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Critiques de Riccardo Calimani (3)
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Histoire du ghetto de Venise

En 1516, la décision des instances dirigeantes vénitienne de rassembler les juifs dans un même quartier est rentrée dans l’histoire. Ce n’était certes pas la première fois que la population juive était ainsi maltraitée. Mais les familles juives furent regroupées dans le quartier des fonderies, ghetto en dialecte vénitien, et ce mot a encore aujourd’hui de bien tristes échos. Le 29 mars de cette année donc, un décret de la République sérénissime stipule donc que la population juive est rejetée dans un quartier fermé par des portes, surveillé par des gardiens payés par les juifs eux-mêmes. Ils devront en outre payer des taxes spécifiques énormes et n’ont pas accès à toutes les activités, ni à la propriété immobilière. Et bien sûr toutes les relations avec les « vrais » vénitiens sont contingentées et l’accès à la citoyenneté vénitienne leur est interdit. Cet accord devra être renégocié tous les 5 ou 10 ans, créant ainsi une précarité à cette population. Et pourtant, ce quartier vivra tant bien que mal trois siècles durant et paradoxalement, chaque contrainte deviendra par la suite un atout pour la communauté juive. Par exemple, on leur interdit nombre de métiers ? Qu’à cela ne tienne, ils deviennent banquiers (l’usure étant interdite alors par l’Église) et nombre de vénitiens dépendront alors d’eux, sans parler de l’économie de la cité toute entière. On augmente leurs impôts ? Le budget de la ville en dépend tellement que les projets d’expulser la communauté juive sont aussitôt rejetés… Ce livre nous raconte de façon passionnante les relations complexes et conflictuelles entre ces deux communautés. Mais aussi la vie d’une cité (une République, rappelons-le) où le poids des religions y est extrêmement important. Et toute l’absurdité de toute ségrégation, que ce soit pour des questions de religions, de couleur de peau, de sexe ou tout autre critère. Une ségrégation qui ne fait qu’affaiblir et diviser un état, n’utilisant qu’une maigre partie des richesses humaines en présence. Un excellent livre, qui se lit comme un roman, nous contant trois siècles de Venise d’un point de vue original.
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Histoire du ghetto de Venise

Le livre de Riccardo Calimani est une somme très intéressante sur les rapports complexes entre Venise et ses Juifs. Le propos traite toute la période d’existence du fameux Ghetto, de sa création au 16ème siècle jusqu’à son démantèlement à la toute fin du 18ème siècle, en passant plus rapidement sur les deux siècles suivants où la communauté juive a perduré dans un cadre nettement moins contraint.



Le cas de Venise est à la fois unique et universel. La cité a en effet inventé le Ghetto, dans ses murs et surtout dans ses lois. Mais à travers un exemple hors-norme dans les siècles considérés, il s’agit aussi d’une histoire de persécutions et d’errances à travers le vaste territoire européen et méditerranéen, de l’Espagne à Constantinople qui souligne sans difficulté la précarité d’une communauté.



Ou plutôt de communautés. N’ayant qu’un vernis de connaissances sur le sujet, j’ai été très surprise par les trajectoires des trois communautés juives qui se ont fini par cohabiter dans ces quartiers surpeuplés, avec des cultures, des langues, des rites et des privilèges (notamment sur les impôts) extrêmement différents et complexes.



L’auteur propose quelques portraits au cœur de son livre, entre des chapitres plus « historiques ». Ces portraits permettent de se faire une idée de la richesse culturelle et intellectuelle des Juifs du Ghetto. Pour autant ces portraits sont de longueur et d’intérêt inégaux. Celui sur Léon de Modène est assez long et suffisamment précis pour qu’un Béotien puisse s’y retrouver. En revanche celui sur la poétesse s’attarde moins sur son œuvre (qui semble d’ailleurs sujette à caution) que sur les multiples arnaques dont elle a été victime.



Venise a un rapport complexe avec ses Juifs. Cantonnés à des activités très strictement définies, les Juifs ont arraché de haute lutte, à échéances terriblement brèves, leur droit de rester dans la cité. Au fur et à mesure des siècles, ils en ont épousé tous les soubresauts jusqu’à ce que ce soit Venise elle-même qui cherche par tous les moyens à retenir une population qui fuit sa banqueroute.



Cette évolution se répercute à tous les niveaux et l’auteur, après l’ouverture définitive des portes du Ghetto en 1797, rappelle qu’après des siècles d’entre soi, les communautés juives ont dû relever un défi presque inattendu, celui de s’intégrer dans un tissu urbain et social dont ils étaient jusque-là majoritairement exclus.



Un livre passionnant, auquel il faut toutefois s’accrocher si l’on est, comme moi, assez hermétique à des considérations juridiques soutenues. Les chapitres transversaux ou les portraits sont les plus digestes et ceux dédiés aux aléas du cadre institutionnel auraient gagné à être moins secs. Il s’agit toutefois d’un ouvrage qui ne peut qu’être une référence et donner de nombreuses pistes de comparaison pour l’histoire des communautés juives dans d’autres pays.
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L'Errance juive

Synthétique
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