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Critiques de Sole Otero (26)
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Naphtaline

Rocio emménage dans la maison de sa grand-mère décédée. On est en Argentine en 2021. Sous fond de crise sociale, elle profite de l’isolement pour revenir sur l’histoire de sa famille. Son arrière grand-père était un communiste italien qui a migré en Argentine pour fuir le fascisme, avec sa femme et leur petite fille, Vilma, la grand-mère de Rocio.



Le trait est rond, un peu naïf, les décors font la part belle aux motifs de décorations, tapisseries, couvre-lit, rainure du bois, renforçant l’aspect vieillot de la maison et aussi l’ambiance confinée de l’histoire.



Ce n’est pas vraiment une saga familiale, du moins, on n’est pas dans le récit romanesque et encore moins romantique, elle en prend même le chemin inverse, l’aventure n’a rien de glorieuse. Sans faire de remous, on va s’attacher à comprendre le caractère acariâtre de cette Grand-mère. C’est un récit tout en intimité et en pudeur qui laisse le thème du secret de famille venir sournoisement nous envelopper. Ça parle de l’Argentine, de sa société, des relations familiales, du déracinement, mais surtout de la famille au sens général, avec les histoires de mariages arrangés, de l’hypocrisie qui règne dans la société, de la place de la femme… Le rythme est lent, laissant le poids du passé venir peser sur l’avenir.



Le titre est d’ailleurs judicieusement trouvé, Naphtaline, ce sont ces petites boules qu’on mettait dans les placards pours protéger des mites les vieux vêtements auxquels on tenait, ceux qui avaient connus les secrets de familles, qui portaient les regrets, les espoirs déchus, les moments de faiblesse, ceux d’une époque révolue, mais dont l’odeur reste tenace.



Une lecture à prendre en douceur, qui ne propose pas du grand spectacle, mais qui n’en est pas moins imposante et marquante.
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Noni et le complot des fleurs

Noni et le complot des fleurs est une histoire ludique et récréative pour un jeune public.

Dans la forêt, Noni et sa Panthère recherchent leurs amis disparus, enlevés par les fleurs géantes.

Le dessin est un peu naïf, réalisé au crayon feutre, coloré et foisonnant, des jeux s’intercalent dans l’histoire (labyrinthes, sept différences, cherche et trouve), c’est une déambulation ludique, poétique, onirique et inventive, assez réjouissante, dans un style original et frais
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Intense

Et être amoureux, c'est quoi au juste ?

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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, qui n'appelle pas de suite. Sa première publication date de 2019 en Argentine et de 2021 en France. Cette bande dessinée est l'œuvre de Sole Otero, autrice complète. Elle est en couleurs et compte 172 pages.



Dans l'espace à une distance raisonnable de la Terre, Coco, une extraterrestre, a pour mission d'assurer la sécurité du périmètre et à protéger le vaisseau-pouponnière d'éventuelles représailles des mâles de l'espèce ou de tout autre menace. Elle fait partie d'un groupe de femelles qui s'est enfui de Club, leur planète d'origine, pour éviter la mort reproductive. En effet, leur corps est biologiquement programmé pour donner la vie et mourir lors de l'accouchement. Mais un jour, un groupe clandestin de femelles a décidé de fuir la planète. Grâce à l'invention d'une machine à hypnotiser appliquée sur le cerveau des mâles, la fuite a pu se faire sans recourir à la force. Les femelles sont parvenues à s'échapper de la planète à bord d'un vaisseau-pouponnière, dans lequel 100% des femelles ont pris place. Les mâles de l'espèce ne sont pas restés les bras croisés, et ils les traquent depuis lors jusqu'aux confins de l'univers. Entre-temps, les rebelles ont conduit le vaisseau pouponnière jusqu'au secteur 4:3:26:32:12:16 de la galaxie, où elles ont choisi de s'arrêter. C'est là, à l'abri des mâles, que les meilleures scientifiques s'affairent à modifier génétiquement les mécanismes de reproduction de l'espèce. L'objectif est d'obtenir une reproduction efficace et dépourvue de risques pour la femelle.



