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Nicolas Le Flahec (Autre)
EAN : 9782072944437
304 pages
Gallimard (04/11/2021)
3.42/5   12 notes
Résumé :
Une ville pourrie, des politiciens tarés, de hauts fonctionnaires qui touchent et qui en croquent., des gangsters arrivés caïds de la drogue qui mènent tout ce beau monde à la baguette, tandis que d'habiles promoteurs pratiquent la "chansonnette"...
Bien sûr, direz-vous, encore une histoire qui ne peut arriver qu'en Amérique.
Eh bien non, Messeigneurs, pour une fois, ce joli conte de fées, c'est en notre doux pays de France qu'il se passe.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Né dans notre bonne ville à Lyon en décembre 1918 et mort en janvier 2007 à Paris, Raf Vallet a été chroniqueur judiciaire pour France Soir et L'Aurore, grand reporter entre 1964-1978.

Jean Laborde fut également romancier, sous son nom, mais aussi sous le pseudonyme de Jean Delion à la Série Noire où il publie des romans policiers, parfois burlesques, et des romans d'espionnage.

Enfin, sous celui de Raf Vallet, il renoue avec les thèmes politiques qui lui sont chers : corruption politique, vengeances et machinations…

Deux de ses polars qui sont devenus des classiques du 7eme art bénéficient en ce mois de novembre de Nouvelles éditions - fond Série Noire Sorti en 72 dans la Série Noire, puis en 73 en Carré noir, ce roman vendu à 50 000 exemplaires est le 2ème à être réédité cet automne dans la Série Noire.Comme Adieu poulet ! mort d'un pourri , ce roman emblématique des années 70 a à peine vieilli.
L'humour grinçant de l'auteur rend sa lecture jubilatoire malgré la pourriture endémique du système qu'il décrit… et qui semble toujours très actuelle.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Laborde Jean (pseud. Raf Vallet) – "Mort d'un pourri" – Gallimard /Série noire, réed. 2021 (ISBN 978-2-07-294443-7) – format 21cmx14cm, 298p.
– avec une préface (pp. 7-13) de Nicolas le Flahec
– réédition de l'original publié en 1972 – photo de couverture : affiche du film éponyme tiré de ce roman, réalisé par Georges Lautner et sorti en 1977, avec Alain Delon.

Il y a peu, j'avais relu "Adieu poulet !" (cf recension), roman du même auteur qui connut un grand succès à l'époque de sa sortie (1974), réédité par Gallimard quasiment en même temps que celui-ci : les problématiques abordées sont toujours d'actualité, le monde dit "des affaires" ne change guère.

Je puis commencer cette recension par le même constat que les précédent : il s'agit tout d'abord d'un roman policier de grande qualité au style sec et dépouillé, doté d'une intrigue rondement menée, de personnages bien campés, bref, un de ces récits de type "machine à lire" que le lecteur lit jusqu'au bout pratiquement d'une seule traite.

La quatrième de couverture résume parfaitement l'intrigue :
"l'assassinat d'un promoteur immobilier et la disparition d'un précieux caher dans lequel il notait tout un tas de petits secrets mettent le gotha politico-financier sur les dents [...] Puis un député véreux et suspect numéro un est liquidé à son tour. La fille du promoteur et le bras droit du politicard feraient de parfaits coupables, mais ni l'un ni l'autre n'ont l'intention de servir de boucs émissaires."

Des décennies plus tard, ça se relit sans peine, le récit n'a pas pris une ride, bien au contraire : les affairistes prospèrent plus que jamais, ils ont même réussi à faire élire à la présidence de la République un Macron à leur mesure et dévotion.

Les lectrices et lecteurs ayant vécu ces années-là – celles de l'après-mai 1968, de l'enterrement définitif du Général de Gaulle, de l'arrivée au pouvoir des technocrates à la Giscard (ancêtre politique direct du Macron), du grenouillage des élus de tout bord –, ces lecteurs reliront ce classique du polar-politique français en y retrouvant toute une ambiance.
Les "cercles informés" auxquels appartenait Jean Laborde (pseud. Raf Vallet) étaient alors convaincus que toute la corruption tournait autour des clans issus des "intrigues de 1958 et la guerre civile ratée de 1962", réunissant d'un côté les "barbouzes" du SAC (pp. 66, 94, 118, 193), opposés aux ex-militants de l'OAS (p. 118, 144, 201), finissant par passer alliance pour mieux piller les caisses de l'Etat lors de juteux et gigantesques marchés immobiliers (p. 93, 118, 161) après avoir fait fortune – déjà – dans la drogue (p. 92, 182). Les "évènements de mai-68" avaient vu naître un folklore gauchiste évoqué ici avec humour (p. 118), au fil des allusions aux maos de la "Cause du peuple" (p. 100), sans oublier les vestiges du mouvement hippy avec ses illuminés (jolies descriptions pp. 77-80, 200, 207-209).

C'est là le point faible de ce roman : l'auteur ne voit pas poindre la nouvelle corruption, celle qui va s'épanouir sous l'égide et la protection d'un Mitterrand, roi de la combine, liquidant le Parti Communiste tout en assurant la promotion des Tapie, Strauss-Kahn, et autres magnats "de gauche", magnifiquement incarnés par l'émission "Vive la crise" (22 février 1984) pilotée par un Yves Montand prônant un "remplissez-vous les poches" avec un cynisme encore jamais vu.
Les "barons" de la droite de cette époque se cachaient honteusement mais construisaient de grands outils industriels, la gauche caviar-bobo s'affichera sans vergogne aucune (affaire Urba, pillage de la MNEF etc) tout en détruisant avec acharnement le tissu industriel, social et mental.

