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Critiques de Sébastien Raizer (51)
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Les nuits rouges

"C'est un roman rouge, clairement, parce que les gueuloirs de Lorraine crachaient du métal incandescent, parce que la contestation sociale à l'époque des derniers combats sidérurgiques de la fin des années 1970 était armée de drapeaux rouges, parce qu'aujourd'hui les héritiers (genre barrés de la caisse, il faut bien le dire) des héros vaincus de la classe ouvrière ont des idées de meurtres sanglants et ils les mettent à exécution avec une certaine facilité, voire une sorte de désinvolture, l'abus des drogues modernes y étant pour quelque chose. (...)

Avec ce huitième roman, Sébastien Raizer retourne à ses terres d'enfance pour situer le cadre de son récit, alors qu'il vit au Japon depuis 2014. Ça se passe à Thionville, avec un commissaire adjoint novice et déraciné, un lieutenant étrange qui fait peur à ses collègues et qui se charge d'éduquer l'adjoint, l'ambiance est glauque et poisseuse en cet été caniculaire, tout le monde sue et cherche la climatisation, tout le monde énerve tout le monde, la violence est là, partout, dans les actes comme dans les discours. Elle se manifeste rapidement avec un dealer cloué à un mur par un carreau d'arbalète, arme terrible qui a la commodité d'être en vente libre, et l'enquête commence, devient vite compliquée parce que d'autres meurtres sont commis avec la même arme, ou presque, et si le lecteur sait qui tue qui par la magie de la multifocalisation, on n'en reste pas moins hébété par la sinuosité des motivations des uns et des autres.

L'écriture est vive, poétique parfois, crue assez souvent, elle suinte la violence et la rage qui animent ce récit. (...)

Dans ce décor désindustrialisé, où les gens vivent avec le souvenir de la gloire d'antan lorsque la sidérurgie tournait à plein régime dans la vallée des anges, lorsque les ouvriers n'avaient peur de rien parce que leur contribution à la valeur ajoutée était indispensable aux barons de l'acier, lorsque les syndicats s'enorgueillissaient de leur toute-puissance, dans ce décor postindustriel donc, la police joue parfois son rôle de gardien de l'ordre social d'une drôle de façon, et c'est ce que va découvrir Simon Keller, le commissaire adjoint. Il finit par comprendre comment ça tourne pour de vrai dans ce commissariat où le commissaire reste dans son bureau et ne prend aucune décision. Mais une fois que le mal est identifié, reste la question du traitement, et ça n'est pas simple.(...)

Tout l'art de Raizer est de faire monter la sauce à partir de ces pistes criminelles, de mêler ces histoires et d'en rajouter d'autres, de surprendre le lecteur plusieurs fois, de mêler le rêve à la réalité, les imprécations philosophiques à la crudité de la mort violente. C'est assez réussi, enlevé, bien noir et bien serré, pas toujours convaincant à force de rebondissements, mais on aime tellement les surprises qu'on ne saurait lui en vouloir.

Les Nuits rouges de Sébastien Raizer est un roman à lire, assurément."

François Muratet dans Double Marge (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/les-..
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L'alignement des équinoxes, tome 1

Ce premier polar de Sébastien Raizer est très original et a le mérite de nous amener ailleurs; non pas au fin fond de l’Alaska ou du Nebraska ( l'histoire se déroule sur Paris) mais un ailleurs intellectuel et symbolique. Nous plongeons dans la philosophie et la spiritualité asiatique et son application antispéciste et véganiste.

Même s'il y a des meurtres, un tueur en série, des flics , une traque et plusieurs rebondissements plus ou moins cohérents, tout ceci n'est qu'un prétexte pour développer les convictions de l'auteur.

Je n'ai absolument rien contre les artistes engagés, bien au contraire, mais , dans un roman, cet engagement ne doit pas primer sur la narration fictionnelle, ce qui est malheureusement le cas ici.

Je conseillerais donc ce roman aux inconditionnels des spiritualités asiatiques et du véganisme.

J'ai bien peur que les autres s'ennuient, ce qui a été mon cas.



