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Citations de Roger Neusius (22)


Oui, la manœuvre Colibri.
Ce devait être en 1967 ou 1968 et je crois que c’était la première fois que cet exercice était organisé (*).
Il s’agissait d’une opération visant à faire cohabiter des unités françaises et allemandes.
Habituer les troupes et les cadres à travailler ensemble à tous les niveaux.
Le terrain de manœuvre situé en RFA était qualifié de petite Sibérie par tous ceux qui y étaient passés : Münsingen.
Par chance nous étions en été.
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On nous avait largués entre deux nuages. Ces gens-là sautaient par tous les temps !
En regardant vers le bas, je me suis rendu compte que le sol était bigrement près. Sous la pluie et en dessous de 400 mètres, sans oublier le vent !
Un saut pas comme les autres !
Pas le temps de rêver, le sol est arrivé très rapidement et, les jambes serrées, j’ai fini par rejoindre l’herbe mouillée. Le terrain, grand comme un mouchoir de poche, était en limite d’une forêt, nous avions eu de la chance de ne pas atterrir dans les arbres… Ces Noratlas mine de rien avaient un sacré coup d’œil.
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La flaque
Une petite chose qui nous interpelle.
On se méfie de moi. Moi, la petite flaque d’eau.
D’abord parce que je suis petite et, de plus, on ne me voit pas
toujours quand il fait presque nuit.
Cette discrétion n’est pas appréciée. Je me demande pourquoi.
Et pourtant, tu me regardes. Tu es là au-dessus de moi.
C’est pour te voir ?
Je te vois aussi tu sais. Et je devine tes pensées.
Tu ne m’aimes pas, je le sens.
Pourquoi tant de haine dans tes yeux?
Je ne comprends pas. Je fais pourtant beaucoup d’efforts
pour représenter ton image.
Et tu sais, ce n’est pas facile. Te reprendre tel que tu es en
respectant tes traits, tes expressions, ton allure...
De plus avec précision, oui, sans sucre rajouté.
Ai-je fait une erreur ?
D’habitude les gens se retrouvent en se regardant.
Tu ne te retrouves pas ?
Comment ce n’est pas toi ! Mais si, je t’assure.
Avec ta mine défaite, ton regard d’hypocrite et ta mèche de
cheveux aussi fausse que ton sourire. Et ta bouche ! Prête à
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déverser des mots qui sentent le mensonge mesquin. Et ces
oreilles qui n’écoutent que toi. Oui, c’est bien toi.
Même tes yeux, qui ne savent regarder que ton nombril,
voient bien que je dis la vérité.
Mais tu ne veux pas voir.
Tu ne me vois pas.
Comme les autres, tu vas mettre le pied dedans.
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Heureusement, il y avait l’avion et sa musique, son cirque, son odeur…
Et ce retour à la maison après une perm bien méritée…
La fierté de montrer cette plaque aux amis, aux parents…
Le regard du père malicieux et celui de la mère… Et la copine…
Ce voisin qui vous traitait de bon à rien qui vous tape sur l’épaule…
Tu es un homme…
Le temps a passé mais ce morceau de métal tient toujours un peu chaud…
…Ce n'était rien qu'un feu de bois,
Mais il m'avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encor’
A la manièr' d'un feu de joi’… (G. Brassens)
Oui, une façon d’en parler…
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Le temps passe……
Je vais refermer la malle.
Il me reste ces photos en noir et blanc de mon passage par la Grande Muette. Vieilles photos qui me paraissent bien jaunies mais entre mes doigts elles me parlent.
La chambrée, le casoar, les bottes, le parachute…
On ne va pas se quitter comme ça !
Alors, avant de les ranger, je laisse quelques mots de ma pensée venir à la surface.
Quelques mots inspirés par MA Grande Muette…
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Seuls, mais ensemble…
Ensemble parce que quelque chose nous reliait. L’envie de se dépasser, de croire qu’on est capable…
Capable de faire mieux ou aussi bien que le copain ?
Non !
Non, ce n’est pas ça !
Non, c’est parce qu’on veut faire mieux que le gars qui est là, juste à côté.
Ce gars ?
Mais oui, vous le connaissez bien ce gars.
C’est celui qui est au fond de nous et qui se cherche une bonne raison…
Le pauvre type qui est notre copain intime. Vous le connaissez si bien…
C’est le défaitiste-pacifiste-guerrier du coin du bar qui gagne les matchs quand ils sont terminés…
Oui, on va sauter.
Il va sauter !
Je l’ai fait sauter mon copain intime !
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Alors, la mésange bleue que je connaissais bien sauta sur mon épaule pour me proposer une graine de tournesol.
J’ai accepté son cadeau et nous avons bavardé un instant.
Nous avons surtout parlé de la couleur du ciel. A la fin de la conversation, au moment de me quitter, elle m’a demandé si elle pouvait s’installer dans la cheminée.
Je n’ai pas répondu. J’ai peut-être eu tort…
Depuis une semaine, je ne sais plus où dormir.
