Entre 1410 et 1425 environ, une sculpture publique entièrement nouvelle vit le jour à Florence, caractérisée par une présence physique et psychologique forte, des figures destinées à "dialoguer" avec le peuple dans la rue. Ces sculptures semblent investies d'un héroïsme inhabituel, rompant avec la passivité des sculptures enfermées dans leurs niches sur les façades des cathédrales gothiques, et dont elles étaient issues. Cette sculpture radicalement neuve précède toute innovation comparable en architecture ou en peinture et en constitue sans équivoque le point de départ d'un art nouveau à Florence.
Aucun écrit antérieur à 1600, et peu de textes avant l'époque moderne, ne prétend que la perspective linéaire est autre chose qu'un procédé technique, quoique fondé sur la géométrie euclidienne - le seul ensemble de connaissances hérité de l'Antiquité classique dont la vérité est incontestée. Il revint à l'ère moderne de comprendre la perspective comme une métaphore importante aux innombrables implications philosophiques (p.111).
Chapitre V - Le monde vu à travers une fenêtre
Dans le contexte du milieu des années 1430, le livre d'Alberti (De Pictura,1435) est une curiosité pour plusieurs raisons. Alors que quatre-vingts ou quatre-vingt-dix pour cent de la peinture à cette époque avaient pour thème des sujets chrétiens, Alberti s' abstient d'étudier l'art chrétien, et emprunte ses principaux exemples à des sujets de la littérature antique. De plus il traite de la peinture, qui à l'époque était certainement le moins novateur des arts (p.92).
Le concept de rinascità fut assimilé par différentes activités florentines, notamment les lettres et les arts visuels, mais sans que ce terme ne désigne une notion uniforme. Personne, à l'époque, n'utilisait le mot pour désigner une renaissance de tous les aspects de la société.
(Introduction)