Mais ce n'est que mon humble avis
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Les nuits rouges

Sebastien Raizer est un auteur notamment connu pour avoir co-fondé les éditions musicales Camion Blanc, et leur versant Camion Noir, mais c'est également un auteur de poalr déroutant et complexe: on en veut pour preuve Sa trilogie des équinoxes qui demeure un ovni littéraire qu'il était un peu diffiicile d'appréhender et qui nous avait laissé un peu au bord de la route



Son nouveau roman, après un passage par le Japon où il a vécu quelques années , signe son grand retour dans la série noire de Gallimard et dans le polar à la française .



Son intrigue est située dans le Nord Est de la France et renvoie à la fameuse "la crise de la sidérurgie" de 1979 . Suite à la découverte macabre d un syndicaliste dont la disparition était restée mystérieuse des lors, situé dans le bassin postindustriel du nord-est de la France, un de ses fils va se confronter à ce passé enfoui pendant ces 40 années .



Les nuits rouges, âpre mais non dénué d'humour est un récit policier où le fonds social est très prégnant, à travers une enquête policière passionnante, avec des personnages abîmés, par la vie et qui touchent par leur humanité et leur sincérité .



On ressent pleinement dans ce récit trépidant une rage et une impuissance face à la fatalité qui touche les petites gens".



A découvrir sans l'ombre d'une hésitation.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'alignement des équinoxes, tome 1

Abandon pour cause d'incompréhension!



Je me sens un peu comme la poule face au couteau. D'autant plus contrariée que certaines critiques sont enthousiastes.



Pour argumenter mon rejet, certaines explications font surface: ça sent l'occultisme, le surnaturel, les sectes spirituelles, un cocktail qui en général me laisse complètement froide.

Ajoutez à cela des personnages que je n'ai pas réussi à m'approprier, des dialogues parfois abscons hors de la gente judiciaire.



J'ai jeté l'éponge très vite donc mon ressenti reste parfaitement tronqué.

À chacun de se faire son idée, avis que je lirai avec application.

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L'alignement des équinoxes, tome 1

Premier volet d'une trilogie d'un auteur connu pour avoir co-fondé les éditions musicales Camion Blanc, et leur versant Camion Noir l'alignement des équinoxes est certainement d'une grande ambition mais ce thriller mystico-japonisant. nous a semblé assez vite indigeste et confus.. on arretera dès le premier volet ce tryptique qui semble cependant connaitre un beau succès auprès des fans...
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Terres noires

Dimitri et Luna sont un couple très amoureux pris dans un règlement de compte ultraviolent entre mafia serbe, armée privée américaine et un groupe bancaire basé au Luxembourg. Une certaine mafia calabraise, dirigée par Nicola Santo, s'érige en rempart devant la menace. Victime d'une embuscade, Luna disparaît. Dimitri est prêt à tout pour la retrouver.



Sur fond de guerre mondialisée, série noire de Gallimard publie un récit d'autant plus sombre qu'il fait écho à notre actualité… Il nous place dans un monde, (actuellement ? Dans quelques années ?) où les mafias en lien avec des banques, des États, à la tête de vastes empires d'entreprises diverses, ont éliminé en grande partie les pouvoirs politiques, dont les lois sont contournées, laissant le champ libre à l'argent, à une réalité faussée par tous les moyens, avec dans leur sillage la mort et un risque généralisé de destruction. Keller, seul représentant officiel de l'ordre présent ici, est une caricature, un commissaire déprimé et alcoolique. Chaque fois qu'il entre en scène, il se sert largement à la bouteille de gin avant de parler. On se demande vite comment il peut lutter contre les monstres froids qui dirigent mafias serbe, armées privés et groupes bancaires. Bienvenue sur les Terres noires de Sébastien Raizer.



Les références aux grands classiques sont nombreuses, à commencer par Crimes et châtiments de Fiodor Dostoïevski. Dès le chapitre 3, on assiste à une terrible scène proche du meurtre de Raskolnikov. Crimes et châtiments sonde le coeur noir de l'homme. Terres noires et le triptyque formé avec les deux livres précédents, Les nuits rouges et Mécanique mort, entendent « sonder le coeur noir de l'Occident », selon les termes indiqués dans « note et remerciements » à la fin de l'ouvrage. Référence aussi à 1984 de Georges Orwell, illustrant parfaitement les opérations de manipulation utilisant le langage comme arme des sociétés modernes, et même à Othello de William Shakespeare, à travers les élucubrations de Midget, un nain fou très bien décrit alors que les autres personnages gardent leur mystère.



