Sonia Kronlund

Depuis que j'ai découvert qu'Audiolib proposait dans son catalogue des enquêtes journalistiques, je prends plaisir à en écouter régulièrement. C'est donc tout naturellement que je me suis plongée dans L'homme aux mille visages, Enquête sur une imposture amoureuse.



Grâce à un important travail de recherche et le recueil de nombreux témoignages, Sonia Kronlund revient dans ce livre sur une enquête assez singulière qui aura duré 5 ans. Et pour cause, la jeune femme aura suivi les traces d'un personnage hors du commun, "un menteur de haut vol" qui "parvient à mener en parallèle" de nombreuses " vies conjugales dans plusieurs pays et sous différentes personnalités imaginaires, toutes plus séduisantes les unes que les autres."



Pour ce voyage de plusieurs milliers de kilomètres, nous voyageons en France, au Brésil ou encore en Pologne, j'ai apprécié la compagnie de Florence Loiret Caille, notre lectrice qui a su nous offrir une écoute vivante qui s'adapte complètement au style journalistique. Cela me laisse penser que j'aurais moins accroché avec la version papier, car elle m'aurait semblé avoir moins de relief.



J'ai trouvé le travail d'investigation de Sonia Kronlund intéressant, mais même si on peut considérer que la boucle est bouclée la fin m'a laissé un peu sur ma faim.



Je tiens à remercier Audiolib et Netgalley France pour cette écoute qui m'a permis de découvrir l'histoire de ce Don Juan des temps modernes que l'on espère ne jamais croiser...

"L'homme aux mille visages" est une enquête journalistique à partir du témoignage d'une jeune femme qui a raconté son histoire à Sonia Kronlud, celle de l'homme qu'elle a aimé et dont elle a eu un enfant qui était un imposteur, un affabulateur, un mythomane qui avait déjà fait de nombreuses victimes au Brésil, en France, plus tard en Pologne... Elle souhaitait ainsi faire en sorte qu'il n'y en ait pas d'autres et mettre un point final à sa souffrance en la verbalisant.

Le schéma est toujours le même : il s'invente, à chaque nouvelle rencontre, un nouveau nom, un nouveau passé, une nouvelle famille, un nouveau métier, un nouveau CV et mène souvent de front plusieurs histoires. Une fois qu'il a grugé les femmes qu'il piège, qu'il a obtenu d'elles pas mal d'argent, il disparaît, parfois sans que ces femmes aient découvert le pot aux roses.

L'auteure a mené une enquête de cinq ans au Brésil, en France, en Pologne; elle a rencontré quelques-unes de ses victimes (certaines ont refusé de témoigner par honte ou par peur), elle est allée dans le village de son enfance, pour essayer de comprendre les ressorts de cet homme, dont le vrai nom est Ricardo. Elle l'a même interviewé en utilisant les mêmes subterfuges que lui, en mentant et en le piégeant.

On sent que l'auteure est fascinée par cette personnalité complexe et multiple et que ce travail fut aussi une quête sur elle-même car elle n'a aimé que des hommes menteurs et manipulateurs. On ne peut être qu'interloquée par Ricardo qui arrive à se créer de toute pièce et dans les moindres détails, un personnage différent, qu'il investit corps et âme, arrivant même à déterminer et à s'adapter aux désirs et aux failles de ses compagnes pour mieux se les attacher; ceci explique d'ailleurs que les descriptions qu'en font les victimes, soient si différentes les unes des autres.

Sonia Kronlud compare Ricardo, plusieurs fois à Jean-Claude Romand qui a assassiné toute sa famille lorsque ses mensonges depuis 18 ans (il n'était pas médecin, était ruiné) allaient être découverts; ce rapprochement est peu pertinent puisqu'il n'a menti qu'à sa famille, ne s'est crée qu'un personnage et, acculé, est devenu meurtrier. Ricardo s'apparente plus à Franck Abagnale qui a inspiré le film "Arrête-moi si tu peux" avec Leonardo Di Caprio, qui a, lui aussi, arnaqué nombre de personnes en endossant des noms, des métiers et des vies différents. Quand il commence à ne plus maîtriser la situation, il s'enfuit.

