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3.5/5 (sur 6 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Samuel N. Rosenberg est Professeur émérite de la langue française à l'Université d'Indiana à Bloomington.

Il a été pendant de longues années, président de la Société de littérature courtoise qui regroupe tous les savants spécialistes en littérature courtoise médiévale du monde.

Il a été rédacteur en chef de ENCOMIA, la publication annuelle de la Société de littérature courtoise.

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
(Chanson attribuée à Guillaume Le Vinier)

S'onques chanters m'eüst aidié,
Trop me sui de chanter teüs ;
Nonpourquant tant m'a avancié
Qu'en loiauté m'est loz creüz.
Par cel loër sui deceüs
Si com cil c'on loe au jöer
Cui tant plaist ce qu'il s'ot löer
Ne set mot s'a ses dras perdus ;
Einsinc de sens deceüs.

S'Amours ot ainc en soi pitié,
Puis que sui pour loial tenus,
Trouver doi loial amistié,
Car lonc tans m'i sui atendus.
Avoir la doi, se ainc l'ot nus !
Cordoaniers n'ot bon soller,
N'ainc drapiers ne fut bien vestus,
N'ainc n'ot amie loiauz drus.

De tant m'a Amours alegié,
Quant g'i vois, que bien sui venuz.
Maiz s'i truis noient d'amistié,
Lors que m'en part, m'est retoluz.
Si sui li povres durfeüs
C'on fait l'or fouir et quester ;
Se.l guaite on si pres qu'enporter
N'en puet rienz, tant l'ait bien repus ;
Si d'en depart povres et nus.

Et quant si me sent atirié,
Ne me feroit bon traire ensus
Ainz que plus m'ait adamagié ?
Or ai je dit que recreüs,
Si fais com l'enfes desseüs.
Quant s'est ars par trop pres chaufer,
En l'iaue court son doit bouter
pour alegier ; lors se cuist pluz :
Char que fous blece sane fus.

TRADUCTION
(Le chant m'aurait peut-être aidé un jour,
je me suis, dans ce cas, trop retenu de chanter ;
pourtant cela m'a bien avancé :
ma loyauté s'est attiré de plus en plus de louanges.
Mais ces louanges m'ont trompé
comme pour le joueur qu'on félicite
et qui prend tant de plaisir à s'entendre louer
qu'il ne voit plus s'il y perd son vêtement.
C'est ainsi que je me trouve habilement trompé.

Si amour a jamais éprouvé de la pitié,
puisque je suis tenu pour loyal
je dois donc trouver une loyale amitié,
car je l'ai attendue bien longtemps.
Je dois l'avoir, si quelqu'un l'a jamais eue !
mais ceci me fait peur car jamais
cordonnier ne fut bien chaussé,
jamais drapier n'a eu un beau vêtement
et jamais non plus d'amie le loyal ami.

Amour m'a soulagé du moins en ceci
que lorsque je vais là-bas, je suis bien accueilli.
Mais si j'y trouve un brin d'amitié,
dès mon départ on me le reprend.
Je suis le pauvre misérable
qu'on fait creuser pour chercher de l'or,
et on le surveille de si près qu'il ne pourrait
en emporter, si bien l'eût-il caché ;
Ainsi repart-il pauvre et nu.

Et quand je me sens si maltraité,
ne serait-il pas bon de me retirer
avant qu'on ne m'ait causé plus de dommage ?
Voilà que j'ai parlé comme un lâche renonceur,
j'agis comme l'enfant trompé.
Lorsqu'il s'est brûlé en se chauffant de trop près,
il court plonger son doigt dans l'eau
pour calmer la brûlure, qui ne lui en cuit que davantage :
chair blessé par le feu, le feu la guérira.)
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(Anonyme)

Entre moi et mon amin,
En un boix k'est leis Betune,
Alainmes juwant mairdi
Toute lai nuit a la lune,
Tant k'il ajornait
Et ke l'alowe chantait
Ke dit : "Amins, alons an."
Et il respont doucement :
Il n'est mie jours,
Saverouze au cors gent ;
Si m'aït Amors,
L'alowette nos mant.

Adont se trait pres de mi,
Et je ne fu pas anfruine ;
Bien trois fois me baixait il,
Ausi fix je lui plus d'une,
K'ainz ne m'anoiait.
Adonc vocexiens nou lai
Ke celle neut durest sant,
Mais ke plus n'alest dixant :
Il n'est mie jours,
Saverouze au cors gent ;
Si m'aït Amors,
L'alowette nos mant.

