Raul Nieto Guridi

Cinq mouches découvrent au hasard de leur pérégrination une trompette. Elles vont s’interroger tour à tour sur sa fonctionnalité. A quoi peut bien servir cet étrange objet ?



Elles vont faire preuve d’une grande inventivité dans leur démarche expérimentale…



Un album pour les plus jeunes avec des illustrations sous un fond blanc qui met en valeur les petites héroïnes.



Une page est consacrée à la proposition et la suivante à sa réfutation. On avance ainsi par un système d’essai erreur vers une tentative de résolution.



Mais l’espiègle auteur préfère relancer notre imagination pour conclure…



Un livre où les illustrations sont vraiment craquantes car elles sont à la fois mignonnes et bien expressives.



L’histoire nous suggère de redécouvrir les objets de notre quotidien afin d’inventer de nouveaux usages. Elle explore ainsi la relation entre le vivant et les objets.



Un album à partager avec l’enfant !
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Imaginez la vie d’une mouche. A part éviter le vinaigre (bien trop dangereux), que font-elles quand elles vagabondent d’une maison à l’autre, d’un jardin à un autre ? Elles font mzzz, mzzz ? Même pas. Elles sont curieuses ? Ah ça oui ! Et que se passe-t-il quand 5 mouches trouvent un OIJE « un Objet Inconnu Jaune Etincelant » ? C’est la grande question !



Quelle fraîcheur que cet album et ces petites moucheronnes croquignolettes qui s’interrogent sur cet objet faisant marcher leur machine à imagination à toute berzingue. Une longue vue ? Que nenni. Un balai de sorcière ? Non, non. Alors un chapeau c’est sûr ! Encore moins. Une brosse à dents géantes ? Aïe aïe aïe. Un bateau pour voguer sur l’eau ? Plouf, raté !



A chaque tentative, c’est l’éclat de rire garanti pour les tout petits tant la situation est burlesque, absurde ou abracadabrante !



Finalement, l’une des mouches souffle dans l’instrument et on se dit « ahhh ça y est, elles vont se transformer en papillons, enchantées par la douce mélodie, la musique adoucit les mouches, c’est bien connu ». Et bien, non !



Mais quelle horreur ! Rien à voir avec notre magnifique bourdonnement !



Et paf, elles envoient valser la trompette au diable vauvert (au moins ! )… qui atterri sur un mille-pattes (ou une fourmi de 18 mètres ?) Comment ça, ça n’existe pas ? Et pourquoi pas ! Voilà la morale sur laquelle on a envie de terminer avec cet album si décalé, dont les illustrations irrésistibles nous ouvrent tous les champs des possibles. C’est loufoque ? Et pourquoi pas ! C’est inattendu ? Tant mieux ! C’est drôle ? Evidemment.
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Voici un album forcément très grand format pour parler de Colossus un personnage géant à la force surhumaine, collectionneur de multitudes.

Il est intéressant pour s'amuser autour de la notion de taille et de grandeur, et pour aborder les chiffres de manière ludique. Il permet également de parler des différences de manière générale.

Guridi n'a pas son pareil pour innover et propose une nouvelle fois un album intelligent et sensible

Ce personnage tout-puissant et sans limite vend du rêve aux enfants qui, dans leur quotidien, sont justement confrontés aux règles à respecter et autres cadres imposés. Après Captain Biceps (héros de la série éponyme), voici Colossus, dernier-né sur le marché des gros musclés !
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🐳🏮 COMMENT METTRE UNE BALEINE DANS UNE VALISE 🏮🐳? Guridi ✒🎨. Titre original Como meter una ballena en una maleta*. Traduit par Anne Casterman. CotCotCot Éditions 📚. 15 juin 2021.

Parfois, dans certains cas urgents où l’on doit partir précipitamment, le choix de ce que nous devons et pouvons emporter avec nous s’impose. Tout se mélange alors dans notre tête. Qu’est-ce qui est utile/vital ou ne l’est pas ?

Ici, notre personnage souhaite embarquer avec lui… une baleine. Atypique, car une baleine c’est très très encombrant ! Et puis, une baleine ça aime la mer pas les valises…

De manière métaphorique, la baleine représente tout ce que l’on peut imaginer de difficile à emporter avec soi : le poids des questions, le poids des souvenirs etc. Ou encore, ce qui est cher au cœur du personnage. La choix reste ouvert.