« Un roman magistral sur le libéralisme totalitaire et la destruction généralisée qu'il instaure », telle est la promesse de la quatrième de couverture. En marge de l'intrigue, se présente une véritable enquête journalistique, la grosseur du trait rappelant qu'il s'agit d'une fiction dans le cadre d'un roman noir. Si les nombreuses citations comportent les dates et les sources, impossible par contre de vérifier toutes les assertions de l'auteur dans l'histoire hormis quelques notes par-ci par-là. L'accusation de manipulation et de complotisme pourrait en être le résultat. J'incline à penser à une volonté de réalité augmentée afin de bousculer la zone de confort artificielle du lecteur et l'amener à penser par lui-même, en dehors des récits officiels.



Une lecture riche de promesse, très ambitieuse assurément avec une densité impressionnante d'informations, de citations diverses souvent en anglais ou en allemand et qui demande des efforts pour situer les personnages quand on n'a pas lu comme moi les deux tomes précédents. Alors qu'est dénoncée la main mise culturelle américaine, tous les titres de chapitre sont en anglais… Est-ce pour obliger à chercher des éclaircissements en dehors du livre ?



Mais la virtuosité est là, un électrochoc permettant de questionner l'arrière plan d'un eldorado américain, vanté depuis des décennies, bâti sur la manipulation, les guerres extérieures, un génocide des peuples premiers et maintenant une économie dominée par un complexe militaro-industriel tout puissant laissant, dans les pays dévastés, proliférer des mafias toujours plus dangereuses. J'ai aimé retrouver de multiples références musicales, Sébastien Raizer étant co-fondateur des éditions du Camion Blanc (1992), qui ont publié quantité d'ouvrages sur des groupes rock. L'histoire est addictive et si je n'ai pas eu d'empathie pour les personnages, j'étais pressé d'aller au bout d'une lecture dont la fin est plutôt jubilatoire, avec enfin un peu de lumière !



Sébastien Raizer vit au Japon. En écrivant cela, je remarque que son héros Dimitri Gallois fuit la récession existentielle, le suicide industriel en direction de l'Orient : « Leur destination, c'était les méandres des tatouages japonais qui ornaient le corps de Luna. Et leur boussole, c'était leur aimantation solaire. » Sur fond de l'écroulement de la sidérurgie, une partie de l'action se déroulant en Lorraine non loin des paradis fiscaux du Luxembourg, là ou est né l'auteur.



Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour cette lecture qui m'a fait sortir de mes habitudes et passer par toutes sortes d'émotions et de réflexions, c'est cela que l'on recherche dans la littérature, non ?

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Et si vous voulez voir la composition personnelle réalisée à partir de la couverture, rendez-vous sur mon blog, lien direct ci-dessous.
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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Confession japonaise

"Confession japonaise" est un livre qui transporte dans un monde mystérieux et énigmatique. Dès les premières pages, l'élégance de l'écriture de Sébastien Raizer et sa profonde connaissance de la culture japonaise, de sa mythologie et de son folklore font mouche.



L'histoire suit Tetsuo, un survivant du tremblement de terre de Kobe en 1995, alors qu'il tente de donner un sens à sa vie, marquée par la perte. Le récit oscille habilement entre réalité et imagination, créant une atmosphère envoûtante où l'on ne sait jamais vraiment où se situe la frontière entre les deux. Est-il lui-même qui il pense être au moment où il pense l’être ou est il en train de le rêver… ? Je ne vous ai pas perdu ? ^^



J’ai été marqué par la quête existentielle de Tetsuo tout au long du livre. On ressent sa recherche constante de sens, sa fascination pour le monde des esprits et son exploration de la sensualité féminine. Les moments d'incertitude et de confusion du personnage reflètent la complexité de sa pensée, mais le rendent aussi très humain.



