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Critiques de Ronan Badel (858)
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Poil de Carotte

Poil de carotte est le dernier d'une fratrie de 3 enfants, souffre douleur de la famille et plus particulièrement de sa mère.

Ce roman de Jules Renard prend sa place à la campagne au travers de courtes scènes de la vie quotidienne et on retrouve beaucoup de poésie malgré la dureté d'une famille envers le petit dernier.



L'écriture est simple et belle, les courts récits sont percutants.



"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux". Jules Renard
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Poil de Carotte

Un très grand classique qui évoque le désamour, voire la haine, d'une mère pour son fils. Un sujet difficile, longtemps tabou puisqu'on fait l'éloge de l'amour maternel. Un livre bien écrit pour tout public, pas seulement les enfants auxquels cet ouvrage était plutôt destiné.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Poil de Carotte

Une bibliothèque personnelle a une double vocation. Elle nous offre des moments de bien-être, de découvertes, de réflexion, de rêve et plus encore. Mais elle sert aussi d'appui à de nombreux échanges. C'est sympathique de faire circuler un ouvrage que l'on a aimé ou pas. C'est un lien. Prêter un livre c'est faire confiance. On en parle, on échange, on argumente et mine de rien on finit par se connaître………… mieux.



Ce livre c'est Minipatch qui me l'a prêté. Pour elle il s'agit d'une lecture conseillée par sa professeure de français ( 5ème). En d'autres termes c'est une obligation et non un choix.

Pour moi un formidable prétexte pour me replonger dans mes souvenirs d'enfance mais surtout, surtout l'occasion de vivre le temps de quelques pages au rythme de ses indignations, de ses questionnements, de ses sourires et tenter de comprendre pourquoi ces petites histoires l'ont hélas, parfois, profondément ennuyée.



On ne présente plus Poil de Carotte. Ce petit bonhomme à la chevelure rousse, coincé entre une mère tyrannique, sournoise et peu aimante, un père soumis et plutôt lâche, frère Félix qu'il juge admirable et Ernestine sa soeur hautaine et distante. Les quarante-six petites saynètes décrivent le quotidien de la famille Lepic.



Je comprends bien qu'une jeune fille d'aujourd'hui ait toutes les peines du monde à apprécier le caractère désuet de cette fin du XIXème siècle. Un temps révolu où un enfant n'avait généralement pas le droit à la parole, et encore moins à la contestation et ne remettait jamais en cause une décision parentale aussi injuste fût-elle.



Je le comprends d'autant plus que plus de cinquante ans me séparent de cette lecture que j'ai beaucoup aimée, de ces petites histoires parfois drôles, cocasses et qui souvent pourtant m'indignaient tant Poil de Carotte était brimé.

Aurais-je dû laisser ce souvenir en l'état ? Oui probablement. Aujourd'hui j'avoue. Ce n'est pas un parterre d'étoiles que j'attribue à Monsieur Jules Renard. J'ai beaucoup moins souri, je me suis beaucoup moins attendrie, moins insurgée. J'étais un peu distante. J'ai bien mieux compris ton manque d'enthousiasme Minipatch. Nous en reparlerons?

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Poil de Carotte

Dérouté au premier abord par la construction de l'ouvrage qui ne semble qu'une succession de sévices, de maltraitances et d'humiliations, peu à peu se dessine une famille. Une famille comme un tout qui fonctionne parce que tous ces éléments s'imbriquent les uns dans les autres que chacun y trouve sa place. Le père silencieux qui garde ses secrets (mais qui sait les divulguer de manière surprenante) , plus ou moins présent qui entend éduquer et prodiguer des conseils, la mère protectrice et envahissante et d'une rare violence psychologique qui sait tellement ce que ressentent ses enfants qu'elle choisit ce qu'ils aiment et ce qu'ils pensent, le grand frère qui partage toujours le meilleur avec lui-même et la sœur conseillère avenante et moqueuse qui prépare déjà sa vie de mère pour prendre la succession de la sienne. Et poil de Carotte le bouc émissaire, le moqué, le délaissé qui flâne sous la table au pied de sa famille, qui subit mais qui aime, qui mieux que d'accepter son sort défend sa famille en justifiant aux regards goguenards extérieurs ce qu'il doit subir pour sa peine. Tous ces éléments sont en équilibre et chacun tient sa place, personne ne veut laisser la sienne jusqu'à la révolte, un frissonnement qui pourrait annoncer le séisme, et il y a la parole du père, tout à la fin, comme une libération.



