Rachel Ouellet

"Pourquoi faut-il rester attaché dans la voiture quand la ceinture est aussi peu confortable ?" (...)
Etant donné que l'aspect sociale est peu développé chez l'enfant autiste en bas âge, le bénéfice de plaire aux autres est presque inconnu. La conscience du danger est également faible, parce que l'enfant n'a pas encore les capacités cognitives nécessaires. Ne comprenant pas nos exigences, la personne autiste ne perçoit qu'un refus. Selon elle, on l'empêche de répondre à son désir, comme celui de détacher sa ceinture, qui gêne ses mouvements. Comment gère-t-on la situation, alors ? En donnant un caractère positif à la ceinture. "Si tu restes attaché dans la voiture, mon chéri, tu auras droit à une belle poignée de Smarties !" Et on diminue les Smarties jusqu'à les faire disparaître complètement, quand la ceinture est devenue un automatisme.

Votre enfant parle encore des Pokémon. Dites-lui que vous comprenez que ça l'intéresse, mais pas vous. Que vous pouvez l'écouter parfois, pour lui plaire, par amour pour lui. Mais comment réagirait-il s'il devait vous écouter parler de recettes de cuisine pendant des heures, chaque jour ?

Lorsque l'enfant met dans sa bouche des objets non adéquats, je recommande de traiter ce problème comme on le ferait avec un tout-petit : tout ce qui est dangereux est gardé hors de portée, sous clé si vous le jugez nécessaire. Pour le reste, si ça ne change pas grand-chose, vous pouvez laisser tomber. Car tenter de faire comprendre à un enfant autiste avec une déficience intellectuelle que c'est sale donnera peu de résultats. On lui fournit plutôt une belle mâchouille ! [objet à mâcher]

Les outils visuels ne servent pas à travailler le langage et l'acquisition du vocabulaire. Les outils visuels sont des guides. des guides qui expliquent et simplifient. Ils doivent donc être facilement compris par la personne autiste. Une autre règle en autisme est que, si l'outil n'est pas rapidement maîtrisé et n'apporte aucun résultat, vous n'avez pas ciblé le bon besoin, ou l'outil proposé n'est pas adapté.

Pour le moment, si l'enfant est en bas âge et surtout s'il n'a pas acquis le langage verbal, l'exploration du monde matériel et concret s'avère une meilleure avenue. D'autant plus qu'elle répond à son intérêt pour les sensations, à sa curiosité du monde, et que c'est ce qu'il a besoin de développer en premier lieu.

[La flexibilité cognitive] permet de bien gérer les changements et les imprévus. Plus nous augmentons notre flexibilité cognitive, plus nous développons nos capacités d'adaptation en général. Nous sommes donc plus efficaces, plus calmes, et nous prenons de meilleures décisions dans notre vie de tous les jours.

L'autre est abstrait. Cela explique en grande partie les difficultés sociales des personnes autistes. Comprendre les autres, faire de l'introspection (s'analyser soi-même), reconnaître et gérer ses émotions, de même que celles de son entourage, forme un long parcours que peu arrivent à suivre jusqu'au bout.

Lorsqu'un enfant autiste s'intéresse à quelque chose qui n'est pas dangereux, il faut simplement lui permettre de l'explorer. Et, une fois qu'il en aura fait le tour, l'intérêt disparaîtra.
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Une fois que l'enfant autiste comprend ce qui se produit, il passe à autre chose.

Nous avons tendance à vouloir amener l'enfant autiste à regarder les choses comme nous. Nous avons alors le réflexe de l'empêcher d'aller sous la table [par exemple]. Ou de tenter d'attirer son attention sur un livre plutôt que sur le ventilateur qui fonctionne.

Plusieurs troubles du comportement découlent d'un manque de compréhension des besoins des personnes autistes non verbales et de leur forme de communication. Même si les comportements sont négatifs, il faut toujours garder en tête qu'ils expriment quelque chose.