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Critiques de Pierre Paraf (82)
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Le Feu - Carnets de guerre

Triste et sale comme un ciel de traîne après la tempête.

Gris et boueux comme le fond des tranchées.

Brutal et glaçant comme la mort au combat.

Sans fioritures comme un vaste trou d’obus.

Réaliste et photographique comme seul pouvait le décrire et l’écrire un vrai poilu.



“Le Feu, journal d’une escouade.” est un témoignage fort du quotidien des soldats dans les tranchées de la Grande Guerre.

C’est le feu de la haine, le puits sans fond de l’ignorance, la victoire de la propagande. Et pourtant, ils le savent bien au fond de leur cœur, ces soldats, que comme l’a chanté Boris Vian : Ils ne sont “pas sur terre pour tuer des pauvres gens”.

Au final c’est surtout une preuve, s’il en fallait, de la bêtise et du cynisme infinis de l’univers des puissants, car comme l’a chanté Boris Vian : “S’il faut donner son sang, Allez donner le vôtre, Vous êtes bon apôtre, Monsieur le Président.”



Plus jamais ça ! qu’ils espèrent ces bons petits soldats, plus jamais ça…

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Le Feu - Carnets de guerre

Énième tentative pour ce témoignage de bougres malmenés dans cette guerre atroce, la première guerre mondiale. Malheureusement, je passe à côté malgré mon insistance pour cette oeuvre. Le choix de l'auteur de nous transmettre son vécu avec le parler patoisant ou argotique des hommes qui l'entourent m'est difficile. La lecture n'est pas fluide à mon goût. Les ouvrages de M. Genevoix, Dorgelès, Giono, Cendrars me conviennent mieux. Je ne mets pas en cause la qualité artistique, je suis hermétique au style. Il faut savoir qu'à l'origine chaque chapitre paraissait dans un journal comme un épisode documentaire. Est-ce le choix d'édition originel qui constitue un format indigeste pour moi ?

Je ne crois pas. Mille excuses Monsieur Barbusse, J'aurai tant voulu...
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Le Feu - Carnets de guerre

Quand la Grande Guerre éclate en 1914, Henri Barbusse a 41 ans et s'engage volontairement, malgré une santé fragile. Il fait donc partie de ces "vieux" poilus qui ont déjà connu la vie et la guerre.

En plus de se battre pour son pays, Henri Barbusse va tenir un journal pendant les 22 mois de sa mobilisation, il va y raconter sa vie de soldat et nous faire découvrir son escouade (Paradis, Volpatte,...) entre première ligne sous le feu et cantonnements oisifs.



Outre l'horreur des combats et la dureté de la vie sur le front ce qui frappe c'est la diversité des hommes qui composent l'armée française. Age, origine, richesse, ... chacun apprend à cohabiter avec l'autre, à se rassurer mutuellement et à trouver ensemble un peu de réconfort dans les maigres diversions qu'offrent ces paysages désolés. On finit par s'attacher à tous ces personnages, rendus vivants par le style "oral" de l'écriture de Barbusse, et les pages filent sous les doigts.



Il y a certes une qualité d'écriture et de narration, mais c'est il me semble, le travail de journaliste (métier d'origine de Barbusse) qu'il faut souligner et qui lui a d'ailleurs valu le prix Goncourt en 1916, car pour une fois quelqu'un racontait véritablement ce qu'il se passait sur le front.



Un des meilleurs livres sur la période et un bon prix Goncourt.
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Le Feu - Carnets de guerre

Avant d' avoir lu Le Feu, j'ignorais que l'on pouvait mourir noyé dans un trou d'obus, sur le champ de bataille.

Le livre de Barbusse est devenu un classique de cette littérature née d'une guerre aussi atroce qu'absurde (quelle guerre ne l'est pas? d'ailleurs)

Ce récit est l' hommage rendu à tous ces combattants, et en particulier à ceux qui ne s' en sont pas sortis ou en sont revenus mutilés, amoindris.

