Sabrina Nicolas

Ils ont détruit mon existence pour un acte que je n’ai pas commis ! Cette gamine m’a accusé à tort. Sorrentino l’a encouragée pour mettre une mise à prix sur ma tête, parce qu’il voulait me voir disparaître, et son plan a failli marcher ! Et Konstantinov ne me lâchera pas tant que je serai de ce monde.

Je ne veux embarquer personne avec moi. Moi et moi seul dois mener à bien ce que j’ai commencé. Peu importe la manière de procéder et peu importe la façon dont ça doit se terminer.

C’était un ancien soldat à la retraite qui voulait terminer sa carrière pour protéger une famille, tout en continuant à servir son pays. Un solitaire, qui n’avait ni femme, ni enfant. Il vivait pour travailler et ne travaillait pas pour vivre. C’était un sacré mentor, mais comme les autres, il a changé son fusil d’épaule et a obéi bêtement à un ordre, comme un brave petit guerrier.

En attendant de pouvoir gagner ma liberté et vivre pleinement avec la femme que j’aime, le temps presse et je dois me débarrasser de ces types qui restent aux aguets, les jumelles accrochées sur la façade de la maison. Konstantinov ne va plus me lâcher d’une semelle, il m’avait prévenu et je suis quand même passé outre ses menaces. Je n’aurai plus jamais la paix tant qu’il sera en vie sur cette putain de Terre. Mon destin est dorénavant lié au sien.
C’est lui ou moi…

Je suis la même que tu as toujours connue, Marlon. Avec ses secrets, ses doutes, ses craintes, ses peurs… J’avais tout perdu, tu comprends ? J’étais dans le noir, condamnée à perpétuité à souffrir en silence et tu m’as offert ta lumière, sans jamais rien me demander. Et aujourd’hui tu me reproches de ne t’avoir rien déballé ? J’ai du mal à saisir, Marlon !

Mon palpitant se comprime dans ma poitrine, parce que je m’en veux de le faire autant souffrir. Mais en même temps, je ne peux pas le laisser avec de faux espoirs, ce n’est pas humain, ce n’est pas comme ça que je suis faite. Il a tellement été là pour moi et je le rejette comme un malpropre. Je comprends qu’il soit blessé par mon comportement et j’en suis profondément désolée. Mais l’amour ne se commande pas et il a raison. Même mort, Clayton avait toujours tenu une place unique dans mon cœur et n’avait laissé que des miettes pour l’homme que j’ai épousé. Je n’ai jamais réussi à céder un morceau d’amour pour lui et jusqu’à maintenant, il s’en était contenté.

Elle a toujours ce don pour me faire sortir de mes gonds et détourner la situation à son avantage. Mais là, une illumination vient de me traverser l’esprit.

Chaque coup de reins m’emporte plus loin vers les sommets de l’extase. Chaque va-et-vient me rapproche de l’ivresse que je puise de cette femme dévergondée et terriblement envoûtante.

Va-t’en, parce que la seule chose qui compte à cet instant c’est que je refuse de te faire mal alors que tu ne te gênes pas pour m’en faire. Va-t’en parce que je t’aime et peu importe si c’est réciproque, parce que je sais qu’il y’en a qu’un seul qui a compté réellement dans ta vie. Celui dont tu cries le nom dans ton sommeil depuis toujours. Celui que j’ai cru pouvoir remplacer un jour, mais ça n’arrivera jamais, n’est-ce pas ? Mais ne t’en fais pas, je le sais maintenant.

Rien ne passe au travers de son regard de mari attentionné et amoureux. Seulement, je n’ai jamais eu pareil sentiment à son égard. Et aujourd’hui encore moins depuis le retour de Clayton dans ma vie et dans mon cœur qu’il n’avait jamais quitté.

Je me délecte de la chaleur de son antre et glisse contre ses parois dans des va-et-vient puissants, orgasmiques et libérateurs. Je grogne et attrape sa lèvre que je serre entre mes dents. Elle empoigne mes cheveux avec ardeur et se lamente contre ma bouche.

