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Citations de Richard Rognet (137)


Il faudrait adopter le brouillard
pour voir au-delà de la vie, on aime
que l'aube s'oublie dans le soleil
levant, notre joie se mesure aux
chants d'oiseaux, au balancement
des herbes, au bruit des feuilles,
léger, si léger qu'on reconnaît
l'endroit où naissent les souvenirs.
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Deux personnages, toi, moi,
l’un étant l’autre,
l’autre, l’un,
le dieu impatient, le terrible,
celui du feu dans la voix,
de l’espace toujours brisé,
le dieu de l’un,
celui de l’autre,
l’incertitude, la rupture,
la danse dans la fièvre,
le décor froid, le mur,
ceux qui avancent, mon vertige,
ceux qui tournent, ton visage,
deux personnages, ruée de ruines.
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Elégie pour le temps de vivre (VI)



extrait 8

Où es-tu ? Que fais-tu ? Les étoiles s’enlisent,
ton corps est un grand cri sur les forêts malades,
dans la masse des nuits, à tâtons, tu avances,
et le monde s’éteint entre tes doigts

fripés. Où es-tu ?

Ta place disparaît au sein des ombres closes,
tu sens qu’au fond de toi la mort prend son élan,
mais qu’un double obstiné résiste comme un songe
que tu n’as pas su mettre en avant

dans ta vie. Que fais-tu ?

Délivres-tu l’enfant qui en toi se débat ?
l’enfant qui aurait dû te guider sur la terre,
cet enfant qu’on appelle et qu’on appelle encore
quand on quitte la rive où s’efface les jours
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Elégie pour le temps de vivre (VI)



extrait 4

La plus haute fenêtre, ce cri
sous les étoiles, et la nuit avec
ses teintes bleues. Les blessures
qui dorment sous les cicatrices sont
le rappel des anciennes douleurs
de quelques habitants qui regardaient
au loin, par cette fenêtre haute – œil
obstiné au-dessus des marronniers.

Souvent je fixe à travers les branches
les mouvements du ciel, les épaisseurs
du temps, j’entends vibrer sous ma peau
la voix de mes ancêtres, celle surtout
des plus anciens dont personne
ne sait rien, dont on ne retrouverait
même pas la moindre empreinte
dans le silence d’un cimetière
ou dans le spasme de l’histoire.
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N’allez pas croire



extrait 2

Le vent te cueille,
il saisit tes poumons,
il rappelle à lui,
sous les mots, toutes
les confidences que
tu fis à ceux

qui t’oublièrent
et que pourtant
tu reconnais en

chaque fleur qui
flotte entre temps
pressé et temps

suspendu, temps
des paroles vaines,
des maisons vides
sous les morts.
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N’allez pas croire



extrait 1

N’allez pas croire
que sous la terre,
le temps se livre
au premier venu,

il faut arracher
au mystère les
étincelles du silence,

rompre avec son
visage, s’éparpiller,
s’accrocher aux
feuilles, aux brindilles

que le printemps
réveille et traverse,
il faut suspendre

à ses paupières
les ultimes
paroles de morts.
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À VIF DANS LA LUMIÈRE

Où puis-je découvrir le nom
qui me convienne ? Peut-être
est-il enfoui dans l’ombre,
quelque part. Me faut-il évoquer
un tout autre départ, dans le chaos
du temps, pour qu’enfin je l’obtienne ?

Si un poème doit éclairer la nuit
noire, j’irai chercher, là-bas,
au creux de ma mémoire où dort
depuis toujours, comme un ciel absolu,
un reste de beau temps qui ne fut pas
vécu. Un papillon du soir en sait plus
sur le jour qu’un rayon de soleil
penché sur une branche. De même,
si de l’ombre on ne voit qu’un contour,
on devine en son cœur une lumière

blanche. La neige vole au ciel
la grandeur de son bleu, les arbres
sont surpris et le chat gris
qui passe, regarde avec lenteur
cet indicible jeu entre le firmament
et le sol qui s’efface. Un poème

n’est pas un surcroît d’élégance
qu’on appose à la vie en guise
d’espérance, il surgit d’un ailleurs
où l’on est à la fois étranger
et présent, sans trop savoir pourquoi.
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Elégie pour le temps de vivre (V)



Extrait 6

Un oiseau, un rocher, quelques passants,
et les sentiers bordés de mauves, de bruyères,
les sentiers qui récitent les fables
de la terre, les sentiers qui nous

traversent comme les courants dans la mer,
avec le poids du destin et tout ce que
les graines ont cédé aux insensibles
nuits où nous avons barricadé nos cœurs.