L'histoire se déroule principalement dans la ville de Kyoto, qui est décrite avec une telle précision et une telle richesse que j'ai eue l'impression de marcher dans ses rues et de ressentir l'atmosphère mystique qui y règne. Le récit m'a également offert un aperçu de la vie quotidienne au Japon moderne, ce qui ajoutait une dimension authentique à l'histoire.



Bien que le livre soit étiqueté comme comportant des éléments érotiques, j'ai trouvé que les allusions subtiles et poétiques à la sensualité étaient plus suggestives qu'explicites, ce qui contribuait à l'atmosphère mystérieuse de l'histoire.



Malgré tout, j’en ressors mitigé, car comme je l’ai pointé plus haut avec humour (j’espère ^^), j’ai été un peu perdu dans cette atmosphère par moment, tournant les pages et ayant l’impression de me répéter dans la lecture. J’ai eu du mal à rester totalement immergée dans l’histoire, moi qui d’habitude aime me laisser surprendre, ici, j’ai eu du mal à garder le fil d’ariane en main…



En bref : "Confession japonaise" est un livre au style poétique. Son exploration de la psyché humaine et sa riche immersion dans la culture japonaise sont ses points forts. Malgré tout, il m’a manqué quelques fois de quoi me raccrocher à la réalité de l’histoire. Lecture toutefois très intéressante !



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L'alignement des équinoxes, tome 1

L'alignement des équinoxes est le premier roman de Sébastien Raizer. Pour ceux qui aiment la musique, cet auteur ne vous est certainement pas inconnu. Il a en effet écrit de bons bouquins sur ce thème la (U2, Noir Désir, Nirvana...).



Avant de commencer, je remercie Babelio et les éditions Gallimard qui m'ont fait parvenir ce thriller lors de la dernière Masse Critique.



Dément! Voilà le terme qui décrit le mieux les quelques 470 pages de ce roman noir. Amateur du genre, vous ne pouvez pas passer votre chemin. Cette lecture est OBLIGATOIRE. Raizer frôle la perfection dès son premier ouvrage.



Comment décrire cette sensation ? Je dirai: Une lecture de dingue qui vous hypnotisera, vous engloutira dans des profondeurs les plus noires, vous fera trembler et frissonner, mais également réfléchir.

Une fois entré dans l'alignement des équinoxes, vous n'en ressortirez pas intact!



N'attendez pas de moi que je parle de l'histoire. Elle n'est tout simplement pas résumable. Disons juste qu'elle est singulière, moderne, jalonnée de méandres...



Sachez juste que le "couple" Wolf / Silver, deux officiers de la Police Judiciaire à la Brigade Criminelle est aussi complémentaire qu'attachant (oui le mot est bizarre je vous l'accorde mais c'est ainsi).

Que la traque de la Vipère est aussi palpitante que terrifiante.

Que la samurai Karen Thilliez (première partie du livre) ou l'impératrice d'or Diane Lempereur (la deuxième partie) vous feront avoir des suées froides...

Et que dire de l'équinoxe de la vipère (la 3e et dernière partie)? Elle se résume par les deux dernières phrases de ce premier livre:

- On dirait qu'on a traversé l'enfer non?

- Et d'après toi, on est sortie? demanda-t-il?



Bref, vous serez irrésistiblement attiré dans l'univers maléfique de la Vipère et cette expérience de la Terreur (chapitre récurrent qui introduit chaque partie). C'est passionnant!



Vous l'aurez compris: le style est parfait pour maintenir le lecteur en haleine. Le rythme est en effet soutenu, les multiples thèmes abordés (le dark web, les hautes technologies, la vidéo surveillance, les habitudes alimentaires de notre société de consommation, l'auto-destruction, la psychologie, la folie, la métaphysique, ...) parfaitement intégrés au récit. Rien ne vous sera épargné. Mention particulière à la petite équipe de la Brigade Criminelle qui travaille dans la plus totale illégalité ;)



L'écriture vous passionnera comme vous perdra. Raizer manie la plume avec talent et vous fera forcément vous interroger.

Ajoutez y la musique, omniprésente . C'est même une pièce maitresse du livre: elle rythme le récit, décrit et définit les personnages. Je ne connaissais que peu mais c'est souvent du très bon son.



On ne ressort pas indemne d'une telle lecture. Elle n'est vraiment pas facile.

