Le vrai et le faux, les jeux de miroirs, les sophismes philosophiques et, bien entendu, le théâtre dans le théâtre... telles sont les formules consacrées pour caractériser l'œuvre de Pirandello. Autant de concepts qui cachent peut-être et surtout autre chose. Mais la volonté de réduire cet auteur éclectique à quelques traits existe dès ses débuts. Ainsi la notion de "pirandellisme" - une attitude d'ironie désabusée, une lucidité extrême face à l'absurdité de la vie et de l'homme moderne - se popularise très vite du vivant de l'auteur. Malgré le retentissement de sa pratique théâtrale, ou peut-être à cause d'elle, Pirandello sera même accusé d'être trop... pirandellien, d'abuser de formules et de procédés littéraires que lui-même a décrits dans un essai intitulé L'Humorisme, en 1908. Cette méprise sera renforcée, un peu plus tard, par un texte du philosophe Adriano Tilgher, publié en 1923, qui figera longtemps une certaine image de l'œuvre et de sa "philosophie".
Avant-propos
Des fois, j’ai envie de me taire, de me murer dans le silence pour éviter de détonner. Je me fais tout petit, je chuchote tant que je peux. Je ne suis pas taiseux, loin de là. J’ai fini par vivre la nuit, quand personne m’adresse la parole et que j’ai le droit de murmurer. J’aime beaucoup votre émission, vous savez ? Elle me berce, c’est comme une chanson, comme le crachin d’avril. Excusez-moi Alexandre, j’en deviens niais, c’est cette angoisse de parler, de hausser le ton qui me rend bavard. J’adore votre discrétion. Plus : j’adore votre voix qui a l’air de rien, qui glisse sur les ondes. Et caresse, c’est ça.