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Citations de Emile Nourry (39)


Tout d'abord la magie est une connaissance,un ensemble d'hypothèses.de théories et de représentations. On a même dit que c'était un science, j'estime que c'est une philosophie, mais une philosophie rudimentaire. Le magicien s'est longtemps confondu avec le physicien, le Physicus, l'homme qui étudie la nature le savant des choses naturelles.
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Celse écrivait « Si les hommes s'applaudissent de leurs connaissances magiques, les aigles et les serpents en savent, en cela, autant et plus qu'eux. Car ces animaux connaissent de nombreux remèdes contre les poisons et les maladies ils connaissent la vertu de certaines pierres qu'ils emploient à la guérison de leurs petits, pierres dont les hommes font si grand cas, que, s'ils en trouvent par hasard, ils pensent avoir acquis un trésor. Origène qui nous rapporte ce passage remarque que Celse entend ici par magie « l'expérience ou l'instinct qui guide les animaux.
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Il est très fréquent de voir considérer l'éternuement comme la preuve que quelqu'un d'autre, ami ou ennemi, s'occupe de celui qui éternue ou plus précisément parle de lui, le loue, le blâme ou le maudit. L'éternuement est-il dû alors à une sorte de visite de l'étranger ou à une espèce de commotion provoquée par l'incantation ou le charme que constitue la parole ? Il est impossible de le dire il semble qu'il s'agisse là de quelque chose qui tient à la fois de la télépathie et de l'envoûtement.
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L'histoire de Christophe est des plus étonnantes. La Légende dorée en a donné une version qui est devenue classique. La voici, avec quelques abréviations
Christophe était un géant de la terre de Chanaan, haut de douze coudées et d'un aspect terrible. Il entra au service d'un puissant roi, parce qu'il avait entendu dire que ce roi était le plus puissant du monde. Ayant remarqué que le roi se signait dès que l'on prononçait le nom du diable, il en conclut que celui-ci était plus puissant que son maître et résolut de se mettre à son service. Il le. rencontra dans le désert et fit route avec lui mais en arrivant à un carrefour, le diable aperçut une croix et prit soudain la fuite. Christophe, l'ayant rejoint, lui demanda la cause de sa frayeur et le diable, pressé de questions, fut contraint d'avouer que Jésus-Christ était plus puissant que lui.
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Parmi les époux sans enfants, les uns s'adressent aux pierres ou aux sources, les autres plantes et aux animaux et s'efforcent, par leur contact ou par la sorte de communication d'obtenir la fécondité dont ils les croient
les distributeurs. A un stade plus avancé de l'évolution religieuse, parmi les affligés, les uns invoquent les astres, d'autres les ancêtres qu'ils imaginent domiciliés dans les anciens objets de leur adoration. Enfin, grâce au progrès religieux, on imagine des dieux semblables, mais supérieurs à l'homme. Ce sont eux alors que l'on prie de descendre dans la couche des femmes stériles et de remplir auprès d'elles le rôle éminemment saint de procréateur.
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Le prodige de la liquéfaction dans le catholicisme a beaucoup plus grande allure; il ne s'agit plus d'une simple résine odoriférante, mais du sang du Christ ou des saints martyrs. Il semble que quelque chose de leur âme y subsiste encore, et l'émotion des souvenirs se joint à la surprise que provoque le prodige.
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Les religions païennes du monde antique avant de mourir sous les coups des missionnaires évangéliques, eurent souvent l'occasion de se confronter entre elles. Le commerce, les voyages, la guerre, la science, les arts furent autant de raison de contact. La rencontre fut chaque fois fertile en résultats inattendus ; mais les plus pittoresques furent sans contredit provoqués par les migrations des dieux.