Je suis certain que je n'ai pas tout bien saisi ni compris. Je serai bien incapable de vous décrire ce qu'est la loi de l'alignement ou l'alignement des équinoxes.

Mais j'ai appris également plein de choses. J'ai beaucoup aimé cette violence insidieuse, douce et poétique, ce mélange de la folie des hommes et de la quête du graal...



En conclusion, L'alignement des équinoxes est un pur régal. Chapeau bas M. Raizer!



Je lirai sans aucun doute le tome 2!



4/5
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Terres noires



Sebastien Raizer est un auteur notamment connu pour avoir co-fondé les éditions musicales Camion Blanc, et leur versant Camion Noir, mais c'est également un auteur de poalr déroutant et complexe: on en veut pour preuve Sa trilogie des équinoxes qui demeure un ovni littéraire qu'il était un peu diffiicile d'appréhender et qui nous avait laissé un peu au bord de la route Après l'alignement des équinoxes et les nuits rouges, voici le troisieme volet de cette trilogie qui mêle habilement querre mondialisée, manipulation, corruption, crime…



Un univers toujours aussi noir et sans concession aucune !



Et soudain, il fut saisi d’un terrible sentiment d’urgence. Tout s’écroulait dans le mensonge et l’hystérie générale, dans l’aveuglement et le désespoir, le meurtre, le suicide et la guerre. Partout.



Il ne parvenait pas à se l’expliquer de façon rationnelle, mais il savait que ce monde somnambule poursuivait son inexorable errance vers la nuit, le feu et la mort. ”
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les nuits rouges

J'ai apprécié cette lecture, bien que n'étant pas amateur de polars. On y trouve : des personnages contrastés, des effluves de la crise de la sidérurgie lorraine de la fin des années 70, une intrigue à tiroirs avec des protagonistes qui jouent double jeu, des décors lorrains industriels et urbains (connus), mais également campagnards et forestiers (moins connus). Écrit par un lorrain qui vit au japon, lu par un lorrain d'adoption que la crise des années 70 n'a pas dissuadé de faire des études de métallurgie et de travailler dans la sidérurgie (beau métier d'équipes), sur les conseils d'une lorraine-native.



Précision : peut également intéresser les non-lorrains.



En bref : un bon roman policier
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Les nuits rouges

En apprenant que, quarante ans après sa disparition, le cadavre momifié de son père vient d’être découvert dans le crassier de l’usine sidérurgique locale de Thionville, Dimitri le junkie est pétrifié de douleur. Depuis son enfance, il était persuadé que son père s’était enfui avec sa maîtresse alors qu’il avait été assassiné en pleine révolte des ouvriers qui se battaient pour ne pas perdre leur emploi.

Pour mener son enquête, il doit d’abord de se désintoxiquer et il tue son dealer. Ce crime met un violent coup de pied dans une fourmilière locale pourtant bien huilée puisque placée sous la protection de Faas, un flic albinos complètement déjanté. Puis Dimitri passe au peigne fin tous les documents d’époque et suit une piste syndicale.

Récemment arrivé dans cette petite ville rongée par la crise, le commissaire-adjoint Keller peine à trouver ses marques, perturbé par l‘attitude de l’incontrôlable albinos qui semble régner en maître absolu sur la ville. Il sait qu’il doit reprendre la main sur son subordonné mais ne trouve pas la faille.

Sébastien Raizer a particulièrement bien soigné son personnage de flic psychopathe qui sème la terreur jusque dans les rangs de la police et laisse derrière lui les cadavres de ceux qui le gênent. En toile de fond de cette intrigue criminelle sanglante, on trouve la crise de la sidérurgie à la fin des années soixante-dix avec « le démantèlement industriel, les familles broyées, les vies désagrégées, la souffrance et le désespoir ». Un vrai bon roman noir à la française fondé sur une terrible casse sociale dont les effets sont encore sensibles aujourd’hui.



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Les nuits rouges

Dans cette histoire, rien n'est tout albinos ou tout noir. Tout est plutôt rouge violent, rouge feu, rouge sang.

Le désespoir implacable et la nostalgie impriment une trace poisseuse sur les pages, et ça donne une incroyable émotion à ce polar intelligent et beau.

