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Critiques de Roberto Ricci (86)
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Urban, tome 1 : Les règles du jeu

Urban est donc l'une des belles surprises qui vous attends pour septembre 2011. C'est une œuvre visionnaire qu'il ne faut pas rater ! Le futur est là qui vous attends à Monplaisir : ne loupez pas la visite de ce lieu de plaisir et de débauches !
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Urban, tome 1 : Les règles du jeu

Nous faisons la connaissance de Zachary Buzz dit Zach et qui viens de quitter sa famille rurale pour rejoindre une académie de police rattachée à Monplaisir, un parc d’attractions dans lequel toutes les formes de plaisir peuvent être assouvies... Mais Monplaisir, c'est aussi une société entièrement contrôlée, dirigée et sous surveillance caméra grâce au système automatisé, l'intelligence artificielle A.L.I.C.E.

Faut dire que la prostitution est omniprésente, l'univers du jeu est à la puissance maximale et des machines à sous sont à chaque coin de rue, tout est propice au vice et à la luxure. C'est aussi le terrain idéal pour la chasse aux criminels et où les courses poursuites sont diffusées sur grands écrans disposés un peu partout. Ainsi, toute la ville peut suivre les moindres fait et gestes de ses habitants mais surtout de cette traque sous forme de jeu télévisé et en direct s'il vous plaît !!

Zach est accueilli au départ par un coach pour devenir élève à l'académie de police afin de devenir "Urban Interceptor". Y arrivera t-il ? Ne va t-il pas se sentir un peu trop observé ?

Ne va t-il pas se sentir différent dans ce monde d'apparence magnifique mais qui semble si cruel ?!... Les jeux sont fait, rien ne va plus.
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Urban, tome 1 : Les règles du jeu

Cet univers est aussi riche que glauque. Tout est sale, chaque cm² suinte la médiocrité et les rêves brisés.



La trame narrative est magnifiquement servie par un dessin fouillé, où chaque planche s'apparente à un "où est Charlie" puisant avec force dans notre pop culture (enfants des années 80/90, vous boufferez de la nostalgie à chaque case).



Une enquête au plus prêt des canons du genre noir, pervertis et moqués par le cadre dans laquelle elle se déroule : un parc d'attraction ultime sans limite ni tabou.



Plongez dans la laideur et l'égoïsme d'un tourisme institutionnalisé comme ultime garant de paix sociale, celui qui fait fi de l'exploitation humaine et qui sacralise le divertissement comme récompense suprême d'une humanité épuisée.



Et au milieu, l'histoire d'un "flic" un peu niais et un peu grotesque, qui pense être du côté du rêve pour mieux se dégoûter du cauchemar.



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Urban, tome 1 : Les règles du jeu

La maquette est élégante comme toujours chez Futuropolis et le format large permet d'apprécier la qualité des dessins et du découpage. C'est confortable. La ligne graphique des couvertures, si elle est cohérente avec l'atmosphère de la série, n'est pourtant selon moi pas très efficace pour donner envie...



Dans un futur proche le réchauffement climatique à submergé une grande partie des terres habitées, provoquant un exode sur les planètes et satellites du système solaire. Dans ce monde dystopique où l'écart entre riches et pauvres a atteint le stade du XIX° siècle, la cité de Monplaisir fait figure de respiration pour une population aux aboies: pendant deux semaines par an ils peuvent s'adonner à tous les plaisirs au sein d'une cité hyper-connectée et gérée par une intelligence artificielle. Un paradis...?



Si certaines séries sont plus visibles pour le marketing qui les entoure, on peut dire que les auteurs d'Urban ne vont eux pas vers la facilité et que les choix scénaristiques ne souffrent d'aucun compromis. Il s'agit d'une BD qui nécessite de s'immerger, de prendre le temps et surtout, de tout lire à la file, tant Luc Brunschwig a construit son intrigue de façon très progressive, lentement, séparant chaque album quand aux protagonistes centraux ou via des flashbacks. Tel un puzzle en cinq tomes, les différents éléments convergent progressivement vers la conclusion, de façon tout a fait cohérente et maîtrisée. A ce titre cette BD force le respect pour la rigueur du travail d'écriture. Pour résumer, Urban s'appréciera idéalement en format intégrale.