TRADUCTION
(Mon ami et moi,
en un bois près de Béthune,
nous passâmes toute la nuit
de mardi à jouer à la lune
jusqu'à ce qu'il fit jour
et chantât l'alouette
qui dit : "Ami, allons-nous-en".
Et il répond doucement :
Ce n'est pas le jour,
savoureuse au corps joli ;
je le jure par Amour,
l'alouette nous ment.

Alors il s'approche de moi
et je ne fus pas chiche ;
Il m’embrassa plus de trois fois
Et, de mon côté, je le fis plus d'une !
Cela ne m'ennuya pas.
Certes nous aurions bien voulu
que cette nuit durât cent nuits
et que lui n’eût plus à dire :
Ce n'est pas le jour,
savoureuse au corps joli ;
je le jure par Amour,
l'alouette nous ment.)
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J'ai connu l'heure où par son service
un homme aurait acquis un riche bénéfice.
Maintenant le temps est venu
où à plus servir on est moins récompensé.
Les méchants et les fêlons en sont cause
qui débordent d'une telle convoitise
que pour rien au monde
ils ne donneront ce qu'ils ont promis
à ceux qui les ont bien servis.

Les grands seigneurs fort habiles
promettent merveilles à leurs serviteurs ;
et ils leur disent avec perfidie:
"Mon ami, vous êtes très obligeant ;
servez-moi comme je le désire.
Par saint Denis, je vous donnerai
une demeure
telle que, quand vous la tiendrez,
vous serez riche et puissant."

L'autre s'en réjouit dans l'espoir
de voir tenir la promesse de son seigneur ;
il ne croit pas qu'on lui fasse défaut,
le laissant sans bien ni honneur.
Mais quand il arrivera au bout du compte,
alors, sans raisons valables,
à cause des mensonges d'un accusateur,
il perdra le fruit du service qu'avec peine
il aura fourni depuis son enfance.

Dieu ! que fera la haute justice,
loyale et pleine de force,
quand viendra le jour du Jugement
où tous les méfaits seront payés ?
C'est en enfer qu'ils seront accueillis,
c'est là qu'ils tiendront leur demeure.
La convoitise les aura trahis.
Par leur folle et mauvaise action
ils auront perdu la joie du ciel.
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(Plainte funèbre attribuée à la Duchesse de Lorraine)

Par maintes fois avrais esteit requise
C'ains ne chantai ansi con je soloie ;
Car je suix si aloingnie de joie
Que j'en devroie plus antreprise,
Et a mien voil moroie an iteil guise
Con celle fist cui je sanbler voroie :
Didol, qui fut por Eneas ocise.

Ahi, amins ! tout a vostre devise
Que ne fis jeu tant con je vos veoie ?
Jant vilainne cui je tant redotoie
M'ont si greveit et si ariere mise
C'ains ne vos pou merir vostre servise.
S'estre poioit, plus m'an repantiroie
C'Adans ne fist de la pome c'ot prise.

Ains por Forcon ne fist tant Afelisse
Con je por vos, amins, s'or vos ravoie ;
Mais ce n'iert jai, se premiers ne moroie.
Mais je [ne] puis morir an iteil guise
C'ancor me rait Amors joie promise.
Si vuel doloir an leu de mener joie :
Poinne et travail, ceu est ma rante assise.

Par Deu, amins, en grant dolour m'a mise
Mors vilainne, qui tout lou mont gerroie.
Vos m'at tolut, la riens que tant amoie !
Or seu Fenis, lasse, soule et eschise,
Dont il n'est c'uns, si con an le devise.
Mais a poinnes m'en reconfortiroie
Se por ceu non, c'amors m'at an justice.

(TRADUCTION)
Maintes fois on m'aura demandé
pourquoi je ne chante plus comme j'en avais l'habitude ;
c'est que je suis si éloignée de la joie
que je devrais en être encore plus empêchée,
et ce que je voudrais, c'est mourir de la même façon
que celle à qui je voudrais ressembler :
Didon qui pour Énée fut tuée.

Ah, ami ! Que n'ai-je agi en tout point,
selon votre désir tant que je vous voyais ?
Les vilaines gens que je redoutais tellement
m'ont tant blessée, tant retenue
que jamais je ne pus récompenser votre service.
Si cela était possible, je m'en repentirais davantage
qu'Adam ne le fit pour la pomme qu'il avait prise.