J'étais gamine lorsqu'a eu lieu ce qu'on a appelé "la crise de la sidérurgie", mais j'ai retrouvé chez Sébastien Raizer et ses personnages tout la colère, la rage, l'impuissance face à l'inéluctable de l'époque.

" Les nuits rouges", c'est cette convulsion de l'Histoire et les dégâts qu'elle cause encore, racontés à travers une enquête policière passionnante, avec des personnages incroyables, parfois complètement barrés, abîmés, mais tellement vrais.



#LesNuitsRouges #SébastienRaizer #SérieNoire #Gallimard #Polar #thriller #lecture #livres #chroniques



Le quatrième de couverture :



Dans le bassin postindustriel du nord-est de la France, les travaux d’arasement du crassier mettent au jour un corps momifié depuis 1979. Il s’agit du cadavre d’un syndicaliste, père de jumeaux qui ont donc grandi avec un mensonge dans une région économiquement et socialement dévastée. Brouillés depuis des années, Alexis est employé dans un réseau bancaire du Luxembourg et Dimitri végète et trempe dans la came.

Pour comprendre et venger son père, celui-ci replonge dans les combats et les trahisons de cette année 79 – au plus fort de la révolte des ouvriers de la sidérurgie – qui, loin d’avoir cessé, ont pris un tour nettement plus cynique. À coups de pistolet-arbalète, il va relancer les nuits rouges de la colère, déchaîner des monstres toujours aux aguets, assoiffés de pouvoir et de violence.
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Mécanique mort

Parfois on manque de temps et il faut choisir entre lire et chroniquer ses lectures. Chez moi, c'est toujours la découverte d'un nouveau roman qui l'emporte. Enfin, presque toujours. Il est des auteurs pour lesquels je ressens l'envie de faire une pause pour parler d'eux tant je les aime, et tant j'ai apprécié leur dernier opus. Sébastien Raizer est de ceux-là. En quelques pages, je reconnais son écriture. Il est de ceux dont j'ai l'impression qu'ils me parlent directement. J'aime la clairvoyance implacable de sa vision du monde. J'aime les âmes belles et tourmentées de ses héros. J'aime ses parenthèses d'humour qui éclairent la noirceur de ses romans. Tout ça, pour moi, c'est juste du talent. Alors oui, "Mécanique Mort", c'est une série noire, un polar, mais c'est aussi tellement plus que ça !



#MecaniqueMort #SebastienRaizer #SérieNoire #Gallimard #Polar #thriller #lecture #livres #chroniques #Drogue #Mafia #HistoireIndustrielle



Le quatrième de couverture :



Après trois ans passés en Asie, Dimitri Gallois revient à Thionville, afin de se recueillir sur les tombes de son père et de son frère pour apaiser son âme tourmentée.

Mais ce retour réveille de vieilles haines et provoque un regain de violence entre des clans ennemis qui avaient conclu une paix toute relative.

Vengeance, trafic de drogue, opium de synthèse, banquier corrompu, mafia albanaise et ‘Ndrangheta, Dimitri va-t-il réussir à échapper à cette terrifiante mécanique de mort ?
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Les nuits rouges

Lorraine de souche, Lorraine de cœur, et même fille d’un ancien ouvrier des hauts fourneaux de Neuves Maisons, il était impossible pour moi de passer à côté de ce roman où la noirceur des crassiers envahit les pages en nous offrant presque une page d’Histoire. Car même si ce récit est une fiction, elle rends magnifiquement hommage à toute une région meurtrie et à tous ces hommes, ces gueules noires aux poumons encrassés qui ont bossé dans toutes ces usines jusqu’à leurs fermetures, laissant derrière elles des familles sur le carreau.



La colère de Dimitri, je l’ai connu même si c’est par la maladie que mon père est parti… comme tant de ses potes ouvriers.



“Ils ont tué le tissu social, la conscience de classe, la solidarité, la culture ouvrière, la notion de révolte. Ils nous ont hypnotisés par la peur jusqu’à nous faire oublier notre propre pouvoir. Il n’y a plus rien.”



Mais c’est avec classe et une certaine élégance même si elle est parfois brutale que Sébastien Raizer nous parle de la classe ouvrière à travers cette enquête criminelle habitée par une violence extrême.