Un oiseau touche de l’aile le dessin
d’une branche, un rocher fait signe
aux passants d’autrefois. Passants,

étiez-vous déjà nous-mêmes ? quel mur nous
sépare de vous ? quel mur entre les arbres
affectueux et les glissades du temps ?
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Elégie pour le temps de vivre (V)



Extrait 2

Qu’aurait-il donc fallu risquer
pour pénétrer dans ton domaine,
garçon caché sous le garçon que j’étais ?
Qui aurait dû venir à ma rencontre ?

On menaçait ceux qui ne disaient rien,
on leur intimait d’avouer qu’ils
n’étaient que des provocateurs – non
ceux qui désiraient vivre entre deux eaux.

La roue tournait. J’inventais des détours,
des refuges, j’habitais des lieux
où l’automne, mon confident, incitait

le garçon qui bataillait en moi
à dénouer ma vie, à quitter l’imposture
d’une existence en filigrane – et vaine.
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La pluie m'ouvre pour toi des perspectives de…


    La pluie m'ouvre pour toi des perspectives de
joies que les meilleurs souvenirs n'égalerons jamais.
    Sous les tuiles, un oiseau se permet le silence,
tandis que toi, petite femme des fleurs peintes, tu
concentres le temps dans un lieu d'Alsace que
j'ignore.
    Il faudrait trop de poèmes vivants, trop de
gousses, trop de salive, pour faire le tour des fu-
mées. Seul un regard distrait suffit, qui embrasse
simultanément l'ombre et sa lumière.
    Tout savoir n'est que la limite d'une inquiétu-
de et pour préparer les vraies légendes, il faut se
vouloir simple comme pierre et  ne  désirer que
l'inexistence.
    À quoi servirait ta bouche si ta mémoire était
fidèle ?
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Tu vois que les roses…


Extrait 3

Tu sais comment vont se rencontrer
les prochains jours, les prochaines
mains, les prochains regards,
tu sais que le ciel donnera
au caillou son allégresse matinale,
que d’un souffle à peine parfumé
les branches apaiseront les oiseaux
et que quelqu’un, victorieux des gestes
mauvais, assistera sans mot dire
à la venue d’une lumière de légende.
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Tu vois que les roses…


Extrait 2

C’est comme cela que se pensent
la joie, les champs à l’horizon,
la tranquillité des chemins,
des pierres, des murs dans l’attente
d’on ne sait quelle faveur
d’un soleil futur, c’est comme cela
que d’une parole timide
on passe à une autre parole,
tenace, triomphante, c’est comme
cela que les roses finissantes
écartent les ombres qui les frôlent
et que plus tard elles reviendront
en une autre saison, en plein cœur
du fourmillement de la terre.
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Tu vois que les roses…


Extrait 1

Tu vois que les roses
finissantes soutiennent la clarté
jusqu’aux fenêtres de ta chambre,
tu leur dis, aux roses, de ne pas
laisser le jour se replier comme
une aile malade, qu’il peut espérer
l’amitié de leurs pétales – et même,
tu devines, dans cette apparente fragilité,
que le monde reprendra force,
après un hiver redouté qui passera
sans trop de peine et d’abandon.
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Tu ouvres la terre …


Extrait 2

Tu t’ouvres au monde comme on
s’ouvre à l’amour, tu ne te contentes
pas des promesses futiles, des
confidences inachevées, tu accompagnes
le chant toujours vierge des merles
et le balancement des sapins
qui frôlent la lumière.
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Tu ouvres la terre …


Extrait 1

Tu ouvres la terre, tu retrouves
ton premier cri, déchirure dans
le tissu du temps, tu prends
les sources contre toi, tu les fais
courir sous ta peau, dans ta chair,
comme autant de nouveaux vaisseaux,

tu creuses, creuses encore, tu
retrouves les empreintes que
le ciel a laissées dans tes os
et sur les pierres familières
où tu aimes t’asseoir, en fin
d’après-midi, au bord du lac,

lorsque les constellations
de l’automne se confondent avec
celles des vaguelettes qui viennent
s’effacer lentement sur le bords.
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DEPUIS CE MATIN, UNE TOURTERELLE…


Depuis ce matin, une tourterelle
lacère ma solitude,
plus elle crie plus je m’effondre
au centre de l’étang noir
où la mort fignole son œuvre,
tourterelle, tu accumules
tant de ténèbres sur ma vie !
épargne la glycine mauve
qui effile si bien la clarté,
n’éveille pas le chat qui dort
dans la soie d’une ombre bleue,
tourterelle, je suis ton complice,
j’égarerai les voyageurs
qui luttent entre absence et remords.
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fillette refleurie sans ta peau nue qu'il ferait nuit dans le sérail: mais le champ t'aime par chez nous & l'étang jase avec tes yeux: la jeune écartée est subtile sous l'heure le sein de son sommeil assomme l'héliotrope: si peu qu'on la remue sa robe pend aux fleurs & si peu qu'on la joue elle oblige le vent à poser sa chemise: alors s'évaporer dans le lexique obséquieux de quelques souvenirs: si tu t'obstines résonne
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