Jacques Mesrine - Robert Broussard parle du 2 Novembre 1979.
Le truand de haut vol a souvent un train de vie de bourgeois, sans pour autant tomber dans les excès du luxe "tape à l'œil". Il distribue des pourboires aux gardiens d'immeuble, et aux facteurs (ni trop ni trop peu); entretient des relations cordiales avec les autres propriétaires. Comme ses voisins médecins ou ingénieurs, il va au cinéma ou au théâtre, dine dans les meilleurs restaurants, les des hebdomadaires pour cadres supérieurs, élève ses enfants dans le respect des bons principes. Il goute les charmes de la bourgeoisie, les vêtements de marque et les chiens de race, la berline allemande pour monsieur, la petite sportive pour Madame.
Bref, une vie d'homme honnête qui pratique le tennis et le jogging, l'hiver dans les alpes, l'été sur la cote.
Le plus souvent, un voyou devient preneur d'otage par accident, lorsque son braquage tourne mal, et qu'il n'a pas d'autre issue. Il piétine, il improvise, il cherche; Ses tâtonnements sont autant de faiblesses à exploiter, de failles à creuser.
Le "politique" lui, a voulu sont chantage à la mort. C'est un acte volontaire, prémédité; tout a été mis en oeuvre pour qu'il soit couronné de succès. La démarche est plus redoutable, sans fissure apparente. La fin justifie les moyens, la lutte autorise l'horreur, le rationnel l'emporte sur l'affectif.
Nous devions redonner le moral au groupe tout entier, car la calomnie laisse des traces. On a beau être blindé, feindre l'indifférence, contenir ses élans d'indignation, la mémoire ne retient que ce qu'elle veut retenir, le plus vil, le plus injuste. Elle agit aussi comme un frein à l'enthousiasme des hommes qui hésitent à risquer leur vie pour ensuite être vilipendés;
Dans ce pays, les journalistes reconnaissent rarement leurs erreurs, le bulldozer médiatique n'est pas équipé de la marche arrière.
Je retrouvai mes collègues de l'agence.
Le "petit chef", lui, n'avait pas changé. C'est le propre des cons.... ces gens là ne changent jamais, ils sont condamnés au surplace.