Mes filles m’ont d’ailleurs très justement fait remarquer que notre personnage n’a pas de visage, pas de cheveux, et pour cause… ce personnage ce pourrait être … nous. Qui sait si un jour nous ne serons pas dans son cas et que nous aurons alors, nous aussi à essayer de mettre une baleine dans notre valise... **

Ainsi, l’auteur dédicace son album « À toutes les personnes qui luttent jour après jour pour survivre dignement en fuyant l’horreur. »

Comme j’aime ce type d’album à la dimension métaphorique et philosophique qui aborde des thèmes forts afin de sensibiliser, dès le plus jeune âge, aux enjeux de société primordiaux.







*Pourquoi avoir fait le choix d’un titre sous forme de question en français alors que le titre original, en espagnol, se veut une proposition ?

**Car où que l’on aille, où que l’on pose ses valises, on aura toujours un poids à traîner… déplacer ses valises, c’est aussi déplacer avec soi, soi-même.

Comment mettre une baleine dans une valise ? Vous n’avez pas la réponse ? Alors n’hésitez pas à ouvrir et découvrir le secret de tous les amoureux de baleine, pour emporter l’objet de leur amour dans une valise. L’affaire n’est pas simple, comment une si grande baleine peut entrer dans une petite valise ? Il faut l’emmener en voyage pourtant…



Pourtant, comment la faire entrer ? Elle doit venir, le voyage est comme tous les voyages, la valise est comme toutes les valises : peu ou prou remplies d’objets, d’instruments, de vêtements qui réchauffent les cœurs…



Le cœur, le cycle d’oxygénation du sang, celui qui nous maintient en vie. Le cœur d’une baleine pèse quelques dizaines de kilogrammes, il pourrait à lui seul fournir de l’énergie à toute une famille de voyageurs. Mais encore faudrait-il faire entrer la baleine dans la valise…



La valise est l’unique reliquat de nos souvenirs lors d’un voyage. On doit y mettre ce qui nous reste, ce qu’on emporte vers l’autre monde. Loin de notre terre natale. La baleine, la valise, le voyage, avec tous les autres voyageurs qui partent en quête de leur avenir. Un avenir lointain, où la baleine serait toujours présente.



Comment mettre une baleine dans une valise ? est un album jeunesse atypique, aux dessins précis et colorés. Il délivre finalement une réponse à sa propre question, une réponse qui aborde des thèmes contemporains !
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C’est beau, doux et délicat, terriblement douloureux aussi. Un album poignant et indispensable.
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Comment mettre une baleine dans une valise ? est un livre court pour petits et grands. Il traite principalement du thème de la migration, et peut être un point de départ pour une discussion sur ce sujet avec des enfants. La baleine permet de représenter tout ce que nous refusons de laisser derrière nous, ce que nous emporterions coûte que coûte si jamais nous nous retrouvions dans une situation qui nous force à partir en urgence. C'est une très jolie histoire et j'ai adoré les dessins épurés qui permettent de se concentrer sur le dilemme de ce petit garçon. De plus, cet enfant sans visage permet de représenter tous les enfants qui ont un jour dû migrer. Une histoire d'actualité.



Merci Babelio et la Masse critique Jeunesse pour m'avoir permis de découvrir ce livre.

Une histoire courte pour petits et grands.

Un enfant sur le départ, obligé de quitter et de faire un choix, quoi emporter dans cet incertain voyage?

Sa baleine le rassure face à cet inconnu, maintenant, il va falloir la faire rentrer dans une valise.

La poésie du faux semblant, le mirage de la migration en toile de fond, font de ce court récit un conte moderne en guise d illustration d'une situation politique, sociale et humaine, véritable miroir au alouettes.

Pragmatisme versus rêve.





Merci Babelio et les éditions Cot cot cot pour cette masse critique jeunesse.

Après le vibrant Migrants de Issa Watanabe, je ne pensais pas trouver un album parlant d’immigration qui me toucherait autant. Et pourtant… Comment mettre une baleine dans une valise ?, publié pour la première fois en 2018 par l’illustrateur espagnol Raùl Nieto Guridi, est une question philosophique qui invite à la réflexion sur l’importance et la valeur de ce qui compte le plus pour nous et que nous aimerions emporter si nous devions tout quitter. La baleine devient alors la métaphore de toutes ces choses qui représentent notre vie: objets, personnes, émotions, souvenirs… et que nous ne pouvons laisser derrière.

En achetant cet album, sorti au début de l’été, je pensais qu’il s’agissait plutôt d’une question métaphysique amusante qui inviterait à se questionner sur la possibilité de faire entrer quelque chose de très gros dans quelque chose de très petit, une question d’autant plus amusante que nous sommes en période estivale. Mais au fil des pages et de la lecture, il m’est rapidement apparu que le sujet est bien plus profond et plus grave, et que loin des vacances, il est ici question d’un voyage plus grand, un voyage sans retour.

