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Eloïse de La Maison (Traducteur)
EAN : 9782369903000
336 pages
Editions Ca et Là (04/02/2022)
3.88/5   154 notes
Résumé :
Nous sommes en 2001 et l’Argentine est plongée dans une grave crise politique et économique. Rocío, une jeune fille de dix-neuf ans, emménage dans l’ancienne maison de sa grand-mère Vilma, peu de temps après les funérailles de cette dernière. Dans cet environnement marqué par l’absence, Rocio se remémore la vie de Vilma, une histoire teintée de tragédie qui commence dans les années 1920 en Italie. Les parents de Vilma fuient le pays peu après sa naissance, au moment... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Rocio emménage dans la maison de sa grand-mère décédée. On est en Argentine en 2021. Sous fond de crise sociale, elle profite de l'isolement pour revenir sur l'histoire de sa famille. Son arrière grand-père était un communiste italien qui a migré en Argentine pour fuir le fascisme, avec sa femme et leur petite fille, Vilma, la grand-mère de Rocio.

Le trait est rond, un peu naïf, les décors font la part belle aux motifs de décorations, tapisseries, couvre-lit, rainure du bois, renforçant l'aspect vieillot de la maison et aussi l'ambiance confinée de l'histoire.

Ce n'est pas vraiment une saga familiale, du moins, on n'est pas dans le récit romanesque et encore moins romantique, elle en prend même le chemin inverse, l'aventure n'a rien de glorieuse. Sans faire de remous, on va s'attacher à comprendre le caractère acariâtre de cette Grand-mère. C'est un récit tout en intimité et en pudeur qui laisse le thème du secret de famille venir sournoisement nous envelopper. Ça parle de l'Argentine, de sa société, des relations familiales, du déracinement, mais surtout de la famille au sens général, avec les histoires de mariages arrangés, de l'hypocrisie qui règne dans la société, de la place de la femme… le rythme est lent, laissant le poids du passé venir peser sur l'avenir.

Le titre est d'ailleurs judicieusement trouvé, Naphtaline, ce sont ces petites boules qu'on mettait dans les placards pours protéger des mites les vieux vêtements auxquels on tenait, ceux qui avaient connus les secrets de familles, qui portaient les regrets, les espoirs déchus, les moments de faiblesse, ceux d'une époque révolue, mais dont l'odeur reste tenace.

Une lecture à prendre en douceur, qui ne propose pas du grand spectacle, mais qui n'en est pas moins imposante et marquante.
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Qu'importe l'attachement, franchir le seuil de la maison d'un aïeul disparu est toujours un bouleversement. Assaillis par des sentiments trop grands dans un lieu qui nous semble désormais si petit, nous nous noyons dans les souvenirs. Et puis dans cet univers saturé, tombé en désuétude depuis l'absence, une odeur singulière s'échappe d'un placard qu'on vint d'ouvrir à la recherche de bibelots, de photos. Une odeur qui résume tout. Naphtaline

Dans une Argentique en crise, vivre chez sa grand-mère défunte est pour Rocío une aubaine même si le quartier se dégrade de jour en jour. Ce n'est pas si grave après tout, elle sortira le moins possible mais finira bien vite par s'enfermer dans le huis clos oppressant de son aïeule Vilma. Hantée par la mémoire familiale, elle replongera jour après jour dans l'histoire de sa grand-mère afin de comprendre son caractère difficile. Une véritable introspection pour la jeune femme en quête de réponses pour son propre avenir. Nourrie par sa réflexion , parviendra t-elle à se comprendre à travers l'histoire de Vilma?

Un récit baigné de nostalgie au graphisme saisissant qui perturbe au premier abord. Mais le dessin naïf, les motifs foisonnants collent parfaitement à ce retour en enfance et à l'impression d'étouffement dans cette maison pleine de souvenirs. Les flashbacks sur la vie de Vilma sont riches et particulièrement émouvants Déracinement, acceptation de soi, vision arriéré de la femme, mariage arrangé, sacrifice et solitude, une vie de femme marquée par la rancune qui se transmet de génération en génération.
Une très belle surprise!
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Avant d'entamer les lectures de février, j'ai du retard à rattraper... en commençant par cet album, paru il y a un an, qui a reçu ce week-end le Fauve du Public au Festival d'Angoulême. Un album qu'ile me fallait lire de toute façon puisqu'il figure également dans la sélection pour le prix de la Bulle des lecteurs 2023.

On y découvre une jeune femme de 18 ans, Rocio. Elle vient s'installer dans la maison de grand-mère, Vilma, peu de temps après son décès. C'est l'occasion de se souvenir des moments passés avec une grand-mère avec qui les rapports étaient devenus difficiles. Dans cette maison imprégnée de son absence, Rocio va remonter dans le temps.

Des années 20 en Italie, du départ forcé vers l'Argentine, d'une vie faite de déceptions et de sacrifices, Rocio va tenter de tirer des leçons. Elle qui se pose beaucoup de questions sur son avenir, ses rapports avec sa mère, elle va tenter de comprendre ce qui a fait de Vilma une femme acariâtre et solitaire.

Sole Otero impose pour son tout premier album un univers graphique bien particulier. Des personnages mi-réalistes, des décors aux motifs marqués, des couleurs, Sole Otero s'est libérée de certaines contraintes de la BD autobiographique. Car il s'agit bien pour elle de raconter la vie de sa propre famille. le tout dans un contexte instable d'une Argentine en proie à la crise.