Ainsi l'entrée en matière est compliquée. L'on suit un colosse un peu simplet parti contre l'avis de sa famille pour devenir policier à Monplaisir et discutant avec un personnage qui semble imaginaire... Dès l'entrée en matière, une galerie de personnages hauts en couleurs nous immergent dans un monde de carnaval permanent où tout le monde est déguisé et où il est compliqué de démêler la réalité de la fiction (imaginaire, virtuel?) dans un contexte futuriste sur lequel le lecteur n'a que très peu d'informations. Ce brouillage est calculé mais il faudra avancer dans la série pour s'en apercevoir. Des personnages nouveaux surviennent sans que l'on sache s'ils sont importants ou périphériques et même le personnage principal, Buzz, est assez peu présent dans les albums. Le découpage lui-même joue de cela avec des irruptions brutales de scènes au milieu d'autres, non reliées directement... Je ne veux pas donner une l'image d'une série ardue car Urban est vraiment une bonne BD, mais il me paraît important d'être prévenu pour apprécier celle-ci à sa juste valeur.



Heureusement les dessins, de très grande qualité et très lisibles (notamment la mise en couleur un peu floutée et jouant sur un éclairage électronique permanent), permettent de faciliter la lecture durant les premières pages. Le jeu discret du repérage des héros de l'imaginaire collectif (Batman par-ci, Zoro par là...) présents dans Monplaisir est également savoureux et incite à se plonger dans les cases larges de Ricci. L'artiste propose un design SF élégant, coloré, et une réalité crue: dans ce paradis des plaisirs le sexe et la violence sont bien présents, permettant des scènes d'action efficaces bien que peu nombreuses. Ce qui est le plus perturbant c'est de ne pas avoir de personnage à suivre (hormis Buzz) mais cela nous pousse à chercher d'autres focales, d'autres personnages, à échafauder des théories, ce qui est probablement recherché et est fort agréable, comme dans un bon polar (Brunschwig est auteur de l'Esprit de Warren, un polar sombre réputé à sa sortie en 1996). L'intrigue suit autant Springy Fool, le grand architecte transmuté en lapin d'Alice que ce couple de mineurs de Titan, un gamin et sa nounou que cette prostituée tatouée... L'illustrateur prend grand plaisir et précision à nous les présenter et nous les attacher si bien que l'on ne sait jamais qui est le réel centre de cette histoire.



A mesure que l'on avance dans l'intrigue la réalité se durcit, le rideau de la féerie se déchire pour laisser transparaître une réalité dystopique bien noire... Car le message de Brunschwig est simple: que se passera t'il dans quelques années dans un monde libéralisé où les États auront abandonné leur devoir de protection des population à des sociétés connectées qui pourront se comporter en démiurges autoritaires? Un monde où Disney allié à Google aura gagné, contrôlant nos vies d'endettés accro aux loisirs? J'avais retrouvé une idée proche d'Urban dans l'excellente série américaine Tokyo Ghost (en version trash...) comme dans l chef d’œuvre de Pixar Wall-E.



J'ai découvert à travers cette série un excellent dessinateur et retrouvé un auteur que je n'avais plus lu depuis ses débuts. Le plus gros défaut d'Urban est qu'il faudra attendre encore un an avant de connaître la conclusion...
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Urban, tome 1 : Les règles du jeu

En 2058, Zach Buzz est un jeune homme qui s'apprête à se rendre à Monplaisir, une cité tentaculaire destiné au bonheur de tous ses visiteurs et répondre à tous leurs fantasmes. Mais Zach n'est pas un simple touriste, il s'y rend pour devenir policier. Mais Zach va vite se rendre compte que la cité de Monplaisir cache de nombreux mystères…

Malgré un style graphique qui ne me plait guère, l'univers crée autour de cette cité du plaisir est plutôt intéressant. Un monde qui flirte avec la dystopie où Zach découvre que tout le monde n'est pas heureux dans cette cité. Même son rôle de policier n'est pas ce qu'il imaginait.

