Le garçon releva la tête et croisa le regard du directeur adjoint. Ça faisait belle lurette que Franck avait rejeté l'idée que les yeux étaient le miroir de l'âme, il avait fixé trop de regards de détenus aux yeux d'un bleu innocent, quand bien même ils débitaient mensonge sur mensonge. D'ailleurs, c'était une drôle d'expression. Le 𝓶𝓲𝓻𝓸𝓲𝓻 de l'âme ? Logiquement cela devait signifier qu'on regardait sa propre âme en plongeant son regard dans celui d'un autre. Peut-être était-ce pour cette raison que croiser le regard du garçon le mettait si mal à l'aise ?
Franck se détourna. Il s'agissait de se concentrer sur ce qui était important. Et de ne pas se mettre à réfléchir à des sujets qui ne menaient nulle part.
-Chap. 10 - p. 100 -
Il croyait à la chance. Pas celle avec laquelle on naissait, mais la chance systématique que l'on acquérait à force de travail acharné et en tissant un filet si fin que les hasards allaient tôt ou tard dans votre sens.
"Est-ce que je peux procéder par analogie, Sir? Vous saviez que la Voie Lactée est une nébuleuse spirale de plus de cent mille millions d'étoiles? Que si on pouvait partir de l'extrémité d'un des bras de la spirale, vers l'autre extrémité, en voyageant à la vitesse de la lumiere, et ce pendant mille ans, on n'aurait malgré tout parcouru que la moitié du chemin? Sans parler de ce que ce serait de suivre tout un bras, ou de traverser la galaxie en entier...
-M'est d'avis que tout ça est un peu trop philosophique pour moi, à cette heure matinale, Holy. Qu'est-ce que tu essaies de me dire?
-Que la nature humaine est une grande forêt sombre qu'il n'est donné à personne de connaître parfaitement en un temps aussi court qu'une vie. [...]
Cette fameuse chanson de Leonard Cohen où il dit qu'il a toujours été son amant, qu'il veut voyager avec elle, la suivre aveuglément partout, qu'il sait qu'elle lui fait confiance parce qu'avec son âme il a touché son corps parfait...
- Chap 21- p.285 -
D'une manière générale, c'est peut-être trop espérer, la résurrection. La vie ne nous enseigne peut-être pas grand chose, mais elle nous enseigne ceci : on en peut pas faire marche arrière.

"La question, c'est... est-ce qu'Evans White dit la vérité?" demanda Harry.
Andrew fit un écart pour éviter un tracteur qui venait en sens inverse.
"Laisse-moi te faire part d'une petite expérience, Harry. Depuis plus de vingt ans, je parle à des gens qui ont diverses raisons de mentir ou de dire la vérité. Des coupables et des innocents, des meurtriers et des détrousseurs, des paquets de nerfs et des flegmatiques, des visages poupins aux yeux bleus, des trognes d'escrocs pleines de cicatrices, des asociaux, des psychopathes, des philanthropes..."
Andrew chercha d'autres exemples.
"Pigé, Andrew.
-... Des Indiens et des Blancs. Tous m'ont raconté leurs histoires avec un seul objectif : être crus. Et tu sais ce que ça m'a appris?
-Qu'il est impossible de dire qui ment et qui dit la vérité?
-Tout juste, Harry! s'emporta Andrew. Dans la littérature policière traditionnelle, tout détective qui se respecte possède un don pour détecter les menteurs. Conneries! La nature humaine est une grande forêt impénétrable que personne ne peut connaitre à fond. Même une mère ignore les secrets les plus profonds de son enfant."
Je suis un homme à l’intellect limitè mais à la curiosité infinie, combinaison souvent frustrante, hélas.
(page 53).
Si on voulait, on pouvait. Mais si on n'y croyait pas pour de bon, qu'on voulait juste se la raconter, on pouvait être sûr de se retrouver dans les emmerdes en un rien de temps. (P388)
les gens dont les diplômes ont couronné de longues études ont en général des orteils beaucoup plus délicats que les autres.
Jo Nesbø (L'homme chauve-souris)
Notre démocratie est comme une fille belle et souriante, mais un peu naïve.