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Critiques de Pierre Paraf (81)
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Le Feu - Carnets de guerre

Henri Barbusse à vécu l'horreur de la premiére guerre mondiale , et il retranscrit ici la folie barbare de ce fléau . Certes tout les livres qui traitent de ce sujet sont importants , pour la mémoire du monde . Mais celui - ci à le parfum'du vécu et cela fait toute la différence avec les meillers romans sur le sujet . Barbusse n'épargne rien à son lecteur , et en cela il faut lui étrer reconnaissant , car comment comprendre sans les détails l'horreur absolue de ce conflit ? Oui c'est un pamphlet anti millitariste , indirectement peut étre , mais ça en est un . Il serait utile de faire lire à chacun cet ouvrage majeur , qui à marqué l'histoire à son époque et qui aujourd'hui est un classique absolu .
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Le Feu - Carnets de guerre

Ce roman, prix Goncourt en 1916, est le récit fortement autobiographique de l'expérience de Barbusse dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale.

L'auteur écrira le livre à partir de ces carnets, annotations prises durant son séjour au front.

Bouleversant de bout en bout. Le lecteur vit au côté des poilus, fait connaissance avec leurs pénibles conditions de vie. Henri Barbusse nous livre tout sans fioritures.

Les soldats sont comme des spectres qui errent sans comprendre réellement ce que c'est que cette guerre.

"renoncement à comprendre, et renoncement à être soi-même; espérance de ne pas mourir et lutte pour vivre le mieux possible"

Et les époques se superposent lorsqu'un homme déterre, en creusant, une hache préhistorique. Les batailles qui opposent les hommes existent depuis toujours.

Toutes les générations sont touchées par cette guerre mais pas toutes les couches sociales. Et les hommes apparaissent déjà comme des statues sur un monument aux morts. Toute la France est là présente avec les accents et les patois.

A chaque instant et sans relâche, le soldat doit lutter: contre la faim, le froid, l'humidité, la mort, la vermine, l'ennemi... Et l'attente est longue, que l'on soit en première ligne ou que l'on soit au repos, à l'arrière.

Lorsque Poterloo passe en zone ennemie pour voir sa femme, on se rend davantage encore compte de toute l'absurdité de la guerre.

Et Henri Barbusse multiplie les anecdotes au milieu de ces journées qui se ressemblent.

Et le temps continue à s'écouler comme cette montre qui tourne toujours au poignée d'un soldat mort, adossé à la tranchée.

"... Non, on ne peut pas se figurer. Toutes ces disparitions à la fois excèdent l'esprit. Il n'y a plus assez de survivants. Mais on a comme une vague notion de la grandeur de ces morts. Ils ont tout donné; ils ont donné, petit à petit, toute leur force, puis, finalement, ils se sont donnés, en bloc. Ils ont dépassé la vie; leur effort a quelque chose de surhumain et de parfait."

"Et là où il n'y a pas de morts, le terre elle-même est cadavéreuse."

Le roman est suivi d'extraits des carnets de Barbusse, qui permettent de comparer les notes prises sur le vif et le résultat composé lors de la convalescence de l'auteur.
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Le Feu - Carnets de guerre

Un conflit, des hommes et des attentes, des marches et le froid s'accompagnant de la peur de l'inquiétude.



Les uns se regardent, les autres attendent guettent on ne sait plus trop pourquoi, d'ailleurs.



et, elle se rappelle à tout le monde, d'un coup. Dans sa brutalité, sa soudaineté, cette guerre.



Petite troupe d'hommes noyés dans un marasme sans fin.

Les tirs sifflent, la terre s'envole et le silence revient, plus rien.



Juste ces hommes dans cette escouade prise dans le feu d'une guerre qui n'en finit pas.



Les pages se tournent, les chapitres se succèdent et le conflit s'enlise.