L'idée est originale et il plane pas mal de mystères et surtout un monde qui est bien plus sombre que ce que le nom de la ville pourrait laisser imaginer : notamment avec ce jeu autour de l'arrestation d'un meurtrier par un jeune policier qui tourne au voyeurisme sordide !

Bref, le récit est plutôt prenant et prometteur, à voir si l'histoire prenne un peu d'épaisseur et si on avance un peu plus dans l'intrigue.

Petit point amusant dans cette cité de Monplaisir où les visiteurs doivent passer un déguisement à leur arrivée. L'occasion d'observer en arrière plan de nombreuses vignettes, des personnages connus : Tintin et Milou, Dark Vador et Leia, un légionnaire… je vous laisse chercher les autres.
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Urban, tome 1 : Les règles du jeu

Bien longtemps que je n'étais pas allé faire un tour à la médiathèque...

Cette série de BD me fait de l'oeil et je me laisse tenter sans a priori si ce n'est que le scénariste Luc Brunschwig me dit quelque chose.



Plongée dans un monde futuriste ultra-technologique, dans une méga-city, parc de loisirs, qui porte bien son nom :"monplaisir". Nous suivons l'arrivée d'un jeune homme de la campagne, récente recrue pour devenir un flic. Le personnage principal, un peu naif et perdu, est attachant et nous découvrons avec lui les règles de fonctionnement assez spéciales de cette ville: une espèce de Las Vegas sous amphétamine. Sans vouloir divulgacher, nous allons comprendre que le métier de policier de cette cité est évidemment connecté avec le spectacle. Evolution de l'histoire qui n'est pas sans nous rappeler "running man".



Dessin et Scénario tiennent la route, et nous finissons le récit assez rapidement en l'ayant appréciée. Bien maitrisé et suffisamment dense, on ne s'ennuie pas même si on ne passe quand même pas à côté de quelques clichés de ce genre de dystopie... Rien de génant, néanmoins.

Continuons !
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Urban, tome 1 : Les règles du jeu

EXTRAIT "Très belle année pour Luc Brunschwig, qui après ses deux séries dérivées du pouvoir des innocents, voit enfin se concrétiser un scénario vieux d'une dizaine d'année et qui a usé (et pas qu'au sens figuré parfois) plusieurs dessinateurs avant d'en arriver à cet album là.

De ce nouvel univers, on ne connaît pour l'instant que Monplaisir, une ville totalement consacrée à la satisfaction des plaisirs. Jouir sans entrave, en somme..."
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Urban, tome 1 : Les règles du jeu

Dessin (tout en couleur, plutôt rare en BD maintenant), scénario, tout y est ! En espérant toutefois que la série ne s'éternise pas et perde de sa force, comme trop souvent...
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Urban, tome 1 : Les règles du jeu

BD d'anticipation au graphisme et scénario exceptionnels
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Urban, tome 1 : Les règles du jeu

Zachary Buzz quitte la ferme familiale le cœur gros. Il laisse là sa sœur et toute sa vie derrière lui pour un avenir encore incertain. Le train qu'il prend doit le mener à Monplaisir, un gigantesque complexe de loisirs, le dernier endroit où ça rigole dans la galaxie ! Une cité tentaculaire et amorale, dans laquelle tout le monde se déguise et fait ce qui lui plaît.

Lui, il y est attendu pour commencer son nouveau job de policier...



Urban est un projet qui tient particulièrement à cœur pour Luc Brunschwig. Fan d'AC/DC, voilà près de 30 ans (il avait alors 15 ans) que l'idée lui trottait dans la tête de faire une adaptation en bande dessinée de l'un de leurs titres : Sin City.

Malheureusement pour lui, il ne fut pas le seul a avoir cette idée, et c'est Frank Miller qui saisit le premier l'opportunité avec son œuvre au titre évocateur : Sin City (1994 - 2001). À ce moment là, Luc Brunschwig débutait à peine sa carrière...