Ce livre est intéressant pour démonter les mécanismes de tromperie mais il n'ouvre pas de pistes ou n'apporte pas de réponses à ce qui peut expliquer une telle personnalité et nous laisse un peu sur notre faim. Cette histoire fait aussi l'objet d'un documentaire, tourné par Sonia Kronlud, cette année et qui, si mes informations sont correctes, n'est pas encore sorti.

L’auteure officie sur France Inter dans une jolie collection « Les pieds sur terre »et ce livre n’est pas un roman (les Edts Grasset ne le mentionnent nulle part d’ailleurs) mais plutôt le script bien étoffé d’un documentaire.

S. Kronlund qui dit-elle n’est pas spécialiste en relations durables et a forte tendance à se laisser »avoir » par les hommes, s’est passionnée pendant 5 ans sur un cas vraiment pas banal, du moins faut-il l’espérer !

Un jeune homme sud-américain qui pourrait s’appeler Ricardo va s’employer non pas à mener une double vie mais plutôt une dizaine, en particulier en Europe, il s’invente à chaque conquête un nouveau prénom, un nouveau métier, prestigieux bien sur et qui l’oblige à beaucoup voyager, histoire de retrouver un autre foyer.. 

Il se fait spécialiste de la pyramide de Ponzi, au gré des besoins .

S Kronlund présente les différentes victimes avec enfants parfois, elles sont loin d’être idiotes mais gênées quand même de s’être laissées bernées ; elle retrouve avec moult subterfuges le Ricardo en Pologne qui a l’air de s’être posé.

L’enquête psychologique me semble légère quand même et pour tout dire je me suis ennuyée. Sa présence à « La grande Librairie »m’interpelle encore.

De temps à autre il faut sortir de ses sentiers battus, s'essayer à une littérature différente de celle qui nous va comme un gant. Voyant un document plutôt mince et écrit gros sur le parcours d'un affabulateur spécialisé dans l'arnaque amoureuse, c'était l'occasion de découvrir un autre univers.



S.Kronlund va à la rencontre de quatre femmes qui ont été trompé par un homme avide de séduire et menteur pathologique. Ce n'est pas un Don Juan qui s'enfuit après avoir consommé la victime de son charme. Bien au contraire il s'installe avec sa conquête qu'il cajole et entortille de mensonges avec parfois des enfants à la clef. Les profils sont semblables : des femmes en recherche d'affection, qui, trop heureuses d'avoir trouvé un homme charmant sont aveugles ou ne veulent pas voir les alertes pourtant assez évidentes que relate S.Kronlund.



Pendant des années, celle-ci va poursuivre le dénommé Ricardo en Pologne où il sévit après la France et se rendre au Brésil enquêter dans la ville d'origine du prédateur. Les témoins de sa jeunesse délivrent le portrait contrasté d'un jeune homme en conflit avec son père et admiratif d'un frère ainé qui tombe toutes les filles. Ces informations autorisent S.K à une interprétation psychanalytique valant trois francs et six sous.

Pour conclure et après une longue traque notre enquêtrice ira jusqu'à interviewer le fameux Ricardo sous un fallacieux prétexte de documentaire sportif. Dialogue durant lequel elle se contentera de rechercher un signe de mensonge sur le visage de l'homme.



En refermant le livre il reste un lourd sentiment de malaise. Bien que bafouées, ces dames sont mélancoliques, c'était de si beaux mensonges ! Elles hésitent entre la haine et l'indulgence pour cet artiste de la tromperie. L'idée que pour quatre victimes bien naïves, le séducteur ait sans doute essuyé des dizaines d'échecs avec des femmes moins faciles à duper, n'effleure pas Sonia.

Au passage celle-ci n'hésite pas à partager ses propres expériences, ne cachant pas qu'elle n'a pas été la dernière à se faire balader par ses compagnons. On comprend qu'elle se reconnait dans ces femmes qui ont manifestement une attirance pour les hommes qui sentent le souffre, pas question de faire couple avec un petit bourgeois, il leur faut du piment.