Magnifique texte sur une des pires périodes que le vingtième siècle ait connu.
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Le Feu - Carnets de guerre

En 1914 Henri BARBUSSE, écrivain et journaliste, pacifiste convaincu, s’engage : pendant les 22 mois qu’il passera sur le front il prendra des notes pour rendre compte de la vie des soldats de son escouade, notes qu’il enverra à un journal qui les censura tant sur le contenu que sur le style. Blessé, en 1916, il reprend ses notes pour en faire un roman, genre qui a plus de chance de passer la censure. Ce roman, découpé en 24 chapitres, paraîtra en feuilleton entre août et novembre 1916. Il est alors aussitôt publié par les éditions Flammarion mi-novembre et obtient le prix Goncourt le 15 décembre.

Le roman est accueilli avec enthousiasme dans les tranchées mais fait scandale à l’arrière en interpellant l’opinion publique plus habituée à la propagande des temps de guerre.

Il vaut mieux avoir cela en tête avant lecture, car cela explique certains « défauts » que l’on reproche parfois à ce roman. C’est avant tout un témoignage précieux. Il y a beaucoup de personnages et l’on n’a pas toujours le temps de s’y attacher, mais n’était-ce pas cela la triste réalité.

Ce n’est pas un roman très facile à lire, en raison de la langue qui a vieilli, probablement très rapidement après la guerre d’ailleurs. En effet il prend soin de rendre les parlers argotiques, voire régionaux, de chacun des soldats qui l’entourent. Et pour le reste de son récit il a une langue très littéraire, parfois très lyrique, qui, elle aussi, a vieilli, mais qui devait avoir plus de naturel à l’époque. D’où une lecture franchement pas aisée, mais malgré tout très prenante et avec quelques scènes très dures et très fortes.

Un roman-témoignage qu’il faut avoir lu.
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Le Feu - Carnets de guerre

Pas toujours d'un accès facile en raison des dialogues nombreux entre des personnages nombreux, et de l'argot du poilu utilisé à tire larigot, ce roman reste pourtant un témoignage essentiel et incontournable sur la première guerre mondiale, par un homme qui l'a vécue et qui devint l'un des inspirateurs du pacifisme de l'entre deux-guerres.
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Le Feu - Carnets de guerre

Après avoir vu les émissions spéciales, les films d'époque montés en séries et présentés à la télévision à l'occasion du centenaire de la guerre de 1914-18, j'ai eu besoin de prendre le temps de lire des livres de témoignages écrits par ceux qui ont vécu cette épreuve, non pas des livres de combats, mais des livres sur la vie au quotidien de ces poilus.



Ces poilus, ces "hommes , des bonshommes quelconques arrachés brusquement à la vie. Comme des hommes quelconques pris dans la masse, ils sont ignorants, peu emballés, à la vue bornée, pleins d'un gros bon sens, qui parfois déraille; enclins à se laisser conduire et à faire ce qu'on leur dit de faire, résistants à la peine, capables de souffrir longtemps".(P.59)



Un livre qui nous fait vivre, ce qu'aucun documentaire nous montrera, l'oisiveté et l'ennui dans les tranchées, les bagarres entre poilus pour des futilités, les bobards et fausses nouvelles, les civils qui exploitent les poilus quand ils se reposent à l'arrière après être montés en première ligne, les profiteurs et "embusqués" de l'arrière, les corvées, la faim, l'arrivée du courrier, la recherche d'allumettes ou de tabac pour la pipe, les permissions dans un pays *_"séparé en deux pays étrangers : l'avant, tout là-bas, où il y'a trop de malheureux; et l'arrière, ici où il y'a trop d'heureux"(P. 348)..._*



Bien sur les scènes de combat, les morts, les blessés, les gueules cassées, la souffrance, le froid, la boue qui pénètre tout, la perte des camarades sont toujours présents, mais ce livre n'est absolument un livre qui glorifie la guerre mais un livre contre la guerre, un livre pacifiste et antimilitariste. "On parle de la sale face boche. Les hommes de troupe, j'sais pas si c'est vrai ou si on nous monte le coup la dessus aussi, et si, au fond, ce ne sont pas de hommes à peu près comme nous."(P.44).