Aussi complexes sont-ils, ses personnages plutôt barrés collent parfaitement à cette histoire. La crise sidérurgique a laissé derrière elle des vies chargées de souffrance, envahies par le désespoir alors pas étonnant que la came surgisse dans le paysage, et amène une nouvelle forme de violence que ce soit du côté des consommateurs que des vendeurs. La douleur face au profit, une histoire sans fin, un éternellement recommencement.



Ceux qui ne connaissent pas cette région, seront un peu comme ce flic, Keller, fraîchement débarqué et poseront à leur tour un regard sur cette endroit avec une terrible envie de remettre à sa place ce flic véreux, cette face de rat, tout en ayant une profonde empathie pour ces deux frères, notamment Dimitri ce révolté qui a déjà trop souffert.



Sébastien Raizer nous offre un récit d’une force incroyable où la violence explose tel le métal hurlant sa colère dans les nuits rouges de l’Est de la France.



Bien évidemment la fille de l’est a apprécié et remercie humblement l’auteur pour ce récit terriblement brillant qui lui a permis de replonger dans ses souvenirs auprès de ses chers disparus, réveillant quelque peu la colère qui sommeille en elle…



Chronique complète sur mon blog Dealerdeligne sur WordPress via le lien ci-dessous
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Terres noires

Je remercie Babelio et les éditions Série Noire Gallimard qui m'ont permis de découvrir, dans le cadre d'une opération Masse critique, le roman de Sébastien Raizer "Terres noires".



Je le regrette, mais je n'ai pas aimé.



Le pitch est a priori simple et efficace : un jeune couple doit quitter l'Europe. Mais son passé le rattrape et il est pris dans un règlement de compte entre un groupe bancaire luxembourgeois, la mafia serbe et la mafia italienne.



L'intrigue aurait pu être dense et palpitante, teintée de cynisme et de désespérance, pour dépeindre la noirceur du monde et le coeur des hommes. La quatrième de couverture promet "un style riche et puissant, un roman magistral sur le libéralisme totalitaire et la destruction généralisée qu'il instaure."



Imperméable au style de l'auteur, je n'ai lu qu'un récit composé de séquences superficielles. 



Les personnages ont des réactions incompréhensibles, parce que le lecteur ne les connaît pas. Peut-être avaient-ils une vie avant ce roman ? Malheureusement le lecteur qui n'a pas lu les autres romans de S. Raiser finit par le supposer à travers de vagues allusions au passé.



Des personnages qui soliloquent des pensées philosophiques sur la vie et la mort, le bien et le mal, inspirées de la littérature classique.



De longues réflexions juxtaposent des noms de sociétés et de gouvernements, accumulent les citations, jouent avec des associations d'idées suspicieuses, dénoncent tous les mécanismes amplement connus et détestables du capitalisme, assènent des assertions complotistes en invoquant quelques révélations journalistiques, pour répéter que tout le système est pourri et conclure, sur un réquisitoire anti-USA, en guise de duel final. Aucune démonstration, même par des artifices romanesques. Ce n'est pas le choix de l'auteur. Il faut se contenter de supposer que c'est le crédo qui fait agir et réagir les personnages.



Des scènes d'action qui s'inscrivent dans des environnements décrits sommairement et à l'enchaînement des actes et des mouvements incompréhensibles.



En conclusion, un roman qui voudrait dépeindre la noirceur du monde, mais se réduit à un récit vindicatif, superficiel et peu convaincant. 



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Les nuits rouges

Ce livre m'a laissé un peu pantois, et n'ayant pas la fibre sidérurgique...

J'ai aimé:

* les allusions à l'Histoire, plus ou moins proche, jusqu'à la crise de la sidérurgie.

* La réflexion sur la Vérité: "Qu'est pour vous la Vérité ?" vous avez trois heures, puis je ramasse les copies !

J'ai moins aimé:

* Le style heurté, pas très agréable, mais qui a toutefois le mérité d'être personnel, et de coller à l'histoire..

Je n'ai pas aimé:

* "Il fait chaud"... répété ad libitum... pourquoi ?