Malgré l'équipement très complet du vaisseau, Coco s'ennuie. Elle demande à Kiki, l'intelligence artificielle du vaisseau, quelles sont les possibilités de copulation offertes par ce secteur stellaire. Celle-ci lui propose plusieurs espèces différentes jusqu'à ce que Coco retienne un jeune humain mâle, d'une vingtaine d'années. Kiki le téléporte dans le vaisseau, et ils s'adonnent à une longue partie de jambes en l'air, enchaînant plusieurs positions avec prévenance et envie. Alors qu'ils sont tous les deux détendus, en train de se reposer allongés, l'homme se livre à des marques d'affection en se collant contre le corps de sa partenaire et en lui embrassant tendrement la joue. Coco demande à son IA ce qui se passe. Elle plonge l'homme dans l'inconscience et lui explique que les êtres humains sont des êtres intelligents, mais ils sont 67% moins développés que la race de Coco. Ils conservent encore ce qu'ils appellent des sentiments. À la demande de Coco, Kiki renvoie l'humain sur sa planète. À la réflexion Coco trouve que ça a été bizarre, mais elle croit que cela ne la dégoute pas. Elle demande à Kiki d'accéder aux données de l'humain, puis s'il est possible de l'enlever à nouveau.



Voilà une bande dessinée qui sort de l'ordinaire. Pour commencer, il y a une femme nue sur la couverture, mais c'est une extraterrestre et ses deux triplets de seins n'ont rien d'érotique. Ensuite, elle a l'ampleur d'un véritable roman s'inscrivant dans le genre de la science-fiction, mais parlant essentiellement d'amour même si la protagoniste recherche d'abord des relations sexuelles satisfaisantes, mais avec un unique partenaire. Enfin, elle présente la particularité de raconter cette recherche du plaisir sexuel sous l'angle féminin écrit par une femme. L'autrice ne néglige aucune de ces facettes de son récit. En termes de science-fiction, elle commence par trois pages de présentation, six illustrations par page en 3 rangées de deux sur fond d'espace étoilé, des représentations simplifiées à destination de Coco pour lui rappeler l'historique de sa race extraterrestre et sa mission à bord du vaisseau spatial. Le lecteur découvre ensuite sa silhouette humanoïde, nue, avec une grosse tête et de très gros yeux, ce qui lui donne un air de naïveté enfantine, et qui la rend à la fois étrangère à la race humaine et très sympathique. Le lecteur découvre ensuite la forme du vaisseau spatial : une soucoupe volante, ses grandes pièces spacieuses et stériles, ses portes en forme de vulve, la salle de pilotage, les énormes écrans pour communiquer avec les autres extraterrestres, le faisceau téléporteur, le faisceau réarrangeant les molécules de son corps, les cheffes de sa sororité, le vaisseau-pouponnière. L'artiste représente tout avec une forte simplification des formes, et les habille avec une mise en couleurs essentiellement à l'aquarelle. C'est doux et agréable à voir, parfois un peu stérile, inventif et un peu amusant.



Coco a donc décidé de développer une relation monogame avec un homme humain, qui soit sexuellement satisfaisante, et même de qualité. Elle demande à l'intelligence artificielle (IA) du vaisseau comment s'y prendre, et y consacre le peu de patience dont elle dispose, se conduisant un peu comme une enfant pressée : créer une apparence humaine synthétique, et descendre sur Terre, étudier toute l'information pertinente utile (Coco y consacre moins d'une minute), s'installer dans un appartement à Buenos Aires meublé en fonction des résultats du rapport, en fonction du profil psychologique qui doit séduire l'humain cible, s'habiller en fonction des goûts de Pedro Marial, faire comprendre que Coco est disponible mais pas dans le besoin. Le récit prend une drôle de tournure : l'intelligence artificielle explique l'art de la séduction à Coco qui prend le nom de Laura. Elle a donc une apparence qui répond exactement aux goûts de l'humain qu'elle a choisi, et elle doit faire l'apprentissage des coutumes humaines. Après une page de transformation (page 26) assez bizarre dans ce qu'elle montre, une composition similaire à celle de la couverture, Coco s'installe dans son appartement découvre son corps, s'habille et se rend au café où Pedro Marial a ses habitudes. Le lecteur mesure mieux le talent de dessinatrice de Sole Otero. Les êtres humains sont également dessinés de manière simplifiée, mais pas caricaturale. Il peut donc observer Coco découvrir les différentes parties de son corps, puis la voir habillée. Il fait connaissance avec Pedro, puis les amis de Pedro, puis ses relations de travail. Sous une apparence tout public et simple, les dessins contiennent une bonne densité d'information, que ce soient les différentes tenues vestimentaires, ou les expressions de visages, les occupations auxquelles vaquent les uns et les autres. D'une certaine manière, ces représentations peuvent sembler un peu naïves, d'un autre côté, elles montrent bien des adultes avec un langage corporel et des expressions d'adultes.