Il complète très bien les documentaires que nous seront appelés à voir en cette année anniversaire, car il nous donne les impressions des poilus, il nous retranscrit leurs souffrances, leur vie.



Une violence qui fait douter de l'existence de Dieu : *_"Je ne crois pas en Dieu, je sais qu'il n'existe pas - à cause de la souffrance. On pourra nous raconter les boniments qu'on voudra, et ajuster la dessus tous les mots qu'on trouvera, et qu'on inventera : toute cette souffrance innocente qui sortirait d'un Dieu parfait, c'est un sacré bourrage de crâne"(P. 329)_*



Henri Barbusse, qui fut l'un de ces poilus, a publié ce livre en pleine guerre en décembre 1916, un livre indispensable pour comprendre la chance que nous avons de vivre en paix.

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Le Feu - Carnets de guerre

Prix Goncourt de 1916. Prix Goncourt en 1916 ! Au coeur de la boucherie, Barbusse donne à voir, à sentir, à essayer de saisir, et avant tout, plus que tout, à entendre, dans ces parlés si divers, ces accents chantants ou rocailleux, ces syntaxes bousculées, ces mille poésies, ces styles chamarrés, le sort des poilus, de tous les âges, de toutes les conditions, de toutes les croyances et idées politiques. C'est donc cela la guerre : un communisme infernal, un nivellement par le néant, une mise au rang derrière la peur, l'absurdité et la souffrance. Avec cet horizon complètement fou donné à la vie de ceux qu'on décrète comme soldats, qu'une vie cassée, irréparable, même dans les bras et les attention de ceux qui sont restés derrière et voudraient les aider, les aimer, les soigner. Une vie invivable, ni sur le front, ni à l'abri, une vie écrasée par l'immensité du désastre. Ils s'en remettront disent-ils, parce que la guerre est trop grande pour l'homme, qu'il ne peut pas la loger dans ses souvenirs, dans ses pensées, dans sa logique, dans ses cicatrices mêmes. Parce que ses souffrances non plus ne peuvent pas durer toujours sauf à mourir sans fin. Ils s'en relèveront, donc... Mais pour aller où ? Il n'y a plus nulle part où se rendre quand la guerre vous a tout pris, jusqu'à l'envie de vivre. Ils n'iront plus, ils erreront, de leurs âmes nues, décharnées, désossées. La guerre totale, industrielle, avale l'homme, le mâche, le broie, et le recrache, déchet de civilisation, désormais incapable de vivre vraiment.
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Le Feu - Carnets de guerre

C'est un livre qui m'a fortement touché. J'aime l'histoire en général et lire des livres historiques. Celui ci est particulièrement fort !

L'auteur utilise des mots simples mais qui vous touchent au plus profond de votre être. S'imaginer, de par les descriptions et les dialogues, la rude et inimaginable ( dans un sens ) vie des Poilus est difficile. Mais Henri Barbusse nous le transcrit à merveille.

Je ne ferai pas de longue critique. Je vous invite simplement à lire se livre qui nous plonge dans la vie d'un soldat en 1915.
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Le Feu - Carnets de guerre

J'ai reçu ce livre dans le cadre de Masse critique, merci à Babelio et aux éditions archipoche !

Le Feu sonne terriblement, profondément juste.

Le sujet est très dur, pourtant à aucun moment Barbusse ne sombre dans le pathos. En effet, si il a lui-même été au front et qu'il base le propos de son livre sur des faits dont il a été témoin, le soldat Barbusse, auteur et narrateur, préfère se mettre en retrait de l'histoire pour se concentrer sur ses camarades de combat. Peut-être est-ce par pudeur, ou plutôt pour rendre ainsi un ultime hommage aux membre de son escouade dont beaucoup ne reviendront pas de la guerre.