Des fragments de cette guerre atroce qui a fait se jeter pendant quatre horribles années, deux peuples l' un contre l'autre...et qui portait déjà le ferment putride ce celle d'après.
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Le Feu - Carnets de guerre

Ce livre a comme point de départ les notes prises par Barbusse dès le début de la guerre, notes qu’il envoyait à L’œuvre pour être publiées et rendre compte de la vie des soldats « Il s’agit de décrire une escouade de soldats à travers les diverses phases et péripéties de la campagne ». Le journal censure ces notes, en enlevant les passages critiques par rapport à la guerre et à la façon dont elle est menée, et aussi par rapport au vocabulaire employé. Par ailleurs cette publication suscitant un vrai intérêt, Barbusse décide d’en faire un livre, qui sera publié fin 1916, et obtiendra immédiatement le prix Goncourt.

Le livre se situe entre reportage et création littéraire. Les personnages décrits dans Le feu sont inspirés par les soldats rencontrés par Barbusse, les événements décrits sont en grande partie ceux qu’il a vécus, le langage employé dans les dialogues est celui parlé réellement dans les tranchées. Mais en même temps Barbusse est un écrivain, et il utilise aussi un langage littéraire très lyrique dans les descriptions, et il est a un objectif qui dépasse la simple description de faits, il s’agit clairement d’un manifeste anti-militariste et d’une critique sociale, qui s’appuie sur la description et l’inhumanité de la guerre comme argument.

S’opposent dans le livre, l’humanité des soldats, hommes simples, dont nous découvrons des bribes de vies antérieures à la guerre, et que nous suivons dans les gestes du quotidien (cantonnement, repas…) et l’atrocité et l’horreur des combats, la souffrance, la mort sans raison. Et monte peu à peu le refus, l’idée « de faire la guerre à la guerre ».

Le livre est composé de chapitres qui décrivent chacun un moment particulier, limité dans le temps et centré autour d’un thème, il n’y a pas de liaison véritable entre les chapitres, même si nous retrouvons les personnages, qui sont une sorte de fil rouge. Les qualités littéraires de l’œuvre sont réelles et font que l’on suit ces soldats avec beaucoup d’intérêt, même si les dialogues, sont parfois un peu plus difficiles à comprendre, puisque Barbusse a voulu restituer le parler vrai de ses personnages, qui étaient des gens simples, et ne s’exprimaient pas comme dans les livres.

Un de grand atout de ce livre est son authenticité, l’auteur raconte des choses qu’il a vécues et nous donne son ressenti d’une façon très directe, c’est pour cela que ce livre touche. Mais évidemment, à l’inverse, cette immédiateté dans la description, ne permet pas un certain recul et une construction plus littéraire peut être plus ambitieuse. Néanmoins un œuvre plus qu’intéressante, dont la lecture marque incontestablement.

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Le Feu - Carnets de guerre

Roman de guerre autobiographique de Henri Barbusse, engagé volontaire en 1914. Durant les vingt-deux mois qu'il passe en première ligne, le narrateur fait part, à travers son récit, de la peur et de l'horreur vécues au quotidien et décrit la vie des soldats dans les tranchées : les habitudes, la sape, le Feu...
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Le Feu - Carnets de guerre

Merci aux éditions Archipoche et à Babelio pour cet envoi tombé pile dans ma boîte aux lettres. Ce sont de fins artilleurs. Heureusement que ce n'est qu'un livre.

Pourtant ce livre est bien plus puissant qu'un obus. Paru en 1916, en France, en plein effort de guerre, sous la forme d'un journal, il révèle le quotidien, les drames et les horreurs d'une escouade en première ligne dans les tranchées et suggère l'absurdité du conflit quand, dans un champ de boue , Allemands et Français se confondent et s'allongent les uns à côté des autres sans discernement , à bout de force.



Céline a hurlé son dégoût de la guerre -et de la vie en général- dans son « voyage au bout de la nuit ». Mais Barbusse se met en retrait de la narration, à aucun moment il ne parle de lui et il n'expose pas une rage comme Céline. Il s'en tient aux faits d'armes de ses compagnons.

Cependant, un message subliminal est sussuré, dans le fracas de fer et de feu, qui passe à travers la censure et les lignes du front : qu'on arrête le bourrage de crâne et toute cette boucherie !



Ce prix Goncourt, de 1916, est un centenaire toujours vif dans l'action et dans le style avec des dialogues que ne renieraient pas Dard ou Audiard.