Par ailleurs elle se vante de ne pas avoir de vie intérieure et suppose qu'il en va de même pour Ricardo, que son seul objectif de vie est de tromper, de prendre l'innocence des autres, qu'il ressent un plaisir quasi sexuel dans le mensonge. Tout ça pour ça ? En résumé nous avons affaire à une sorte d'éloge de la crédulité et du mensonge qui fait rêver. E.Carrère a fait tellement mieux avec L'adversaire !



L'auteur est productrice sur France Culture d'une émission d'enquêtes sociétales et hélas ça se sent, l'écriture n'est pas son métier, passe pour l'introduction d'une enquête radiophonique mais pour un livre son style est pauvre et ne rattrape pas le faible intérêt de l'ouvrage.

Après cette incursion malheureuse dans le monde de l'enquête biographique je vais retourner bien vite dans celui du roman et de l'Histoire.

Quand la réalité dépasse la fiction.

Un homme, somme toute banal, manipule des dizaines de femmes, dans le monde entier, créant de toutes pièces pour chacune d’entre elles une vie complète et inventée du début à la fin.

Doué d’une grande mémoire et d’une imagination sans borne, il va berner ces femmes, même les plus méfiantes.

L’autrice, documentariste et journaliste, suit pas à pas le vertigineux parcours de Ricardo, à moins que ce soit Daniel ou bien encore Alexandre.

Elle exprime sa propre fascination pour le personnage. Elle avoue également une quête personnelle relative au profil de ses différents partenaires.

L’enquête est menée en suivant rigoureusement les règles déontologiques mais on sent bien une envie viscérale de venger ces femmes qui vivent désormais dans la colère mais aussi la honte de n’avoir rien vu.

Ça se lit comme un polar, c’est ahurissant à la fois de fourberie et naïveté mais il faut reconnaître qu’il est bien facile de juger de la situation quand on est confortablement assis le livre à la main. Les mythomanes ont ça de terrifiant, c’est qu’ils finissent par croire à leurs mensonges. Cela les rend extrêmement crédibles.

Il y a de quoi faire une série prenante, à, suivre.

Vide.



Sonia Kronlund mène l'enquête sur un mythomane professionnel.



L’idée de base était intéressante, faire une enquête sur un homme vivant d’arnaque aux sentiments, plusieurs femmes s’étant faites avoir par cet individu. Sauf que l’exécution s’avère mauvaise. C’’est vraiment dommage car Ricardo a une personnalité à la fois complexe et fascinante. Il ne semble vivre que par et pour le mensonge. Il accumule les fausses identités comme les conquêtes amoureuses.



Sonia Krunlund avait suffisamment de matière pour écrire une enquête passionnante. J’ai surtout eu l’impression qu’elle passait une partie du livre à broder sur d’autres sujets au lieu de réellement s’intéresser à son enquête. Il en ressort une sensation de vide.



L’auteure parle ainsi de sa vie sentimentale et de celles des différentes victimes. C’est intéressant pour comprendre le mécanisme de Ricardo, mais en parler pendant plusieurs dizaines de pages ? Cela n’apporte rien. D’autant plus que l’auteure semble avoir un regard condescendant sur plusieurs victimes. De plus, lorsque l’enquête va au Brésil, Sonia Krunlund fait un aparté sur un précédent voyage au Brésil, qui non-seulement est hors-sujet, mais met également moralement très mal à l’aise.



Bref, le sujet aurait pu être intéressant, dommage qu’il serve de prétexte à la mise en valeur de l’autrice.



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2024.

Pourquoi se contenter d'une identité,

d'une seule vie?

Sonia kronlund réalisatrice des merveilleux

Pieds sur terre de France culture, reçoit

le témoignage d'une femme enceinte bernée

par un Menteur majuscule.

Cette histoire la renvoie à son propre vécu

avec des hommes trompeurs ,emberlificoteurs..