Jamais pour son Fouques ne fit tant Anfélise
que je ferais pour vous, ami, si je vous avais de nouveau ;
mais cela ne sera jamais, à moins que je ne meure.
Mais je ne peux mourir munie de la promesse
qu'Amour me donnera encore de la joie.
Je veux donc souffrir et non éprouver de la joie :
peine et tourment, voilà la rente qui m'est assignée.

Par Dieu, mon aimé, en grande douleur m'a mise
la vile mort qui guerroie le monde entier.
Elle vous a pris à moi, vous que j'aimais tant.
Me voilà Phénix, lasse, seule, repoussée,
oiseau qui est unique, comme on le raconte.
Mais j'aurais du mal à me ranimer
si ce n'était qu'Amour m'a en son pouvoir.)
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(Anonyme)

Por coi me bait mes maris?
Laisette !

Je ne li de rienz meffis,
Ne riens ne li ai mesdit
Fors c'acolleir mon amin
Soulete.

Por coi me bait mes maris ?
Laisette !

Et s'il ne mi lait dureir
Ne bone vie meneir,
Je lou ferai cous clameir
A certes.

Por coi me bait mes maris ?
Laisette !

Or sai bien que je ferai
Et coment m'an vengerai :
Avec mon amin geirai
Nüete.

Por coi me bait mes maris ?
Laisette !


TRADUCTION
( Pourquoi mon mari me bat-il,
pauvrette ?

Je ne lui ai fait aucun mal,
je ne lui ai rien dit de mal,
je n'ai fait qu'enlacer mon ami,
seulette.

Pourquoi mon mari me bat-il,
pauvrette ?

S'il ne me laisse pas continuer
ni mener joyeuse vie,
je le ferai traiter de cocu
notoire.

Pourquoi mon mari me bat-il,
pauvrette ?

Oui, je sais bien ce que je vais faire
et comment j'en tirerai vengeance :
j'irai me coucher avec mon ami,
toute nue.

Pourquoi mon mari me bat-il,
pauvrette ? )
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(Chanson d'amour attribuée à Thibaut de Champagne)

De fine amor vient seance et bonté,
Et amors vient de ces deus autressi.
Tuit troi sont un, qui bien i a pensé ;
Ja ne seront a nul jor departi.
Par un conseil ont ensemble establi
Lor correors, qui sont avant alé.
De moi ont fet tout lor chemin ferré ;
Tant l'on usé, ja n'en seront parti.

Li correor sunt de nuit en clarté
Et de jor sont por la gent obscurci :
Li douz regart plaisant et savoré,
La grant biauté et li bien que g'i vi.
N'est merveille se ce m'a esbahi :
De li a Deus le siecle enluminé,
Car qui avroit le plus biau jor d'esté,
Les li seroit obscurs de plain midi.

En amor a paor et hardement ;
Cil dui sont troi et dou tierz sont li dui,
Et grant valor est a aus apendant,
Ou tuit li bien ont retrait et refui.
Por c'est amors li hospitaus d'autrui
Que nus n'i faut selonc son avenant.
J'i ai failli, dame qui valez tant,
A vostre ostel, si ne sai ou je sui.

Or n'i voi plus mes qu'a lui me conmant,
Que toz pensers ai laissiez por cestui :
Ma bele joie ou ma mort i atent,
Ne sai le quel, des que devant li fui.
Ne me firent lors si oeil point d'anui,
Ainz me vindrent ferir si doucement
Dedens le cuer d'un amoreus talent
Qu'encor i est le cous que j'en reçui.

Li cous fu granz, il ne fet qu'enpirier ;
Ne mus mires ne m'en porroit saner
Se cele non qui le dart fist lancier,
Se de sa main i voloit adeser.
Bien en porroit le cop mortel oster
A tout le fust, dont j'ai tel desirrier ;
Mes la pointe du fer n'en puet sachier,
Qu'ele brisa dedenz au cop douner.

TRADUCTION
(De Fine Amour viennent sagesse et bonté
et Amour vient à son tour de ces deux qualités ;
les trois sont une même chose, si l'on y pense bien,
et jamais on ne pourra les séparer.
Ensemble ils ont établi d'un commun accord
leurs éclaireurs qui sont partis en avant.
Ils ont fait de mon cœur leur grand-route
et tant l'ont foulée que jamais ils ne la quitteront.