C'est un témoignage qu'il faut avoir absolument lu pour comprendre ce qui se passe sur un même endroit occupé pendant 6 mois par deux énormes armées qui s'affrontent au corps à corps après avoir labouré la terre grâce à une artillerie incessante qui mélange le sang et le fer tout en exhumant ceux que les brancardiers n'ont pu ramasser lors de la précédente attaque...



Aujourd'hui il pleut et mes habits sont mouillés. Je les ai changés. Je ne vais pas dormir dans le froid, l'humidité, les rats et la vermine en attendant l'ordre d'avancer de nuit dans un boyau le fusil à la main. Je vais revoir ma famille et je pense à Cocon, Biquet, Poterloo, Fouillade et à la multitude, dont le nom orne les cimetières militaires , et qui n'ont jamais revu la leur.
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Le Feu - Carnets de guerre

En peine de décrire l'inconcevable, la plupart se sont tus.



Henri Barbusse a su trouver les mots. Il a su leur donner un sens pour exprimer ce qu'aucune imagination n'aurait pu concevoir.



Il a su écrire l'horreur des tranchées : la boue, le froid, la vermine, les odeurs nauséabondes, la peur qui glaçait le sang quand le cri du gradé commandait de monter à l'assaut.



Il a su nous parler de ces hommes fauchés par la mitraille, agonisant sans secours, des survivants qui entendaient leurs plaintes s'éteindre dans la nuit, des corps déchiquetés qui n'étaient déjà plus rien, plus que chair pourrissante, à rendre l'atmosphère irrespirable.



Il a su dire l'incompréhension de ces humbles, extirpés de leur atelier, de leur ferme, pour aller en affronter d'autres, aussi mal lotis. Il a su dire l'attente angoissée des épouses, la terreur de voir le maire du village s'arrêter devant la porte, revêtu de son costume sombre et de son écharpe tricolore.



Henri Barbusse a su écrire tout cela. Avant même que cela ne cesse. Avant même que l'abattoir officiel n'arrête sa funeste entreprise, sous couvert de patriotisme. Avant même que la folie collective ne s'éteigne. Et que renaisse l'espoir. Enfin.



La première guerre mondiale est un événement qui me fascine d'horreur. Mon imagination est dépassée par la dimension inconcevable de pareil mépris de la personne humaine.



Henri Barbusse n'a pas eu besoin d'artifice pour décrire l'horreur. Les mots de tous les jours ont suffi. Car l'horreur était le quotidien des tranchées.



Le feu. Un ouvrage qui vous prend aux tripes.



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Le Feu - Carnets de guerre

La guerre de 14-18, vue par un poilu. Texte autobiographique.
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Le Feu - Carnets de guerre

Sans doute le meilleur “roman” sur la Grande Guerre. Avec un paquet de guillemets vu la masse de recherches et la part d'autobiographie. Une documentation de première main puisque Barbusse passe les deux premières années de la guerre dans les tranchées. Il SAIT de quoi il parle.

Le récit est très direct, “coup de poing” dirait-on aujourd'hui, très cru aussi bien dans ce qu'il décrit que dans la façon de le faire. L'argot des tranchées n'a pas que vocation à enrober le récit d'authenticité, c'est la langue de ceux qui ont passé assez de temps avec les pieds dans la merde pour s'économiser les artifices d'une bienséance hypocrite.

Réaliste et minutieux, le Feu dépeint l'enfer des quatre éléments déclenchés par un cinquième, l'Homme (Mila Jovovitch n'était pas née). La pluie, le froid et surtout la boue, qui aurait pu lui donner son titre tellement on patauge dans un monde de gadoue. Enfin, le feu. Celui d'une guerre qui se donne les moyens. Moderne, totale, inédite. Entre les escouades pulvérisées par l'artillerie et les charges à la baïonnette, les poilus (les nôtres comme ceux d'en face) découvrent la modernité et retrouvent le Moyen Age.

Une boucherie d'une autre trempe que les “grands” films de guerre, qui te balancent des discours patriotiques justificateurs, de la violence esthétisée “qui rend bien à l'écran”, sur fond de musique héroïque et pompière.