Mais il voulait raconter son Sin City à lui. Les Humanoïdes Associés lui en laissèrent l'opportunité en 1999 avec Urban Games. Une aventure qu'il partagea avec Jean-Christophe Raufflet, Laurent Hirn et Laurent Cagniat au dessin et Caroline Van Den Abeele à la couleur. Malheureusement, aucune suite ne verra le jour à cet album.

C'est à Roberto Ricci que nous devons cette résurrection, puisqu'il demanda à Luc Brunschwig deux ans plus tôt s'il n'avait pas un projet qui dormait dans un tiroir...

Si nous ne connaitrons jamais la suite d'Urban Games, Urban se révèle être à son image : les mêmes idées y sont développées. Mais cette fois, gageons que le projet emmené par Futuropolis, et probablement bien plus abouti tant scénaristiquement que graphiquement, aille à son terme : pas moins de 6 tomes sont prévus !



Si vous écoutez bien les paroles d'AC/DC, vous devriez bien vous faire une idée de cette ville de tous les vices :

Diamonds and dust

Poor man last, rich man first

Lamborghini's, caviar

Dry martinis, Shangra-la

[...]

Ladders and snakes

Ladders give, snakes take

Rich man, poor man, beggar man, thief

Ain't got a hope in hell, that's my belief

[...]





La suite à lire sur BenDis...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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Urban, tome 3 : Que la lumière soit...

Ce troisième volet est un très bon récit, touchant et qui donne envie de poursuivre l'enquête pour découvrir la vérité ! Urban est une bande dessinée indispensable à découvrir, si ce n'est déjà fait, sans plus attendre !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Urban, tome 3 : Que la lumière soit...

Roberto Ricci réussit à nouveau une performance incroyable. D’un côté, sa précision et son sens du détail incarnent l’univers d’Urban. La colorisation – à laquelle participe Giovanna Niro – se révèle tout aussi prégnante.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Urban, tome 3 : Que la lumière soit...

Ce troisième tome devient plus dur, plus noir. On y constate que l'état totalitaire à exploitation en circuit fermé contrôle à peu près tout sauf l'incident qui a lieu à la fin du second volume dans la cité des mille plaisirs. Les dirigeants et notre héros sont perturbés. Zach, épris de justice se pose beaucoup de questions.

Le grand format de cette bande dessinée la rend toujours agréable à lire.



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Urban, tome 3 : Que la lumière soit...

On entre dans le temps de la désillusion. Ce n'est plus l'époque grandiose d'un futur parfait, ou presque, ùu la science est au service des loisirs (mais on en avait déjà quelques preuves dans le tome précédent). Le drame s'est joué, notre héros "revient sur terre", même s'il n'en etait pas trop loin, et s'identifie reellement a son héros imaginaire et redresseur de torts. L'intrigue se mêle, s'intensifie et les personnages prennent enfin un peu d'épaisseur.



Le dessin est toujours aussi époustouflant et riche en détails. La couleur toutefois légèrement moins pêchue qu'au début , ce qui est dommage mais pas essentiel.
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Urban, tome 3 : Que la lumière soit...

La cité de Monplaisir a subit une catastrophe qui a coupé toute l’énergie de la ville et fait de nombreuses victimes… une catastrophe qui se révèle être au final un attentat rudement bien mené. Mais qui est à l’origine de cette attaque ? Et pourquoi ?…

Encore une fois, le récit est assez étrange ; le contenu est certes énigmatique mais c’est le déroulé des différentes scènes qui est assez déroutant.

Le design de la BD donne en tout cas bien le ton du récit : sombre mais dans des tons de bleu, de rouge qui me déroutent aussi visuellement ; bref, j’accroche moyennement à cette série qui avaient pourtant tout dé prometteur dans son premier tome.