Au fils du livre, on se prend d'affection pour ce jeune garçon qui oscille entre résignation et besoin de montrer aux siens qui il est pour exister et gagner leur estime, c'est une énergie grandissante qui lui donne la force de poursuivre et de vouloir devenir.

Ce livre qui n'est pas dénué d'humour, un humour parfois gênant, qui crée une intimité dérangeante elle aussi avec le lecteur, qui s'introduit dans cette famille comme un observateur impuissant.



Un roman autobiographique qui présente un personnage résiliant qui sut traverser la haine et le mépris pour réussir à rebondir et à agripper à la vie par le besoin de la reconnaissance par les autres. De là à être heureux...
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Poil de Carotte

Jules renard nous fait vivre quelques moments bouleversants de son enfance à travers le petit garçon nommé François devenu poil de carotte à cause de ses cheveux roux et des taches qui couvrent sa peau. Il est le plus jeune de la famille Lepic. En tout cas, c'était à l'écran que je m'étais familiarisé avec poil de Carotte. A l'époque c'était le côté comique qui faisait l'affaire, on se marrait bien des ruses à répétitions de Poil de carotte. ce n'est qu'en lisant le livre original qu'on prend conscience du traumatisme auquel Poil de carotte est victime.



Poil de carotte, le benjamin de la famille Lepic, au lieu de mériter plus d'attention étant le plus petit, est le plus rejeté, le mal aimé, c'est à lui que reviennent les claques lorsque rien ne va dans la maison. Tous ses actes sont réprimandés. Il n'a aucun droit de dire non sur quoi que ce soit peut lui demander d’exécuter tout membre de la famille, en premier lieu sa mère. Même s'il faut accomplir certaines taches dans l'obscurité, ce qui est une grande épreuve pour tout enfant à qui le lueur sombre effraie toujours, son grand-frère et sa grande sœur peuvent désister mais pas lui le plus petit.est obligé d'affronter les fantômes. Bien d'injustices persécutent l'enfance de Poil de Carotte qu'il développe en lui très vite une barrière de défense et de responsabilité contre l'environnement, il conçoit les choses à sa manière, il devient désagréable au monde tel qu'il l'est envers lui...

Un livre destiné aux enfants mais c'est une bonne étude sur la psychologie infantile!
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Un si gros mensonge

Un Si Gros Mensonge… Non ! n'en croyez rien ; il ne s'agit pas d'un résumé de la vie politique actuelle ni d'une biographie vantant les exploits d'un grand chef d'entreprise. Ce n'est pas non plus l'explication de votre contrat d'assurance ni de vos frais bancaires. Ça aurait pu, remarquez…



Mais non. Il s'agit en fait d'un conte de sagesse hérité de la tradition tibétaine et illustré par Ronan Badel. C'est un conte roublard au sens noble, picaresque presque, malin et frétillant.



Un jour, un homme dit à son voisin — qu'il connaît bien et en qui il a toute confiance —, qu'il doit s'absenter quelque temps et qu'il redoute que sa jarre pleine d'or ne soit la proie de quelque maraudeur. Il lui demande donc s'il peut lui confier le butin le temps de son absence.



Le voisin, flatté, accepte mais, quelques jours après le départ de son ami, le plaisir de voir miroiter l'or lui monte quelque peu à la tête, de sorte qu'il décide de vider la jarre et de la remplir de sable.



Au retour de son voisin, il lui annonce l'effroyable nouvelle : tout son or s'est métamorphosé en sable… Bien entendu, le voisin n'en croit pas une bribe mais ne fait montre d'aucune animosité à l'encontre de son voisin et décide de ne rien dire… pour le moment.



Je vous laisse toutefois le plaisir de découvrir la chute insolite de ce brave petit conte très sympa et possiblement utile pour quiconque à des enfants d'âge à saisir la morale de l'histoire, c'est-à-dire environ 6-8 ans.