Elle décide d'enquêter sur Ricardo, sujet polymorphe.

Ses investigations au long cours (5 ans)

l'entraînent de Pologne au Bresil.

Notre don Juan est versatil, séducteur né,

très occupé de par le monde..

Médecin, ingénieur automobile, policier..

Argentin,brésilien,portugais,espagnol,..polonais.

Il passe des heures à discuter

avec son portable qu'il fait sonner

à des moments clefs

devant lequel il monologue et pleure

chaque fois que son père meurt

et qu'il doit partir sur le champ,

quitter la compagne du moment..

La maestria de l'effet Pinocchio

sans le nez qui s'allonge ..

Krunlund évoque jean Claude Roman

qui n'est qu'une petite main ( même si meurtrière)

aux côtés de ce Ricardo arnaqueur et mythomane.

C'est une enquête où la dérision

se mêle à la gravité des dégâts provoqués,

des gosses essaimés, des comptes vidés..

C'est bien écrit, pétri de sincérité, une allure de thriller

Un régal du genre!

Sonia Kronlund, animatrice de l'émission "Les pieds sur terre" a mené pendant plusieurs années une enquête sur un serial menteur et escroc aux multiples identités et vies de famille.

Elle s'est rendue dans les pays où il a vécu (Brésil, Pologne notamment) et rencontré un grand nombre de ses victimes. Elle a suivi sa trace sur les réseaux sociaux, engagé un détective privé, été épaulée par son équipe de radio.

Plus que la traque d'un mythomane et affabulateur professionnel, elle a recherché, partagée entre fascination et dégoût, l'origine du besoin de s'inventer des existences multiples au prix de la mobilisation d'une énergie qui suffirait à mener de front deux vies professionnelles.

Sonia Kronlund réussit à dégager une compréhension du phénomène et un début d'explication : sans étonnement, on trouve à la source de tout dysfonctionnement psychique le climat dans lequel s'est développée la personnalité ; la mise en place de stratégies narcissiquement valorisantes pour surmonter une image de soi dévaluée, auxquelles le sujet a de plus en plus fréquemment recours ; et cela jusqu'à ce que s'installe une redoutable addiction à la manipulation et à la toute-puissance. Il s'agit d'un état comparable à celui que procurent les divers stupéfiants, le sexe ou le sport extrêmes : pour maintenir et renouveler ce plaisir quasi orgasmique, il est nécessaire d'augmenter sans cesse les doses et les fréquences des stimuli ; c'est la recherche perpétuelle de "shoots".

Le menteur pathologique est un toxicomane pour qui la vie ordinaire est un insupportable enfer de grisaille et d'ennui.



Ce livre éclaire de manière instructive des évènements du passé (de sa propre vie ou de celle de proches), brusquement ressuscités et enfin expliqués. Suivant la bonne vieille formule, on se dit : "Bon sang ! mais c'est bien sûr..." -;

"L'homme aux mille visages" est une enquête journalistique sur un escroc mythomane, un "Arnacoeur", qui s'inventent des identités et des vies multiples. A partir des témoignages de ses victimes, qui ont raconté leur histoire à Sonia Kronlund, l'animatrice de l'émission "les pieds sur terre" a publié ce récit.



A découvrir chez @audiolib grâce à l'interprétation de Florence Loiret Caille !

Qui se cache derrière le masque de cet imposteur de haut vol ?

Comment procède-t-il ?

Pourquoi ?



Avec l’aide des femmes qui l’ont aimé, d’un détective privé polonais et de policières brésiliennes, la journaliste, Sonia Kronlund, a mené l’enquête. Pendant cinq ans, elle a cherché les traces de "l’homme aux mille visages". Aujourd’hui, elle raconte comment ce caméléon s’est trouvé pris à son propre piège.



Il se fait appeler Ricardo, Alexandre, Daniel ou Richard. Il est argentin, brésilien ou portugais, se prétend chirurgien, ingénieur, photographe ou encore policier. Sous ses multiples légendes, il mène en parallèle plusieurs histoires d’amour dans différents pays. Sans qu’aucune compagne ne se doute de rien...



