Une longue discussion autour du roman "Babel", de R. F. Kuang, par la Garde de Nuit.
- Vous voyez ? reprit Anthony. Les langues ne sont pas seulement faites de mots. Ce sont des modes de vision du monde. Les clefs de la civilisation. Et c’est une connaissance qui mérite qu’on tue pour elle.
Schleiermacher pensait qu’une traduction devait être assez peu naturelle pour se présenter sans ambiguïté comme un texte étranger. Selon lui, il y a deux choix possibles : soit le traducteur laisse l’auteur en paix et en rapproche le lecteur, soit il laisse le lecteur en paix et en rapproche l’auteur.
L’écriture est ce que nous possédons de plus proche de la véritable magie. Elle permet de créer quelque chose à partir de rien, s’ouvrir des portes vers d’autres pays. Elle donne le pouvoir de façonner son propre monde quand le vrai est trop douloureux.
Mais quel est le contraire de la fidélité ? demanda le professeur Playfair. Il approchait de la fin de son raisonnement, il ne lui restait plus qu'à conclure sur un coup d'éclat. La trahison. Traduire, c'est faire violence à l'original, c'est le déformer pour des yeux étrangers ignorants de sa forme première. Alors, où cela nous mène-t-il ? Comment conclure si ce n'est en reconnaissant qu'une traduction est toujours une trahison ?
Un patronyme ne devait pas être abandonné et remplacé sur un coup de tête, songea-t-il. Cela marquait la ligne ; cela marquait l'appartenance.
L’écriture m’a donné une raison de survivre. Autant qu’elle puisse me rendre malheureuse, je m’accrocherai à cette magie jusqu’à ma mort.
En ligne, on peut dire à Stephen King d’aller se faire foutre. En ligne, on peut découvrir que la vedette littéraire du moment est en fait tellement méprisable que toutes ses œuvres doivent être annulées, à jamais. Dans l’édition, les réputations se bâtissent et se détruisent constamment - en ligne.
“Des allégations sont balancées de droite et de gauche, les réputations d’un tas de gens sont taillées en pièces et, quand la poussière se redépose, tout redevient exactement comme avant.”
L’écriture est ce que nous possédons de plus proche de la véritable magie. Elle permet de créer quelque chose à partir de rien, d’ouvrir des portes vers d’autres pays. Elle donne le pouvoir de façonner son propre monde quand le vrai est trop douloureux. Cesser d’écrire me tuerait.
Je veux que mes mots survivent à jamais. Je me veux éternelle, permanente ; quand je partirai, je veux laisser derrière moi une montagne de pages qui hurleront : Juniper Song était ici, et elle nous a dit sa façon de penser.