Bien entendu, ceci n'est qu'un avis, en aucun cas une vérité, peut-être bien un si gros mensonge qu'il convient de le considérer à sa véritable valeur, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Poil de Carotte

Pauvre Poil de Carotte...Ce livre fend le coeur,j'ai du mal avec la violence psychologique et là je trouve qu'elle atteint son pinacle! Amplement inspiré de l'enfance de Jules Renard,le récit nous montre que le destin joue parfois de bien mauvais tours selon le contexte familial dans lequel on tombe.Même si dans l'histoire Poil de Carotte maltraite de petits animaux,je pense qu'il se venge à sa manière de ce qu'il subit sous son toit.Une mère telle qu'elle est décrite dans le livre n'est même pas digne de ce qualificatif.C'est une lecture révoltante,qui donne matière à s'insurger sur les traitements que les enfants subissaient à l'époque (et même encore maintenant,sauf qu'avant c'était caché et dans les us et coutumes).Je le conseillerai aux jeunes qui pensent que la vie est injuste,ça leur permettrait de comprendre que même quand c'est pas juste c'est pas si mal que ça.

Pour ceux qui l'ont lu ou veulent le découvrir c'est un classique du genre que l'on ne peut ignorer.
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Poil de Carotte

« Poil de carotte », où Jules Renard a mis beaucoup de sa propre enfance difficile et mal aimée, est un roman a priori destiné aux enfants qui ressemble à certains égards à « Vipère au poing » d'Hervé Bazin – autre roman autobiographique de l'enfance maltraitée.



L'histoire en est bien connue : Mme Lepic, une femme méchante et sotte, torture à qui mieux mieux le dernier de ses trois enfants, petit rouquin mal aimé et souffre-douleur de la famille : François, dit « Poil de carotte ». Jules Renard construit une succession de saynètes où est mise en lumière toute la cruauté d'une mère qui se saisit de chaque micro-événement de la vie quotidienne pour assouvir sur son fils sa détestation gratuite et sa perversité.



Roman destiné aux enfants… mais pas seulement. Car si l'enfant lecteur peut rire sans trop d'arrière-pensées aux stratagèmes de défense ourdis par Poil de carotte, le lecteur adulte ne peut qu'être horrifié à la (re)lecture de cette histoire qui pose clairement la question des sévices ordinaires qui furent – et sont toujours – infligés à certains enfants dans le secret des familles, du harcèlement parental, de ses conséquences sur un esprit d'enfant qui devient peu à peu vicieux et sournois, maltraitant à son tour pour plus faible que lui… et de l'amour maternel qui, contrairement à ce que l'on a longtemps affirmé et cru, n'est pas toujours une donnée d'évidence ni une réalité.



Hélas, comme le déplore Poil de carotte, "Tout le monde ne peut pas être orphelin"...



Un livre dur que j'ai relu avec autant de plaisir que d'effroi, et un classique à découvrir – ou à redécouvrir.



[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]

[Challenge HOMMAGE A NOTRE-DAME DE PARIS]

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Loup gris, tome 1 : La bonne humeur de Loup..

Ludivine : nous interviewons un loup, qui a été agressé !

Que s'est-il passé ?



- Ooooh!

Fe matin, fe me suis réheillé de ooone humeur. Et me voifi aèe le ront BOFFELÉ, le ventre ouours AFFAHÉ, facrément ENHUMÉ, une batte BLEFFÉE, la heure à moihié OUBÉE, la mâchoire FRACAFFÉE, et les dents BRIFÉES!





Ludivine, nous avons vu les protagonistes de cette terrible histoire. Un bélier, une truie, des moutons, un chien de berger et un cheval.





Ce loup gris 🐺 , connu dans la région, comme le loup blanc, ( Je suis le loup, le plus beau, le plus costaud) avait, euh, une faim de loup.

Ah, mais voici d'abord le bélier !





Le Bélier : 🐏 Il voulait un Haggis (panse de brebis farcie) et me manger, le filou-p. Je lui ai proposé d'attendre en bas de la montagne, et que je descende pour qu'il m'avale...

Et je l'ai assommé avec mes cornes.



La Truie 🐷: transformer mes 3 cochonnets en Cochonou (saucisson, jambon et rillettes? ) Je lui ai proposé, à ce loubard, d'aller laver Riri, Fifi et Loulou, à la rivière.

Mais, qu'est ce qu'il est bête, ce loup gris ? Ce n'est pas un loup de mer, il a été emporté par le courant, puis battu par le moulin à eau...





Le Mouton 🐑: le relou-p voulait un ragoût de mouton! Je lui ai dit: " Toi, qui vas me dévorer, chante ta joie d'avoir trouvé un bon repas. "

Alors, le Lou-ou-oup, pousse des hurlements de joie et les moutons se mettent à bêler, à hurler au loup !





