Citations de René-Jean Clot (112)
J'aurais aimé être aveugle pour deviner votre beauté dans une nuit obscure
La conversation avec Dieu, c’est le seul moyen pour l’homme de ne pas avoir la parole coupée.
Croyez-vous que les tableaux qu’achètent les gens changent leur cœur quand ils les accrochent sur leur mur ?
On cuve son rêve encore plus que son vin.
Ce que nous cherchons obstinément est toujours au-delà de nos mains, au-delà de notre vie p328-29
Le dessin me sauva la vie, lentement il commença à faire de moi un garçon comme les autres. Je sus rester modeste. Les proportions de mes objets étaient respectées, les formes respiraient enfin. Comme il est dit, la lumière vint. J’eus l’impression de toucher mon rêve. p 238 (édition de poche)
Il y a une jouissance à détester celui que les autres vénèrent en déversant sur nous ses mérites à longueur de journée. Aujourd'hui encore je trouve sympathiques des gens qu'on s'accorde à trouver abominables.
Plus tard il corrigea mon dessin sans me dire un seul mot. Les lignes qu’il traçait sur ma feuille étaient des étoiles filantes, elles avaient une mélodieuse certitude... Tant d’amour en elles, et dans cet homme méchant tant de périls ! cette contradiction était pour moi une énigme. p 128 (édition de poche)
A qui le tour d’aller au tableau ?
...
Les adultes ne savent pas à quel point les enfants sont émus lorsqu’ils vont réciter au tableau les beaux mensonges des poètes. A cet instant, les âmes les plus mornes, les plus difficiles à émouvoir ressentent la noblesse de l’artiste, sa petite étincelle, son ivresse sacrée...
Pas de mélancolie. Les peintres naissent et disparaissent, seule la lumière demeure comme un rêve qui ne sait rien de ceux qui l’ont trouvée si belle. p 9 (édition de poche)
Cet homme portait l'injure de la même façon que l'ortie se sent des droits sacrés dans le jardin d'un curé.
il ne faut pas dramatiser son âge. Seul les morts sont âgés
Certains de ses gestes étaient ceux d’un fou, un crayon à la main ils étaient ceux d’un sage.
La rêverie qui m’avait attiré en classe tant de remontrances et souvent des gifles m’était douce. Pourquoi le docteur la condamnait-il ? Pour moi la vie était un point de départ pour rêver. Je n’avais jamais gêné personne dans mon coin. La besogne forcenée des autres était souvent une sorte de routine qui les épuisait, je rêvais et je n’étais pas inquiet. Justement ils étaient jaloux de moi parce qu’ils ne savaient pas trouver le temps de rêver, ils devenaient alors irrités. p 97 (édition de poche)
La beauté du visage de ma mère me faisait oublier la laideur de mes traits. Qu’avais-je besoin de plaire puisque j’étais le fils de la beauté ? Chaque fois que je me regarde dans une glace je pense à ma mère et je me trouve beau. Ce que je suis au réel n’a pas d’importance, n’a aucun rapport avec ce que les autres voient de moi. Je ne suis que le souvenir d’un visage aimé où se joue l’infini des sentiments. p 22 (édition de poche)
Ce que les autres vous pardonnent le moins, c'est de se consoler sans eux.
Un des signes de la décrépitude de ce temps, c’est cette manie de vouloir à tout prix s’exprimer. Tout le monde écrit, peint, joue du piano ! La civilisation pèse sous le poids des détritus de ses ornements.
Tout est ténèbre et même la fleur vivante. En elle la beauté n'est que la tolérance d'un instant.
Honnêteté ! Le fil blanc dont on se sert pour repriser les chaussettes noires qu’on a usées dans l’existence.
Il y a toujours à pleurer quelque part.