Je remercie @Audiolib et @NetGalleyFrance de m'avoir permis d'écouter ce documentaire.



J'ai trouvé que la structure de ce récit était assez décousue, ce qui m'a plutôt gênée, d'autant plus en version audio car cela manquait de cohérence et de clarté pour moi.



Cette enquête s'appuie majoritairement sur les mécanismes utilisés par cet affabulateur pour convaincre ses victimes, dont le témoignage est au coeur de ce documentaire. Dommage que l'enquête psychologique soit assez superficielle car l'interprétation psychanalytique de la journaliste ne m'a pas vraiment convaincue. Dommage !

"Continuer à mentir jusqu'à ce que ce soit vrai"



Ce livre, que j'ai écouté, est une enquête sur une personnalité assez étonnante, un certain Ricardo, brésilien, surnommé ici l'Homme aux mille visages.



J'ai pu dans ma vie connaître une seule fois ce genre de personnalité, c'était lorsque j'étais encore commerçante à Montpellier.

Tout un quartier était tombé sous le charme d'un grand bonhomme, sorti de nulle part, sûr de lui, parlant fort, que je ne nommerai pas, qui s'inventait des vies, mais cela paraissait tellement grotesque et énorme que beaucoup sont tombés dans le piège... parce que plus c'est gros plus ça passe !

Il est parti avec l'argent de pas mal de gens... ou de belles dettes !

Moi je rigolais bien de ces histoires, de son verbe haut, de ses expressions devenues virales dans le quartier, mais honnêtement aucune ne me paraissait véridique, même s'il ajoutait force détails et force noms de célébrités ! J'ai bien fait de me tenir à l'écart...



Le sujet :



Ici on fait donc connaissance avec Ricardo, qui bat tous les records, un champion toutes catégories !



Ce bel homme, grand et brun, né en 1979, s'est inventé un tas de vies différentes : policier, militaire, ingénieur, médecin et même chirurgien, etc. S'il en était resté là, à seulement raconter des histoires, il aurait été inoffensif.



Mais c'est en fait un homme dangereux, manipulateur, qui a eu des enfants de tout un tas de femmes dans plusieurs pays ! Qui a volé, spolié, abusé.

Capable, en même temps, de vivre plusieurs vies, dans plusieurs pays, avec différents boulots, femmes et enfants !



Ce qui est fascinant, je dois quand même le reconnaître, c'est que cet homme est un vrai caméléon, il a des facilités pour apprendre des langues, et il passe beaucoup de temps à peaufiner ses personnalités.

On ne peut pas appeler ça du talent, mais c'est probablement un bosseur !



J'ai été estomaquée, sidérée par ce qu'il ose faire ! Il mime de faux coups de fil, théâtralise sa vie, ment à sa propre mère en lui envoyant de fausses photos avec des "Face in hole" numériques où son visage remplace celui d'inconnus, pour de fausses remises de diplômes, ou de faux séminaires.



L'autrice enquête sur son enfance au Brésil, en s'y rendant, la possible gémellité de sa mère Maria, son père violent et détesté dont il porte le même nom et prénom, et tente de le comprendre. Son enfance dans une ville-dortoir sale, malodorante, défigurée par des décharges, et la misère, dont il fallait s'échapper.



C'est un sans papier, sans argent, sans toit, qui a des excuses pour tout, rembourse les uns avec l'argent des autres, joue un jeu dangereux mais semble s'en tirer relativement bien.

Il n'est rien, et cherche "à être quelqu'un d'autre, à la place de personne."



Ce serait pour un roman, on aurait plaisir à suivre son parcours, mais on est ramené à chaque chapitre à la sinistre réalité.



Pendant 3h, j'ai trouvé intéressant de comprendre comment les premières victimes avaient compris la supercherie, qui étaient ces femmes, comment elles avait décidé de s'appeler les unes les autres, espéré avec elles le confondre. Puis comment lui a réussi à se sauver, glissant facilement d'un pays à l'autre, et malheureusement ça a commencé à me lasser pour les dernières 90 mn.