Le héron est dans le salon. Il saute de fauteuil en fauteuil, il est ravi.
Les corbeaux sont dans la cuisine, mais tout est parfaitement rangé et les petits font la vaisselle chacun leur tour.
Les écureuils passent de la chambre à coucher à la salle à manger et cachent leurs noix sous les armoires.
Le rouge gorge s’ébat dans la baignoire et chante à tue-tête dès que je tente de prendre une douche.
Quant à la cave, elle est occupée par le hérisson qui s’est installé dans la réserve à vins. Je bois de l’eau, c’est meilleur pour la santé.
Le garage est devenu le royaume des fourmis et la voiture disparaît sous une montagne d’épines de sapins.
Depuis, je prends les transports en commun.
Hier, j’ai téléphoné à mon voisin pour lui demander s’il avait une chambre à louer.
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Une fourmi vint lui chatouiller le bout du nez. Elle venait de quitter la fourmilière après un « coming out » retentissant. Avouer son penchant pour les grands espaces n’avait pas été facile.
Elle l’avait fait !
Imaginer qu’une ouvrière puisse s’écarter de la piste balisée pour gambader au milieu des herbes folles était impensable. La perturbation fut telle dans la communauté que la fourmilière se transforma en cube.
Un cube ! Un désastre ! Mais le pire était à venir.
La nouvelle se répandit à travers la campagne et d’autres communautés furent touchées par la même frénésie cubique.
La plaine était couverte de cubes !
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Elle coule à deux cents mètres.
Je l’avais vu arriver. Sobre, raide et souriante.
La présentation ne m’a laissé aucun souvenir.
Elle était elle. J’étais moi.
Que dire ? Rien. Le silence permettait une communication profonde sans arrangements.
Je l’ai regardée passer sans un mot. Sauf un léger clapotis. Amical peut-être ?
Que s’était-il passé ? Rien. A part le silence contrarié par cette vaguelette.
Pourtant nous avions parlé. Nous avions parlé sans nous entendre ?
Oui, sans nous entendre.
On peut entendre le bruit de la mer mais pas celui d’une rivière.
Une rivière est discrète. Elle n’étale pas ses sentiments même s’il lui arrive parfois de sortir de ses berges.
Alors on s’était parlé en silence.
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Un jour, beaucoup plus tard, j’ai retrouvé le vieil écrivain. Il avait encore sa moustache.
Mais pas son cheval.
Le temps avait passé, le succès était-il toujours au rendez-vous ?
Assis sur un banc, il voyait encore les choses d’en haut car il écoutait son chien assis à ses pieds.
Il agitait son chapeau et le remplissait, peut-être, avec des histoires de croquettes ou de chasse au renard ? 
Finalement, c’est utile un chien, même pour un écrivain. 
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Avec les vieux, c’est comme avec les jeunes on a du mal à les suivre…
J’ai poursuivi ma route…
Quelques mètres plus loin, un monument aux morts attendait ses fleurs.
Je l’ai regardé.
Quelques mauvaises herbes le rendaient plus sympathique et une vigne vierge s’épanouissait du côté de la liste des morts de la grande guerre. Peut-être pour les cacher…
Appuyée sur la grille qui limitait l’emplacement destiné aux gerbes de fleurs se tenait une jeune femme en tenue de sport. Elle faisait des élongations en respirant très fort.
Ce n’était pas un emplacement destiné à faire des assouplissements mais peu importe.
Visiblement intéressé, le poilu en granit qui surplombait la scène regardait le spectacle sans broncher. Lui aussi avait arrêté les Allemands…
Je me suis arrêté pile.
Un escargot s’était mis en travers de mon chemin. J’ai fait un écart et dépassé ce monument qui aurait mérité mieux qu’une station de jogging. Mais aller expliquer çà à des gens qui s’étirent pour avancer.
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Le Grand Attracteur regardait paisiblement un reportage télévisé sur l’écroulement orchestré de l’univers Agemma-Tora.
Le spectacle était splendide.
Il fut interrompu par le signal jaune du centre de contrôle. Ce devait être important – la lampe dorée s’allumait rarement. La nouvelle de cette alerte lumineuse exceptionnelle fut rapidement diffusée. Tout le monde apprit également que cet avertissement tombait mal. En effet, le veilleur de permanence était un ancien qui connaissait l’intérêt du Grand Attracteur pour les émissions en direct.
Agacé, le maître des lieux se brancha sur le canal bleu. L’image n’était pas très bonne. Il reconnut néanmoins le graphique en colonnes de l’univers en arc de cercle qu’il n’avait pas réussi à achever.
Il était encore très jeune à l’époque, sans beaucoup de moyens, et souvent obligé d’improviser. Depuis, il avait acquis une maîtrise redoutable, mais ses erreurs de jeunesse le poursuivaient, et, sans arrêt, il dépensait une énergie colossale pour conserver à cet univers sa forme bombée.