Les éclaireurs sont dans la lumière quand il fait nuit
mais le jour, à cause des autres, dans l'obscurité :
ce sont son doux regard plaisant et suave,
sa grande beauté, les qualités que je vis en elle.
Nulle merveille si j'en fus stupéfié :
de sa présence Dieu a illuminé le monde
car si l'on prenait le plus beau jour d'été,
il serait obscur auprès d'elle, en plein midi.

Dans l'amour, il y a crainte et hardiesse :
les deux sont trois et ils procèdent du troisième ;
une grande valeur leur est attaché
où tous les biens trouvent refuge et abri.
Ainsi Amour est-il l'hôtel des autres
car nul ne manque d'y trouver place à sa convenance.
Mais moi, dame de toute valeur, j'ai été privé
de votre hospitalité et je ne sais plus où je suis.

Je ne vois plus qu’une chose, me confier à elle
car j'ai oublié toute autre pensée que celle-ci :
j'en attends ma mort ou ma belle joie,
je ne sais laquelle des deux, depuis que je fus devant elle.
Alors ses yeux ne me causèrent point de tourment,
au contraire, si doucement ils vinrent me frapper
d'un désir amoureux, en plein cœur :
le coup que j'en reçus s'y trouve encore.

Ce coup fut profond, il ne cesse de s'aggraver ;
et aucun médecin ne pourrait me guérir
si ce n'est celle-là même qui lança la flèche,
si elle daignait toucher la plaie de sa main.
Elle pourrait bien guérir le coup mortel,
en ôtant tout le bois, comme je le voudrais tant ;
mais la pointe de fer, elle ne pourra la retirer
puisqu'elle s'est brisée à l'intérieur quand le coup fut porté.)

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(Chanson d'amour attribuée à Blondel de Nesle)

En tout tans que vent bise,
Pour cele dont sui soupris,
Qui n'est pas de moi souprise,
Devient mes cuers noirs et bis.
De fine amour l'ai requise,
Qui cuer et cors m'a espris,
Et, s'ele n'en est esprise,
Pour mon grant mal la requis.

Mais la doleurs me devise
Qu'a la meilleur me sui pris
Qui ainc fust en cest mont prise,
Se j'estoie a son devis.
Tort a mon cuer qui s'en prise,
Quar ne sui pas si eslis.
S'ele eslit, qu'ele m'eslise !
Trop seroie de haut pris.

Et nequedent destinee
Doune a la gent maint pensé :
Tost i metra sa pensee
S'amours li a destiné.
Je vi ja tel dame amee
D'ome de bas parenté
Qui mieuz ert emparentee,
Et si l'avoit bien amé.

Pour c'est drois, s'Amours m'agree,
Que mon cuer li ai douné.
Se s'amour ne m'a dounee,
Tant la servirai a gré,
S'il plaist a la desirree,
Que un baisier a celé
Avrai de li a celee,
Que tant ai desirré.


TRADUCTION
(En tout temps où vente la bise,
pour celle dont l'amour m'a surpris
mais qui n'est pas du mien surprise,
mon cœur devient noir et bis.
Au nom de Parafait Amour je l'ai requise,
moi dont elle a épris cœur et corps,
mais si elle n'est pas de son côté éprise,
c'est pour mon malheur que je la requis.

Mais ma douleur me raconte
que je me suis attaché à la meilleur
qu'on pourrait choisir en ce monde,
si seulement j'étais à son gré.
Mon cœur a tort de s'en estimer
car je ne suis pas si remarquable.
Si elle choisit, qu'elle me remarque !
j'en serais de valeur bien plus estimable.

Et pourtant la destinée
donne aux gens bien des pensées.
Elle y mettra tôt son penser
si Amour lui a fixé ce destin.
Jadis j'ai vu une dame aimée
d'un homme assez bas apparenté.
Elle avait plus haute parenté
et néanmoins elle l'avait bien aimé.

C'est donc justice si Amour m'agrée,
car je lui ai donné mon cœur.
Même si elle ne m'a pas donné son amour,
je la servirai longtemps selon son gré
que, s'il plaît à ma dame désirée,
un baiser secrètement
j'obtiendrai d'elle en secret,
comme je l'ai tant désiré.)
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(Anonyme)

Deduxans suis et joliette, s'amerai.

Ier matin me levai droit au point dou jour,
On vergier mon peire antrai ki iert plains de flours ;
Mon amin plus de cent fois i souhaidai.

Deduxans suis et joliette, s'amerai.

