Roberto Innocenti

Comme je paressais, par un morne après-midi, mon imagination, manifestement froissée d'être aussi peu sollicitée, me faussa soudain compagnie. Je venais de perdre ce que le poète Wordsworth appelait son "oeil intérieur". Mais avais-je réellement perdu l'imagination, ou l'avais-je simplement égarée en la laissant vaguer à sa guise dans le monde ordinaire, le monde normal ?

Je parie que vous avez assez d'imagination pour nous balader jusqu'au jour où les crevettes sauront jongler.

Approchez, les enfants, que je vous tricote une histoire.
Les jouets, c'est amusant. Mais une bonne histoire, c'est magique.
Et, lorsque la pluie cingle les carreaux, il n'est pas de meilleur moment pour en raconter une.

Ah, j'entrevis enfin quelque éclat de mon imagination fantasque!

...je me couchai avec un bon livre et le ventre plein, puis me lançai à l'assaut de la face nord de la montagne des rêves ...

Ce qu'il y a de merveilleux avec les histoires, c'est qu'elles peuvent être lues de manières aussi différentes qu'il y a de lecteurs.

Écris que j'ai découvert ici ce qui est le plus précieux à mes yeux, ce don que je n'avais plus en arrivant : la capacité à rendre réel ce que l'esprit ne fait qu'imaginer.