A travers 24 chapitres de longueurs variées, ce qui fait penser aux 24 heures d'une journée, Barbusse aborde les différents épisodes de la vie quotidienne de l'escouade. On découvre ainsi que la vie du poilu, c'est bien sûr les combats, mais aussi beaucoup, beaucoup d'attente. Il y a la seconde ligne, le cantonnement, les permissions, les corvées... toute une organisation autour du soldat d'infanterie que je ne soupçonnais pas : le ravitaillement, l'artillerie, le génie, l'administration... l'armée est une immense machine. La tension monte au fur et à mesure de la lecture, jusqu'au moment où enfin, les soldats vont se retrouver sous "le feu", mettant fin à l'attente des poilus mais aussi du lecteur.



Le soldat Barbusse dépeint d'une manière extrêmement réaliste l'atmosphère des tranchées. Il allie des descriptions de l'environnement et de l'action d'une grande qualité littéraire à des dialogues au vocabulaire souvent très "cru", qui retranscrit fidèlement le parler des poilus. Ce parti pris est justifié par un chapitre, "Les gros mots", dans lequel l'un de ses camarades le voyant écrire, lui demande de ne pas dénaturer leur parler, dans un souci de vérité et d'authenticité. Il en résulte donc une écriture très contrastée, mais qui se marrie très bien.



A travers le Feu qui est le premier roman sur la Grande Guerre, Barbusse dénonce le bourrage de crâne dans la presse et l'hypocrisie de la société bourgeoise, qui vit en sécurité et dans le confort à l'arrière et fait des profits sur la guerre et les souffrances des soldats. La dénonciation de la guerre devient indissociable de la critique politique, et l'on sent dans les dernières pages le pressentiment qu'a l'auteur d'une révolte du peuple, qui se manifestera avec la Révolution russe de 1917.



Tout cela fait du Feu un livre absolument essentiel pour saisir la réalité de la 1ère guerre mondiale et comprendre ses conséquences sur les mentalités et la vie politique des années 20 et 30.

Le Feu m'a permis de réaliser à quel point nous avons le devoir de nous souvenir de tous ces hommes qui ont souffert inutilement et ont été sacrifiés à la guerre.
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Le Feu - Carnets de guerre

"Le Feu" a été vécu par Henri BARBUSSE en 1915. Il témoigne dans ce livre des souffrances, des dangers et des horreurs subis par les soldats en 1ère ligne.
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Le Feu - Carnets de guerre

Un écrit d'Henri Barbusse qui a remporté le prix Goncourt de 1916.



On y suit, sous forme d'un journal de bord, la vie de l'escouade de l'auteur.

Le but premier n'est pas de pointer l'horreur des combats, on assiste pas seulement à des scènes de combats.

Ici, l'auteur a voulu pointer du doigt la difficile vie des soldats, français comme allemands, et faire ouvrir les yeux à la population de l'arrière. En effet, on peut voir qu'une partie de la population civile était persuadée que les soldats partaient à l'assaut en chantant et mouraient en riant.



Ainsi, l'ouvrage résumera en grande partie l'attente.

L'attente du soir, en survivant tant bien que mal dans des tranchées inconfortables, où l'on manque de tout.

L'attente du jour et de la relève, après avoir trompé la mort toute la nuit.

L'attente de l'assaut, de la fin d'un bombardement, d'être enfin fixé sur le sort d'un proche etc...



La deuxième partie montre la dure réalité d'un assaut et de la vie en première ligne, là où la vie d'un soldat peut basculer à chaque seconde.



Un ouvrage qui fait l'ébauche du soldat de l'époque, principalement ouvrier dans le civil et réquisitionné par l'armée. Et de sa pensée, ainsi que sa vision du conflit.

On y voit des soldats épuisés, traumatisés, qui se demandent dans le fond si un soldat allemand est vraiment plus méchant qu'un soldat français. Des soldats qui ont un fond plutôt pacifiste et qui en veulent aux généraux carriéristes et à toutes ces personnes qui s'enrichissent sur leur sacrifice.