Sur Terre, les environnements se font plus détaillés : l'aménagement de la chambre de l'appartement de Coco, sa décoration et son ameublement, le café où elle rencontre Pedro, le tableau du restaurant où elle mange avec lui, les différents lieux où ils sortent ensemble, le bar pour la soirée avec ses amis, le deuxième appartement de Coco, la librairie où se tient la séance de dédicaces, la boîte de nuit, etc. L'artiste reste dans le même mode de représentation : des traits fins et légers pour détourer, une mise en couleurs à l'aquarelle parfois rehaussée aux crayons de couleur pour apporter du relief et de la consistance aux surfaces ainsi détourées. Chaque page se lit rapidement et facilement, sans paraître creuse ou inconsistante pour autant. Quelle que soit la situation, la créatrice semble considérer ses personnages avec gentillesse et compréhension, donnant à voir leur état d'esprit par l'expression de leur visage et leur posture, générant ainsi une belle empathie chez le lecteur.



Avec sa profusion de seins dénudés, la couverture indique que le personnage en couverture est sexualisé, féminin, et le titre sous-entend des relations intenses. De fait le premier accouplement a lieu en pages 10 & 11 : Coco a conservé sa forme extraterrestre anthropoïde, parfaitement compatible avec l'homme nu que l'IA téléporte dans le vaisseau. Il y a un gros plan sur une fellation et un autre sur un cunnilingus, et les amants adoptent trois positions différentes. Ls dessins sont explicites et en même temps avec une charge érotique étrangement faible. L'acte sexuel suivant se déroule en page 29, alors que Laura / Coco fait l'expérience de la masturbation dans son corps de terrienne. Le suivant se déroule entre Laura & Pedro pendant 10 pages : les dessins restent dans un registre descriptif et simplifié, éloignés du photoréalisme. Le consentement et le plaisir se voient dans les gestes et les attentions. Il ne s'agit pas d'une performance sportive, mais de prendre plaisir pour l'une et l'autre, en étant attentif à son partenaire. Il ne s'agit pas de montrer les corps de la façon plus précise possible, mais plutôt les gestes et les émotions. Dans la suite de l'histoire, le lecteur assiste encore à six autres parties de jambes en l'air. La majeure partie de l'histoire se concentre donc plus sur les faits et gestes de Coco et ses stratégies, mais les relations sexuelles ne se limitent pas à un point de passage obligé, et on passe à autre chose. C'est une partie importante de la motivation première de Coco. Dans le même temps, la scénariste n'oublie pas l'intrigue plus globale du sort de cette race extraterrestre, en arrière-plan avec les réunions de Coco sur son vaisseau, au premier plan pour la fin du récit.



La lecture de cette histoire s'avère effectivement intense, que ce soit pour la vie de l'extraterrestre femelle Coco, sur le plan affectif et sur le plan sexuel, ou en termes de rythme de lecture. Sole Otero met en œuvre une narration graphique personnelle, mélange très réussi de description et d'imprécision privilégiant les sensations. L'amalgame de plusieurs genres (SF, comédie, apprentissage) bénéficie d'un dosage parfait, et explore des questions comme la nature d'une relation amoureuse, l'idée qu'un partenaire se fait de l'autre, l'intérêt personnel avant celui du groupe, avec quelques touches humoristiques bienvenues et amusantes.
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Naphtaline