Parce que c'est assez redondant finalement !



Mais ce que je n'oublie pas, c'est que beaucoup d'enfants sont nés de ces unions souvent rapides, qu'ils ne connaîtront pas leur père, que ces femmes, intelligentes, cultivées, avec parfois de hautes fonctions, ont été bafouées, moquées, volées, et je crois que l'autrice elle-même étant tombée sur pas mal de bonimenteurs et de manipulateurs, s'est sentie comme "investie" d'une mission pour enquêter sur Ricardo.



Sonia Kronlund a pu rencontrer le bonhomme à la toute fin de son enquête, mais pour moi il manque une fin à son histoire.



On comprend qu'il y a plusieurs pays dans lesquels il est "persona non grata" mais je ne suis pas sûre d'avoir compris où il est aujourd'hui, ce qu'il fait, et si quelqu'un a pu le stopper dans son élan. L'enquête s'arrête un peu brutalement à mon goût.



Elle invite donc à une certaine prudence, face à certaines personnalités, car il y a des gens qui osent tout !

On se pose bien sûr la question : "Et moi, est ce que cela pourrait m'arriver, comment je gérerais cela, comment réagirais-je à l'annonce de la vérité ?"



C'est une enquête sociologique néanmoins intéressante, que j'ai écoutée en livre audio.

La voix chaude et mystérieuse de Florence Loiret Caille, comédienne que j'ai découverte dans le Bureau des légendes, série qui est mentionnée évidemment dans le livre, se prête parfaitement à ce bouquin !



J'ai entendu dire à La Grande Librairie que Sonia Kronlund allait lancer le 17 avril un documentaire, qui prendra appui sur son enquête, je le regarderai, pour connaître les personnes dont parle Sonia dans son livre.



On pourrait faire un film de la vie de Ricardo... mais ça déjà été fait, pour d'autres personnages, avec "L'adversaire" tiré du roman éponyme de Emmanuel Carrière, "A l'origine", avec Cluzet, et "Catch me if you can" avec Di Caprio. Pas la peine de lui donner plus d'importance !

J’ai fait la connaissance de L’homme aux mille visages par le film éclairé de la rencontre avec sa réalisatrice, Sonia Kronlund. Donc, L’homme aux milles visages en avait un puisque le film le retrouve dans la banlieue de Cracovie en Pologne…



Mais, là où le film pose très bien la malfaisance de ce bonimenteur pour femmes, il me manquait des pistes de réflexion concernant ce menteur de haut vol. Cet homme avait la capacité de porter plusieurs prénoms, d’exercer de multiples professions, et de vivre plusieurs histoires d’amour en même temps, tout en partageant son cake aux olives entre elles, et en adoptant des attitudes religieuses différentes selon les femmes. Rien qu’à écrire ceci, le tournis envahit mon esprit.

Bonimenteur de femmes



Alors, imaginez combien il faut de confiance en soi pour vivre ainsi. Mais aussi, il faut imaginer le malaise intime pour ne jamais pouvoir être soi-même ! Évidemment, le livre ne répond pas à cette question. Sonia Kronlund ne veut ni se substituer à la justice, ni à un médecin. S’identifiant aux femmes qu’elle a rencontrées, elle cherche à expliquer leurs ressentis et les confronte à son propre cheminement de réflexion. Le lecteur retrouve ce que l’auditeur aime dans sa voix chaleureuse : l’attention aux autres, l’absence de jugement et le respect des témoins.



Force est de constater qu’il s’agit aussi de se prémunir contre un prédateur capable de déstabilisation psychologique forte. Néanmoins, la plupart de ses victimes ne semblent pas trop lui en vouloir.



Le récit L’homme aux mille visages complète parfaitement le film. Il ne remplace pas la puissance de la rencontre avec ce manipulateur que permet le film. Pourtant, le livre permet d’approfondir les ressentis de la journaliste, Sonia Kronlund et son équipe, ses interrogations et ses analyses au fur et à mesure que se déroule son enquête. Avec ou sans le film, L’homme aux mille visages interroge et émeut à la fois.
Lien : https://vagabondageautourdes..