Mais surtout, des soldats qui, malgré l'horreur vécue, s'accrochent, parcequ'il faut tenir, et qui ne savent pas qu'il faudra tenir encore deux ans pour voir la fin de ce conflit.



Un livre à lire pour en apprendre plus sur cette période, et sur le décalage entre le front et la population civile durant le conflit.







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Le Feu - Carnets de guerre

H. Barbusse a 41 ans quand il s'engage volontairement en 1914. Le témoignage sur la guerre qu'il publie en 1916 fait beaucoup de bruit car accusé de saper le moral des troupes et de faire le jeu de l'ennemi. H. Barbusse cherche à rapporter des faits réels, bruts sans fioriture. Il adopte même le langage argotique de ses camarades d'escouade qui viennent de partout en France et ne se comprennent parfois pas. Il faut bien se rappeler qu'en 1914 la France est rurale et peu lettrée. Ce roman a été récompensé par le prix Goncourt en 1916 alors que la guerre faisait rage. Très intéressant. Je l'ai lu dans l'édition Flammarion de 2014 destinée aux prépas scientifiques et ai pu apprécier l'excellent dossier d'accompagnement de l'oeuvre qui m'a donné de précieux éclairages sur la réception de l'oeuvre.
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Le Feu - Carnets de guerre

Ce livre a comme point de départ les notes prises par Barbusse dès le début de la guerre, notes qu’il envoyait à L’œuvre pour être publiées et rendre compte de la vie des soldats « Il s’agit de décrire une escouade de soldats à travers les diverses phases et péripéties de la campagne ». Le journal censure ces notes, en enlevant les passages critiques par rapport à la guerre et à la façon dont elle est menée, et aussi par rapport au vocabulaire employé. Par ailleurs cette publication suscitant un vrai intérêt, Barbusse décide d’en faire un livre, qui sera publié fin 1916, et obtiendra immédiatement le prix Goncourt.

Le livre se situe entre reportage et création littéraire. Les personnages décrits dans Le feu sont inspirés par les soldats rencontrés par Barbusse, les événements décrits sont en grande partie ceux qu’il a vécus, le langage employé dans les dialogues est celui parlé réellement dans les tranchées. Mais en même temps Barbusse est un écrivain, et il utilise aussi un langage littéraire très lyrique dans les descriptions, et il est a un objectif qui dépasse la simple description de faits, il s’agit clairement d’un manifeste anti-militariste et d’une critique sociale, qui s’appuie sur la description et l’inhumanité de la guerre comme argument.

S’opposent dans le livre, l’humanité des soldats, hommes simples, dont nous découvrons des bribes de vies antérieures à la guerre, et que nous suivons dans les gestes du quotidien (cantonnement, repas…) et l’atrocité et l’horreur des combats, la souffrance, la mort sans raison. Et monte peu à peu le refus, l’idée « de faire la guerre à la guerre ».

Le livre est composé de chapitres qui décrivent chacun un moment particulier, limité dans le temps et centré autour d’un thème, il n’y a pas de liaison véritable entre les chapitres, même si nous retrouvons les personnages, qui sont une sorte de fil rouge. Les qualités littéraires de l’œuvre sont réelles et font que l’on suit ces soldats avec beaucoup d’intérêt, même si les dialogues, sont parfois un peu plus difficiles à comprendre, puisque Barbusse a voulu restituer le parler vrai de ses personnages, qui étaient des gens simples, et ne s’exprimaient pas comme dans les livres.

Un de grand atout de ce livre est son authenticité, l’auteur raconte des choses qu’il a vécues et nous donne son ressenti d’une façon très directe, c’est pour cela que ce livre touche. Mais évidemment, à l’inverse, cette immédiateté dans la description, ne permet pas un certain recul et une construction plus littéraire peut être plus ambitieuse. Néanmoins un œuvre plus qu’intéressante, dont la lecture marque incontestablement.

