— Je sais que vous êtes là ! À m’épier ! Montrez-vous, je suis prête !
Un piètre miaulement lui répondit et un véritable boulet de canon jaillit des herbes pour s’enfuir en courant. Soulagée, elle s’autorisa un petit rire. À force de s’inquiéter, voilà qu’elle venait de terroriser le chat des voisins. Que cela leur serve de leçon à tous les deux ! Car après tout, sa propriété lui était interdite. Quant à lady Ludivine, il fallait de toute urgence qu’elle se reprenne. Sa peur ne la gouvernerait pas, elle devait s’accrocher à cette pensée.
Six mois déjà s’étaient écoulés depuis la fin de son deuil et la file de ses prétendants ne cessait de s’allonger. Le comte pouvait sembler des plus aimables, jamais elle ne supporterait d’être mariée à quelqu’un possédant une âme aussi velue.
— Le commissaire, Madame ?
— Oui, le commissaire Persan. (Devant l’air interloqué de son domestique, elle ajouta :) Il est arrivé peu après moi. Mais soyez sans crainte, il ne me considère presque plus comme responsable de la mort de mon mari.