des lettres de

la Résistance! Coucherai-je complètement ou un petit peu? Ou sur

les bords? ça ne te fait rien,surtout,ma chérie,que je couche

avec ta petite copine? Si ça te fait quelque chose,n'hésite pas à

me le dire. Moi tu sais ça ne m'amuse pas. Mais la pauvre enfant

ça l'aidera à se -réaliser-. Et si ça te permet de te -réaliser-

tu peux,toi aussi,coucher avec elle. Car le tout est de se

-réaliser-. Et pour se -réaliser-,il faut coucher en long,en

large et en travers,à pied,à cheval et en voiture,dans le métro

et sur la tour Eiffel. Etc. Etc. Un pays qui fusille Brasillach

et qui met au pinacle une pareille littérature est assuré des

plus glorieuses destinées. En somme tout va bien.
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Les conditions matérielles du séjour à Fresnes de M. Stéphane ne sont d'ailleurs qu'accessoires puisque ce séjour ne fut qu'éphémère. Le scandale, c'est l'arrestation en soi. Car M. Roger Stéphane appartient en effet à une catégorie de citoyens qu'une République digne de ce nom se doit de n'inquiéter sous aucun prétexte. Je ne parle pas seulement de ses origines qui donnent à la décision du juge Duval un vilain relent de fanatisme racial. Je ne dirai rien des affinités électives : depuis le procès d'Oscar Wilde, il est entendu une fois pour toutes que la justice se ridiculise en faisant des misères aux bergers d'Arcadie. Je ne veux pas évoquer enfin les fantastiques services que M. Stéphane a rendus à la Résistance
en arrêtant M. Pierre Taittinger dès le départ des Allemands ni les services plus récents qu'il a rendus à son patron le Superman.
Ce serait là des raisons suffisantes pour qu'on eût épargné la prison à M. Roger Stéphane. Mais il est une autre raison qui devrait dissiper toutes les hésitations : M. Stéphane est de gauche. Et même d'extrême-gauche. Or la liberté, comme on l'a fréquemment répété après M. Malraux, appartient à ceux qui l'ont conquise, c'est-à-dire, par définition même aux hommes de gauche. Et la prison, toujours par définition, doit être exclusivement réservée aux hommes de droite. C'est tellement vrai que, de mémoire de républicain, on n'a jamais vu la Ligue des Droits de l'Homme ou les Associations de Presse protester contre d'autres arrestations que celles des gens de gauche. Qui a protesté contre l'arrestation de Maurice Bardèche ?
M. Stéphane, dira-t-on, a servi l'ennemi par ses écrits. C'est l'opinion du juge Duval. Mais c'est un grief qui ne résiste pas à quelques secondes d'examen. Les Viets avaient beau torturer et tuer des soldats français, ils ne pouvaient pas être des ennemis puisqu'ils étaient de gauche et qu'il n'y a pas d'ennemi à gauche.
Donc, si M. Stéphane a eu des intelligences avec les vainqueurs de Dien-Bien-Phu, l'intelligence avec l'ennemi ne peut être retenue.
Je crois en avoir assez dit pour démontrer la monstruosité de cette arrestation.
J'ajoute qu'elle a constitué, par surcroît, un passe-droit qui heurte mon sens de l'équité.
Si estimable que soit M. Stéphane, il n'en est pas moins un tout petit personnage au talent modeste qui eût eu bien du mal, sans un fabuleux concours de circonstances, à trouver un poste de rédacteur de chiens écrasés dans un journal normal et non-issu.
Or, on lui a octroyé à Fresnes la cellule qui revenait en bonne justice à ses
supérieurs hiérarchiques, à M. Jacques Duclos ou à M. d'Astier de la Vigerie. On a fait de ce lampiste une grande vedette.
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LES FAUX VRAIS ET LES VRAIS FAUX