D’un coup de reins, je prends possession de ce qui m’appartient. Brutal, je la pénètre sans douceur et laisse l’animal sauvage qui est en moi, atteindre sa proie en profondeur pour n’en faire qu’une bouchée. J’absorbe son souffle et grogne contre ses lèvres.
– Tu es à moi Kathy…
– Je suis à toi Clay… Je serai toujours à toi, gémit-elle.

Je me jette sur ses lèvres et lui arrache presque sa robe qui tombe à nos pieds. Sa culotte termine en lambeaux entre mes mains et je la vire hors de la douche. Seul son soutien-gorge reste en place, parce que je n’ai qu’une envie,c’est de m’enfouir en elle. Kathy s’agrippe à ma nuque. Je la plaque contre la paroi, la soulève et me place entre ses cuisses.

Elle est une femme mariée maintenant !
Je connaissais son histoire et je ne pouvais pas l’ignorer en partageant cet acte d’amour avec elle, bien plus tôt. Je savais que nous allions en souffrir et pourtant je n’ai écouté que mon désir pour assouvir le sien.

Bon Dieu, que cette femme est belle. C’en est presque aussi douloureux dans ma poitrine que ça l’est dans mon bas-ventre.
Je reprends possession de sa bouche, libère mon sexe bien trop à l’étroit dans mon jean et d’une seule poussée, je la pénètre toute entière. J’absorbe son hoquet et mes coups de reins sont d’abord langoureux, mais aussi nerveux. J’ai peur de la décevoir, peur de lui faire mal, parce que ma retenue devient quasi impossible, tellement je brûle de désir et m’impatiente de prendre tout ce qu’elle me donne et me réclame.

Je l’embrasse sauvagement et absorbe ses soupirs comme un affamé. Après tant d’années, je me rappelle chaque instant que nous avions passé ensemble et le manque du goût de sa chair sur mes papilles est resté intact. Je lèche sa peau, m’abreuve de la saveur de ses seins que j’ai libérés de leur étoffe de coton. J’aspire ses mamelons l’un après l’autre et ses doigts s’accrochent à mes cheveux trempés de sueur, en raison de l’épreuve que je me suis forcé à endurer pour elle.

Advienne que pourra. Je préfère avoir des remords plutôt que des regrets parce que j’ai été trop lâche pour tenter.
Cette femme, je l’aurai définitivement dans la peau.

Aujourd’hui, nos routes se sont croisées et la seule chose que je désire le plus au monde, c’est de retrouver ce que nous avons perdu. Hélas, la vie en a décidé autrement pour elle, ainsi que pour ma propre existence.
Je n’ai pas le droit de la contraindre à tout quitter pour reprendre là où nous en étions tous les deux. Mais je peux donner un espoir à cette chance, pour construire un autre lien entre nous. Si ce lien peut être construit différemment que ce désir d’elle qui brûle dans toute ma carcasse. Mais c’est un risque que j’ai envie de courir.

La mémoire dans la peau n’est pas une légende, j’en ai la preuve et à cet instant elle réagit. Elle devient fiévreuse, gourmande et insouciante. Elle absorbe le délice et le pouvoir que Clayton exerce sur moi au bout de ses doigts.
Clayton est et sera toujours l’unique homme qui me fait vaciller et battre le cœur aussi ardemment dans ma poitrine. Mes doigts tentent de sentir un morceau de peau de lui sous son tee-shirt, mais il m’attrape les poignets, interrompt notre baiser et pose son front contre le mien, à bout de souffle.

Depuis que je sais qu’il est revenu, plus rien ne tourne rond dans ma tête. Je suis envahie par un cataclysme de sentiments contradictoires. Je suis prise entre deux hommes. Mon mari et lui. Seulement mon cœur sait lequel des deux y est logé, mais il m’a fait comprendre que je ne devais plus rien attendre de lui. Pourtant je suis là, entre ses bras et je ne voudrais jamais en ressortir.