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Le Feu - Carnets de guerre

J'ai très apprécié ce livre qui immerge dans des scènes de vie au coeur de l'infanterie de la première guerre mondiale. Roman historique très intéressant écrit par Henri Barbusse, intellectuel écrivain connu avant la guerre, qui s'est engagé volontairement aux premières lignes du front. Ces 24 chapitres permet de se rendre compte de moments particuliers communs aux poilus qui ne sont pas décrits dans les livres d'histoire, de se plonger dans leur vie quotidienne d'ennui, d'horreur, de souffrance dans les tranchées pleines de boue. Certains passages sont écrits en langage familier des combattants qui entouraient l'auteur. La prise de conscience de cette période douloureuse est totale et je sors de cette lecture bouleversée mais satisfaite d'avoir lu ce grand témoignage.

Mes lectures m'amènent souvent vers d'autres et celle-ci me dirige vers un autre célèbre roman sur la première guerre mondiale, celui de Erich Maria Remarque, A l'Ouest, rien de nouveau.
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Le Feu - Carnets de guerre

Quand la Grande Guerre éclate en 1914, Henri Barbusse a 41 ans et s'engage volontairement, malgré une santé fragile. Il fait donc partie de ces "vieux" poilus qui ont déjà connu la vie et la guerre.

En plus de se battre pour son pays, Henri Barbusse va tenir un journal pendant les 22 mois de sa mobilisation, il va y raconter sa vie de soldat et nous faire découvrir son escouade (Paradis, Volpatte,...) entre première ligne sous le feu et cantonnements oisifs.



Outre l'horreur des combats et la dureté de la vie sur le front ce qui frappe c'est la diversité des hommes qui composent l'armée française. Age, origine, richesse, ... chacun apprend à cohabiter avec l'autre, à se rassurer mutuellement et à trouver ensemble un peu de réconfort dans les maigres diversions qu'offrent ces paysages désolés. On finit par s'attacher à tous ces personnages, rendus vivants par le style "oral" de l'écriture de Barbusse, et les pages filent sous les doigts.



Il y a certes une qualité d'écriture et de narration, mais c'est il me semble, le travail de journaliste (métier d'origine de Barbusse) qu'il faut souligner et qui lui a d'ailleurs valu le prix Goncourt en 1916, car pour une fois quelqu'un racontait véritablement ce qu'il se passait sur le front.



Un des meilleurs livres sur la période et un bon prix Goncourt.
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Le Feu - Carnets de guerre

J’ai été amenée à lire Le Feu des éditions Invenit dans le cadre d’un de mes cours. Nous devions choisir parmi une sélection d’ouvrages d’éditeurs indépendants de la région, et la violence hypnotisante de la couverture de cet album m’a tout de suite attirée. Et en commençant ma lecture, je me suis pris une claque !

Je n’avais jamais lu, ni même entendu parler du Feu d’Henri Barbusse. Pourtant ce roman, sous-titré Journal d’une escouade, est un des témoignages pionniers de la Grande Guerre. Publié en 1916, il est l’un des premiers à contredire ouvertement le discours officiel et à raconter la vérité sans filtre sur l’enfer des tranchées, la barbarie des combats et l’absurdité de la guerre. Le Feu rencontre un important succès dès sa parution et obtient même le prix Goncourt en 1917.

Près d’un siècle après la parution de cette œuvre emblématique, les éditions Invenit se sont emparées du Feu et en proposent leur vision dans un magnifique album. Bien plus qu’une simple réédition de ce célèbre texte, un véritable travail de (re)création a été fourni. Quatre parties structurent cet album : « Un drame humain », « La vie en ruine », « L’enfer » et « La mort en héritage ». Et dans chacune d’elles, une sélection d’extraits soigneusement choisis pour leur pertinence et où chaque mot sonne comme un coup de poing reçu en plein cœur. Bien que l’on ne lise alors qu’une petite partie du roman, la force du texte nous frappe de plein fouet et nous plonge au cœur d’un enfer à peine imaginable.



Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2017/12/25/le-feu-henri-barbusse-et-francois-boucq/
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Le Feu - Carnets de guerre

Pourquoi ne l'ai je pas lu plutôt ?

