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Critiques de Pierre Minvielle (4)
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La Vanoise

Ce petit guide, parfaitement documenté, a été l'initiateur d'une passion qui ne m'a plus quitté depuis. La faune, la flore, la vie en montagne tout est décrit avec force détails. Cet ouvrage nous fait découvrir une cinquantaine de petites promenades à faire en famille mais aussi des randonnées de tous niveaux avec les horaires, la difficulté et les refuges. Le guide idéal pour découvrir la splendeur du parc de la Vanoise que l'on soit promeneur ou randonneur confirmé et, qui sait, vous attirer un jour vers de belles courses en haute montagne.
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Le Canada

Un documentaire général sur le Canada. Il est un peu daté mais je ne me lasse pas de parcourir ces pages sur l'histoire de ce pays fascinant. De belles photos illustrent ce document.

Le livre est découpé en plusieurs parties. Une sur le côté économique du pays, là bien-sûr, il faudrait quelques mises à jour...

Une seconde partie est consacrée à l'histoire du Canada. Une troisième partie présente les villes principales du pays.
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La Sierra oubliée

Terre des hommes.

Quand un récit de voyage et d'exploration s'inscrit entre l'observation géographique et l'envolée poétique alors que les mots traquent l'émotion première, celle que l'auteur Pierre Minvielle a ressentie face à un « paysage fait d'extravagance », le lecteur aborde à une quête initiatique. La Sierra de Guara, dans les Pyrénées aragonaises, est un massif exceptionnel aux parois ocrées, festonnés de clochetons et de cheminées de calcaire blanc au pied desquels sinuent, dans des canyons d'ombre, des eaux turquoise. « La roche y est éventrée. On y soupçonne des crevasses. Les calcaires y font des vagues… ». Pierre Minvielle va tenter de raconter l'exploration de cette montagne oubliée, depuis l'aube des années 1950 jusqu'au soir des années 1970. En préambule, il énonce sa triple exigence : « la fidélité du témoignage, la force de l'émotion et la justesse des mots ». On sent d'emblée, aux premières phrases échangées, que l'on ne se trouve pas devant une quelconque relation de voyage, fade et interchangeable mais face à une oeuvre essentielle, inachevée, riche de promesses. Après cette lecture, avec l'évocation des ultimes habitants, leur adaptation séculaire, leur intelligence ancestrale (« J'ai reçu ce monde hors du temps comme une gifle, comme un coup de foudre amoureux »), leur départ imminent vers la ville et l'avènement du canyoning en renfort d'une désertification annoncée, le voyageur n'aura plus la même approche du paysage. Les courts chapitres vont s'égrener chronologiquement au rythme des découvertes faites de prime abord par l'adolescent alors âgé de quinze ans. C'est en premier lieu Rodellar, atteint après huit heures de trajet éprouvant, depuis Pau. A partir de Huesca, « la route devenait détestable…, la « carretera infame », succession de fondrières et de nid-de-poule… Alentour s'étendaient des sierras qu'aucune carte ne mentionnait. » L'exploration débute avec le rio Mascun et ses sites fantastiques, parmi les plus beaux que l'auteur connaisse. le barranco profondément encaissé, obstrué, chaotique ne se livrera qu'après des années de prospection, d'approfondissement à partir de données collectées sur le terrain. L'auteur découvre le canyon, baptise les sites et trace un itinéraire pionnier « avec une acuité poétique » que la puissance du paysage transcende. La sierra est encore habitée mais les jours des occupants sont comptés. « Se han marchado. » « C'était la première fois que j'entendais cette terrible formule qui sanctionnait le départ d'une famille à la ville. Elle signifiait l'abandon de la maison, des traditions, des racines. » Pierre Minvielle sait faire ressentir la disparition des hommes lorsqu'il fait l'éloge des chemins de la sierra, le génie et l'économie de moyens qui ont été nécessaires à leur construction. Abandonnés, obstrués, enfouis, détruits, leurs lambeaux disent aujourd'hui la trace évanouie qui, « de toute antiquité, avait guidé les pas de ceux qui avaient fait de ce terroir une terre des hommes ». Quand Pierre Minvielle évoque sobrement le casseur de cailloux Joaquin Sarsa, les yeux se mettent à piquer bien malgré soi et lorsqu'il raconte le mur de pierres sèches d'Iniacio Mairal, le lecteur s'écarquille les mirettes : « […] je vois les lignes et les courbes grises que dessinent les « tapias » un peu partout, je m'émerveille de leur géométrie… qui toujours embellit le panorama… j'en tire fierté. » Les hommes savent aussi être grands.