Barbusse, la guerre, la vraie. Et il la déteste.
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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Le Feu - Carnets de guerre

Après avoir vu les émissions spéciales, les films d'époque montés en séries et présentés à la télévision à l'occasion du centenaire de la guerre de 1914-18, j'ai eu besoin de prendre le temps de lire des livres de témoignages écrits par ceux qui ont vécu cette épreuve, non pas des livres de combats, mais des livres sur la vie au quotidien de ces poilus.



Ces poilus, ces "hommes , des bonshommes quelconques arrachés brusquement à la vie. Comme des hommes quelconques pris dans la masse, ils sont ignorants, peu emballés, à la vue bornée, pleins d'un gros bon sens, qui parfois déraille; enclins à se laisser conduire et à faire ce qu'on leur dit de faire, résistants à la peine, capables de souffrir longtemps".(P.59)



Un livre qui nous fait vivre, ce qu'aucun documentaire nous montrera, l'oisiveté et l'ennui dans les tranchées, les bagarres entre poilus pour des futilités, les bobards et fausses nouvelles, les civils qui exploitent les poilus quand ils se reposent à l'arrière après être montés en première ligne, les profiteurs et "embusqués" de l'arrière, les corvées, la faim, l'arrivée du courrier, la recherche d'allumettes ou de tabac pour la pipe, les permissions dans un pays *_"séparé en deux pays étrangers : l'avant, tout là-bas, où il y'a trop de malheureux; et l'arrière, ici où il y'a trop d'heureux"(P. 348)..._*



Bien sur les scènes de combat, les morts, les blessés, les gueules cassées, la souffrance, le froid, la boue qui pénètre tout, la perte des camarades sont toujours présents, mais ce livre n'est absolument un livre qui glorifie la guerre mais un livre contre la guerre, un livre pacifiste et antimilitariste. "On parle de la sale face boche. Les hommes de troupe, j'sais pas si c'est vrai ou si on nous monte le coup la dessus aussi, et si, au fond, ce ne sont pas de hommes à peu près comme nous."(P.44).



Il complète très bien les documentaires que nous seront appelés à voir en cette année anniversaire, car il nous donne les impressions des poilus, il nous retranscrit leurs souffrances, leur vie.



Une violence qui fait douter de l'existence de Dieu : *_"Je ne crois pas en Dieu, je sais qu'il n'existe pas - à cause de la souffrance. On pourra nous raconter les boniments qu'on voudra, et ajuster la dessus tous les mots qu'on trouvera, et qu'on inventera : toute cette souffrance innocente qui sortirait d'un Dieu parfait, c'est un sacré bourrage de crâne"(P. 329)_*



Henri Barbusse, qui fut l'un de ces poilus, a publié ce livre en pleine guerre en décembre 1916, un livre indispensable pour comprendre la chance que nous avons de vivre en paix.

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Le Feu - Carnets de guerre

Ces braves soldats de la Grande Guerre,je crois qu'on ne les nommera jamais assez.D'avoir lu ce livre,m'a permis de mieux me rendre compte de leur sacrifice,de ce qu'était la vie dans les tranchees;la proximite,la boue,la vermine,les abus...Mais j'ai aussi pris conscience des abus qu'ont du subir ces braves hommes;les privations,les paiements pour un minimum de confort,de cafe achete alors que ce n'est qu'un infame jus de chaussette...

Ce livre au franc parle,au parler vrai,authentique de ces soldats,de ces hommes qui ont tout donne,leur jeunesse,leur sang,leur corp,leur vie et leur mort pour nous,pour les générations futures

Livre recommande surtout en ce centieme anniversaire
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Le Feu - Carnets de guerre