Qu’importe l’attachement, franchir le seuil de la maison d’un aïeul disparu est toujours un bouleversement. Assaillis par des sentiments trop grands dans un lieu qui nous semble désormais si petit, nous nous noyons dans les souvenirs. Et puis dans cet univers saturé, tombé en désuétude depuis l’absence, une odeur singulière s’échappe d’un placard qu’on vint d’ouvrir à la recherche de bibelots, de photos. Une odeur qui résume tout. Naphtaline…



Dans une Argentique en crise, vivre chez sa grand-mère défunte est pour Rocío une aubaine même si le quartier se dégrade de jour en jour. Ce n’est pas si grave après tout, elle sortira le moins possible mais finira bien vite par s’enfermer dans le huis clos oppressant de son aïeule Vilma. Hantée par la mémoire familiale, elle replongera jour après jour dans l’histoire de sa grand-mère afin de comprendre son caractère difficile. Une véritable introspection pour la jeune femme en quête de réponses pour son propre avenir. Nourrie par sa réflexion , parviendra t-elle à se comprendre à travers l’histoire de Vilma?



Un récit baigné de nostalgie au graphisme saisissant qui perturbe au premier abord. Mais le dessin naïf, les motifs foisonnants collent parfaitement à ce retour en enfance et à l’impression d’étouffement dans cette maison pleine de souvenirs. Les flashbacks sur la vie de Vilma sont riches et particulièrement émouvants Déracinement, acceptation de soi, vision arriéré de la femme, mariage arrangé, sacrifice et solitude, une vie de femme marquée par la rancune qui se transmet de génération en génération.

Une très belle surprise!
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Naphtaline

L'histoire démarre à l'enterrement de Vilma, la grand-mère de Rocio. Celle-ci va aller habiter la maison de Vilma, et entamer des études. Elle a 19 ans. Elle regarde les garçons. Elle est fan de photographie et le combat politique en faveur des mères de la Place de Mai compte pour elle.



Rocio est sensible au lieu. A l'atmosphère de la maison, encore empreinte de l'odeur de Vilma et des souvenirs qui rappellent le passé familial. Odeur... et fantômes du passé, Rocio va être projetée dans le récit familial. Les origines remontent à l'Italie. Il y a eu une forte immigration italienne en Amérique du Sud, surtout en Argentine. Ce long roman graphique va nous entraîner sur 3 générations dans les difficultés de la migration, de l'installation sur place. C'est un récit habituel fait de viols, d'unions de raison, d'enfants non désirés, de jalousies. L'astuce de Sole Otero est de faire un va-et-vient entre le récit familial et les questionnements de Rocio au temps présent.



Comme une sorte de ressort comique, Rocio recueille un chat qui a des puces. Elle se gratte, appelle les services ad hoc, qui finissent pas venir. Mais en même temps, les autorités décrètent l'état d'urgence. Les aspects politiques auraient pu être davantage traités, même si Rocio a 19 ans.



C'est riche en émotion, en empathie. Mais c'est long quand même. Je ne dirai pas que cela passe comme une lettre à la poste. Il y a des moments où il ne se passe pas grand-chose. On ne s'ennuie pas, mais j'aurais aimé un peu plus de tension.
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Naphtaline

Avant d'entamer les lectures de février, j'ai du retard à rattraper... en commençant par cet album, paru il y a un an, qui a reçu ce week-end le Fauve du Public au Festival d'Angoulême. Un album qu'ile me fallait lire de toute façon puisqu'il figure également dans la sélection pour le prix de la Bulle des lecteurs 2023.



On y découvre une jeune femme de 18 ans, Rocio. Elle vient s'installer dans la maison de grand-mère, Vilma, peu de temps après son décès. C'est l'occasion de se souvenir des moments passés avec une grand-mère avec qui les rapports étaient devenus difficiles. Dans cette maison imprégnée de son absence, Rocio va remonter dans le temps.



Des années 20 en Italie, du départ forcé vers l'Argentine, d'une vie faite de déceptions et de sacrifices, Rocio va tenter de tirer des leçons. Elle qui se pose beaucoup de questions sur son avenir, ses rapports avec sa mère, elle va tenter de comprendre ce qui a fait de Vilma une femme acariâtre et solitaire.