J'ai souvent conseillé ce petit livre magnifique. Prêté, perdu, retrouvé, relu afin d'en extraire une fiche bibliographique pour le bulletin du club alpin de Nîmes, le plaisir a été à nouveau intense et l'émotion intacte : « […] sans doute n'ai-je pas assez prêté attention à tout ce qui nous entourait : les hommes, les choses, la vie d'un terroir. Ce que je voyais allait mourir, sans que, ce jour-là, je m'en sois douté un seul instant. le pittoresque, l'insolite m'arrivaient par bouffées, se gravaient dans ma mémoire. Mais le quotidien, l'ordinaire ? Avec le recul, je souffre de toutes les informations reçues et négligées. » On touche ici au moteur de toute traque poétique, celle du paradis entrevu et dérobé. L'auteur doit être encore cafiste à Pau, « Cerca de Lourdesse » [Pierre Minvielle est décédé le 1er janvier 2018]

. Chef d'oeuvre, livre culte, rien de cela mais bien plus encore, un viatique pour la route, par tous les temps. Salutations enthousiastes et profond respect, Monsieur Minvielle !
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Rio Vero

Appendice de "La sierra oubliée", "Rio Vero" revient sur l’exploration de la rivière aragonaise du massif de la Sierra de Guara. Pierre Minvielle reprend son précédent récit sensible, émouvant et juste afin d’approfondir sa découverte du canyon absent des relevés cartographiques de l’époque. L’auteur creuse ses souvenirs afin de faire surgir à nouveau la magie native de lieux évanouis. Il est bon pour un homme de féconder ses terres de mémoire avec un paysage réel, englobant, transcendant. La Sierra de Guara n’est plus celle qu’a connue Pierre Minvielle au moment charnière de sa désertification, de son exode rural mais elle n’en demeure pas moins un massif posé-là, sujet à de lentes métamorphoses mais quasi éternel à l’échelle humaine. L’auteur, dans sa finitude existentielle, a saisi le parfum ensorcelant de la montagne dans toute la force de son surgissement. Il a pleinement conscience de son incapacité à transcrire toutes les informations reçues à cet instant-là, à donner à voir l’indicible, à ressusciter les moments enfuis, à retrouver la vie passée. Forcément, férocement, la mélancolie peut naturellement venir se ficher, vibrante bile noire, au cœur de l’homme. Pourtant, il n’en est rien ici. Pierre Minvielle repart de l’année 1965 et retrouve le défilé de Villacantal, point de départ d’un éblouissement et d’un désir tenaces : « Le canyon de Villacantal y dressait ses premières murailles, précipices verticaux, couleurs plombées, tachées de coulure vermeille… biefs très profonds, chaos rocheux formés d’énormes blocs effondrés, falaises sans point de faiblesse… ». Les années suivantes seront consacrées à l’exploration pas à pas du rio Vero jusqu’à la grande traversée intégrale de la rivière et concomitamment à la découverte de peintures et gravures rupestres en remontant vers la source de la rivière aragonaise. Les rencontres avec des hommes du cru tel Jésus Vergez ou le seňor Coscojuelo seront décisives afin de dénicher les sources dans le matorral [maquis] et les passages escarpés dans les falaises. L’auteur va signaler à un éminent préhistorien de Saragosse, don Antonio Beltran « l’existence de schémas rupestres peints dans certaines cavités du barranco [ravin] de Lecina » et découvrir à son retour sur le site des traces de déprédation : « une main inconnue avait tenté de détacher les peintures et leur support mais le support trop fragile avait cédé, s’était brisé, émiettant ainsi les vénérables graffiti ». Sur les trois cavités mentionnées, deux ont été détériorées. Heureusement, l’auteur, méfiant, n’en a mentionné que trois sur l’ensemble conséquent mis à jour. Lorsque plus tard des chercheurs aragonais reprendront le flambeau des explorateurs français, pas moins de soixante cavités ornées, datées de 24 000 ans avant notre ère, seront répertoriées, soit trois fois plus que celles découvertes par Pierre Minvielle et ses amis. L’UNESCO a inscrit le « bassin supérieur du rio Vero au Patrimoine mondial de l’Humanité ». On peut inscrire ce petit livre oblong dans une bibliothèque idéale du voyage, de l’aventure et de la poésie.
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