Prix Goncourt de 1916. Prix Goncourt en 1916 ! Au coeur de la boucherie, Barbusse donne à voir, à sentir, à essayer de saisir, et avant tout, plus que tout, à entendre, dans ces parlés si divers, ces accents chantants ou rocailleux, ces syntaxes bousculées, ces mille poésies, ces styles chamarrés, le sort des poilus, de tous les âges, de toutes les conditions, de toutes les croyances et idées politiques. C'est donc cela la guerre : un communisme infernal, un nivellement par le néant, une mise au rang derrière la peur, l'absurdité et la souffrance. Avec cet horizon complètement fou donné à la vie de ceux qu'on décrète comme soldats, qu'une vie cassée, irréparable, même dans les bras et les attention de ceux qui sont restés derrière et voudraient les aider, les aimer, les soigner. Une vie invivable, ni sur le front, ni à l'abri, une vie écrasée par l'immensité du désastre. Ils s'en remettront disent-ils, parce que la guerre est trop grande pour l'homme, qu'il ne peut pas la loger dans ses souvenirs, dans ses pensées, dans sa logique, dans ses cicatrices mêmes. Parce que ses souffrances non plus ne peuvent pas durer toujours sauf à mourir sans fin. Ils s'en relèveront, donc... Mais pour aller où ? Il n'y a plus nulle part où se rendre quand la guerre vous a tout pris, jusqu'à l'envie de vivre. Ils n'iront plus, ils erreront, de leurs âmes nues, décharnées, désossées. La guerre totale, industrielle, avale l'homme, le mâche, le broie, et le recrache, déchet de civilisation, désormais incapable de vivre vraiment.
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Le Feu - Carnets de guerre

Ces écrivains qui ont vécu l'horreur de la guerre de 14-18 nous subjuguent: M.Genevoix, B.Cendrars, J.Giono, et ici H.Barbusse. Leur livres ne sont pas des romans, mais des témoignages poignants de la réalité: les terribles souffrances imposées à des jeunes hommes au cours d'une guerre faite de combats stupides, menés par un commandement incompétent, sans souci du nombre de vie humaines perdues. Ces jeunes hommes n'étaient que des munitions comme les autres.

H.Barbusse ajoute un angle de vision touchant: les dialogues de ces soldats, gens simples, sympathiques, généreux, dont la plupart vont tomber car ils sont en première ligne, mais qui vivent entre eux une camaraderie, une solidarité à toute épreuve, et ne se plaignent pas, nous sont offerts dans leur grande vérité et dans leur simplicité.

Ces dialogues constituent un apport décisif et très riche à la connaissance que nous devons avoir de notre Histoire, mais aussi à notre littérature.

A noter que ce livre a été écrit dès 1915: il nous parle de l'horreur, qui était là, déjà. Mais on a su ensuite qu'elle n'en était qu'à son début.

J'ai lu des critiques sévères de cet auteur en raison des errements politiques qui ont été les siens dans la seconde partie de sa vie. Ces errements sont condamnables, bien entendu, mais me paraissent n'avoir aucun lien avec la richesse et l'intérêt du témoignage de jeunesse que constitue "Le Feu".
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Le Feu - Carnets de guerre

Ce roman largement autobiographique raconte l'histoire d'un poilu dans les tranchées, la mort qui hante tout le monde et qui frappe inlassablement, décimant les régiments. Le style de l'auteur, dans les passages qui ne sont pas des dialogues, est parfois trop littéraire à mon sens, et cause un décalage avec les mots des personnages, qui sonnent très juste et nous transportent dans tous les pays qui composent la France. La fin, elle aussi, qui est un phantasme d'unité entre les peuples, m'a paru logique eu égard à l'horreur absolue vécue par nos ancêtres, mais un peu en décalage avec le ton réaliste du reste du livre.
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Le Feu - Carnets de guerre

Un récit en première ligne, les pieds dans la boue, au corps à corps avec la misère et la peur - mais aussi, envers et contre tout, avec le courage et la grandeur de l'être humain.

Ce "Journal d'une escouade" parut dans la presse dès l'été 1916, au grand dam de certains à l'arrière, mais avec un tel enthousiasme de la part des poilus - du fait de on authenticité -que même le prix Goncourt ne put lui être refusé.

Ou comment un engagé de 14 est devenu pacifiste...

Avec des perles d'humour au moment où l'on s'y attend le moins!
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Le Feu - Carnets de guerre

J’ai été amenée à lire Le Feu des éditions Invenit dans le cadre d’un de mes cours. Nous devions choisir parmi une sélection d’ouvrages d’éditeurs indépendants de la région, et la violence hypnotisante de la couverture de cet album m’a tout de suite attirée. Et en commençant ma lecture, je me suis pris une claque !