Autre point un peu vieilli : dans années-là, l'auteur croit encore qu'il va suffire de "balancer" certains documents compromettant aux deux journaux faisant trembler les caciques – "Minute" et "Le Canard enchaîné" pour "faire sauter" tout ce petit monde des pourri(e)s (p. 194), en reconnaissant toutefois à plusieurs reprises que le filon semble – déjà à cette époque – fort émoussé : le populo est d'ores et déjà blasé (p. 191).
Quelques décennies plus tard, le monde journalistique est quasi totalement absorbé dans cette mouvance affairiste (qui possède les grands médias), capable de manipuler complètement une élection présidentielle, celle de 2017 aboutissant à un véritable coup-d'état juridico-médiatico-politique de haut vol (qui dévoilera un jour le financement miraculeux de la campagne du candidat sans fortune et sans parti ?).
Rien ne change au royaume du fric et du pognon...

Un roman à lire et à relire – à offrir sans hésitation à tous les "anciens" qui auraient raté cette réédition : souvenirs, souvenirs...

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Entendons-nous bien, "Mort d'un pourri" est en excellent polar écrit par un Raf Vallet au mieux de sa forme, mais pas seulement. C'est aussi une photo d'une époque, pleine d' "affaires", dont encore aujourd'hui on n'a pas forcément toutes les clefs. C'était un temps où tout semblait possible, y compris le pire. Est-ce que ça a vraiment changé ? La question reste posée.
En tout cas, ce roman est à lire pour son rythme, son humour, son ironie. le costume du héros semble tellement avoir été taillé pour Alain Delon que ça m'a donné une furieuse envie de revoir le film. J'avais parfois au détour d'une page l'impression d'entendre sa voix. La Série Noire et le cinéma, c'est quand même une bien belle histoire d'amour !

#MordtUnPourri #RafVallet #SérieNoire #Gallimard #Polar #thriller #lecture #livres #chroniques

Le quatrième de couverture :

L'assassinat d'un promoteur immobilier et la disparition d'un précieux cahier dans lequel il notait tout un tas de petits secrets mettent le gotha politico-financier sur les dents : ceux qui craignent pour leur avenir comme ceux qui voudraient assurer le leur en mettant la main sur ce trésor. Puis, un député véreux et suspect numéro un est liquidé à son tour. La fille du promoteur et le bras droit du politicard feraient de parfaits coupables, mais ni l'un ni l'autre n'ont l'intention de servir de boucs émissaires...
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Xavier Maupin (dit ''Xav''), ancien de l'OAS est l'homme à tout faire de Philippe Dubay (député véreux). Serrano est un promoteur immobilier. Il a constitué un ensemble de dossiers explosifs sur les affaires qu'il conduit. Il a tout consigné dans des cahiers d'écolier : pots de vin, circuits financiers, politiciens corrompus, flics ripoux..... Valérie est la fille de Serrano.
Serrano et Dubay sont assassinés, les cahiers disparaissent, le gotha politico financier est sur les dents. Xav et Valérie font équipe pour affirmer leur innocence et dénouer l'énigme.
Grand classique du polar français des années 1970, ce roman ravira les amateurs du genre. Il multiplie les références d'époque et dénonce vigoureusement la corruption et l'intrication politique/affaire/blanchiments maffieux.
le récit est dynamique, bien construit, empreint d'humour. Il se lit en quelques heures.
Cette réédition, qui témoigne parfaitement de son époque, et d'un style de romans policiers reste très contemporaine dans les thèmes abordés.
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C'est le film de Georges Lautner, avec Alain Delon pour vedette, qui a rendu ce bouquin célèbre.
Le bouquin se prétait admirablement à un scénario, il faut l'avouer, car ce roman noir ne connait aucun temps mort;
Le thème est celui de l'affairisme en politique, si actuel, et dénonce les connections entre milieux dirigeants divers, entre élus et hommes d'affaires, véreux ou non.
Noir c'est noir ! Un livre à vous dégoûter de voter: c'est d'ailleurs le reproche qu'on peut lui faire, car le vote est tout de même une belle conquète et tous les politiques ne sont pas achetés.
Autre reproche, l'auteur a tenu à écrire une "happy end" fort peu vraisemblable... La réalité est beaucoup moins morale.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il était exactement à mi-chemin de l'énorme réussite et de l'échec total. Avec le "cahier" de Serrano il pouvait espérer ce qui lui avait été refusé jusqu'ici. On citait toujours le cas de ce ministre, détesté et méprisé, que l'on retrouvait dans tous les gouvernements : il avait ses fiches et mieux valait le compter avec soit qu'en dehors. Mais s'il était convaincu de meurtre, c'était pour Philippe l'écrasement en flamme.
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D'un héros au cœur pur on peut très bien faire un immonde salaud. Tout dépend de l'éclairage. Pour vous ça commence. Dans quinze jours vous pourrez déverser de la merde sur vingt-cinq types: vous en aurez reçu à vous tout seul une quantité égale. Vous sentirez tellement mauvais que personne ne voudra vous approcher à trois pas. Total : vous pourrirez avec le reste.
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Il dira toujours qu'il peut s'en tirer d'une manière ou d'une autre. Le monde où il vit c'est la haine, la peur ou la merde. Mais ils en jouissent et ils veulent que ça dure. Ils le sauveront. Ce sont des crapules. Comme lui.
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Le Pacha est un film franco-italien réalisé par Georges Lautner, sorti en 1968, d'après le roman "Pouce" de Jean Delion (Jean Laborde)
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