Sole Otero impose pour son tout premier album un univers graphique bien particulier. Des personnages mi-réalistes, des décors aux motifs marqués, des couleurs, Sole Otero s'est libérée de certaines contraintes de la BD autobiographique. Car il s'agit bien pour elle de raconter la vie de sa propre famille. Le tout dans un contexte instable d'une Argentine en proie à la crise.



Ces 330 pages racontent une vie de femme avec émotion et pudeur. Si le dessin peut déconcerter, le propos lui est universel. Les liens entre les générations, la force ou le poids de la mémoire familiale qui peut freiner ou booster... Ce fauve du public vient consacrer une autrice qu'il faudra suivre de près !
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Naphtaline

Je ne suis pas une initiée de l'art de la bande dessinée. "Naphtaline" m'a plu car les planches, le dessin, les lignes et les formes des protagonistes, la structure du texte sont de composition moderne.

Ro, diminutif de Rocio vient d'enterrer sa grand-mère, une grand-mère, dont le mauvais caractère l'avait éloigné de ses proches. Ro s'interroge sur son avenir dans un pays, l'Argentine qui est continuellement en crise. Elle s'interroge aussi sur ses origines. Elle prend la décision de s'installer chez sa grand-mère, espérant y trouver des réponses.

L'auteure argentine revisite le départ de ses arrières-grands parents quittant l'Italie, l'installation de la jeune famille dans ce nouveau pays d'Amérique du Sud, l'adolescence de la grand-mère, ses rêves brisés. Elle grandit dans un pays politiquement et économiquement mouvementé. C'est touchant, sombre mais aussi optimiste.
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Naphtaline

Sole Oteros fait partie du collectif d'histoires réelles. Elle signe un imposant volume d'environ 300 pages avec un style graphique frais et coloré. Tout commence par le décès de la grand mère de l'héroïne, s'ensuit une introspection, des souvenirs et finalement l'histoire d'une famille.
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Naphtaline

L’aigreur de se répandre sur les générations et d'empoisonner l’amour.

Un emménagement dans la maison de l’aïeul et les souvenirs d affleurés.

Vie de femme qui pousse et se cherche à travers les générations.

L’histoire d’un exil d’une vie contrariée, malheureuse

et les deuils de répandre la colère.

Une tortue centenaire fait la paix avec le feu et sa petite fille choisit un chemin quitte à l’erreur.

Les dessins tout en ondulations les corps qui parlent si grand. Le parti pris couleur empli les époques et empoche l’émotion.

Réussi.

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Naphtaline

Une autre époque, un autre lieu, des fantômes pourtant communs de tout temps et en tout lieu. Une très belle histoire, qui mêle avec une grande habilité le passé et le présent de l’héroïne pour mieux raconter comment elle se construit, comment on peut parfois, même inconsciemment, être prisonnier du passé familial. Les souvenirs sont ainsi convoqués pour enquêter sur le passé et le poids qu’il fait peser sur les épaules de tout un chacun. Car c’est bien sûr en comprenant le passé qu’on peut mieux comprendre les autres et finalement évoluer soit-même en ne reproduisant pas les vieux schémas. Le trait est rond et original, bien loin des standards habituels. Il sert le récit en lui donnant une vraie identité graphique, un style à part agréable et marquant. Un livre étonnant mais très réussi.
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Intense

Jolie concept ! L'histoire mélange habilement éducation au sexe, psychée masculine & féminine et romance. Une bd qui se mange toute seule !



Le twist de fin est peut être attendu, mais le cheminement pour y arriver est juste grandiose !



Intense de Sole otero est mon coup de cœur du mois !
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Naphtaline

Tout d’abord, le dessin, des planches époustouflantes, un trait original, des couleurs envoûtantes. Toutes les planches sont des œuvres à part entière, originales qu’on prend plaisir à découvrir, à regarder et observer en détail. La dessinatrice nous emmène dans son univers composé d’une prédominance des couleurs bleu et rose, de personnages tout en rondeur, de leurs joues roses, de bulles à longues pattes qui s’accrochent comme des ballons de baudruche au-dessus de la tête des personnages.