Il y avait une fois à Lavit-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) un notaire qui s'appelait Me Dumas.
Le 15 mars 1945 (sept mois donc après le départ des Allemands), cinq hommes armés arrivent en auto chez ledit notaire.
— Nous venons, expliquent-ils, perquisitionner au nom de la Résistance.
Et ils ajoutent, très classiquement :
— Où sont les bijoux ?
Le notaire montre peu d'empressement. Pour lui apprendre à demeurer dans le courant de l'histoire, les cinq braves lui mettent son compte de plomb dans la tête.
Fin du notaire.
Tout cela, évidemment, ne serait pas bien grave et serait même une de ces actions héroïques que l'on donne en exemple aux enfants des écoles (et qui font dire à M. André Rousseaux que les hommes du maquis se situent sur le même plan que les croisés ou les soldats de l'An II) si l'on avait pu démontrer que Me Dumas avait collaboré. Ne serait-ce qu'un tout petit peu. En adhérant par exemple à la Légion des Combattants. Ou en ayant dans sa salle à manger le portrait du Maréchal. Ou en indiquant son chemin à un militaire vert de gris.
Rien de semblable, hélas ! Tout ce qu'on peut relever contre le défunt, c'est que, peu de temps avant sa mort, il avait fait arrêter un de ses assassins nommé Alvarez qui avait volé un ciboire à l'église de Lavit. Et certes, cette initiative était bien présomptueuse. Car comment affirmer, a priori, que le voleur de ciboire n'avait pas en vue la libération du territoire ? Mais, en définitive, il paraît que ça n'était pas le cas. De sorte que, même en s'en tenant à la pointilleuse éthique patriotique de Mme Madeleine Jacob, Me Dumas pouvait être autorisé à conserver sa vie et ses bijoux.
Or, on s'est tout de même décidé — avec énormément de retard, bien sûr— à faire des misères juridiques aux exécuteurs du notaire, ou du moins à celui qui semble avoir été leur chef, un Espagnol de l'armée (républicaine) en déroute, appelé Villadiel.
Le compte rendu de cette affaire était titré en gros caractères par le « Figaro » : « L'assassinat par de FAUX résistants du notaire Dumas ». On lisait l'article qui relatait en substance ce que je viens de dire, et l'on arrivait ainsi aux lignes de conclusion : « Xavier Jorda-Villadiel a été condamné à cinq ans de réclusion, mais la Cour l'a sur-le-champ amnistié en RAISON DE SA PARTICIPATION À LA RÉSISTANCE ».[...........................]

Il va de soi, d'ailleurs, que de pareilles contradictions ne peuvent embarrasser que les esprits demeurés dont je suis, c'est-à-dire les individus insuffisamment frottés de dialectique hégélienne. Aux « Deux Magots » et dans les antichambres de l'Express ou de France-Observateur, on sait depuis longtemps qu'il n'y a pas la
moindre incompatibilité entre le vrai et le faux, que le cas du maquisard Villadiel ne heurte nullement la raison, qu'il se situe dans le droit fil du relativisme einsteinien, qu'il n'est, en somme, qu'une simple application des légitimes distinctions entre l'en soi et le pour soi.
Lorsque, par exemple, M. François Mauriac dédicaçait
affectueusement son livre La Pharisienne au lieutenant Heller de la Propaganda Staffel, ou lorsque M. Claudel écrivait son « Ode au Maréchal » et conviait l'ambassadeur Otto Abetz au Soulier de Satin, ou lorsque M. Jean-Paul Sartre faisait jouer les Mouches et
Huis clos devant des parterres feldgrau, ou lorsque M. Pierre Brisson louait Vichy de son statut des Juifs (Figaro 20-11-41), ou lorsque M. Francisque Gay écrivait le 7 avril 1944 une lettre destinée à la Gestapo pour affirmer son collaborationnisme
et réprouver la résistance, ou lorsque M. Édouard Herriot adjurait ses collègues, le 9 juillet 1940, de voter pour Pétain, ou lorsque M. Vincent Auriol engageait les habitants de Muret à s'unir derrière le chef de l'État français, il est bien évident que ce n'étaient point là des actes de vraie résistance et que les intéressants
personnages sus-énumérés se comportaient plutôt, dans ces circonstances bien déterminées — à l'instar de Villadiel butant son notaire — comme de faux résistants.
Et pourtant qui oserait prétendre que MM. Mauriac, Claudel,
Sartre, Brisson, Gay, Herriot et Auriol ne sont pas de purs, de vrais, d'authentiques résistants ? Il leur a suffi de le proclamer en temps opportun (c'est-à-dire après le 32 août) et de le répéter avec assez d'obstination pour que tout le monde en soit convaincu. Ça
n'était pas plus difficile que ça...
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