Ce qui frappe le plus à la lecture c’est le minimalisme du texte et des illustrations qui disent pourtant beaucoup. A l’image de ce personnage non défini, au visage sans traits, un anonyme parmi tant d’autres, qui nous renvoie à nous-même et nous invite à plus d’empathie. Le vide des pages sur lequel se détachent les deux personnages crée un sentiment d’immensité renforcé par la différence de taille entre le personnage et sa baleine qui nous fait prendre conscience de la difficulté à réduire notre vie au minimum empaquetable.

Comment mettre une baleine dans une valise ? est un album fort et beau, touchant et bouleversant qui résonne terriblement avec l’actualité.
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Un album d’une infinie délicatesse pour expliquer aux enfants ce qu’il en coûte de tout quitter. Notre coup de cœur jeunesse de la semaine.
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Petit trésor de douceur et de finesse, cet album graphique et poétique parle, en tout simplicité, de l'amour et de la vie.



L'histoire : une métaphore vieille comme le monde, celle de la vie représentée par un chemin. Le parti pris : celui de suivre deux personnages, un chemin bleu, un chemin rose, dont la vie est schématisée par des virages, des obstacles, des lignes droites et fluides ou des croisements. Le propos : les rencontres et l'amour donnent un sens à nos existences.



Naturellement, formulé ainsi, vous aurez en tête quelque chose d'éculé et ennuyeux, mais je vous rassure, ce livre ne l'est pas.



Son graphisme d'abord, moderne est coloré, permet au regard de se concentrer sur les trajectoires de nos deux personnages, voire de les suivre du doigt... Pop et même temps d'une grande douceur, il fait de ces lignes - et de la vie ! - un petit cocon de bienveillance.



Son texte, ensuite, parle avec honnêteté et finesse aux petits et grands lecteurs : vivre, ça n'a rien de simple, mais ça peut être merveilleux. Poétique, limpide sans être explicatif, et subtil, le style de l'auteur emporte comme une chanson.



Ajoutez à cela une fabrication soignée - toucher mat, coffret cartonné, couleurs douces et éclatantes... Deux chemins est un doux cadeau à faire à quelqu'un qu'on aime... Ou à soi-même !



Le seul reproche que je lui fais, c'est d'avoir choisi de mettre un personnage aux attributs féminins (robe et cheveux longs) et un personnage aux attributs masculins (pantalon et carrure carrée) sur un chemin respectivement rose ou bleu, là où son graphisme épuré aurait pu être beaucoup plus neutre... Et universel.



Pour conclure, je n'irai pas par quatre chemins... Cet album est incontournable, si vous voulez parler d'amour autour de vous, et imaginer que la vie n'est qu'un joli chemin dont il faut trouver les croisements.

Le hasard Masse Critique m'a apporté cette fois-ci un livre qu'un budget trop serré m'avait empêché d'acheter en librairie : pas d'effet surprise, donc, je savais à quoi m'attendre.

D'abord, il faut sortir le livre de son coffret. Ensuite, on découvre le style épuré de Raul Guridi.

Derrière la couverture, il y a une maison bleue avec un morceau de chemin.

Puis la page titre est blanche avec quelques arbres aux fruits rouges.

Vient une page dédicace avec des chemins entre les arbres, et deux personnages, tout petits.

L'histoire commence, pages en parallèle : une maison rose-saumon, un chemin qui en sort, une fille sur le chemin ; une maison bleu-vert, un chemin qui en sort, un garçon sur le chemin. Et cette phrase "La vie est comme un chemin". Un détail : l'intérieur d'une maison, qu'on aperçoit par la porte entrouverte, est de la couleur de l'autre.

Quelques traits, quelques mots, disent la vie (les peurs, les obstacles, les victoires, etc.) et la chance des chemins qui se rencontrent.

On peut objecter que ce n'est pas très original mais pourquoi mépriser les fondamentaux quand ils sont dit avec beauté et douceur ?

C'est un beau livre qui peut être une déclaration d'amour, ou des souhaits de bonheur à un couple qui s'engage, ou un geste de soutien tendre à un-e ami-e célibataire qui perd espoir sur son chemin solitaire, ou une histoire à partager avec un enfant comme un espace de réflexion (et pourquoi pas poursuivre avec l'histoire de la rencontre de ses parents ?)

Nous avons reçu cet album par Babelio, suite à la dernière Masse Critique.