Ensuite l’histoire, celle de Rocio, une jeune fille argentine qui emménage dans la maison de sa grand-mère, Vilma récemment décédée. Cette maison est l’occasion de refaire vivre l’histoire de cette grand-mère au caractère acariâtre qui s’est forgé au fil de sacrifices et déceptions. L’alternance entre les deux histoires est bien délimitée, les souvenirs de Vilma s’inscrivent dans les pages roses du roman tandis que les pages blanches concernent le présent de Rocio.



Tous les personnages sont réussis qu’ils soient humains ou non, que ce soit Anibal, Vilma, Antonio, Rocio, patate le chat ou la tortue, ils sont tous attachants et émouvants. La vie n’est pas un long fleuve tranquille et l’on ne choisit pas sa famille mais c’est ce qui fait aussi tout le sel et le charme de la vie.



Magnifique !

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Naphtaline

J’ai bien aimé me plonger dans le récit de cette famille. Il montre les conséquences des événements qui jalonnent une vie (celle de Vilma, en l’occurrence), les regrets jamais avoués et les fiertés qui font dépérir. L’histoire de Vilma, la grand-mère de Rocio, est assez terrible car faite de renoncements et de concessions. Vilma n’est pas acariâtre sans raison. Elle a été dépossédée du choix de son destin. De même que son frère Antonio, qui a dû réprimer son homosexualité car elle le mettait en danger.



Un joli parallèle est dressé entre Vilma et Rocio, seule personne de sa famille qu’elle semble avoir considéré avec tendresse. Vilma s’interroge sur son « mauvais caractère » et se demande si elle peut n’être résumée que par lui. Une histoire de choix, à nouveau. Pour corriger ceux qui n’ont pas pu être faits ?
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Naphtaline

Rocio, une jeune argentine, s'installe dans la maison de sa grand-mère, après sa mort. C'est l'occasion pour elle de se remémorer la vie de cette parente que la vie a si souvent contrariée. Une histoire où le passé explique l'attitude parfois fermée ou hostile de la grand-mère par rapport à sa famille. Cette incursion dans les souvenirs familiaux permettra à Rocio de faire le point sur sa propre vie, accompagné d'un bien collant sac à puces (littéralement !)

Une BD juste et touchante, un coup de cœur à découvrir sans plus tarder !
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Naphtaline

Au décès de sa grand-mère, Vilma, immigrante italienne aigrie par les malheurs de la vie, Rocio emménage dans sa maison. Pourtant éloignée de cette aïeule acariâtre, ses souvenirs refont surface. Peu à peu, la petite fille retrace le parcours singulier de Vilma et reconstitue le passé de sa famille pour, elle-même, aller de l’avant…

Dans cet album, Sole OTERO mêle son histoire familiale à l'Histoire de l’Argentine, son actualité sociale et économique et développe avec talent son propos sur le libre arbitre, la transmission et le féminisme.

La narration se déroule sur plusieurs époques, dans des illustrations modernes et inventives avec des formes rondes et des motifs travaillés par un jeu sur les couleurs très original.

Les bulles sont aussi particulières, directement reliées par un fil à la bouche des personnages comme pour affirmer leur personnalité et mettre en valeur leur discours.

Ce gros pavé est le prétexte à aborder de multiples thématiques : la question du genre et de la sexualité, la société patriarcale, la politique, les relations familiales, l’amitié et ses exigences, les aspirations de vie de chacun...

Avec cet album particulier, l’autrice a été primée au dernier festival international de la bande dessinée d’Angoulême.

Elle a reçu le 28 janvier 2023 le Fauve d’or, prix du public France Télévisions et concourt dans la sélection du Prix La Bulle des lecteurs 2023.
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Naphtaline

Sole Otero raconte brillamment un destin contrarié, celui d’une immigrante italienne empêtrée dans les conventions sociales, bridée par les siens. Elle met intelligemment en relation deux destins à plusieurs décennies d’écart, s’inspirant en grande partie de sa propre histoire familiale.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Naphtaline

Dans cette bande dessinée, nous suivons une jeune femme, qui va devoir surmonter le deuil de sa grand-mère. En s'installant dans la maison de la défunte, elle va voir ressurgir une multitude de souvenirs, de questionnements, et elle va retracer le parcours de sa grand-mère. Elle va ainsi se rappeler les nombreuses tragédies qu'a vécu sa famille. L'occasion pour l'autrice d'aborder une multitude de sujets avec justesse : la question du genre et de la sexualité, la société patriarcale, la politique, les relations familiales, les aspirations de vie de chacun... L'autre force de ce roman graphique, ce sont ses qualités graphiques et de découpages. Les illustrations sont colorées, avec un trait assez rond, et elles sont mises en valeur par le découpage, souvent original, qui sort des standards de la bande dessinée traditionnelle. L'autrice ne s'interdit rien et réussit ainsi à transmettre encore plus d'émotions.