J'ai adoré cette enquête sur un fait réel. L'autrice s'interroge sur un homme, qui s'est construit des dizaines d'identité avec lesquelles il a séduit des femmes. Elle va enquêter sur lui, comprendre comment il arrive à interpréter si bien ces personnages, allant même jusqu'à avoir des compétences techniques des métiers qu'il décrit, aussi vaste que chirurgien thoracique ou auditeur chez Stellantis. Elle va essayer de comprendre comment les femmes, des fois au bout de longues années de vies communes, découvrent la vérité, à quel point lui s'est protégé.

Et puis, elle va s'intéresser ce qui le motive, plus profondément, à mentir de cette façon si instinctive.

C'est vraiment totalement fascinant. J'ai écouté ce livre, et l'écoute est parfaite. La voix de la narratrice, le ton, le rythme, je n'ai presque pas vu passer les 5 heures.

Merci à Netgalley et Audiolib pour cette écoute.

Qu'il s'appelle Ricardo, Alexandre, Daniel ou Richard c'est le même homme. Un mythomane, un manipulateur, un caméléon qui séduit les femmes, les embobine, les déleste de quelques euros et de leurs illusions et disparaît quand elle risque de découvrir ses supercheries ou les decouvre tout simplement. C'est un expert. Combien de femmes se sont laissées prendre, des dizaines, au Brésil, en France, en Pologne.

Sonia Kronlund, journaliste documentaliste a enquêté sur ce personnage pendant des années, essayant de le cerner et de comprendre pourquoi il fait cela. Elle en a fait un livre et paraitra en avril 2024 un documentaire filmé.

Passionnant pour qui s'intéresse à la psychologie et à l'art de la manipulation.

Le fait divers est intéressant mais l'autrice peine à mon sens à canaliser sa pensée, et son analyse, livrant ainsi un récit d'enquête brouillon, qui m'a laissée un peu frustrée.

Malheureusement ce sentiment quant au fond n'est pas rattrapé par l'écriture, assez peu convaincante.

L'autrice évoque à nombreuses reprises à Jean-Claude Romand et L'adversaire, mais on est bien loin ici d tu talent de Emmanuel Carrère.

J’ai pu lire « Lhomme aux mille visages » de Sonia KRONLUND, paru aux éditions Grasset le 03/01/2024 grâce à une masse critique Babelio.

La thématique du livre m’intriguait et me rappelait l’engouement concernant les divers documentaires du même style diffusés sur Netflix il a quelques temps.

L’auteure est productrice sur France Culture et journaliste et reçoit, un peu par hasard, le témoignage d’une femme, maman célibataire, blessée et manipulée par un homme sans vergogne dont la séduction et le mensonge sont clairement le métier.

Avec cette histoire, notre journaliste met le doigt dans un engrenage terrible et découvre la vie d’un homme, d’apparence commune, qui manipule des dizaines de femmes, à travers le monde.

Tantôt Ricardo, Daniel ou bien encore Alexandre vivant en France, en Pologne ou au Portugal, il invente de toutes pièces, pour chacune des femmes qu’il a en ligne de mire, une histoire de vie précise et argumentée.

Doué d'une grande mémoire, d’une organisation rigoureuse et d'une imagination délirante, il va berner ces femmes, même les plus méfiantes.

L’auteure nous partagera son enquête sous deux angles : celui de ces femmes, un peu naïves, en quête de romantisme et de piment et celui du manipulateur, en rupture familiale et en quête de reconnaissance et de pouvoir.

Mon avis sur cette lecture est mitigé. J’ai aimé le fond mais moins la forme.

Le récit journalistique m’a semblé monotone et répétitif et je n’ai pas accroché. J’aurais aimé que cette histoire soit racontée sous une autre forme. Je serais curieuse de voir ce roman adapté en mini-série !

Enquête sur un personnage atypique, escroc, menteur et profiteur, chouette ça m'intéresse!