Le Patou 🐕: Je me couche pa'tout, dans l'herbe. Et quand j'ai entendu le marlou-p, j'ai sauté dessus... Je lui ai mordu une patte et croqué un bout de queue."





Et le cheval 🐎 ?

Je vous laisse lire le livre. Mais Loup gris s'en sortit avec 50 nuances de gris, sur sa figure...

Sachez que Loup gris avait une démarche un peu cha-loup-ée...





Regardez bien, il y a un lapin caché dans les pages du livre... Un petit Pan-Pan🐇 qui dit, à la nuit tombée, au loup :

" On a beau se réveiller de bonne heure, il y a vraiment des jours où il vaut mieux rester couché!

Pan, sur le nez!

Vous connaissiez la chanson?





Conclusion de Ludivine, la présentatrice télé: c'était ça, cette histoire d'agression? Envoyez la Pub!
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L'écrivain abominable

Anne-Gaëlle Balpe est une autrice de littérature jeunesse qui a pas mal de succès à la maison. Elle sait manier humour et aventures dans chacune de ses histoires et le prouve une nouvelle fois avec « L'écrivain abominable », l'une de nos dernières lectures à deux et à voix haute.



Manolo est un garçon du cirque Mariotti, en ce moment installé à Saint-Laurent-sur-Grole. L'instit' du cirque n'étant pas en mesure de faire cours pour le moment, Manolo et son cousin doivent donc fréquenter l'école du village. Or, Manolo n'aime pas l'école normale. Il faut rester assis et calme toute la journée, travailler assidûment, composer avec les règles de vie de classe. C'est très compliqué pour lui qui se met vite à dos la maîtresse. Et puis, ce jour-là en plus, le célèbre écrivain Roland Dale a été invité à l'école et doit faire un passage dans toutes les classes. Pour Manolo, c'est le pire du pire, parce que s'il y a bien quelque chose qu'il déteste encore plus que l'école, ce sont bien les livres (qui ne servent strictement à rien du reste !). Manolo s'apprête à passer la pire journée de sa vie...



Et c'est rien de le dire... car l'écrivain en question est aussi abominable que son apparence physique le laisse penser...



Humour et aventures comme je disais plus haut, mais ici avec une touche de fantastique, des frissons et des bizarreries. De l'école à un château lugubre, on y suit Manolo, Joanna, Charlotte et Mandy (et Honk !) dans une sorte de jeu de piste, avec des petites énigmes à résoudre, des pièges à déjouer et des créatures affolantes à combattre. Et pour ce faire, pour sauver son cousin Paco et ses camarades de classe, Manolo va devoir se servir d'un livre (le comble !) pour y puiser les indices dont ils ont besoin pour avancer et réussir dans leur quête.



Par le biais de ce petit roman d'aventures, Anne-Gaëlle Balpe met ici en avant le pouvoir et les bienfaits de l'imagination, tout en évoquant d'autres thèmes comme l'amitié, la solidarité et l'acceptation des différences de l'autre.



Les jeunes personnages sont tous époustouflants et courageux (même Charlotte, la petite peste du groupe !). On a pris beaucoup de plaisir à les suivre dans leurs aventures périlleuses.



Et c'est très bien écrit également, plein d'humour et d'action, avec tout ce qu'il faut de dangers et de frissons, d'éléments fantastiques et de bizarreries, de petites et grosses bébêtes à combattre. Les jeunes personnages vont devoir puiser courage et force au plus profond d'eux-mêmes et le dénouement frémissant révélera et réveillera en eux tout ce dont ils sont capables, quitte à s'étonner eux-mêmes et les autres.



La mise en page est super, tout comme les quelques illustrations de Ronan Badel. Et on a grandement apprécié les trois petits bonus, faisant un aparté à l'histoire, notamment celui expliquant la différence entre une otarie et un phoque.



En bref, on a passé un excellent moment de lecture. C'est un très très chouette roman jeunesse, drôle et plein de sensations fortes (à hauteur du public visé).