J’ai conscience que cette série a un fort potentiel mais ce n’est pas mon style de récit : trop haché, trop étrange, trop sombre graphiquement. Malgré tout, c’est l’histoire du personnage principal qui me permet de m’accrocher à l’histoire car ce personnage - malgré son manque d’émotions - est attachant et mérite que l’on s’intéresse à son destin dans ce monde véritablement dystopique - Monplaisir est bien loin effectivement de la cité rêvée ; c’est de plus en plus irréfutable…
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Urban, tome 3 : Que la lumière soit...

Malheureusement, il ne s’agit en rien d’un accident.

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Ce tome est le troisième d’une pentalogie ; il fait suite à Urban, tome 2 : Ceux qui vont mourir (2013) qu’il faut avoir lu avant. Sa première édition date de 2014. Il a été réalisé par Luc Brunschwig pour le scénario, et par Roberto Ricci pour les dessins et les couleurs. Il compte cinquante-deux pages de bande dessinée en couleurs. La série a bénéficié d’une réédition en intégrale en 2023, d’un format plus petit.



Dans le train en aérien qui emmène les vacanciers à Monplaisir, l’impatience commence à se transformer en inquiétude : voilà une demi-heure qu’il est l’arrêt sans électricité. Sous eux, les lumières de la ville sont éteintes, même la façade avec l’enseigne de Monplaisir subit cette coupure de courant généralisée. Dans le ciel, des aéronefs voient leur réserve de carburant diminuer, et ils restent sans réponse de la tour de contrôle. Un pilote d’un vaisseau venant de Titan émet un message sans grand espoir d’être entendu, annonçant qu’il va bientôt devoir se poser sans guidage. À l’intérieur d’un bâtiment de Monplaisir, Springy Fool avance en tâtonnant dans le noir, et en appelant l’intelligence artificielle A.L.I.C.E., sans obtenir de réponse. Il finit par voir la tête robotique de l’IA, luisant faiblement dans les décombres. Il la prend dans ses mains et l’interroge : elle répond qu’elle ne sait pas ce qui s’est passé, qu’avant l’explosion elle a juste eu le temps d’enregistrer une surcharge électrique massive provenant de la centrale de la ville, qu’elle n’a pu en identifier ni la raison, ni le responsable. Elle est désolée. Les portes du studio s’ouvrent et les secours arrivent, accompagnés par un autre robot A.L.I.C.E. qui constate que Fool est légèrement blessé au front.



Dans la rue, les drones donnent des consignes aux habitants et aux vacanciers : attendre assis et ne pas bouger, ils vont procéder aux réparations nécessaires, la lumière va bientôt revenir. Les uns et les autres sont assis par terre, serrant dans leur bras un blessé qui leur est cher. Zachary Buzz tient contre lui le cadavre de Niels Colton. Il se remémore quand lui-même été enfant à la ferme, écoutant le générique de son dessin animé préféré Overtime, et chantant les paroles par cœur : Année 5739… dans un futur bien différent du monde que connu aujourd’hui. La science règne en maître et a établi sans contestation possible que Dieu n’existe pas. Pas de Paradis et encore moins d’enfer, pour accueillir l’âme des criminels et leur faire subir une éternité de tourments. Un crime impuni de notre vivant est un crime impuni à jamais !!! Cette idée a révolté les hommes. En réponse à leur émoi, un tribunal exceptionnel a été créé, chargé de réétudier tous les crimes non résolus depuis la nuit des temps. Leur bras armé : les Overtime. Un groupe de voyageurs temporels, missionnés pour identifier les coupables et les ramener dans le futur afin qu’ils subissent une longue et juste peine. Un monsieur chauve arrive derrière Niels et il lui explique pour quelle raison il a toujours trouvé le concept de cette série complètement débile.



