Rachel Seiffert

« Soudain, il s’est rappelé ce que leur sergent - instructeur disait souvent des gens qui posent trop de questions .Parents , amis , inconnus qui te coincent à un comptoir de bar et veulent savoir comment tu t’en tires …… »

« Tu pourrais être obligé de tuer quelqu’un , un jour . Est - ce que tu y penses ? [ …. ] .

« Joseph avait l’habitude de rire , à chaque fois que le sergent disait ça . »



Quelques passages de cette histoire subtile , intime , sorte d’état lieu des relations complexes entre Alice et Joseph , elle est infirmière, lui peintre .



Tous deux , proches de la trentaine se rencontrent à Londres , certes , ils sont très amoureux , mais lorsque celle - ci le présente à son grand - Père l’intimité se dérobe, Joseph ne révèle rien de son passé alors qu’Alice lui conte son histoire : sa mère l’a eue très jeune , à l’âge de dix- sept ans , son père n’a jamais voulu entendre parler d’elle , plus tard ils s’écriront ……jusqu’à …..

Alice ne parvient pas à percer le mystère du passé de Joseph : or , quand elle présente à son grand - Père David , elle ignore que son amant , un ancien « squaddiie « a fait partie des troupes britanniques envoyées en Irlande du Nord pour des opérations de maintien de l’ordre .



Le vieil homme , lui , taciturne , taiseux , inaccessible —— ancien pilote de bombardier au Kenya —— devine les blessures secrètes de Joseph .

Une étrange complicité s’installe entre son amant et David , qui confronte Joseph à ses fantômes .

Cela décontenance Alice .

Est - ce que vous avez le droit de tout savoir sur quelqu’un ? .

Ce passé oppressant ressurgit analysé finement par l’auteure , elle a réalisé une enquête dans une clinique spécialisée auprès d’anciens soldats victimes de stress - post traumatiques .

L’histoire d’amour se ternit , Alice ne trouve plus sa place au sein de cette relation triangulaire , se sent exclue , son amour la conduit au bord du gouffre ….

Débats intérieurs subtils d’hommes brisés par la guerre et espoirs fous d’une femme amoureuse .

Tels sont les enjeux de ce récit dans lequel je ne suis jamais vraiment entrée !

L’impression de l’avoir déjà lu ….



« Encore .Encore et toujours .Pourquoi est- ce que ça persiste ainsi ?

Qu’avons - nous de plus à nous dire ?

Aujourd’hui , je ne me souviens de rien . Rien de rien . »

FRANK MC GUINESS .

Trois prénoms. Trois nouvelles. Trois périodes dans le temps. Trois perceptions différentes de l'Histoire commune du peuple allemand. "La chambre noire" de Rachel Seiffert nous convie à feuilleter un album de photos souvenirs, dont de nombreux allemands voudraient qu'il n'ait jamais existé. Trois nouvelles qui vont crescendo dans la découverte de l'horreur.



"Helmut" raconte l'histoire - presque banale - d'un enfant né en 1921 dans une modeste famille berlinoise. Helmut est atteint d'une affection congénitale qui le prive d'un muscle de la poitrine. Rien de grave, sauf que ses capacités musculaires seront - toute sa vie - limitées malgré les exercices thérapeutiques. C'est à l'école qu'Helmut apprendra qu'il est différent, au cours d'une inspection du professeur de gymnastique. "Helmut se retrouve avec les petits gros, les dents cariées, les amorphes, et il ne comprend pas pourquoi. Mais une fois que sous les yeux silencieux de sa classe il est prouvé qu'il n'arrive pas à lever son bras droit aussi haut que les autres, à cet instant, il découvre qu'il est imparfait". Sa puberté coïncide avec l'arrivée du 3ème Reich. Helmut décide d'arrêter sa scolarité et de travailler avec son père dans le magasin de photos de Gladigau. Parallèlement à la photo, Helmut se passionne pour le trafic ferroviaire. Cela lui servira à comprendre les évolutions de la guerre. Parce qu'Helmut - comme ses parents - est un fervent nazi, persuadé de la victoire et totale du régime.

"La chambre noire" est un roman de l'écrivaine britannique Rachel Seiffert, publié en 2001. Le roman suit l'histoire de trois personnages qui, à des moments différents de l'histoire, ont été liés à l'Holocauste : une grand-mère allemande qui a vécu la guerre et qui garde un secret de famille, un jeune garçon allemand qui s'interroge sur les actes de son grand-père pendant la guerre et une jeune femme juive qui essaie de comprendre la vérité sur l'histoire de sa famille.



Le roman est bien écrit et raconté avec une prose simple mais puissante, qui capture l'atmosphère sombre et oppressante de l'Allemagne nazie. Les personnages sont bien développés et crédibles, et le roman explore de manière convaincante les thèmes de l'héritage, de la culpabilité et de la vérité historique.



Seiffert réussit à créer une atmosphère de tension subtile tout au long du roman, qui culmine dans une révélation finale choquante et émotionnellement intense. Le roman est également bien documenté, avec des détails historiques précis et des références à des événements et des lieux réels de la guerre.



Cependant, certains lecteurs pourraient trouver que l'intrigue est un peu lente à se développer, avec un rythme qui peut sembler lent à certains moments. De plus, le roman peut être dérangeant pour certains lecteurs en raison de sa description graphique de la violence et de la souffrance.



Dans l'ensemble, "La chambre noire" est un roman poignant et bien écrit qui offre une perspective unique sur l'Holocauste et ses conséquences durables. Bien qu'il puisse être difficile à lire à certains moments, il est un choix incontournable pour les lecteurs intéressés par l'histoire et la littérature de cette période sombre de l'histoire de l'humanité.