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Poil de Carotte

Poil-de-Carotte est le surnom de François Lepic, fils puîné d'une famille de petits bourgeois (ou de paysans enrichis) vivant à la campagne. Roux et couvert de tâches de son, Poil-de-Carotte est élevé "à la rude", comme on l'était au XIXème siècle dans nos campagnes. Comme un instinct de survie, il a développé le sens de la malice et la ruse que l'on prête habituellement au renard, cet autre rouquin.



Les parties de chasse et de pêche, les jeux (parfois stupides) avec son frère aîné et sa soeur, les cours en pension, les bêtises et les facéties constituent le quotidien de cet émule de Tom Sawyer. Souvent rudoyé par sa mère, protégé par son père, choyé par son parrain, Poil-de-Carotte va son bout de chemin, entre rires et larmes.



On a souvent tendance à rapprocher cette oeuvre majeure de Jules Renard du roman autobiographique d'Hervé Bazin, "Vipère au poing". Mais pour ma part, je ne leur trouve pas tant de ressemblances que cela et Mme Lepic n'incarne pas dans mon esprit une autre Folcoche, ni Poil-de-Carotte un autre Brasse-Brouillon. J'ai même trouvé pas mal de tendresse dans de nombreux chapitres (le récit se découpe en saynètes thématiques assez courtes) et si violence il y a, pour moi elle découle surtout d'un mode d'éducation complètement dépassé aujourd'hui ; et si maltraitance il y a, je la vois plutôt dirigée contre les bêtes par Poil-de-Carotte lui-même qui ne ménage ni les animaux domestiques ni les animaux sauvages. Certains passages pourront ainsi choquer les enfants d'aujourd'hui, c'est pourquoi il est vraiment important de resituer ce roman dans son contexte.





Challenge Petit Bac 2016 - 2017

Challenge XIXème siècle 2017

Challenge MULTI-DÉFIS 2017
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Poil de Carotte



Poil de carotte, un surnom imagé qui pourrait prêter à sourire...Il se change en rictus lorsqu'on a lu ce livre.



Jules Renard nous présente son enfance dans une chronique amère et ironique, il se met comme Jules Vallès dans " L'enfant" à distance en utilisant la troisième personne mais je trouve que cela rend les souvenirs encore plus terribles. Par contre, cette désignation froide " Madame Lepic" ( un nom symbolique pour une femme qui ne fonctionne qu'à l'agressivité et la méchanceté !) représente bien la volonté de tenir au loin la mère, son désamour, sa cruauté.



Des scènes de la vie dans une ferme du Nivernais, au 19ème siècle, cadre de l'enfance de l'auteur, nous sont restituées très justement, dans leur rudesse et leur authenticité.Mais à chaque fois, la mère est là pour imposer sa loi injuste et ses coups à son plus jeune enfant, le souffre-douleur, alors que l'aîné, Félix, et Ernestine, la soeur, sont épargnés des corvées et des sorties dans le noir. Cette maltraitance nous prend au corps, nous indigne.Et ce qui est encore plus poignant, c'est cet amour inconditionnel, cet élan du coeur que l'enfant témoigne à un père absent, lointain, et qui ne répond pas à ses attentes affectives.



Quelle puissante résilience il aura fallu à l'auteur pour se sortir de cet enfer ! L'écriture de ce qui a été lui aura peut -être permis de se libérer en partie de ses souffrances.Mais je pense qu'on ne guérit jamais vraiment d'une enfance douloureuse. Les plaies restent ouvertes.
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Poil de Carotte

Poil de carotte, enfant maltraité par sa mère, devient en apparence féroce et infernal, puisque c'est ainsi que sa mère le modèle.



Il n'est ni naïf ni gentil, car il a besoin d'armes pour sortir de ce désamour infernal, de cette humiliation quotidienne. Il se plie à toutes les injures, en pensant récolter des caresses. Mais il ne recevra que des gifles de cette femme sadique.



En pension, l'emprise de sa mère est moins forte. Cela lui donne le temps de réfléchir à leur relation et aussi de se rapprocher de son père. Souvent absent, ne venant jamais à son secours, il semble malgré tout comprendre cet enfant délaissé. Lui aussi est malheureux, mais il est lâche.



Des souvenirs d'enfance par bribes, des petites scènes de la vie quotidienne, souvent floues, autant que les souvenirs, tout cela écrit dans une écriture qui résonne de coups ou effleure avec pudeur ou ironie la douleur de cet enfant intelligent, que son enfance n'écrasera pas. Il va se révolter et ne plus avoir peur de cette femme, ne plus lui permettre de s'opposer à son bonheur.