Après la scène finale du tome deux, le lecteur a hâte de découvrir la suite de l’intrigue, c’est-à-dire les conséquences du dernier événement spectaculaire. L’auteur a choisi une forme en un unique chapitre intitulé : 28 juin 2059, quelques dizaines de minutes après l’explosion. Le lecteur se demande ce qui a provoqué cette explosion, mais aussi ce qu’il est advenu de l’assassin Antiochus Ebrahimi, de la durée de la panne de courant (peut-être même définitive), de la réaction des vacanciers, de la capacité de réaction des Urban Interceptors pour gérer cette situation de crise, du progrès de l’enquête de Gunnar Christiansen, de la possibilité pour Zachary Buzz de poursuivre l’assassin, du devenir d’Olif, et puis aussi d’en apprendre plus sur Narcisse Membertou. Or dans les planches deux et trois, le scénariste s’attache plus à Springy Fool et à A.L.I.C.E., deux personnages dont le lecteur pensait qu’ils resteraient en toile de fond sans être développés plus avant. Au cours des planches trois à huit, il revient sur l’enfance de Zachary, sur la résonnance émotionnelle que provoque en lui Overtime, le personnage de dessin animé. Il ne se rend pas forcément tout de suite compte que cette scène en révèle plus sur son interlocuteur. Puis le récit reprend le fil au temps présent de l’intrigue, introduit un nouveau personnage Merenia Alicia Colton… Les scènes ne commencent plus en haut d’une page pour finir en bas, mais peuvent s’entrecouper au sein d’une même, tissant ainsi une trame narrative très serrée, qui rend bien compte de l’intrication des différents fils, attestant d’un récit particulièrement bien construit.



Tout comme les différents éléments des séquences précédentes interagissent pour laisser deviner l’existence d’un schéma d’ensemble, les éléments visuels dessinent un monde concret et pleinement tangible. Le lecteur continue à prendre plaisir à jouer à relever les costumes des vacanciers en arrière-plan, et à identifier les personnages. Il remarque ainsi Zatanna, Kick-Ass, Wonder Woman, Jabba le Hutt, Actarus, Green Lantern, Hellboy enfant, Spider-Woman, Lamu, Juggernaut. Il retrouve avec plaisir également le cachet esthétique de la série : à commencer par cette mise en couleurs avec une palette donnant une identité particulière à la cité de Monplaisir. Le gris-vert à l’extérieur de la ville, l’éclairage intense et la profusion d’écrans à l’extérieur (une fois le courant rétabli), les couleurs plus ternes pour les intérieurs des citoyens basiques, les couleurs plus vives pour les lieux de vie de Springy Fool. L’expérience de lecture s’avérant très fluide, il faut presque un peu de temps au lecteur pour se rendre compte de la densité d’informations visuelles : la densité des immeubles autour de l’enceinte de Monplaisir, les différents éléments de la ferme des parents Buzz (étable, vaches, paille, roue de charrette, silos, éolienne, portique à l’entrée du domaine, clôture en bois, grilles métalliques), la foule hétéroclite de vacanciers patientant avec soumission que les autorités de Monplaisir prennent les choses en main, les nombreux couples en train de danser, la magnificence de la terrasse sur laquelle Springy Fool et son invitée prennent un repas, la densité de la foule dans le quartier populaire où Buzz et son coéquipier Sikorsky interviennent pour neutraliser Olif, etc.



Le lecteur a également conscience qu’il n’apprécie pas juste le sentiment de familiarité de se retrouver dans cette ville, il savoure également des visuels et des scènes mémorables. Springy Fool prenant dans ses mains la tête rétroéclairée d’A.L.I.C.E., le repas de la famille Buzz en vue subjective par les yeux de Zachary très nerveux devant la réaction de ses parents, la perte progressive de contrôle sur lui-même de Springy Fool confronté à la pression des exigences de l’administrateur Gregorescu, le sinistre cortège de corbillards flottant dans le ciel pour évacuer les cadavres des rues de Monplaisir, le passage silencieux de Buzz affligé au milieu de la salle d’entraînement des policiers, l’agression des parents Buzz par des dizaines de petits drones implacables, l’opération d’Ishtar, etc. L’artiste entretient le suspense par sa narration visuelle, bien rythmée, apportant de nombreuses informations dans les lieux, les activités des personnages, leurs postures, leurs réactions. Les dessins montrent un monde cohérent et tangible de science-fiction, prenant la peine de le représenter dans les détails, le rendant concret et plausible, une belle réussite pour ce genre.



