Le Pacha est un film franco-italien réalisé par Georges Lautner, sorti en 1968, d'après le roman "Pouce" de Jean Delion (Jean Laborde)
Sur aucun trottoir au monde une passe ne rapporte trois millions nets. C'était un beau métier, l'immobilier.
C'était un Niçois d'origine italienne qui travaillait dans le génie dès qu'il avait une mitraillette entre les mains.
De gros nuages noirs couraient au-dessus des toits. Une pelouse miteuse conduisait à l'immeuble. Elle servait de terrain de jeux aux enfants. Pour l'instant elle était déserte. Tous
les habitants avaient été évacués.
Le cordon de flics les retenait dans le lointain.
— C'est au troisième étage, dit le commandant.
Sa main désigna une fenêtre masquée par un store métallique. Un homme s'était retranché chez lui avec ses deux enfants. Il annonçait un massacre général si on cherchait à le débusquer. Verjeat secoua la tête.
— Les cocus deviennent de plus en plus casse-pieds, constata-t-il.
- fournier est un con, mais
il est honnête, par contre
un des gardiens est un poivrot , le second fréquente
les putes du bois et même
les travelos brésiliens lorsque vous, les policiers
leur foutez la paix.le troisième est plus inquiétant
il n'a pas de vice.il aime
tellement l.ordre et l,équilibre social qu'il rancarde vos collègues du
8 sur ce qui ce passe a la
banque. gratuitement.
le commissaire jervat le regarde.
- attention, jansen surveillez
vous,dit il votre bienveillance excessive finira par vous perdre.
Il se précipita chez le préfet dès son arrivée. Il fut reçu par un homme parfaitement désagréable. Comme il était lui-même de méchante humeur la scène entre les deux hommes fut de celles dont on regrettera toujours que l'électeur moyen soit privé. Il y prendrait peut-être des idées pour le prochain scrutin.
Contemple, cher Maurat, une belle gueule de pourri à qui le juge Delmesse ne demandera jamais de comptes. Il est vrai qu'il a les moyens de se payer une villa pour les vacances, une voiture à son prix, des pompes en coco par douzaines et des cravates par paquets de cent. En plus on lui a filé la Légion d'honneur. Et un jour il sera sénateur. Comme tout le monde. Quant à Alget je fais un pari : s'il ne lui survient pas aujourd'hui des bricoles, il sera au conseil municipal et se retrouvera en bonne compagnie. Tels sont les princes qui nous gouvernent et qui nous jugent. P210
Que des connards de Mai 68 soient maintenant devenus magistrats, admis à la rigueur. Mais qu'ils en profitent pour vider une vieille querelle en dequillant des policiers- et avec la bénédiction générale, braves petits juges courageux, propres et tout- c'était un joli retournement.
Il était exactement à mi-chemin de l'énorme réussite et de l'échec total. Avec le "cahier" de Serrano il pouvait espérer ce qui lui avait été refusé jusqu'ici. On citait toujours le cas de ce ministre, détesté et méprisé, que l'on retrouvait dans tous les gouvernements : il avait ses fiches et mieux valait le compter avec soit qu'en dehors. Mais s'il était convaincu de meurtre, c'était pour Philippe l'écrasement en flamme.
Il était costaud, le commissaire, et il entretenait sa forme. Cent abdominaux tous les matins, autant de mouvements à la barre tendue dans l'encadrement d'une porte, une heure de marche à vive allure, le sexe pas oublié, séance quotidienne avec l'épouse, la maîtresse ou une minette, parfois les deux, jamais les trois tout de même. Mais le résultat était là : à quarante-cinq ans le ventre plat, le jarret vif, le visage lisse, l'épaule large, pas de nerfs, ce qui est bien utile dans une police de jour en jour plus saladière. Germain Verjeat s'en amusait plutôt même ce jour-là.
Il sauta de la voiture avant même qu'elle s'immobilise. Il se trouva face à un commandant de gendarmerie qu'il connaissait vaguement.
— Le procureur vous attend, dit l'officier. Il est de mauvaise humeur.
— Ça tombe bien. Moi aussi.
Il soutenait par la parole et parfois l’action les mouvements d’émancipation. Ce n’était pas calcul, mais le fruit d’une réflexion à propos d’un progrès qui pour le médecin s’accomplissait par des bonds imprévisibles, aucune règle générale ne fixant à l’avance la succession des âges de l’humanité. Il ne s’indignait pas non plus de la vitesse avec laquelle s’accomplissaient les mutations. Elles étaient la rançon de la rapidité de l’information. Lorsque Voltaire vivait voici deux cents ans à peine, il fallait une bonne année pour que sa pensée la plus récente fît le tour de l’Europe. Aujourd’hui huit jours suffiraient pour que grâce à la radio et à la télé elle parvînt chez les Esquimaux, les Tchèques ou les Japonais. C’était une explication simpliste aux yeux de ceux qui vivent de la philosophie.