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Naphtaline

La situation en Argentine a l'air assez compliqué, et ce n'est pas un domaine où je m'y connais. Cette BD mène plusieurs combat, à la fois sur ce qu'il se passe dans ce pays mais aussi dans nos vies. Gérer la différence de génération, de croyance et de vision du monde ; les disputes et les aléas de la vie.

J'ai apprécié la manière dont les choses sont dites, poétiques, et le crayon de l'artiste.
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Naphtaline

Voici une bande dessinée qui nous plonge dans une épopée familiale émouvante et fascinante. Rocío, une jeune femme de dix-neuf ans, s'installe dans la maison de sa grand-mère Vilma, peu de temps après les funérailles de cette dernière. Au sein de cette atmosphère marquée par l'absence, Rocío se remémore la vie de Vilma, une vie tragique qui trouve ses racines dans l'Italie des années 1920.



"Naphtaline" est une histoire douloureuse, mais aussi profondément poignante. Sole Otero, l'autrice, tisse un récit qui alterne entre différentes époques, nous entraînant dans un voyage à travers le temps et les générations. Cette narration fragmentée, associée à un découpage créatif et à une mise en scène inventive, permet de capturer l'essence complexe de l'histoire de Vilma.



L'aspect visuel de cette bande dessinée est tout simplement magnifique. Les jeux sur les couleurs ajoutent une dimension émotionnelle profonde à l'histoire. Les illustrations de Sole Otero sont riches en détails et en expression, permettant aux lecteurs de ressentir chaque moment, chaque émotion des personnages.



Mais "Naphtaline" est bien plus qu'une simple histoire familiale. C'est un récit qui interroge sur la quête de sens dans nos propres vies, sur la transmission des expériences passées, et sur la façon dont le poids de l'histoire familiale peut façonner notre destin. C'est une BD qui invite à la réflexion, à l'empathie et à la compréhension des générations précédentes.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Naphtaline

Je poursuis mes découvertes pour le prix Fauve d’Angoulême avec une autre pépite, une maxi pépite, un coup de cœur fabuleux pour cette adolescente de la bd Naphtaline de Sole Otero, un brin geignarde, un poil énervante et un soupçon égoïste mais tellement humaine et charismatique !

Mais de quoi parle Naphtaline ? D’une grand-mère, Vilma, qui décède et dont l’enterrement est déserté ou du moins réduit à trois personnes dont sa petit-fille, Rocio, une grand-mère pas commode devine-t-on. Rocio, 19 ans, va alors s’installer dans la petite maison de Vilma où elle découvre un chat noir bourré de puces et malingre. Les souvenirs reviennent alors à la surface et les histoires s’entremêlent et s’entrechoquent remontant les strates familiales et les secrets cachés, car Rocio était bien la seule à qui Vilma se confiait.

C’est donc en Argentine que deux époques vont se télescoper, l’année 2001, celle du présent de Rocio et la crise politique dans laquelle est plongé le pays à ce moment-là et les années 1920 et suivantes qui correspondent à l’enfance et à l’adolescence de Vilma et qui vont expliquer comment cette dernière est devenue si solitaire et si aigrie.

Et si Rocio ressemblait beaucoup plus à sa grand-mère qu’elle ne le croit ? L’histoire est juste passionnante, les personnages éminemment attachants, et encore c’est sans parler de l’esthétique : une explosion de couleurs, des vignettes enchanteresses qu’on parcourt une fois, deux fois, avec toujours une nouvelle découverte dans cette maison digne du terrier du lapin blanc avec les puces en plus. 330 pages de pur bonheur ! Lisez-le !



📚 Chronique et mise en scène photographique à retrouver sur mon Instagram @harper.a.lu.chat 📚

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