Les différents personnages continuent d’être soumis à des épreuves, révélant des facettes de leur caractère. Le jugement du lecteur sur Zachary Buzz se trouve conforté : un jeune homme avec une vraie vocation de policier, de fortes convictions pour servir le public, et les conséquences de son implication se font sentir. Il doit prendre la responsabilité de son choix face à son père qui avait établi un projet nécessitant que son fils prenne sa suite pour exploiter la ferme familiale. Puis il se retrouve à expliquer à sa sœur qu’il ne peut pas revenir à la ferme pour aider, parce qu’il doit participer aux secours dans Monplaisir. Le lecteur est également amené à découvrir le revers de la médaille de la conscience professionnelle du lieutenant-enquêteur Gunnar Christiansen qui choisit de délaisser son épouse pour mener à bien son enquête. Il s’attendait donc moins à côtoyer Springy Fool : il découvre quel genre d’individu il est. Il observe son comportement lors d’un rendez-vous galant arrangé. Il le découvre lors d’un moment clé de la mise en œuvre du projet de construction de Monplaisir. Il peut voir comment il se conduit de manière directe pendant ces moments-là.



Le lecteur peut également voir quelles sont les conséquences des méthodes de Springy Fool, à la fois à l’exploitation de la ferme des Buzz, et de celle de leurs voisins les Munroe, à la fois dans la gestion de la localisation d’Antiochus Ebrahimi. L’auteur en révèle un peu plus sur le contexte des deux semaines de vacances que les gens viennent passer à Monplaisir et sur le mode de gestion de la cité. Le prix à payer par les personnages pour leur choix de vie devient progressivement apparent, et en parallèle il en va de même pour le fonctionnement de Monplaisir. Le lecteur n’oublie pas que le récit a commencé avec la prise de fonction de Zachary Buzz dans les rangs de la police de Monplaisir, avec l’assassinat d’un policier au milieu du premier tome. Les développements de l’histoire confirme qu’il s’agit d’un polar : un autre meurtre a été commis, les enquêtes se poursuivent, les personnages se confrontent aux réalités de la vie sous les apparences, les contraintes systémiques de cette société sont progressivement mises à nu, un vrai polar et la noirceur intrinsèque du genre découlant des bas instincts du genre humain.



Le lecteur continue d’en découvrir plus sur la personnalité des protagonistes, leur histoire personnelle, leurs motivations profondes, les vraies forces à l’œuvre dans cette société. Il comprend que les enquêtes en cours ne peuvent prendre tout leur sens qu’en prenant en compte ces éléments. Il continue d’être transporté par la narration visuelle dans cet environnement très solide de science-fiction, faisant l’expérience de moments singuliers, soit par les événements, soit par le ressenti des personnages. Une histoire prenante, fascinante, vénéneuse, malsaine.
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Urban, tome 3 : Que la lumière soit...

La fin du tome précédent abandonnait non seulement le lecteur sur un « cliffhanger » de format, mais livrait surtout un message important : Luc Brunschwig ne compte à nouveau pas ménager ses personnages !



À l’aide d’une narration toujours aussi experte, distillant ses flash-backs avec précision et parcimonie, mon scénariste préféré apporte un nouvel éclairage sur certains de ses protagonistes, dont Ishrat et Springy Fool. Si l’histoire de cette jeune fille couverte de tatouages commerciaux nous est enfin révélée, c’est l’homme habillé en lapin blanc que Brunschwig choisit de placer sous ses projecteurs. En revenant sur son passé et sur la genèse de Monplaisir, il montre le vrai visage de l’homme qui anime cette cité à l’apparence idyllique. Un portrait qui n’a rien de vraiment reluisant…



L’éclairage apporté aux personnages se fait néanmoins dans la pénombre car la ville de tous les plaisirs est victime d’un attentat qui a provoqué une gigantesque panne électrique. Cette coupure générale plonge non seulement la mégapole dans un chaos total, mais contribue surtout à une mise à nu de toute la superficialité de cette société accro à la téléréalité, construite sur des inégalités sociales et donnant à l’argent le pouvoir de l’illusion du bonheur. Après avoir livré les regards innocents de Zach et du jeune Niels sur ce gigantesque parc d’attractions, l’auteur fait maintenant tomber les masques et les décors, laissant ainsi entrevoir toute la noirceur des coulisses peu glamour de ce paradis artificiel dorénavant privé de paillettes. Les effets de la panne d’électricité se font d’ailleurs également ressentir en dehors de Monplaisir, où le scénariste nous réserve aussi quelques rebondissements surprenants, qui donnent envie de découvrir la suite au plus vite.