Une maison d'édition que nous ne connaissions pas et nous sommes ravies de pouvoir découvrir l'un de leurs ouvrages.



🌸🌸🌸



Dans cet album épuré, peu de texte et ça tombe bien, il serait superflu !



En tournant les pages, les quelques mots écrits nous racontent l'essentiel.



Poétique et délicat, nous comprenons sans difficulté le sens de l'histoire.



La vie est semée d'obstacles, de surprises, de peurs, de doutes ou encore de certitudes.



Elle est parfois sombre ou au contraire lumineuse



Elle se vit seule ou à deux,



à deux, c'est bien...



Le chemin de la vie n'est pas toujours droit,



il est tortueux,



simple ou difficile,



mais rempli d’espérances et de joies à venir...



Un bel album réussi, par ces illustrations très expressives et ses couleurs douces, nous avons été enchantées de le lire.



Deux chemins véhicule un beau message, porteur d'espoir...



Merci Babelio et les éditions Chocolat
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Ahhh comme la littérature jeunesse n’est pas faite que pour les enfants et comme je me délecte égoïstement de recevoir ces magnifiques ouvrages dans le cadre de Masse Critique Jeunesse (Babelio, merci encore ! Et merci aux Editions Frimousse !) !

Cette couverture avait déjà attiré mon attention en librairie, elle est simple et graphique mais efficace… Dès le premier regard sur cette tête noire affublée d’une paire d’yeux, on sait que ce petit personnage (animal ?) est l’Edmond du titre…

Mais qui est-il ?

Au fil des belles pages colorées contenant de fines et graphiques illustrations on apprend doucement qui est Edmond - en une présentation aussi timide que lui - jusqu’à sa rencontre avec un œuf abandonné qui va bouleverser sa solitude...

Le format de l’ouvrage est tout en hauteur, comme pour pouvoir rester caché dans la bibliothèque à l’image de son héros qui maîtrise « l’art de la cachette ». Les couleurs sont belles, l’histoire est touchante, elle aborde des thèmes importants qui rendent ce petit personnage si émouvant…

Lors de ma toute première lecture je me suis dit que c’était trop triste pour être destiné à des enfants, mais finalement je réalise que cet album est une façon d’aborder de nombreux sujets dont l’histoire ne serait qu’une introduction... A lire et relire donc !

Un joli format et de très belles illustrations!

Mais ce n'est pas tout: On nous y parle de solitude, de paternité, d'abandon et surtout d'amour. Tout ça dans un album pour enfants qui, j'en suis sure, seront ravis de s'entendre raconter cette jolie petite histoire.

Gros coup de coeur pour "Edmond", le magnifique album de Ingrid Chabbert et Guridi
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Un album magnifique au format tout en hauteur et aux illustrations japonisantes. le cadrage soigné de chaque planche renforce l'esthétisme de l'album et souligne les mots simples et épurés mais percutants : ils vont droit au coeur.

Maginfique !

Ingrid Chabbert signe une fois de plus un joli texte. On y suit le quotidien d'Edmond, un animal non identifié qui apparaît comme gentil et craintif. L'arrivée d'un compagon va changer sa vie de solitude.



Le départ de cet enfant adoptif est un crève cœur mais sa reconnaissance et son amour qui viennent conclure l’histoire sont un juste retour. La parentalité, la paternité et l’adoption sont racontées avec délicatesse, suggérées plus que placardées, ce qui (je trouve) donne plus de poids à l’attachement des personnages l’un pour l’autre.



Le format longitudinal est original et met en avant les illustrations colorées et pleine de motifs de Raul Guridi, illustrateur espagnol que je ne connaissais pas et dont je découvre avec intérêt le travail graphique : de grands fonds faits de motifs, presque minimaliste par le peu de détails dont ils font preuve. Seul la forme d’Edmond (un singe ? pas si sûr ?) se détache, comme dans un jeu de cache-cache.



Les éditions Frimousse proposent un bel album que je vais prendre plaisir à lire à voix haute.
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Edmond Ingrid Chabbert Guridi Frimousse 11€15

Edmond est une créature insolite. Il est la discrétion incarnée, il aime à se cacher dans les hautes herbes. Il change de couleur pour mieux se camoufler, ou il le pense en tout cas, alors que l'illustration montre le contraire. Il n'y a guerre que dans le noir qu'il arrive vraiment à se fondre, et encore, ses yeux, écarquillés sur le monde, le trahissent.

Edmond ne sait pas ce qu'est une maman. D'ailleurs, il est un animal solitaire.
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