J'amerai mon amin, ke proiét m'an ait ;
Il est biaus et cortois, bien deservit l'ait ;
Mon fin cuer mal greit peire et meire li donrai.

Deduxans suis et joliette,s'amerai.

Chanson, je t'anvoi a toz fins loialz amans,
Qu'il se gaircent bien des felz mavais mesdisans,
Car j'ain tant bien sai ke covrir ne m'an porai.

Deduxans suis et joliette, s'amerai.

TRADUCTION
( Je suis charmante et mignonnette, donc j'aimerai.

Hier matin, je me suis levée au point du jour,
je suis entrée dans le verger tout fleuri de mon père,
plus de cent fois j'ai souhaité y voir mon ami.

Je suis charmante et mignonnette, donc j'aimerai.

J'aimerai mon ami qui m'en a priée ;
il est beau, il est courtois, il l'a bien mérité.
Je lui donnerai mon tendre cœur malgré père et mère.

Je suis charmante et mignonnette, donc j'aimerai.

Ma chanson, je t'envoie à tous les amants parfaits et loyaux
qu'ils se gardent bien des hypocrites, mauvais et médisants ;
pour moi, si fort est mon amour, je sais que je ne pourrai le cacher !

Je suis charmante et mignonnette, donc j'aimerai. )
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Chanson d'amour attribuée à Conon de Béthune

Chançon legiere a entendre
Ferai, que bien m'est mestiers
Ke chascuns le puist aprendre
Et c'on le chant volentiers ;
Ne par autres messaigiers
N'iert ja ma dolors mostree
A la millor ki soit nee.

Tant est sa valors doblee
C'orgeus et hardemans fiers
Seroit se ja ma pensee
Li descovroie premiers ;
Mais besoins et desiriers
Et çou c'on ne puet atendre
Fait maint hardement emprendre.

Tant ai celé mon martire
Tos jors a tote la gent
Ke bien le devroie dire
A ma dame solement,
K'Amors ne li dist noient ;
Neporquant s'ele m'oblie,
Ne l'oublïerai je mie.

Por quant, se je n'ai aïe
De li et retenement,
Bien fera et cortoisie
S'aucune pitiés l'em prent.
Au descovrir mon talent
Se gart bien de l'escondire,
S'ele ne me velt ochirre.

Fols sui, ki ne li ai dite
Ma dolors ki est si grans.
Bien deüst estre petite
Par droit, tant sui fins amans ;
Mais je suis si meschaans
Ke quanques drois m'i avance,
Me retaut ma mescheance.

Tous i morrai en soffrance,
Mais sa beautés m'est garans,
De ma dame, et la samblance
Ki tos mes maus fait plaisans,
Si ke je muir tous joians,
Ke tant desir sa merite
Ke ceste mors me delite.

Noblet, je sui fins amans,
Si ai la millor eslite
Dont onques cançons fu dite.
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Chanson d'amour attribuée à Gace Brulé

Oëz por quoi plaing et sopir,
Seignor, n'en fais pas a blasmer.
Touz jors m'estuet ma mort servir -
Amors ! n'en puis mon cuer oster ;
Mais honor ai d'ensinc morir,
Si en vuil bien les maus souffrir
Tant qu'a plus en puisse monter.

S'Amors me fait ses maus sentir,
Il ne m'en doit mie peser,
Qu'autres nou puet mais soustenir
Une hore sanz soi reposer,
Mais je suis amis sanz mentir.
Ja Deus ne m'en lait repentir,
Car en amant vuil bien finer.

Amors, tele hore fu jadis
Qu'estre me laissïez en pes ;
Mair or sui je verais amis,
N'autre riens ne m'agree mes.
Serai je donc de vos ocis ?
Nenil ! Trop avrïez mespris,
Quant je tout por vos servir les.

Cuers, qu'en puis mes se sui pensis,
Quant tu m'as chargié si grief fes ?
"Ha ! cors, de neant t'esbahis :
Ja n'ama onques hom mauvais.
Ser tant que tu aies conquis
Ce que plus desirres toz dis."
Voire, cuers, mes la morz m'est pres.

Gui de Pontiaus, en fort prison
Nos a mis Amors, sanz confort
Vers celes qui sanz achoison
Nos ocirront. Dont n'est ce tort ?
Oïl, car léaument amon ;
Ja ne nos en repentiron :
Bon amer fait jusqu'a la mort.

Gaçot define sa chançon.
Ha ! fins Pyramus, que feron ?
Vers Amors ne somes jor fort.



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