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Loup gris, tome 4 : Loup gris se déguise

Encore un grand méchant loup, cette fois-ci, Façon Gilles Bizouerne qui semble avoir de bonnes idées puisqu’à ce jour, il doit exister quatre livres qui nous racontent les aventures de ce loup malchanceux.



Notre loup gris a faim, et il trouve une idée de génie pour attraper des oiseau : il se déguise en arbre, il s’enduit de résine et se roule dans les feuilles, puis adopte une posture d’arbre en se balançant au gré du vent, Ronan Badel, notre illustrateur, nous offre alors quelques images hilarantes de cet « arbre-loup »



Mais Demoiselle toute belle, l’hirondelle, après quelques doutes, ne se laisse pas berner par ce simili chêne qui l’invite à se reposer dans son feuillage, elle le gratifie d’une belle fiente propre (façon de parler) à le dissuader de continuer sa vie d’arbre.



Puis notre carnivore notoire tente d’appâter des moutons, des lapins, et, tel est pris qui croyait prendre, un chasseur... Mais il y croit toujours, et se remet en recherche, en se disant qu’il suffit d’utiliser son flair... Chemin faisant, il passe devant un épouvantail... bizarre cet épouvantail... !



Des histoire comme je les aime parce que je sais qu’elles feront rire l’auditoire, des illustrations comiques à souhait, un loup suffisamment idiot pour amuser petits et grands, on en redemande !
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Poil de Carotte

Dans "Poil de Carotte" ,roman publié en 1894 ,Jules Renard ,l 'auteur relate

l 'enfance et les déboires d' un garçon roux mal- aimé .Quel désastre de naître dans une famille si l 'on a des cheveux roux et des taches de rousseur .C 'est le cas , justement de François Lepic , le dernier enfant d 'une fratrie qui compte trois : Felix ,le grand frère et Ernestine ,la soeur .François grandit entre une mère qui le déteste et ne lui manifestant aucun sentiment d 'amour , et un père indifférent .On peut dire que tous ces personnages se liguent et lui font subir toutes les brimades ,les vexations , les humiliations et les corvées .Il est rejeté par tout le clan familial .Aucun n 'a de pitié pour lui .

C 'un souffre-douleur . Mais Poil de Carotte ,seul ,trop faible ne peut lutter de front contre ce monde hostile , se protège et se venge par la ruse .

Ce roman est un classique de la littérature française du dix-neuvième siècle .Un roman intéressant ne serait-ce que pour montrer la maltraitance exercée par certains parents indignes sur leurs progénitures sans défense .







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L’épouvantable bibliothécaire

Pour Suzanne c’est la douche froide. Pour elle dont l’unique passion est de lire, qui s’apprêtait à passer deux semaines de vacances à bouquiner tranquillement dans l’appartement parisien de ses parents, le verdict est tombé : elle ira à la campagne chez sa tante Églantine. Et là pas question d’emmener des livres, ses seuls amis ! Elle y va pour prendre l’air et aider tata à s’occuper des animaux de la ferme…



A peine arrivée, elle a le nez ailleurs. L’étrange manoir qu’elle aperçoit à travers la fenêtre de sa chambre serait en fait une bibliothèque…mais quelle bibliothèque et quelle monstrueuse bibliothécaire ! Laissant en plan les moutons elle va se trouver embarquée dans une sacrée aventure et se faire de nouveaux amis, Mo, qui contrairement à elle sait à peine lire et Marin qui a la phobie des microbes. A eux trois ils vont affronter maléfices, fantômes et sortilèges pour sauver la petite sœur de Mo tombée dans les griffes de l’horrible bibliothécaire…



Un roman sympathique plein de suspense, une héroïne à contre-courant et de supers illustrations ! De quoi redonner le goût des livres, de la campagne et de la réalité à nos ados accros au virtuel ! Les vraies aventures, ça se vit à plusieurs ! Et au grand air !Merci à Babelio et aux éditions Sarbacane pour cette belle découverte !