Ces 330 pages racontent une vie de femme avec émotion et pudeur. Si le dessin peut déconcerter, le propos lui est universel. Les liens entre les générations, la force ou le poids de la mémoire familiale qui peut freiner ou booster... Ce fauve du public vient consacrer une autrice qu'il faudra suivre de près !
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L'histoire démarre à l'enterrement de Vilma, la grand-mère de Rocio. Celle-ci va aller habiter la maison de Vilma, et entamer des études. Elle a 19 ans. Elle regarde les garçons. Elle est fan de photographie et le combat politique en faveur des mères de la Place de Mai compte pour elle.

Rocio est sensible au lieu. A l'atmosphère de la maison, encore empreinte de l'odeur de Vilma et des souvenirs qui rappellent le passé familial. Odeur... et fantômes du passé, Rocio va être projetée dans le récit familial. Les origines remontent à l'Italie. Il y a eu une forte immigration italienne en Amérique du Sud, surtout en Argentine. Ce long roman graphique va nous entraîner sur 3 générations dans les difficultés de la migration, de l'installation sur place. C'est un récit habituel fait de viols, d'unions de raison, d'enfants non désirés, de jalousies. L'astuce de Sole Otero est de faire un va-et-vient entre le récit familial et les questionnements de Rocio au temps présent.

Comme une sorte de ressort comique, Rocio recueille un chat qui a des puces. Elle se gratte, appelle les services ad hoc, qui finissent pas venir. Mais en même temps, les autorités décrètent l'état d'urgence. Les aspects politiques auraient pu être davantage traités, même si Rocio a 19 ans.

C'est riche en émotion, en empathie. Mais c'est long quand même. Je ne dirai pas que cela passe comme une lettre à la poste. Il y a des moments où il ne se passe pas grand-chose. On ne s'ennuie pas, mais j'aurais aimé un peu plus de tension.
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Je ne suis pas une initiée de l'art de la bande dessinée. "Naphtaline" m'a plu car les planches, le dessin, les lignes et les formes des protagonistes, la structure du texte sont de composition moderne.
Ro, diminutif de Rocio vient d'enterrer sa grand-mère, une grand-mère, dont le mauvais caractère l'avait éloigné de ses proches. Ro s'interroge sur son avenir dans un pays, l'Argentine qui est continuellement en crise. Elle s'interroge aussi sur ses origines. Elle prend la décision de s'installer chez sa grand-mère, espérant y trouver des réponses.
L'auteure argentine revisite le départ de ses arrières-grands parents quittant l'Italie, l'installation de la jeune famille dans ce nouveau pays d'Amérique du Sud, l'adolescence de la grand-mère, ses rêves brisés. Elle grandit dans un pays politiquement et économiquement mouvementé. C'est touchant, sombre mais aussi optimiste.
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critiques presse (5)
Bibliobs
30 janvier 2023
Dans une Argentine en crise, la jeune femme se cherche. Elle s’interroge sur sa relation avec ses parents, sa carrière professionnelle, la profondeur de ses amitiés. Pour faire le point, elle se retranche dans la maison vide de son oncle, hantée par le souvenir de Vilma, cette grand-mère solitaire, colérique et amère, dont elle fut très proche avant de s’en éloigner.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
BDGest
14 septembre 2022
Saga familiale mâtinée de roman à tiroirs et d’introspection, Naphtaline est une bande dessinée totale à la mise en page savante et lumineuse. Impressionnante à tous les niveaux, Sole Otero impose son talent avec un mélange culotté de candeur et de malice. Un album à découvrir d’urgence.
Lire la critique sur le site : BDGest
LesInrocks
04 mai 2022
Ce beau récit familial par une dessinatrice argentine regorge d'idées à chaque planche.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Telerama
14 mars 2022
Sole Otero raconte brillamment un destin contrarié, celui d’une immigrante italienne empêtrée dans les conventions sociales, bridée par les siens. Elle met intelligemment en relation deux destins à plusieurs décennies d’écart, s’inspirant en grande partie de sa propre histoire familiale.
Lire la critique sur le site : Telerama
BoDoi
16 février 2022
Grâce à une belle inventivité graphique, tant dans la narration elle-même, parfaitement fluide, que dans les choix visuels [...], l’autrice réussit à embarquer dans son histoire, âpre et complexe, qui remue autant son personnage que le lecteur.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Parfois, je pense à tous les
événements, à cet enchaînement de petits riens, qui ont débouché sur mon existence, ma naissance, le fait d'être la fille de mes parents, ces deux personnes en particulier, à cet endroit et à cet instant précis, et je tremble en réalisant que les persécutions ordonnées par Mussolini figurent en tête de liste.
Est-ce que, en quelque sorte, je dois la vie à cette ordure ?
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Ça faisait longtemps que je n’étais pas venue ici. On dirait que tout a rétréci.
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Parfois, je pense à tous les événements, à cet enchaînement de petits riens, qui ont débouché sur mon existence, ma naissance, le fait d’être la fille de mes parents, ces deux personnes en particulier, à cet endroit et à cet instant précis, et je tremble en réalisant que les persécutions ordonnées par Mussolini figurent en tête de liste.
Est-ce que, en quelque sorte, je dois la vie à cette ordure ?
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Qu’est-ce qui peut pousser une personne à devenir si amère ? Que s’est-il passé ?
Comment ? Pourquoi ?
Que t’est-il arrivé de si terrible pour que tu t’éloignes de nous à ce point ?
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Tu finiras par y arriver. Tu es toujours un peu plus lent que les autres, voilà tout. Tout le monde ne peut pas être beau et intelligent. Il faut se débrouiller avec ce qu’on a.
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