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Saint Nicolas ou le père noël joignent toujours aux bonbons, aux jouets, des livres d'images et s'il s'agit des tout-petits, bien souvent des contes de fées. n'est-ce pas là comme un témoignage sensible de la continuité cachée de la vie des croyances ? Les fées sont certes des personnages de moins en moins vivants et de moins en moins réels ; toutefois ne discernez vous pas encore, bien qu'à peine visibles, leurs pâles fantômes qui sortent des pages de Perrault ou de Mme d'Aulnoy et s'évanouissent dans l'éclat des lumière qui dans la crèche auréolent le petit Jésus ?
p 72
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Tous les peuples anciens de la Méditerranée donnèrent une grande attention aux songes et les érigèrent fréquemment en oracles : Égyptiens, Chaldéens, Perses, Mèdes, Grecs et Romains, admettaient tous que certains songes étaient envoyés par les dieux. Cette crédulité n'était pas particulière aux gens du peuple ; poètes et philosophes partageaient l'opinion commune : « Les songes viennent de Zeus, dit Homère, il est le seul dont la voix les appelle des régions lointaines où bourdonne leur essaim », et Platon déclarait « Dans le calme de la nuit, les génies répandus dans les régions éthérées viennent se reposer auprès de nous, impriment à nos âmes des idées dégagées des sens et nous transmettent les ordres de Dieu. » Porphyre nous dit que Pythagore avait appris l'art d'interpréter les visions du sommeil en voyageant chez les Chaldéens, les Hébreux et les Arabes ; il estimait, en tout cas, que les songes sont envoyés aux hommes par les démons ou les héros qui emplissent l'atmosphère.
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L'éternuement chez les peuples les plus variés est l'objet d'interprétations et de pratiques que l'on classe ordinairement parmi les superstitions. Dans la Grèce d'Homère comme dans l'Allemagne du Moyen âge ou les Nouvelles- Hébrides de nos jours, l'éternuement est un présage. Et qu'il s'agisse de la Rome de Tibère, de l'Angleterre d'Elisabeth ou de l'Espagne contemporaine, on retrouve partout des salutations équivalentes à notre : Dieu vous bénisse ! Croyances et coutumes ne sont pas moins répandues que les haches de pierre ou les flèches de silex que l'on a ramassées dans tous les coins du monde et dont on a rempli les vitrines des musées préhistoriques.
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Le culte des pierres, des sources et des fleuves des arbres et des bois, qui s'efforçait de canaliser les secrètes énergies, de la nature ou d'orienter ses forces invisibles au profit de l'homme, remonte de très lointains millénaires et ne semble pas encore sur, le point de disparaître.
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L'église fut la grande ennemie de la danse, non pas seulement comme pourraient le faire croire certains moralistes pieux ou certains sermonnaires, parce qu'elle était une occasion de licence, mais parce qu'elle se liait le plus souvent à de vieilles pratiques païennes qui prolongeaient elles-mêmes d'immémoriales coutumes.
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La magie est à la fois une connaissance, un art et culte chez les primitifs, un et bien qu'on la trouve souvent réduite ou à peu près à un art comme chez les sorciers guérisseurs de nos campagnes, elle n'a vraiment tout son épanouissement que lorsqu'elle réunit la théorie, l'art et le culte.
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Il ne suffit pas d'être assuré qu'un historien n'avait pas de raisons de nous tromper. Il faut encore vérifier l'exactitude de ses diverses affirmations. Lorsqu'un témoin nous rapporte sincèrement un fait, il peut cependant nous induire en erreur s'il a été victime d'une imposture ou d'une apparence. Cette possibilité de fraude ou d'illusion semble d'ailleurs s'accroître lorsqu'il s'agit du miracle. Nous sommes, par suite, conduit à nous poser une question préliminaire. Les faits miraculeux qui nous ont été rapportés sont-ils recevables, si tous ceux que nous pouvons étudier de près s'expliquent par une crédulité que l'on a abusée, lorsqu'elle ne s'est point elle-même abusée?
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... La vision du monde des âmes n'est pas le fruit d'un véritable voyage dans cet au-delà, dont nous continuons à tout ignorer, mais le produit d'un cerveau particulièrement préparé ou organisé. Les narcotiques ont joué jadis un large rôle et le jouent encore chez les demi-civilisés. L'entrainement ascétique, avec l'affaiblissement psychique et l'excitation nerveuse qui en résultent, constitue la grande source des visions sincères. Mais il n'y a pas qu'une préparation du terrain, il y a aussi celle du contenu des visions. Chose remarquable, la méditation, qui contribue puissamment à modifier l'organisme, et surtout le psychisme, fournit aussi la matière des songes du sommeil et des visions de l'extase. Et, d'autre part, elle-même ne fait qu'utiliser des souvenirs, tous puisés dans l'enseignement religieux ou la lecture de la vie des saints.