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Poil de Carotte

Poil de Carotte, le mal-aimé, jeune garçon aux cheveux roux et aux taches de son, François de son prénom de baptême, est le cadet des enfants Lepic. Est-ce son physique ingrat qui est à l'origine de sa maltraitance ? Allez savoir, ma bonne dame. Toujours est-il qu'il est le souffre-douleur attitré de sa mère, Madame Lepic au nom prédestiné, et qu'il subit les moqueries de ses frère et soeur. Quant à Monsieur Lepic, souvent absent, ce n'est pas qu'il soit indifférent au sort de son benjamin, mais il manque de courage face à sa femme. Poil de Carotte, qui a grandi sans l'amour maternel et la chaleur humaine auxquels on devrait tous avoir droit, en voit de toutes les couleurs ; quoi qu'il fasse, il sait qu'il sera puni. Face à ces brimades constantes, il se forge une carapace de résistance qui le rend peu attachant : menteur, manipulateur, provocateur même, cruel envers les animaux, mais qui ne détruit cependant pas sa sensibilité et son intelligence. Et de fait, même si l'histoire se limite à la jeunesse de Poil de Carotte, on a tout de même une vague idée de ce qu'il est devenu adulte, dans la mesure où le petit rouquin est en réalité l'alter ego de Jules Renard.

Loin de vouloir faire pleurer dans les chaumières, Jules Renard raconte ainsi son enfance, entre récit, scènes de théâtre et correspondance, sur un ton tragi-comique bourré d'ironie et d'humour cinglant. Sans développer d'analyse psychologique, il nous fait parfaitement ressentir les attitudes des uns et des autres.

Cette lecture, rapide, n'est pas des plus agréables en raison du malaise qu'on éprouve face au vécu de Poil de Carotte. Anti-conte de fées, ce classique de la littérature jeunesse peut être lu par des adultes et des « grands » enfants, mais les plus jeunes ne seraient sans doute pas à même d'en percevoir toute l'ironie et la subtilité.
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Loup gris, tome 3 : Loup gris et la mouche

Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler d'un joli petit album jeunesse, premier coup de coeur de mes élèves, une histoire de loup qui ne fait pas peur et qui fait même rire les enfants aux éclats.



« Loup gris et la mouche » fait parti d'une collection d'albums pleins d'humour et d'espièglerie, mettant en scène un loup à qui il arrive de drôles d'aventures. On est très loin de l'image du loup des contes traditionnels où ce personnage cruel, insensible et terrifiant se régale de petite fille, de grand-mère ou de petite chèvre.



*

Dans cette histoire, Loup gris a bien mangé. Ce qu'il a mangé nous n'en savons rien. Peut-être vaut-il mieux l'ignorer.

Et comme tout loup qui a très bien mangé, il se laisse aller à une petite sieste digestive. Mais voilà qu'une mouche vient perturber son sommeil.

Alors, SLIP, SLAP, il l'avale.

Et bien, ce n'était pas une très bonne idée car notre pauvre loup gris se met à zozoter.



Le soir, au clair de lune, au milieu de la meute, il hurle :

« -BZZZ-AHOUUU ! BZZZ-AHOUUU ! »



Son chant ne passe pas inaperçu.

Quelle honte ! Quelle humiliation !

Quel déshonneur !



Les jeunes loups ne peuvent s'empêcher de ricaner.



A l'inverse, le chef de meute,

agacé, excédé,

le réprimande et le somme de régler

le problème dans les plus brefs délais.

S'il veut garder sa place au sein de la meute,

il va devoir régurgiter la mouche et au plus vite.



Dans la forêt, tous les animaux, même les plus petits, les plus malingres, les plus faibles, les plus insignifiants, raillent son défaut de langage.



« - Couraze, sampion, tu vas trouver une solution! »



Loup gris ne manque pas d'idées pour se débarrasser de cette petite enquiquineuse, mais chacune entraine un nouveau malheur. Il finit sa journée, éreinté, déprimé, bosselé, bref au bout du rouleau et ne demandant qu'à écouter le moindre conseil. C'est alors qu'un renard passe par là et, … chut, je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir ses diverses rencontres et la chute finale.



*

Ce loup naïf et maladroit est très attachant.

On ne peut que ressentir de l'empathie pour ce pauvre loup moqué, ridiculisé. Son défaut de langage est amusant mais une discussion pourra toutefois s'ouvrir pour sensibiliser les enfants au respect de la différence et ainsi instaurer un climat de tolérance et de bienveillance.



*

Les illustrations expressives, rigolotes, pétillantes, pleines d'un humour simple ne peuvent que ravir les petits comme les plus grands. La structure du récit, les situations répétitives et accumulatives permettent à l'enfant de se projeter en anticipant sur la suite de l'histoire et sur la prochaine péripétie.