Le seul moyen était d’aspirer perpétuellement son contenu vers le haut, et le plus loin possible. Cela revenait à lui imposer une expansion permanente avec vitesses variables. D’où un problème de place dû à cette extension régulière, et une pénurie de matière sous l’arc de cercle. Maintenir l’équilibre de l’ensemble était bien compliqué et exigeait une surveillance constante.
Une fois de plus, on lui signalait un défaut de masse sans lui proposer de solution. Une fois de plus, il était indispensable.
Flatté, le Grand Attracteur décida de réfléchir à cette masse manquante, persuadé de trouver rapidement une solution.
Il se trompait...
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Un vieil homme, qui bénéficiait d’une cure à l’ancienne, déambulait tranquillement dans une base de loisirs Harmonisée, quand soudain, il crut apercevoir le phénomène.
Il terminait allègrement la promenade recommandée et remboursée intégralement par l’organisme chargé de la santé. Les feuillus et résineux artificiels venaient d’être à peine repeints, et respirer l’odeur de peinture fraîche donnait de très bons résultats chez les personnes âgées. L’influence bénéfique pour la mémoire n’était pas prouvée scientifiquement, mais cette thérapie ne coûtait pas cher, et c’était l’essentiel.
Le vieillard, avide de communication, s’aventura à parler de son hallucination au planton de service qui nettoyait l’entrée du tunnel d’aération. Farouchement respectueux des consignes, l’agent de ventilation assermenté signala ce nouveau cas de dérive visuelle au responsable de la base.
Le vieil homme fut abattu sur-le-champ. Les troubles de la vision étaient en effet sévèrement réprimés dans ce centre qui n’admettait pas une lecture fantaisiste des consignes d’évacuation.
Le comptable statisticien enregistra le décès sans faire de commentaire, et avec application.
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Encore un mot.
Ce livre ne traite pas de la cosmologie mais, d’une certaine manière, il « baigne » dedans. Afin d’éclairer la scène, pour ceux qui se sentent un peu perdu au milieu des étoiles, je vous propose quelques informations simples concernant la structure et l’évolution de l’univers. Attention, ce ne sont que des indications car je ne suis pas un spécialiste…
Grand Attracteur :
Les galaxies sont presque toujours groupées et la gravitation les pousse non seulement à se rassembler entre elles mais à rejoindre d’autres groupes pour former des amas. Notre voie lactée, avec d’autres du groupe local, se dirige vers l’amas de galaxies de la Vierge. Et là, tout ce monde rejoint un flux de galaxies venues d’ailleurs pour se diriger vers un lieu particulièrement « attractif » appelé… « Le Grand Attracteur ».
Mais rassurez-vous ces notions ne servent que de « musique d’ambiance ». Ne cherchez pas à les vérifier au travers de mon histoire. Il existe des ouvrages spécialisés (bien plus sérieux que le mien !) pour ceux que cela intéresse. Vous en trouverez quelques exemples en fin d’ouvrage.
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On ne passe pas par le 13ème RDP sans conserver quelques habitudes et même des défauts… Voir sans être vu, se fondre avec le paysage, disparaître en creusant des trous…
C’était il y a longtemps mais il faut toujours se méfier des vieilles bouteilles. Elles réservent souvent des surprises.
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Avant d’en perdre les traces au fond de ma mémoire, je vais donc vous raconter une histoire d’oiseau.
Un oiseau beaucoup plus petit, nettement plus petit, le Colibri !
Bon, je ne vais pas me lancer dans la présentation de ce volatile rassurez-vous.
D’abord parce que je ne le connais pas. Et puis, il s’agit d’un nom de code comme vous le savez bien.
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Pour résumer, disons qu’il y avait des oreilles, des yeux et des jambes pour marcher.
En les mettant ensemble avec un parachute sur le dos et des sacs hyper remplis on pouvait faire une bonne équipe…
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Les petits jeunes recevaient leur feuille de route avec la mention 13ème Dragons, et leur père disait : » tu as de la chance, ils ont des chars, tu ne marcheras pas beaucoup à pied ». Les pères se trompent parfois…
J’allais l’oublier, ces Dragons avaient aussi des parachutes mais ne les utilisaient pas tous les jours. Peut-être aussi un avion pour y monter et peut-être sauter, va-t-on savoir ?
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Capitaine ?
Oui, je l’ai été.
Pas au long cours ni sous la mer. Ce mélange subtil d’hydrogène et d’oxygène ne m’a jamais attiré.
Je l’ai été, le temps de penser à autre chose. Et je me suis arrêté en chemin, le temps de choisir une sortie.
Oui, je l’ai été, le temps d’une chanson…
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Il y a tellement de mots. De mots que l’on dit. De mots interdits.
Et ceux qui restent incompréhensibles… A double ou contre sens.
Ceux que l’on aimerait dire mais qu’Alzheimer censure…
Des mots à dire mais pas à écrire.
J’allais oublier les mots qui tuent…
C’était plus simple à l’époque (bénie) où le langage n’existait pas.
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