Membre de la collection "Je lis seul.e +" de la maison La Bagnole, "Les Brins" démarre les aventures d'un quatuor de personnages, sorte de "gardiens de la nature", comme le sont Les Gnoufs, Les Minimoys, les Ents ou encore les elfes de toute forme. On les appelle des "Brins".
Mousse, Foin, Rose et Menthe sont un petit groupe d'amis, des "Brins", qui deviennent "solutionneurs" une fois un certain rite de passage effectué. On les décrit comme des êtres assez petits, à la peau dans les tons verts, aux cheveux feuillus et aux pattes griffus, chargés de régler les enjeux climatiques une fois devenus solutionneurs. Seulement, comme la plupart des rites de passages, participer au parcours demande d'être majeurs. Mousse et ses amis estiment que le "parcours pour enfants" est trop faciles et donc, décident d'attendre que tous les autres Brins soient occupés à suivre les concurrents adultes pour se lancer eux-même dans le parcours. Il leur faut récolter des statuettes, dissimulées un peu partout sur le parcours. Ce dernier constitue la première épreuve. La seconde partie est un parcours en trois phase: une mare de boue, un tunnel sombre et une chute vertigineuse.
J'ai trouvé difficile de savoir qui était qui, au début. On ne fournit aucune descriptions textuelles des physiques de chacun et il faudra user des illustrations pour finir par savoir qui est qui. Celui qui ressemble au héro de Sweet Thooth, c'est Mousse, le héro et le narrateur. Celui qui a la coupe de cheveux en paille, la plus petite taille et une dent manquante, c'est Foin. Celle qui a une queue de cheval s'appelle Menthe et celle vêtue de rose s'appelle Rose ( Sérieusement?).
De manière générale, j'ai trouvé le tout déjà vu et survolé. Des créatures de la forêts comme "gardiens" de la nature, des enfants qui en ont marre qu'on les traitent en enfants, une compétition pour choisir les plus méritoires, un gros Méchant revanchard, on ne sort pas des sentiers battus, on se tient même sur l'autoroute. Déjà, je suis déçue d'une chose: On parle d'entités chargés de changer les choses sur la questions des changements climatiques. Or, on en attend pas du tout parler . On nous explique que les "Brins" recevront des "dons", j'imagine que c'est avec ça qu'ils pourront "changer les choses", mais chercher des statuettes plus ou moins bien dissimulées et parcourir les bois, c'est une façon plutôt superficielle de se choisir des solutionneurs. En quoi avoir des compétences physique va t-ils les aider à "solutionner" des problèmes de changement de température globale, de pollution généralisé, d'espèces menacées, etc. Je ne vois pas de corrélation entre faire un parcours et être un gardien de la forêt, à part développer de bons mollets. J'aurais au moins voulu des résolutions de problèmes concrets, quelque chose qui traite la stratégie écologique et un gage d'altruisme ou d'empathie, bref, de "vraies" qualités pour avoir de "vraies" solutions! Peut-être quelque chose dans la veine du film "Ferngully", dans lequel les "gardiens" ( des fées), avaient de réelles connaissances sur leur monde tropical et leur vocation d'équilibre ne reposait par sur de la compétition, mais plutôt une unité et une compréhension de leur milieu. Pour preuve, même adulte, je garde de leur enseignements.
Certains adultes sont même des tricheurs et des frimeurs. Ce n'est pas exactement ce que je qualifierais de "méritoire". Heureusement, ils ne deviennent pas solutionneurs. de plus, je vois mal en quoi chercher des bois de bouts renvoie à de grandes qualités interpersonnelles. Si ce n'était des quatre enfants qui ont eu au moins le mérite de travailler en équipe, les adultes pour leur part, sont largement décevants.
Bien honnêtement, ce parcours dans les bois était ennuyeux, pas difficile et répétitif. Les personnages se déplacent plus qu'autre chose, ça manque de consistance et d'audace. On grimpe une branche, on fait un saut à la perche, on glisse, on saute. La seconde partie est un peu plus périlleuse, avec des tunnels à choisir ( classique) , une mare à traverser et une falaise à descendre. Encore une fois, ce n'est pas passionnant et j'ai vu ces "périples" dans plusieurs autres romans.
À partir d'ici, il y aura des divulgâches - et toujours pas d'enjeux climatiques.
Les "Méchants" sont prévisibles, comme le sont les méchants sans complexité. On a des "Malanches", l'inverses des Brins, qui sont bruns et secs, pourris et parasités de champignons, méchants et égoïstes. Je trouve quand même leur allure bien plus cool! Le Grand Méchant est un plantologue, un Brin qui parle aux plantes. Il a vu sa femme et sa fille périrent de chaud sous un bocal de verre, prisonnières d'un jeune humain. Depuis, il cri vengeance. Un Grand Méchant très très classique et sans grande personnalité, qui bien sur, se réjouit d'arracher les coeurs de jeunes Brins ( Tient! Comme le Prête dans "Indiana Jones: le Temple Maudit"!) et comme le hasard fait les choses, Mousse a reçu un "coeur de rubis", et est donc un plantologue aussi. Encore un rubis, c'est quoi cette obsession des autrices avec cette pierre?? Ça doit faire dix romans qui se servent de cette pierre, changez donc de caillou! Hum, hum. Bon, en fait, y a que moi que ça agace.
Dans la seconde partie, la Nature confère des pouvoirs aux Brins: Parler aux plantes pour Mousse, parler aux animaux pour Rose, parler à la pluie pour Menthe et on ne sait pas pour Foin ( j'espère que ce sera quelque chose d'un peu moins déjà vu ). Ils peuvent même choisir de porter le nom de leur pierre, ce qui fait que Mousse devient "Rubis"...Honnêtement, je trouve ça dommage, parce que Rubis, c'est quétaine.
Mais moins quétaine que l'activation de leur pouvoir grâce au fabuleux ( et terriblement déjà vu) pourvoir des...émotions. Sérieusement...Pourquoi on en revient toujours aux émotions fortes, c'est trop demander d'avoir un pouvoir qu'il faut pouvoir maitriser avec logique et méthode? Les émotions, ça ne se cré par d'un simple coup de tête, surtout dans l'urgence, ce n'est pas pratique. Et encore une fois, en quoi avoir des pouvoirs activés par des émotions va changer quoique ce soit aux feux de forêts, aux habitudes humaines, aux plastiques omniprésents, aux GES, etc??
Bon, je sais que je suis rabat-joie, mais l'originalité est un de mes principaux critères et je ne trouve rien d'original dans cette série. Pire, je déplore l'extraordinaire secondarité des personnages féminins principales, le fait que la seule autre fille soit une jolie chipie ( un autre beau cliché) et le Méchant un énième cas de "je me vengerai, je me vengerai", pour citer un célèbre sorcier. Au final, les enjeux climatiques sont formidablement absents, on apprend pas grande chose sur la nature, a part les pierres et quelques plantes fournies en bonus à la fin. Encore une fois, connaitre des pierres est parfaitement inutile face aux changements climatiques, je ne vois même pas pourquoi on a tabler sur ça à la fin. Pourquoi pas des idées de comportements à adopter? Ou des faits sur les écosystèmes? Bref, je trouve que le livre rate sa cible, surtout en tenant compte de la 4e de couverture. La plume n'est pas spécialement entrainante non plus, donc le tout à un côté très plat. Un roman d'aventure sans profondeur, comme j'en vois beaucoup.
C'est donc un avis moyen pour ma part.
Pour un lectorat du 2e cycle primaire, 8-9 ans.
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