Le corps du livre est une succession de faits répertoriés par l'auteur au gré des rencontres avec les victimes et quelques recherches sur le fameux/fumeux Ricardo finalement peu intéressant, juste un salaud et....ben c'est tout en fait.

Je regrette le manque d'épaisseur pour les personnages, leurs psychologies, leur parcours: une impression de survol permanente.

Un récit court, rapide et vite lu

La montagne qui accouche d’une souris. Fan du podcast de Sonia Kronlund, du true crime et des récits de faits divers je me suis plongée avec enthousiasme dans ce roman, que j’ai lu vite mais duquel je ressors déçue.

Déjà, je ne suis pas vraiment convaincue par le style de l’autrice, ce n’est donc pas ce roman qui me réconciliera avec les journalistes qui prennent la plume…Quelques références et envolées intéressantes mais l’ensemble du roman peine à décoller.



Quitte à s’essayer au roman, pourquoi ne pas chercher plus de rocambolesque ? D’oser les théories sur Ricardo même si celles-ci sont fausses ? De livrer plus de bribes de sa vie pour se lier au lecteur ?



Si tous ces éléments sont certes saupoudrés, rien ne prend le dessus et on reste sur un sentiment d’imposture : l’enquête n’aboutit pas, les références survolées, l’analyse et les thèses psychologiques quasi inexistantes, l’introspection timide… pourtant, il y avait tant à tenter et beaucoup de réussites inspirantes : une fausse interview à la Lola Lafon, un parallèle intime à la Marzano-Lesnevich, une vraie enquête avec les libertés du roman à la Carrere.



Bref, une enquête bâclée et un roman qui ne s’assume pas, c’est donc loupé !

Je connais l'auteure en tant que productrice de l'émission les pieds sur terre (France culture); j'apprécie vraiment son travail radiophonique. C'est donc avec beaucoup d'a priori positif que je me suis lancée dans la lecture de ce témoignage écrit.

Malheureusement la rencontre littéraire n'a pas eu lieu. L'écriture m'a d'emblée posé problème, sans doute une rédaction plus journalistique que littéraire.

Et puis la façon dont le sujet a été abordé m'a laissée sur ma faim. Le héros malgré lui de cet opus est un manipulateur de haut vol, amateur de femmes, voleur de vies. Rapidement le traitement du sujet m'a ennuyée: on n'y apprend pas grand chose, la succession des faits est lassante et la recherche de l'origine du "Mal" peu probante.

Je vais retourner écouter Sonia Kronlund.

Alors qu'elle est enceinte, et qu'elle ne parvient pas à joindre le futur papa, Alexandre, médecin urgentiste, Marianne parvient à se connecter aux mails de son copain et s'aperçoit qu'il est en contact avec de nombreuses femmes partout en Europe, avec lesquelles il partage une partie de sa vie, que sa mère n'est pas morte, et qu'il n'a même pas exactement cette identité puisqu'il s'appelle Ricardo et n'est pas médecin… Son amie journaliste prend contact avec les différentes copines, futures femmes, ex, qui lui racontent à peu près le même scénario : un homme, dont la profession change, avec des racines latinos américaines à peu près semblables, qui a subi souvent un deuil, imaginaire, et qui va parvenir à leur extorquer de l'argent… La journaliste va progressivement se rapprocher de lui…

Je crois que j'ai toujours un petit peu de mal avec les récits écrits par des journalistes : là encore, je pense qu'un long article aurait suffi, puisque certains passages me semblent répétitifs. Néanmoins, les dernières pages sont plutôt bien ficelées, et l'ensemble du document est intéressant et même parfois captivant.

Une enquête qui se lit comme un roman ! Je me suis plonger d'une traire dans ce récit de l'enquête menée par l'Autrice sur cet homme aux mille visages, ce mythomane qui excelle dans l'art du mensonge. Entremêlée des réflexions sociologique, philosophique de l'auteur sur le mensonge et ce qui nous pousse à mentir, l'histoire racontée ici est très intéressante