Henri Barbusse pour moi n'était qu'un nom de rue. Je me disais que ce devait être un résistant de la seconde guerre mondiale.

Après avoir fini ce livre, je ne comprends toujours pas pourquoi on ne me l'a pas fait lire au lycée comme un grand classique.

C'est à l'adolescence, quand, garçon, on est attiré par la chose militaire qu'il faut lire ce livre. Ce n'est pas un livre antimilitariste, c'est un vaccin contre la guerre.

Il commence très lentement, on s'ennuie presque, on dirait une chronique de la vie paysanne au XIX avec cet argot parfois incompréhensible. Puis tout va très vite, la description d'un village bombardé vient vous secouer de ce début de torpeur, viennent ensuite les bombardements et le combat qui vous prennent aux tripes . L'apothéose est sans doute la visite à l'infirmerie, à moins que ce soit le retour à l'arrière avec le dégoût qu'il inspire. Les films de guerre de ces dernières années nous ont montré l'horreur de la guerre, mais ce sont des contes pour enfants par rapport à la puissance de l'écriture de Barbusse
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Le Feu - Carnets de guerre

Quatre cent pages de Première Guerre Mondiale, de tranchées, d’explosions, d’obus, de boue, de froid, de peur, d’hiver, de camaraderie, de brefs répits, puis à nouveau des fusils, des assauts, des saignements, des déchirements, des feux, des pansements et des morts, des morts, des morts. Sur ce seul thème, une vraie leçon de littérature où par le talent des mots on est plongés dans la gadoue et l’enfer.
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Le Feu - Carnets de guerre

Ces écrivains qui ont vécu l'horreur de la guerre de 14-18 nous subjuguent: M.Genevoix, B.Cendrars, J.Giono, et ici H.Barbusse. Leur livres ne sont pas des romans, mais des témoignages poignants de la réalité: les terribles souffrances imposées à des jeunes hommes au cours d'une guerre faite de combats stupides, menés par un commandement incompétent, sans souci du nombre de vie humaines perdues. Ces jeunes hommes n'étaient que des munitions comme les autres.

H.Barbusse ajoute un angle de vision touchant: les dialogues de ces soldats, gens simples, sympathiques, généreux, dont la plupart vont tomber car ils sont en première ligne, mais qui vivent entre eux une camaraderie, une solidarité à toute épreuve, et ne se plaignent pas, nous sont offerts dans leur grande vérité et dans leur simplicité.

Ces dialogues constituent un apport décisif et très riche à la connaissance que nous devons avoir de notre Histoire, mais aussi à notre littérature.

A noter que ce livre a été écrit dès 1915: il nous parle de l'horreur, qui était là, déjà. Mais on a su ensuite qu'elle n'en était qu'à son début.

J'ai lu des critiques sévères de cet auteur en raison des errements politiques qui ont été les siens dans la seconde partie de sa vie. Ces errements sont condamnables, bien entendu, mais me paraissent n'avoir aucun lien avec la richesse et l'intérêt du témoignage de jeunesse que constitue "Le Feu".
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Le Feu - Carnets de guerre

Énième tentative pour ce témoignage de bougres malmenés dans cette guerre atroce, la première guerre mondiale. Malheureusement, je passe à côté malgré mon insistance pour cette oeuvre. Le choix de l'auteur de nous transmettre son vécu avec le parler patoisant ou argotique des hommes qui l'entourent m'est difficile. La lecture n'est pas fluide à mon goût. Les ouvrages de M. Genevoix, Dorgelès, Giono, Cendrars me conviennent mieux. Je ne mets pas en cause la qualité artistique, je suis hermétique au style. Il faut savoir qu'à l'origine chaque chapitre paraissait dans un journal comme un épisode documentaire. Est-ce le choix d'édition originel qui constitue un format indigeste pour moi ?

Je ne crois pas. Mille excuses Monsieur Barbusse, J'aurai tant voulu...
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