Je n’avais jamais lu, ni même entendu parler du Feu d’Henri Barbusse. Pourtant ce roman, sous-titré Journal d’une escouade, est un des témoignages pionniers de la Grande Guerre. Publié en 1916, il est l’un des premiers à contredire ouvertement le discours officiel et à raconter la vérité sans filtre sur l’enfer des tranchées, la barbarie des combats et l’absurdité de la guerre. Le Feu rencontre un important succès dès sa parution et obtient même le prix Goncourt en 1917.

Près d’un siècle après la parution de cette œuvre emblématique, les éditions Invenit se sont emparées du Feu et en proposent leur vision dans un magnifique album. Bien plus qu’une simple réédition de ce célèbre texte, un véritable travail de (re)création a été fourni. Quatre parties structurent cet album : « Un drame humain », « La vie en ruine », « L’enfer » et « La mort en héritage ». Et dans chacune d’elles, une sélection d’extraits soigneusement choisis pour leur pertinence et où chaque mot sonne comme un coup de poing reçu en plein cœur. Bien que l’on ne lise alors qu’une petite partie du roman, la force du texte nous frappe de plein fouet et nous plonge au cœur d’un enfer à peine imaginable.



Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2017/12/25/le-feu-henri-barbusse-et-francois-boucq/
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
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Le Feu - Carnets de guerre

Si je vous dis : boue, poux, pluie, mitraille, tranchée... vous me répondez : Première Guerre Mondiale, Grande Boucherie, Der des Ders. Bonne réponse ou presque puisque, hélas, ce ne fut pas la dernière...



Henri Barbusse, engagé volontaire au début du conflit, prend soigneusement note pendant deux ans de ce qu'il voit, entend, ressent et expérimente. Au fond des tranchées putrides, au fond des granges humides, veillent, attendent et luttent une poignée d'hommes, son escouade, modeste échantillon d'une classe d'hommes jetée en enfer. Venus d'horizons différents, ces Poilus sont liés entre eux par l'instinct de survie, par la misère de leur condition et par leur solidarité fraternelle de soldats. Ils ont pour (sur)noms Volpatte, Tirette, Blaire, Cocon, Poterloo, Fouillade, Barque, Paradis, Poilpot, Poitron, Salavert, Bertrand, Eudore et Farfadet ; tous sont éreintés, écoeurés, désespérés et apeurés ; tous se sentent pris au piège.



Ce roman, paru en 1916 et couronné dès sa sortie du prix Goncourt, brave la langue de bois et décrit la réalité sordide du troupier. Un naturalisme qui n'a pas plu à tout le monde, étant donnés les enjeux politiques et la propagande pro-conflit de l'époque, mais qui a largement interpellé l'opinion publique, comme il interpelle toujours aujourd'hui le lecteur. Avec l'acuité d'une caméra cachée, le récit, narré par l'auteur-narrateur, déroule en les juxtaposant histoires personnelles et documentaire de terrain. Impossible de ne pas se remémorer les rares images filmées et les photos floues de cette période. Impossible aussi de ne pas ressentir toute l'horreur de ces existences assassinées.



A travers son roman-témoignage, Henri Barbusse donne la parole à ses camarades dans leur argot natif, ce qui rend la lecture colorée à défaut d'être toujours aisée. Ce qui personnellement m'a fait le plus mal à l'estomac en refermant ce livre, c'est de savoir que ces héros de l'ombre n'en étaient alors qu'à mi-parcours de leurs souffrances et qu'il leur faudrait encore subir deux ans de cette vie de chien, moins pour certains...



Au final, je ne peux pas dire que j'ai réellement apprécié ma lecture, dans le sens "prendre du plaisir" car un récit de guerre ne m'enthousiasme jamais ; de plus, bien qu'assez classique, la plume de Barbusse ne m'a pas renversée d'admiration, mais son sujet est si grave qu'il est évident que ce roman-mémoire - qui n'a pas grand chose de fictif - doit exister et doit être lu pour toute l'humanité qu'il contient. L'humain pour décrire l'inhumain.



Enfin, ce qui a fini de me démoraliser complètement, c'est la conscience que je n'avais personnellement hérité d'aucun - d'absolument aucun - témoignage familial concernant l'expérience de cette guerre que mes arrière-grands-parents ont pourtant vécue. La mémoire s'efface hélas plus vite qu'on ne le croit.