* Les personnages, excepté Dimitri, ne sont pas attachants, particulièrement Faas, qui est même peu crédible dans son rôle de méchant extrême.

* Certains passages "philosophiques" qui sont un peu lourds.



"Puis il s’assit pour observer les méandres de la rivière. Ils figuraient le destin de toutes choses et de toutes formes de vie. Des courants, des écueils, des coudes, des zones alluvionnaires. Et une unique force qui menait le tout vers la mort. Le grand tout de l’océan et du néant.

La rivière apathique qu’il avait sous les yeux était un lacet de boue, de métaux lourds, d’azote, de produits phytosanitaires et de merde, sur lequel scintillait le soleil."

Si déjà vous supportez mal le confinement, attendez pour lire ce livre, sinon vous riquez de finir pendu (e), sous un train, dans un fleuve, ou dans la mer... Il n'est pas d'un optimisme rayonnant.



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L'alignement des équinoxes, tome 1

Les aliénés s'alignent.



"L'alignement des équinoxes" est un thriller de Sébastien Raizer qui sort des sentiers habituels du genre.



Une jeune femme, Karen Tilliez, se dit être un samouraï et avoir atteint l'alignement des équinoxes en décapitant un homme. Celle-ci interrogée par Luc Hackman, dit Wolf, un policier du 36, va paisiblement exposer ses motivations dans un discours déroutant et confus. Perturbé par ce qu'il entend et la manière dont la jeune femme s'adresse à lui, Wolf va se trouver comme hanté par l'esprit de Karen Tilliez.



Dans le même temps, Wolf et sa collègue, Linh Schmitt, dit Silver, se voient confier une enquête par leur supérieur Delacroix. Une ancienne toxicomane, Deborah-Lee Henry, a été découverte morte, empoisonnée, avec une étrange étoile gravée à la soude sur son front. Ce crime rappelle une autre affaire classée sept mois auparavant. Delacroix met en place une équipe composée de Wolf, Silver, et d'un étrange stagiaire, Marcus Sommacal.



Ils vont former une équipe agissant dans l'ombre, car officieuse, et découvrir un lien entre Karen Tilliez et Deborah-Lee Henry. Dès ce lien établi, ils vont se concentrer sur une unique proie : La Vipère.



Mysticisme, occultisme et métaphysique submergent ce roman qui diffère des thrillers classiques. Culture ancestrale des samouraïs, nouvelles technologies informatiques, dark web, militantisme végétarien, et événements surnaturels composent principalement cette histoire qui se déroule comme dans un épais brouillard. Si bien qu'il nous arrive à nous demander où l'auteur veut nous amener, mais la logique ne peut exister tant la folie habite les auteurs des crimes.



Les rebondissements sont bien amenés et poussent le lecteur à tourner les pages, même sans être totalement convaincu par l'histoire qui par moment devient confuse et lente. L'alignement des équinoxes ne laissera personne indifférent, on aime ou on n'aime pas.

YB.
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L'alignement des équinoxes, tome 1

Le Japon inspire à Sébastien Raizer un polar fascinant où plane l'ombre de Mishima.
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Les nuits rouges

Difficile de se passionner pour un roman dans lequel aucun personnage n'est attachant. L'auteur se complait dans le glauque, sans jamais en sortir. Pas d'amour ni d'amitié ni de respect entre les différents protagonistes. En prime, dénouement décevant. Je regrette d'être allé jusqu'au bout.
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Terres noires

Pour mieux apprécier Terres Noires, qui nous emporte sur fond de guerre mondialisée vers différentes sortes de manipulation et de corruption il est fortement recommandé de découvrir au préalable NUITS ROUGES et MÉCANIQUE MORT.



Sébastien Raizer toujours avec une fulgurante  poésie nous entraîne entre la vie et la mort, là où la violence est à son apogée, en gardant pourtant une certaine retenue,brutale mjamais trop, juste ce qui est nécessaire pas d’étalage inutile, c’est certainement dû à son côté Zen qui l’habite depuis son installation au Japon. 



Un triptyque que je vous recommande fortement, qui aborde avec grand style, des sujets qui nous touchent et impactent nos vies de loin comme de près, tels que la crise et la guerre sans oublier les crimes qu’elles engendrent. 
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