Les nombreuses onomatopées, l'écriture qui intègre le zozotement rendent la lecture vivante, rythmée et se prêtent à une lecture à voix haute et à un beau moment de partage.



*

Un sympathique conte de randonnée qui peut se lire en maternelle mais qui a ravi mes élèves de huit ans.

Je ne manquerai pas de leur faire découvrir les autres albums de la série.

Leur note, 5/5, bien évidemment.
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Poil de Carotte

Publié en 1894, Poil de Carotte est un roman autobiographique de Jules Renard, écrit sous forme d’épisodes, de scénettes dialoguées au présent avec un narrateur extérieur (il a d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation théâtrale de son auteur).



Je l’ai trouvé d’une violence inouïe. Violence domestique, intrafamiliale, verbale, psychologique et physique ; même le chien de la famille fera l’objet du défoulement collégial (sans parler du sort cruel réservé aux autres animaux).



Dans la famille Lepic, (qui n’a rien à voir avec les Lepic de « Fais pas ci, fais pas ça », pour ceux qui connaissent cette série télévisée) le cadet, Poil de Carotte, surnommé ainsi « en raison de ses cheveux jaunes » et de « son âme encore plus jaune » (dixit madame Lepic) est le souffre-douleur de ses deux aînés et, en tout premier lieu, de sa mère. Devenue l’archétype de la mère-marâtre, elle est cruelle, sadique, menteuse, manipulatrice, avare, mesquine et surtout malheureuse.

Si Poil de Carotte ne trouve guère de soutien auprès de son père, souvent absent pour son travail, indifférent et faible. Au fond, il est plus bête que méchant le père Lepic (sauf quand il s’en prend à son épouse et à leur domestique). Il est malheureux, lui aussi.

Donc, je disais : s’il ne trouve guère de soutien auprès de son père, il peut cependant compter sur l’affection de son parrain et c’est toujours ça de pris même si ça ne remplace pas l’amour d’une mère.



Malgré cette noirceur, j’ai progressivement apprécié cette lecture et ceci grâce au style de son auteur : oscillant en permanence entre le tragique et le comique, entre l’ironie et l’indignation, Jules Renard a su faire évoluer son personnage et nous le rendre attachant : à la fois rusé et menteur (comme sa mère, tiens, tiens), intelligent, bourré de bon sens et d’humour. Et je vous laisse vous délecter du retournement final…



En conclusion, Poil de Carotte, roman par excellence de l’enfance mal aimée, mal traitée, est digne de figurer en bonne place parmi les classiques de la littérature et je suis bien heureuse d’avoir comblé une de mes nombreuses lacunes (merci au challenge multi-défis).

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Poil de Carotte

Quand j’étais petite, j’étais intriguée et dégoûtée par un extrait de livre que je voyais souvent dans les anthologies scolaires : « Les poules ». En effet, je me disais que ce gamin qu’on obligeait à aller fermer la porte du poulailler dans le noir complet devait être le plus malheureux de la Terre. Quels parents immondes !

A force de tomber toujours par hasard sur cet extrait, j’ai voulu en avoir le cœur net…et je me suis aperçue que ce livre au titre doux et fleurant l’amour, "Poil de Carotte", était dans ma bibliothèque.



Bref, j’ai lu avec application toutes ces saynètes où l’amour parental explose à chaque ligne. Et dire que Jules Renard s’est inspiré de son enfance ! Pauvre gosse !

Des mauvais traitements à la pelle, autant physiques que psychologiques : promettre un cadeau qui sera retiré à la dernière minute, faire boire le pipi quand l’enfant fait pipi au lit, fermer la porte de la chambre à clé et donc pas d’accès aux toilettes, exposer au vu de tous le long de la rue la cuvette remplie de poux venant de la chevelure de l’enfant…j’en passe, par pitié.



J’ai été mal à l’aise tout au long de ma lecture, et révoltée. Ce mode d’éducation était-il naturel en cette 2e moitié du 19e siècle ? J’en doute, sinon Jules Renard aurait omis de nous le faire savoir.

N’empêche, une infinité de romans de toutes les époques parlent de la maltraitance, parentale ou de la part d’éducateurs, instituteurs, professeurs… Cela pose question, et cela me tourmente.

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