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Cette recherche n'aura pas été vaine si elle a mis en lumière les liens profonds qui unissent les religions vivantes aux religions mortes. Les pratiques bouddhiques ne sont en l'occurence que des survivances vishnouïtes et les reliques du Bouddha les reliques d'un passé plus lointain ; elles nous font remonter jusqu'aux vieux cultes naturalistes primitifs ou l'animal, l'arbre et le soleil étaient de véritables êtres divins.
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Les corps des fondateurs de religions et des réformateurs religieux furent souvent l'objet d'un culte. Cependant quelques-uns d'entre eux tels Numa, le Christ ou Mahomet sont partis pour le séjour des dieux en corps et en âme, ne laissant presque rien de leur personne corporelle à leurs adorateurs, sauf quelques menues misères : barbes, cheveux, ongles et dents.
Mais ils avaient eu une garde-robe, des objets ménagers ou des objets de dévotion, une habitation. Il restait en certains lieu des arbres, des pierres ou des édifices témoins de leurs miracles ou de leurs bienfaits, ce furent autant de sources de reliques. On en trouve parfois de singulières. Ne put-on pas contempler pendant plusieurs siècle après sa mort l'ombre de Bouddha ? Hiouen-Tsang raconte, en effet, qu'il visita deux places où, dit-on, Bouddha aurait laissé son ombre lumineuse...
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Sous la domination romaine, les cités de la Gaule avaient toutes leur déesse ou leur génie : Bibracte sa "Dea Bibracta", Nîmes sa "Nemausis", Bordeaux sa puissante "Tutela", Besançon son génie "Vesontio". Nos antiquaires de l'avant-dernier siècle ont trouvé une inscription : "Genio Arvernorum", au Génie de l'Auvergne. Ces génies et ces déesses n'étaient que des adaptations ou des romanisations des fées et des esprits celtiques. Les uns et les autres devaient disparaître devant la foule des saints apôtres et des saints patrons des villages et des villes.
Les fées furent surtout des divinités topiques, des protectrices des lieux écartés ou déserts : bois, lacs, forêts, rochers, et la domination romaine fut de trop courte durée pour en venir à bout. Au temps de Jeanne d'Arc et même beaucoup plus tard, le clergé lorrain devra lutter pour réduire au silence les fées toujours turbulentes. Dans toute l'Europe la mythologie rustique se confronte longuement avec le christianisme et, grâce à des compromis, à des adaptations, à des combinaisons inattendues, les fées se christianisèrent.

(in : Additifs à "En marge de la légende dorée")
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La croyance à la signification des songes se retrouve dans le Nouveau Testament. Les mages apprirent ainsi qu'ils devaient retourner dans leur pays par un autre chemin. Joseph, l'époux de la Vierge, reçoit, durant son sommeil, toutes les communications divines qui lui sont nécessaires pour régler sa conduite dans les cas difficiles. C'est de cette façon qu'il est successivement averti d'avoir à ne pas répudier Marie devenue enceinte par la grâce de Dieu, à fuir en Égypte avec Jésus et sa Mère, à revenir en Palestine une fois tout danger passé, enfin à se retirer en Galilée. La femme de Pilate fait dire à celui-ci : « Qu'il n'y ait rien entre toi et ce Juste, car j'ai été aujourd'hui fort tourmentée en songe à son sujet. » Et Matthieu, qui nous rapporte ce propos, est loin de le désapprouver.
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Les Hébreux furent de fervents adeptes de l'onéiromancie. D'après le Pentateuque, c'est en songe que Jéhovah parle ordinairement aux hommes. Au temps de Saül, les songes étaient mis sur le même rang que l'Urim et que les prophètes. Élie déclare à Job :
« Dieu parle par des songes, par des visions nocturnes,
Quand un profond sommeil pèse sur les mortels,
Quand ils dorment sur leur couche.
À ce moment il leur ouvre l'oreille
Et y scelle ses avertissements » (Job XXXII, 15-16)
(...)
En fait, l'Ancien Testament nous fournit nombre d'exemples de ces manifestations divines.
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