Mais, ce sera pour le prochain tome, assez de révélations pour cette fois-ci, il est temps d’éteindre à nouveau la lumière, de refermer l’album… la lumière fût, mais ce qu’elle dévoila n’était que noirceur… assez d’émotions pour aujourd’hui… merci Luc !



Hola ! Attendez ! Rallumez ! J’ai oublié de vous parler du truc le plus important de cet album : Roberto Ricci ! Je vous ai déjà souvent dit que les planches de l’artiste transalpin sont à flinguer, que le travail minutieux qu’il réalise au niveau de l’architecture et des décors force mon admiration et qu’il parvient à plonger ce monde fait de néons, de paillettes et de couleurs dans une ambiance oppressante, tout en distillant la noirceur qui anime les coulisses de cet univers enjôleur. Et bien, il a fait encore plus fort lors de cet album. S’il profite comme d’habitude de ce monde costumé, qui met gratuitement des milliers de déguisements à la disposition de ses visiteurs, pour truffer ses planches de nombreux clins d’œil savoureux, il a cette fois eu la gentillesse d’intégrer mes enfants dans une des cases. Ainsi, page 53, vous pouvez découvrir Iben et Alec déguisés en Mega Mindy et Mega Toby, pour le plus grand bonheur de leur papa. Grazie mille Roberto !
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Urban, tome 3 : Que la lumière soit...

Après l’explosion à laquelle nous avons assisté dans les dernières pages du tome 2, nous découvrons l’ampleur des dégâts. Cet incident a causé une panne générale d’électricité, laissant Monplaisir sans yeux (caméras), sans oreilles (micros) et sans voix. Comment A.L.I.C.E. et Springy vont expliquer la situation aux milliers de vacanciers de Monplaisir et ainsi éviter que la panique se déverse dans les rues de la Cité du plaisir ?



Luc Brunschwig développe son scénario avec poigne. Quand à Roberto Ricci, il continue à nous faire profiter d’une ambiance graphique absolument sublime. Il faut bien peu de pages pour reprendre le fil de cette lecture et replonger dans l’univers si atypique de la série. On croit avoir assisté au chant du cygne de ce système hyper-médiatique mais les rebondissements vont nous amener encore plus loin dans le cynisme et l’hypocrisie dont peut faire preuve une organisation.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Urban, tome 3 : Que la lumière soit...

Dès les premières planches, l’ambiance, les dialogues, la construction narrative et l’originalité de cet univers m’ont littéralement transportée jusqu’à ce que je me sente complètement imprégnée de cette histoire. Et plus on avance plus le scénario s’intensifie.
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Urban, tome 3 : Que la lumière soit...

Alors que Zack s'apprêtait à mettre la main sur le criminel qu'il traquait, Monplaisir est victime d'une terrible panne d'électricité entraînant accidents et centaines de mort. Un peu partout c'est la panique, on parle de terrorisme...



L'histoire prend un véritable tournant. Un tournant qui part dans une bonne direction. Cela donne un nouveau souffle. Bien sur c'est le lancement (au bout de trois tomes me direz-vous) du coup on se retrouve avec plus de questions que de réponses. Une bonne évolution avec des personnages qui prennent de l'épaisseur. On connaît un peu plus leur histoire personnelle, aucune n'est toute rose, ce qui permet de s'y attacher plus.



Les dessins sont toujours incroyables. En détails, en précision, en couleur pastelles.
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Thème : Astérix, tome 8 : Astérix chez les Bretons de René GoscinnyCréer un quiz sur cet auteur

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