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Challenge Petit Bac 2017 - 2018

Challenge 50 OBJETS 2018 - 2019

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Challenge ABC 2047 - 2018

Challenge PAVES 2018
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Le Feu - Carnets de guerre

Henri Barbusse n'est pas l'homme d'un seul roman, mais de son œuvre on ne lit plus guère que Le Feu, récit d'un poilu de 14, inspiré par la propre expérience de l'auteur sur le front. Il fallait d'ailleurs avoir vécu la guerre pour la raconter de manière crédible, et les récits contemporains (Lemaitre, Quélard, Dugain...) n'atteignent jamais l'intensité de ceux de Genevoix, Dorgelès, Jünger, Barbusse qui furent acteurs du drame.



On lit Le Feu comme le journal d'un poilu affecté dans une escouade. L'auteur fait le choix de parler assez peu du narrateur, pour laisser voir et parler ceux qui l'entourent, donnant une large place aux expressions régionales ou populaires. Le lecteur ne suit aucun personnage en particulier, aucune histoire ne s'ajoutant à l'Histoire, et a presque l'impression d'être plongé dans un documentaire. Le roman s'achève par 40 pages de prêche et de morale, d'un idéalisme qui n'est pas franchement en phase avec les défis qui se poseront dans les années qui suivront la Grande Guerre et explique les errements staliniens de l'auteur (C'est facile à écrire en 2022, je l'avoue).



Barbusse a obtenu le prix Goncourt pour ce roman en 1916. Dorgelès le Femina en 1919. Ceux de 14, de Genevoix n'a pas reçu de prix. Un siècle plus tard, les prix littéraires montrent une fois de plus, à mon avis, leurs limites bien connues, car j'aurais tendance à faire un classement exactement inverse…



Quoi qu'il en soit, la lecture de ces romans de 14-18 me semblent salutaires pour comprendre la suite du siècle, qui aurait été bien différent si l'on avait su éviter cette guerre.



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Le Feu - Carnets de guerre

Le Feu /Henri Barbusse

Prix Goncourt 1916, ce témoignage fut vécu dans les tranchées en première ligne des troupes françaises en 1915 dans l’Artois. Barbusse en rédigea le texte final à l’hôpital de Chartres après avoir été blessé au combat. Antimilitariste militant et pacifiste de toujours, il resta néanmoins patriote et quoique réformé pour raison de santé, il s’engagea et fut volontaire pour aller en premières lignes.

Au début du récit, l’auteur, dans un style magnifique, puissant et imagé, décrit le réveil des soldats au petit matin dans une aube grise et humide, et nous fait part de son espoir : « La plaine qui ruisselle, striée de longs canaux parallèles, creusée de trous d’eau, est immense, et ces naufragés qui cherchent à se déterrer d’elle sont une multitude…Mais les trente millions d’esclaves jetés les uns sur les autres par le crime et l’erreur, dans la guerre de la boue, lèvent leurs faces humaines où germe enfin une volonté. L’avenir est dans les mains des esclaves, et on voit bien que le vieux monde sera changé par l’alliance que bâtiront un jour entre eux ceux dont le nombre et la misère sont infinis. » Son idéalisme serait bien déçu de voir où nous en sommes de nos jours.

Des hommes de tous les métiers, venus de tous les horizons, de cultures différentes, citadins et campagnards, de tous les âges se retrouvent dans les tranchées, boyaux boueux et quasi sépulture pour bon nombre d’entre eux. Victimes du froid, de la faim, de la soif, de toutes les privations, ils vont vivre l’enfer face à l’armée allemande et Barbusse miraculeusement va en réchapper.

Et puis le cri de Bertrand compagnon d’armes de Barbusse : « Honte à la gloire militaire, hontes aux armées, honte au métier de soldat, qui change les hommes tour à tour en stupides victimes et en ignobles bourreaux. »

Un témoignage unique, éblouissant et terrible de réalisme sur une guerre que l’oubli guette au fil des 11 novembre qui se succèdent. Neuf millions de morts tout de même ! Pour la patrie !

Ce récit est considéré comme un chef d’œuvre de la littérature mondiale de guerre.

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